Ajout octobre 2018: Je vais bientôt retirer cette fiction, car je l'ai adapté en roman, et il va bientôt paraître. ;-)
Voici ma nouvelle fiction inspiré par un fanart que j'ai vu et adoré !
J'espère que ce chérik vous plaira ! Bonne lecture !
Charles Xavier était un jeune homme d'à peine dix-neuf ans, beau, élégant, fier et désargenté au possible. Il avait grandi dans une fortune sans limite, mais depuis que sa mère avait épousé le collaborateur de son défunt père plus rien n'était comme avant. Et lorsque sa mère avait fini par mourir à son tour Charles c'était tout bonnement retrouvé à la rue. A la rue et devant payant ses études de génétique en Angleterre. Il était loin de ses biens, de sa propriété et pour être honnête, pour le moment il se moquait bien de ce que son foutu beau-père faisait dans leur manoir, ou si son beau-frère Caïn continuait de se droguer en compagnie de prostituées. Non de tout ça, Charles s'en moquait. Les seules choses qui l'intéressaient étaient ses études. Il était en quatrième année à la faculté d'Oxford, le prix nécessaire pour couvrir une année d'étude était mirobolant. Une vraie saignée pour Charles récemment devenu sans le sous. Alors il avait commencé deux petits boulots d'appoints pour continuer ses études. Lui qui n'avait jamais eu à se soucier d'argent, il luttait chaque jour pour en gagner. Il alternait entre un job de gardiennage de nuit dans un immeuble pour personne âgée et les après-midis, week-end et jour fériés dans un job de serveur en salle d'un petit troquet du centre-ville. Rien de fantastique, juste de quoi s'offrir en collocation un appartement avec d'autre jeune de son âge et de quoi vivoter. Il avait cessé toutes dépenses inutiles : plus de repas au restaurant, plus de sorties culturelle, plus d'aliment haut de gamme, plus de fruit tous les jours, plus de nouveaux livres, plus de produits de luxe, plus d'habits neuf, non tout ça fini. Charles oscillait entre la rage de sa situation, plus que précaire, mais aussi entre sa volonté de s'en sortir seul. Il était orgueilleux et ne voulait s'en remettre à personne, soit il y arriverait, soit il échouerait, mais il ne pourrait blâmer personne.
Cette situation durait depuis déjà sept mois. Il était épuisé. Ses notes, malgré son talent, s'en ressentait. Il baissait dans chacune de ses moyennes et il pouvait parfaitement lire la déception de ses professeurs et sans avoir besoin d'user de son pouvoir télépathique. Oui il les décevait. Charles se savait bien meilleur que ça, mais il avait dû effectuer des heures supplémentaires pour permettre de régler l'augmentation de sa quittance de loyer. Il ne s'en sortait presque plus et la situation l'étouffait. Depuis trois jours il ne mangeait que le reste de plat laissé par ses colocataires. Il étouffait sous les pressions monétaires. Il rageait. Sans compter qu'aujourd'hui il était en retard pour son travail de serveur. Il dévalait à toute vitesse la rue principale du centre d'Oxford pour espérer arriver avec seulement cinq minutes de retard, mais pas vingt. Il passa la porte en trombe, manquant de renverser un couple qui sortait. Il s'excusa rapidement et contourna les jeunes gens avant de continuer son chemin vers les cuisines. Fort heureusement il ne croisa pas son chef, un homme aux cheveux huileux et toujours acariâtre. Il fourra sa veste, son pull et sa chemise dans le casier du vestiaire. Il enfila à la hâte sa chemise de serveur, noire et fourra dans ses poches un petit carnet ainsi qu'un crayon pour prendre note des commandes. Il retourna en salle, il salua d'un signe de tête une des serveuses à temps plein, elle lui fit un clin d'œil, l'air de dire qu'elle ne cafarderait pas sur son retard. Charles lui sourit en retour. Il commença son service avec promptitude, répondant avant même qu'il le demande aux attentes des clients. Il lisait en eu ceux qu'ils voulaient avant même de le formuler, mais il lisait aussi leurs désire profond et leurs pensées