Le contrôle d'histoire vient juste de se terminer, au moment où la sonnerie annonçant la récréation retentit. Les lycéens rangent leur trousse dans leur sac et donnent leurs copies à leur professeur. Certains ont l'air dépités, déçus, neutre, tandis que d'autres, comme ce jeune homme aux grands yeux, Do KyungSoo, ont l'air satisfaits de leur travail. Ce lycéen en particulier l'est sans doute encore plus que les autres. Il a noté tous les évènements, toutes les dates et la majorité des détails que lui et ses camarades avaient vus en cours les semaines et jours précédents. Sa mémoire ne l'a pas laissé tomber, comme d'habitude.

Tranquillement, ce jeune homme de petite taille aux cheveux noirs et aux grands yeux de la même couleur –mais étonnamment lumineux– sort dans la cour et part rejoindre ses amis. Le plus grand d'entre eux, Wu Yi Fan, passe un bras autour de ses épaules.

- Alors mon Kyung, j'imagine que tu t'en es très bien sorti en histoire, dit-il en souriant. Comme d'hab', mmh ?

- Oui, répond le petit en lui faisant son plus beau sourire.

- Il va encore avoir vingt sur vingt ! S'exclame Chanyeol, un coréen aux oreilles décollées et aux cheveux blonds attachés en une courte queue de cheval.

- Qu'est-ce que t'en sais ? Je me suis peut-être trompé à quelques questions.

- Impossible. Tu te souviens toujours des bons trucs et tu as toujours juste.

- Nan !

- Si !

- Nan !

- Si !

- Nan !

- Si et tu sais quoi ? Ta gueule !

- Ah bah ta gueule aussi, hein !

Yi Fan regarde le châtain et le petit brun, et soupire, exaspéré. C'est comme ça après chaque simple évaluation et chaque gros contrôle.

- Bref, vos gueules à tous les deux, finit par dire le chinois, lassé.

- Mais euh !

- Qu'est-ce qui se passe ?

Les trois amis se retournent vers Huang Zi Tao, un jeune homme aux beaux yeux en amande et aux cheveux… Blancs. Il a décidé de faire cette couleur le week-end dernier. Il en avait marre d'être blond ou brun.

- Oh, pas grand-chose, répond Yi Fan.

- Ok, dit Zi Tao en s'avançant un peu plus vers eux.

Ayant finis par redevenir à peu près calmes, le petit brun et le châtain regardent leurs deux amis, sans rien dire. D'un coup, Chanyeol ouvre son sac, en sort le sandwich que son adorable mère lui a préparé ce matin et commence à le manger tranquillement tout en cédant à la tentation de narguer le jeune homme aux grands yeux qui, il le sait, est affamé. Mais, étrangement, ce n'est pas le cas, cette fois-ci.

KyungSoo observe sa bande d'amis qui a recommencé à papoter. Et comme d'habitude… Avec eux, il se sent petit. En même temps, c'est normal. Les deux chinois et le coréen aux oreilles décollées font chacun plus d'un mètre quatre-vingts tandis que lui, haut de seulement son petit mètre soixante-treize… Il est le plus petit de sa classe. Mais être plus petit ne signifie pas être nul et bête, contrairement à ce que pensent certains imbéciles du lycée.

- Eh Kyung, t'es bien silencieux… C'est mon sandwich qui te fait cet effet-là ou quoi ?

- J'en ai strictement rien à foutre de ton sandwich.

Et là, comme pour le contredire, son ventre se met à gargouiller, provoquant le fou rire de ses grands amis. Il les regarde, de ses grands yeux perdus.

- Tu vois que c'est ça ! S'exclame Chanyeol en riant.

- Mais non… C'est mon ventre qui a voulu me trahir pour je ne sais qu'elle raison… Et je vais le punir comme il se doit.

- En bouffant cinq ou six assiettes de frites à midi ? Demande Zi Tao en souriant.

- Exactement, répond KyungSoo, feignant d'être sérieux.

Puis il se met à rire lui aussi.

Quelques minutes après, la sonnerie de reprise des cours retentit. Les quatre amis, qui sont tous dans la même classe marchent jusqu'à leur salle de coréen tout en discutant joyeusement. Deux ou trois paires d'yeux indiscrets appartement à quelques garçons de sa classe se posent sur le fessier de KyungSoo. Ce dernier, qui a très bien senti ces regards, soupire et fait comme si de rien était. Quoique… Il finit par s'arrêter, se retourner et offrir ses plus beaux regard et sourire de psychopathe à ces imbéciles qui sont attirés par tous les derrières qu'ils voient.