Bon, c'est ma première fancfiction, quel stress . =) Présence de thèmes un peu forts, dirons-nous.

Chapitre 1 : Speak

Kurt entra dans l'institut comme chaque samedi matin. C'était devenu une routine dont il n'était pas fier, mais il savait qu'il devait la continuer pour les 6 prochains mois.

Kathy, l'infirmière en chef, l'accueillit avec un sourire chaleureux pendant qu'il signait la feuille de présence dont il était devenu aussi familier avec.

« Comment va-t-il aujourd'hui ? » Kurt demanda, d'une voix tremblante qui le trahissait.

« Aucun changement. Il refuse toujours de nous parler. »

Kurt soupira et lui rendit le stylo « Toujours à tapoter avec ses doigts ? »

Kathy hocha la tête. « Je pense que tu es le seul qui doit avoir ne serait-ce qu'un indice sur sa signification. »

« Etre avec un homme depuis si longtemps me permet de lire en lui plus facilement » Kurt sourit timidement et prit le badge visiteur qu'elle glissa sous la vitre. Il sortit son téléphone, son portefeuille et la photo qu'il gardait sur lui à tout instant- celle de Blaine et lui souriant à l'appareil pendant que son père prenait la photo. Ils étaient allés en vacances pendant l'été de leur dernière année de lycée. C'était à cette période que tout avait commencé – les tremblements, des lueurs de panique dans les yeux de Blaine, les coupures.

Kurt traversa les couloirs blancs, saluant quelquefois de la tête les infirmières ou le personnel d'entretien. Tout le monde connaissait Kurt. Tout le monde connaissait Blaine aussi. Il s'approcha de la chambre 431 et respira un grand coup avant de tourner la clenche et d'entrer dans la chambre.

Blaine était assis sur son lit dans ses vêtements blancs, son poignet gauche entouré de bandages et un visage vide d'expression. Ses genoux étaient contre sa poitrine et il était en train de taper ses doigts contre son tibia comme un code Morse. Kurt n'était pas médium- il ne pouvait pas lire les pensées de Blaine, mais il savait quand Blaine replongeait dans ses souvenirs.

« Hey chéri »Kurt dit avec une voix réconfortante. Blaine ne leva pas le regard. Il fixait simplement devant lui, ses doigts maintenant immobiles.

Kurt s'approcha doucement près du lit, s'asseyant sur la place vide devant Blaine. « Comment tu vas aujourd'hui ? »

Blaine regarda doucement Kurt, leurs yeux ne s'étaient pas vraiment rencontrés. Il prit la main de Kurt pour y tracer un mot sur sa paume. 'Ok '.

« Tu es sorti comme je te l'avais demandé ? » Kurt inclina sa tête. Blaine cligna des yeux avant de tracer un autre mot dans la main de Kurt, 'Non'.

Kurt soupira et baissa sa main. « Bébé, tu n'iras pas mieux si tu n'essayes pas ».

Blaine secoua sa tête et s'allongea sur le lit, se mettant sur le côté et rapprochant un peu plus ses genoux à sa poitrine. Kurt n'avait jamais imaginé voir son petit-ami aussi petit, fragile, brisé. Bien sûr, Blaine était encore vivant, mais ses yeux ne brillaient plus. Sa peau était pale et son visage arborait une expression perdue. Kurt le savait pour le restant de sa vie, il allait mener une bataille avec Blaine, mais il l'acceptait. Il se rappelait cette nuit, il y a deux semaines, comme si c'était quelques secondes auparavant.


« Allo ? »

« K-Kurt … Aide moi ». Blaine balbutia au téléphone.

« Blaine ! Chéri, qu'est-ce qu'il y a ? » Kurt était assis à table. Burt et Carole le regardèrent, inquiets. Finn figea sa main au-dessus d'un morceau de poulet qu'il allait piquer avec sa fourchette.

« J-je … l'ai tué »

Le cœur de Kurt s'arrêta. « Qui ? »

« Papa … Je viens de le tuer » sa voix était emplie de larmes et oscillait. Kurt pouvait entendre des sanglots mêlés à des cris en bruit de fond. « Maman … je dois faire quoi ? Elle est là-bas et il est mort et j'ai juste- »

« Blaine, juste respire, ok » Kurt commença à transpirer et des larmes commencèrent à couler. Comment était-il supposer supporter ça ?