flottantes, parfois c'était drôle, parfois écœurant, mais la plus part du temps ennuyant. Charles referma son esprit pour ne pas se laisser embrouiller la tête avec les pensées de la vingtaine de personne dont il avait la charge. Après une heure à une cadence folle Charles s'approcha d'une table qui venait d'être attribuée à un homme qu'il n'avait encore jamais vu. Charles s'approcha, curieux, car l'homme en question portait un costume soigné et fait sur mesure signé d'un grand couturier parisien. Il était blond foncé, cheveux coupés court coiffé avec style, la mâchoire net, forte, carrée, un nez élégant, des sourcils épais, quelques rides traçants des lignes droites sur son front, une barbe de quelques jours couvrait ses joues, des lèvres fines affichant un sourire entendu. Les mains de l'homme étaient affairaient à écrire sur une pile de papiers rangés en ordre à côté d'une mallette noire. De cet homme se dégageait un force, une assurance et une élégance à laquelle Charles n'était pas habitué, encore moins dans un petit restaurant de quartier comme le sien. Le client semblait s'être perdu dans cette banquette en tissu tartan. L'homme leva son regard vers Charles. Ses yeux bleu gris évoquèrent à Charles l'acier, il resta une seconde suspendu à contempler ce regard froid avant de reprendre corps avec la réalité.
- Bonjour, bien venu au « Royal Corner ». Le plat du jour est un « fish and chips », sinon je peux vous proposer le gigot de mouton et sa…
- Vous avez du steak Angus ? interrompit l'homme d'un geste de la main.
La voix de l'homme était marquée par un fort accent allemand.
- Oui, tout à fait nous avons ça, répondit Charles sur un ton excessivement amical n'ayant pas l'habitude de se faire interrompre dans son énumération du menu.
- Saignant dans ce cas, répondit l'homme sans quitter des yeux Charles.
- Comme accompagnement ?
- Vous devez bien avoir des légumes ?
- Effectivement nous avons des haricots vapeurs et petit…
- Très bien faisons ça.
Charles referma sa bouche aussi sec dans un sourire forcé, décidément ce client n'était pas de plus aimable.
- Comme boisson pour vous se sera, laissez-moi deviner, du vin cabernet si possible ?
- Pourquoi pas.
- Ça tombe bien nous ne servons pas de vin ici, mais de la bière, ou de la bière…
L'homme souleva un sourcil amusé par l'audace du jeune serveur.
- Vous n'avez pas peur de contrarier le client, s'amusa l'homme en posant son stylo d'une valeur bien plus élevé que tout ce que portait Charles sur lui à cette heure.
- Surtout quand on a un client aussi aimable, renchérit Charles d'un air mièvre.
Il se moquait bien de froisser l'homme, il se moquait aussi bien de le voir se lever et quitter sa table sans rien avoir consommé, des abrutis dans ce genre Charles en avait suffisamment côtoyé lorsqu'il faisait encore parti du beau monde !
- Alors dans ce cas une bière blonde pression.
Charles fut étonné de constater que le client lui souriait doucement, il semblait même amusé !
- C'est comme si c'était fait ! s'exclama Charles en terminant de noter la commande avant de filer la donner à la cuisine.
Charles prépara la bière dans un demi, activa les cuistots trop lent, distribua du sel à une table qui allait le lui réclamer et déposa la bière fraîche sous le nez de l'homme en costume.
- Tadam ! Est-ce que je peux faire autre chose pour vous ? demanda Charles dans un sourire mécanique.
- Pas pour l'instant.
- Appelez si vous avez besoin.
- Dans ce cas, quel est votre prénom ?
- Pardon ? demanda Charles interloqué par cette demande inhabituelle.
- Si je dois vous appeler, j'aimerais savoir qui je dois prévenir, en cas de besoins.
- Eh bien, demandez Charles.
- Entendu Charles, sourit l'homme dévoilant deux rangées de dents superbes.
Charles esquissa un sourire, plus naturel cette fois-ci et recula à la table suivante. Quelques minutes après il déposa sur la table de l'homme son assiette fumante et bien garnie ainsi que le condiment qu'il préférait.
- Comment avez-vous su que je mangeais ma viande avec ça ?
- Intuition, s'amusa Charles.
- Intéressant, souligna l'homme.
- Et vous c'est quoi votre prénom ? demanda audacieusement Charles en croisant ses bras sur son tors dans une pose d'attente.
- Vous ne perdez pas la Nord.
- Ni vous non plus, remarqua Charles.
- Erik.
- Enchanté Erik, sourit à nouveau Charles.
- De même.
Charles tendit sa main pour serrer celle d'Erik, ce qu'il fit avec lenteur. Les deux hommes se regardèrent un bref instant puis Charles fut appelé plus loin, il bondit vers ses autres clients. Erik se retourna pour mieux observer le jeune homme. Il pensait que ce repas serait rapide et ennuyeux, mais il était loin du compte. Il venait de faire une rencontre plus qu'intéressante. Lui qui avait un rendez-vous d'affaire très important dans le quartier à deux pas d'ici, il s'était retrouvé à manger seul en attendant ses associés. Il s'attendait à tout sauf à croiser sur sa route un serveur aussi… délicieusement irrespectueux.
Charles revient débarrasser son assiette dès la dernière bouchée d'Erik.
- Tout était bon, conclu Charles en évaluant l'assiette vidée de toute trace de nourriture.
- En effet. Je crois que cela va devenir mon nouveau restaurant préféré.
- Et encore, vous n'avez pas goûté les tartes que l'on sert ! Une fois qu'on en prend une on ne peut plus s'en passer.
- J'imagine.
- Alors poire ou pomme ?
- Surprenez-moi.
- Se sera poire, décida Charles après une brève inspection des souvenirs d'Erik.
Erik fouillait du regard ce jeune homme à l'esprit si vif. Il avait quelque chose de tout à fait inhabituel. Erik se laissa donc tenter par une part de tarte à la poire, lui qui n'est pas dessert du tout. Il demanda ensuite un café noir, que Charles devina serré. Pour finir il consulta sa montre, il fallait qu'il parte. Il rangea ses papiers dans sa mallette, ainsi que son stylo. Il se leva en prenant soin à ce que sa cravate n'aille pas se promener dans l'assiette vide de tarte à la poire. Il regarda Charles discuter trois tables plus loin avec une famille qui commandait tout un tas de nourritures trop grasses. Erik le considéra encore une seconde et laissa un pourboire avant de sortir de l'établissement sans se faire remarquer.
Charles retourna à la table déserté par Erik, il fut un peu déçu que leur joute verbale s'achève sans dernier round, mais sourit en apercevant le pourboire laissé souleva le billet froissé à la va-vite et eut un hoquet de surprise en constatant que ce n'était pas le chiffre dix écrit dessus, mais cent ! Charles eut une suée chaude qui descendit le long de son échine. Il sourit jusqu'à ses oreilles, trop heureux de cette découverte. Il se demandait si Erik n'allait pas revenir à la hâte en disant s'être trompé sur le montant, mas non il ne refit pas son apparition, alors Charles se demanda quand et si il allait un jour revenir, car des pourboires de ce montant-là, il n'en avait jamais eu !
Le lendemain midi Charles de service pour le dimanche s'activait de plus belle, le troquet était plein à craquer, entre les habitués accoudés au bar et les familles à la sortie de la messe qui venaient se remplir le ventre avant d'aller traînasser dans les parcs avoisinant, Charles n'avait pas le temps de souffler. Ce n'est qu'en fin de service après quinze heures que Charles vit apparaître Erik. Il était de nouveau cintré dans un nouveau costume sombre et sobre. Il s'assit à la même place que la veille et attendit que Charles vienne le voir.
Charles redoutait de prendre sa commande et s'il lui réclamait l'argent laissé hier ? Il avait déjà tout dépensé en nourriture et loyer. Après quelques minutes il se rendit à la table d'Erik en souriant.