« Je le voulais pas, je le jure ! Il a commencé à crier et j'en pouvais plus. Je me rappelle même plus l'avoir fait ! Oh mon dieu, pourquoi elle ne FERME PAS SA GUEULE ! »

Blaine commençait à sembler fou, mais Kurt ne l'aurait pas dit à haute voix. « Blaine, stop ! Appelle la police et dit que c'était un accident. »

« Elle l'a vu, Kurt, elle a tout vu ! Je peux pas -» il étouffa un sanglot. Il entendit Blaine bouger, une porte s'ouvrir, des pas descendre les marches en trombe.

« Blaine, tu fais quoi ! » Kurt entendit la voix effrayée de la mère de Blaine. Kurt se leva et couru jusqu'à son manteau, attrapant ses clés près de la porte.

« Bébé, juste arrête, j'arrive »

Kurt n'entendit pas la réponse de Blaine car il ne répondit pas. Le Blaine qu'il aimait était parti, remplacé par un monstre en colère. Il entendit des cris, des bruits sourds, des grondements de colère, mais pas de réponse ou d'arrêt de la part de Blaine. L'appel se termina quand Kurt sauta dans sa voiture, Burt et Carole l'appelaient au loin. Il roula vite vers Westerville sous l'effet de la panique. Son Blaine- le gentil, doux, le Blaine aimant qu'il avait rencontré dans les escaliers de Dalton- venait de tuer son père et était en train de lâcher prise. Kurt savait qu'il se mettait en danger en y allant et son père aurait bien protesté, mais c'était son Blaine. Il ne pouvait pas le laisser.

Quand il arriva à la maison de Blaine, toutes les lumières étaient allumés. Kurt se jeta hors de la voiture et se rua vers la porte. La vue à laquelle il fut confronté quand il ouvrit la porte lui provoqua un haut-le-cœur.

Carson Anderson gisait sur le sol de l'entrée, son cou brisé et ses yeux ouverts mais ternes. Kurt détourna les yeux du corps pour rechercher Blaine. La trainée de sang traversant la voûte et la cuisine le conduisit à une paire de pieds vêtus de pantoufles. Kurt s'approcha lentement et jeta un coup d'œil autour de lui.

« Oh mon dieu ! » cria-t' il, en voyant la mère de Blaine allongée sur le dos sur le carrelage blanc immaculé, du sang sortant de sa bouche, ses joues recouvertes de larmes et des yeux aussi ternes que son mari. Kurt glissa contre le mur, se retenant de vomir. Il n'entendait aucun signe de vie dans la maison. Il sécha ses yeux et se releva tout tremblant.

« B-Blaine ? » cria-t'il dans le vide. Il entendit un mouvement dans un coin de la salle à manger. Il s'avança pour trouver Blaine assis avec ses genoux tiré, regardant sa mère et tenant fermement un couteau dans sa main.

« Blaine, chéri » Kurt lui dit aussi calmement que possible. « Donne-moi le couteau »

Blaine secoua la tête, en fermant ses yeux fermement.

« Bébé, allez, on doit trouver une solution. »

« Ils vont mieux maintenant, pas vrai ? » Blaine demanda, sa voix tremblante. « Ils ont plus besoin de s'inquiéter pour moi. Je peux plus les décevoir du tout ».

Kurt se couvrit la bouche avec sa main pour étouffer un sanglot. « Blaine … donne-moi ce couteau ».

« Je les détestai tellement, Kurt. Ils me détestaient aussi, eux ».

« Blaine, arrête »

Les yeux de Blaine sursautèrent et rencontrèrent ceux de Kurt, un regard légèrement affolé les rendant vitreux. « T'es déçu de moi aussi, Kurt »

Les yeux de Kurt s'écarquillèrent. « Non, Blaine, j'ai juste peur. TU me fais peur ! »

« Je détruis tout ! Je ne te mérite pas. T'as plus besoin de moi » il attrapa ses cheveux et ferma ses yeux très fort.