- Bonjour Erik, alors qu'est-ce que l'on vous sert aujourd'hui ? lança joyeusement Charles bien décidé à ne pas évoquer le billet de cent.
- Je voudrais aujourd'hui tester la tarte à la pomme, répondit poliment Erik. Mais aussi vous poser une question.
- Ah oui ? Une question de quel genre ?
- Du genre personnel.
- Si c'est à propos du pourboire d'hier, commença Charles mal à l'aise.
- Non, il n'en est pas question, balaya d'un geste de la main Erik.
Charles fronça les sourcils titillé par l'amusement et la curiosité. Il était bien tenté de lui répondre « oui » à sa demande déplacée.
- C'est simple je viens chaque jour, je pose une question et je vous laisse un bon pourboire.
- Pas d'entourloupe ?
- Pourquoi y en aurait-il une ? Je suis seulement un homme curieux.
Charles en entendant la proposition était plus que tenté de répondre oui. Lui qui avait tant besoin d'argent. Cela lui semblait honnête, quoi que étrange. Il se demanda s'il n'allait pas jouer à Faust.
Et puis merde, qu'est-ce qui peut bien m'arriver ?
- D'accord. Une question par jour et un bon pourboire, je ne vois pas ce qu'il y a de louche-là dedans, sourit Charles en souriant.
- Parfait.
- Donc ?
Erik sourit, décidément il ne manquait pas de piquant ce petit.
- J'attends ma commande et après la question.
- Bien entendu ! Je file ! déguerpit Charles en allant porter la commande.
Charles réapparut dans la minute qui suivie avec une belle part de tarte aux pommes encore chaude et une cuillère.
- Merci.
- Mais de rien, je ne fais que mon métier.
- C'est réellement votre métier ?
- Oui et… Non, je suis étudiant à Oxford en génétique, mais aussi gardien dans un immeuble de petits vieux le soir.
- En génétique à Oxford, répéta à mi-voix Erik impressionné. C'est fascinant.
- Vous n'avez pas idée. Voilà votre question a-t-elle eut une réponse satisfaisante ?
Erik réalisa qu'il avait laissé filer sa première chance de connaitre un peu mieux Charles. Il sourit, finalement, non, il savait maintenant que ce jeune énergumène était avant tout un étudiant dans la très prestigieuse école de la région.
- Tout à fait inattendue, je m'attendais à une réponse du genre : « Oui je suis serveur depuis mes treize ans et je bosse pour payer l'école à mes deux fils : Brendan et Logan. »
- Vous imitez drôlement bien mon accent, remarqua Charles en souriant de plus belle.
- On dirait.
- Charles ! appela l'autre serveuse.
- Navré, le devoir m'appelle ! Bonne dégustation Erik.
- Danke.
Charles sourit en entendant un premier mot allemand franchir les lèvres de son client si particulier. Charles continua son service, plus tranquille, avec moins de trafique et plus de pause, il retourna voir Erik dès qu'il eut fini son dessert.
- Alors c'était comment ?
- Bon.
- Pas autant que la poire c'est bien ça ?
- Exactement.
- Je savais, répondit malicieusement Charles en retirant l'assiette.
Erik passa son pouce sur sa lèvre inférieur et regarda Charles emporter le plat. Il se leva laissa son pourboire été comme la veille sortit sans un mot et sans attendre d'être vu par son serveur fétiche.
Charles réapparu dans la minute qui suivit, mais Erik n'était déjà plus présent. Il s'approcha pour prendre son pourboire cent encore cette fois-ci. Charles sourit, finalement ses galères allaient peut-être bien prendre fin ?
C'était devenu un rituel, chaque midi où Charles était de service Erik venait, il commandait toujours la même chose, si bien que pour les cuistots : l'Angus saignant et légumes verts, avait été rebaptisé : le plat d'Erik.
Erik posait une question, Charles y répondait le plus naturellement du monde, c'est ainsi qu'Erik collectait petit à petit des morceaux de la vie de Charles. Il connaissait sa vielle de naissance, son âge exacte, son auteur favori, sa saison détestée – Glasgow, dix-neuf ans, Dickens, printemps. A chaque fois Erik grattait un peu plus sous la surface que lui donnait à voir Charles. Il découvrait un garçon doué, talentueux perspicace à outrance, désireux de réussir et farouchement libre. Erik reconnaissait toutes ces qualité, il les admirait, mais il admirait autre chose encore chez ce jeune fougueux : sa beauté. Erik trouvait Charles beau à se damner. Des yeux incroyablement envoûtant d'un bleu si purs et si profond qu'il pouvait perdre la notion des convenances à le détailler durant de longues secondes. Des lèvres purpurines, qui offraient à tour des bras des sourires tantôt coquins, tantôt amusés, souvent moqueurs. Ses cheveux châtains retombaient devant ses yeux lorsque ses mèches n'étaient pas suffisamment bien coiffées, lui donnaient une allure faussement négligée. Mais Erik regardait aussi les mains de Charles, il les trouvait attirantes, puissantes et habiles. Autre chose qu'il aimait chez lui son nez, légèrement anguleux sur le dessus, tout à fait atypique, tout à fait excitant. Il ne pouvait plus passer une journée sans penser à lui. Charles s'était insinué dans sa vie petit à petit sans qu'il en prenne vraiment conscient, sans qu'il refuse réellement non plus. Au contraire, il était heureux d'avoir ce nouveau « passe-temps ». Il avait parlé de cette rencontre à son plus proche collaborateur et ami de longue date : Azazel. Celui-ci désapprouvait son attitude envers le jeune homme. Il connaissait les goûts d'Erik et ne trouvait pas cela saint qu'il s'intéresse d'aussi prêt à un jeune serveur sans ambition. Azazel parlait avec dédain du « garçon » dont Erik s'était entiché. Mais c'était plus fort que lui Erik voulait voir Charles, il voulait tout connaitre de lui et peu à peu une autre pulsion venait de se loger en lui : il voulait Charles.
Rapidement il s'aperçu que leur petites entrevues autour d'une table ne lui suffisait plus. Erik réfléchit comment aborder le sujet avec un jeune garçon britannique de dix-neuf ans en plein milieu des années soixante obnubilé par ses études au point de ne pas avoir de vie sociale. Oui comment Erik allait pouvoir attirer Charles dans ses griffes. Pour Erik, c'est une évidence : il veut Charles. A tout prix…
Charles se rend au travail d'un pas tranquille depuis peu, grâce à son meilleur client il n'est plus autant en galère qu'auparavant. Il sait que la situation ne durera pas, que ce n'est que temporaire, mais pour le moment, il est soulagé. Il respire tranquillement l'air tiède de la fin de mars avant de rentrer dans le petit restaurant. Quelques personnes sont déjà là, attablées. Charles se rend à son casier, se change et prend même le temps de se peigner rapidement dans le petit miroir qui surplombe le minuscule lavabo de la salle des employés. Il se trouve bien. Aujourd'hui il a eu les résulta d'examens réalisé la semaine passée, ses notes remontent un peu. Il n'est pas complétement satisfait, mais c'est un bon début. Il va se ressaisir. Une fois dans la salle de restauration, il salue le patron qui nettoie d'un geste las quelques verres de demi. Charles est prêt, il met de l'ordre dans son secteur et accueille ses premiers clients. Erik ne tarde pas à arriver, toujours habillé avec grand soin, élégance et luxe. Il arbore une nouvelle montre en or blanc à son poignet. Charles installe Erik à sa table en souriant.
- Bonsoir Erik, c'est un plaisir de vous voir. D'ordinaire vous ne vous déplacez pas les mardis.
- En effet.
- Vous avez changé vos plans ?
- On peut le dire.
- Comme d'habitude ? sourit Charles sans prendre la peine de sortir son carnet de note.
Erik acquiesce. Il boit son verre de bière tranquillement et attend son repas, tout en observant Charles. Charles qu'il trouve terriblement beau ce soir, la chemise noire un peu trop large dessine seulement ses épaules. Erik ne connait que cette tenue de travail à Charles. Il se demande ce qu'il porte d'ordinaire. Charles discute avec la table voisine en riant. Erik est hypnotisé par ce rire. Il veut l'entendre encore. Soudain il prend son courage à deux mains et se lance. Oui il va exécuter son plan.
- Charles ? appelle-t-il de sa voix chaude.
Charles lève l'oreille et pose son regard bleu sur Erik. Il lui adresse un sourire amical avant de s'approcher.
- Qu'est-ce que je peux faire pour vous Erik ?
- Donnez-moi votre stylo.
Charles est un peu déstabilisé par cette demande particulière. Il se mord la lèvre, Erik n'en rate rien. Charles sort son stylo de sa poche et le donne à Erik. Erik plonge son regard d'acier dans le bleu infini de Charles. Il sort un papier de sa poche intérieure et rempli les blancs avec une écriture soignée en italique et étroite. Charles et curieux, il essaie de voir ce qu'écrit Erik, mais il n'arrive pas à passer par-dessus son épaule. Il se contente d'attendre en souriant amusé. Il est joueur, il aime les surprises et avec Erik, Charles n'est jamais déçu. Certes il est excentrique et un peu coincé, mais jamais à court d'idées. Erik rend le stylo à son propriétaire, puis il offre un sourire remplit de dents à Charles.
- Qu'est-ce que c'est ? questionne Charles impatient.
- Un marché.
- Un marché ?
Erik tend le fameux papier à Charles. Charles prend en main un chèque en esquissant une mine étonnée. Erik regarde Charles, confiant, il brûle de voir l'expression de Charles changer. Charles lit le montant du chèque, soudainement il pâlit, ses jambes tremblent sous son poids.
- Cent mille…
- Oui.
Charles n'arrive pas à détacher son regard de tous ces zéro n'osant croise à sa cette bonne étoile qui brille au-dessus de sa tête. Oui le chèque est pour lui, il est à son nom. Charles n'en revient pas. Il va se réveiller, ce n'est pas possible. Qui voudrait donner autant d'argent à un serveur ? Charles à la bouche sèche, ses mains se crispent autour du papier.
- Mais… Mais pourquoi ? demande Charles d'une voix blanche.
- Voilà le marché : vous devenez mon amant pour un an et cet argent est à vous.
Charles commence à rire devant la blague, pourtant en voyant le visage grave et sincère d'Erik, Charles cesse de rire aussi net. Il s'assoit d'un coup sur la banquette en face d'Erik, incapable de rester une seconde de plus debout. Son regard erre entre le chèque qui pourrait résoudre tous ses problème jusqu'à la fin de sa scolarité et le regard d'Erik avec sa proposition plus qu'indécente.
- Vous n'êtes pas sérieux ? Si, vous l'êtes ? Oh purée… Vous êtes sérieux ! Vous… Vous m'offrez cent mille livres pour être votre « amant » durant un an ?
- Exactement.
- Mais… je… Ce n'est pas mon métier. Je ne suis pas… un homme qui monnaie son corps, achève rapidement Charles en rougissant.
- En effet, je le sais. Mais je vous veux.
Charles a les joues en feu. Il repose le chèque devant lui à plat. Il contemple tout cet argent qui pourrait le soulager jusqu'à son diplôme, lui permettre d'arrêter ses petits boulots et de se consacrer à ses études. Oui ses études… Son rêve de devenir professeur en génétique est devant lui, il peut le toucher du bout des doigts. Son cœur bat à tout rompre, la tête lui tourne, d'instinct il attrape le verre d'Erik et finit sa bière en deux goulées acides de bière. Il s'essuie les lèvres. Il n'arrive pas à concentrer son pouvoir télépathique tant il est prit de court. Il regarde Erik. Son « amant »… Erik est un homosexuel alors.
- Qu'en dites-vous Monsieur Xavier ? demande d'une voix parfaitement calme d'Erik.
Fin du premier chapitre! Laissez-moi un petit commentaire ;-) ça fait toujours plaisir !
A très vite !
Ajout octobre 2018: Je vais bientôt retirer cette fiction, car je l'ai adapté en roman, et il va bientôt paraître. ;-)