« Blaine, stop ! » Kurt bougea pour éloigner les mains de Blaine, mais ce mouvement fut le mauvais. Blaine se précipita et plaqua Kurt au sol, le couteau coupant la joue de Kurt. Il laissa un cri de douleur s'échapper tandis que Blaine saisit ses poignets avec une seule main. Kurt se débattait, des larmes lui brulant les yeux et des traces salées dévalant dans la profonde coupure faite sur son visage. Blaine l'embrassa brutalement, ses dents creusant dans la lèvre de Kurt et la faisant saigner. Kurt ne voulait pas le faire, mais il souleva son genou, frappant Blaine à l'entrejambe et le repoussant de lui. Une sorte de réalisation traversa le visage de Blaine et il regarda Kurt, ses yeux perçant dans ceux de Kurt. Sans briser ce regard, Blaine se planta le couteau dans le poignet, enfonçant la lame à travers.

« Blaine ! » Kurt courra vers Blaine et lui attrapa la main, mais il était trop tard. Blaine tomba à genoux, son corps commençait à lâcher à cause de la perte de sang.

Kurt le rapprocha de lui, du sang coulait sur son tee-shirt, mais il s'en fichait. Il sortit son téléphone et appela une ambulance. Il ne leur raconta pas tout ce qui était arrivé mais il était sûr qu'il y allait avoir des questions.

Blaine fut transporté à l'hôpital et dut être ramené à la vie plusieurs fois avant de se stabiliser et d'être déplacé dans une chambre, Kurt étant assis à ses côtés pendant que l'infirmière soignait sa joue. Après plusieurs interrogatoires, un détecteur de mensonges et un diagnostic mental de Blaine, ils décidèrent de ne pas l'envoyer en prison.

Burt et Carole étaient en choc total. Ils s'assirent auprès de Kurt dans un bureau, une semaine plus tard, attendant les résultats du diagnostic psychiatrique.

« Blaine souffre d'une sévère schizophrénie et de dépression. Il ne contrôle pas sa colère et quelque chose a dû la déclencher. D'après ce que Kurt nous a raconté, ses parents étaient très durs avec lui et sur sa relation avec Kurt. La seule raison pourquoi il n'est pas en prison c'est parce que Blaine n'est pas une mauvaise personne. Ce n'est pas un tueur. On sait d'après ce que vous trois et ses amis nous ont dit sur lui que c'est un enfant super sans aucun passé de violence. Ces symptômes ont du faire surface à cause du stress et de son absence de traitement. »

« Comment on n'a pas pu le remarqué ? Je veux dire, c'est sérieux la schizophrénie ! » Carole demanda.

« Blaine est très intelligent- au-dessus de la moyenne, actuellement. C'est quelque chose que certaines personnes atteintes de schizophrénie possèdent. Quelque chose a déclenché Blaine cette nuit et nous ne savons pas vraiment quoi jusqu'à qu'il soit prêt à nous parler. »

« Il n'a toujours rien dit ? » Burt demanda, frottant sa tête.

« Non, il continue de tapoter sur ses genoux avec ses doigts comme s'il essayait de communiquer, mais personne ne sait ce que ça veut dire. Il marmonne des mots des fois, mais rien qui n'ait un sens. Il a, par contre, prononcé le nom de Kurt une fois. »

Kurt leva son regard. « Qu'est-ce qu'il a dit ? »

« Juste Kurt. Ça sonnait presque comme s'il vous cherchait. »

Kurt se mit la tête entre les mains et lâcha un sanglot. Carole le prit dans ses bras et le serra un peu plus fort.

« Nous allons l'aider, Kurt. » le docteur se pencha sur son bureau. « Un jour, il ira mieux. On va lui prescrire des médicaments pour contrôler les crises et nous allons avoir un psychiatre qui viendra trois fois par semaine. Les visites se font les samedis si vous voulez venir le voir. Ça pourrait l'aider. »

Kurt hocha la tête et s'assit, essuyant ses larmes, mais se rappelant son entaille sur sa joue. « Je vais pas le quitter. Pas comme ça. »

Burt semblait hésitant, mais Carole lui donna un regard lui disant de supporter le choix de Kurt. La première visite fut un désastre, finissant par un Blaine obligé de rester sur le lit et les docteurs faisant sortir Kurt de la chambre. La fois d'après, une infirmière resta avec eux et Blaine ne regarda pas Kurt une seule fois.


Kurt s'approcha du lit et plaça sa main timidement sur les boucles de Blaine, laissant apparaitre ses yeux. Blaine ferma les yeux au contact de ce geste réconfortant. C'était la première fois que Kurt l'avait touché sans qu'il ait pris peur.

« Tu me laisses te toucher » Kurt lui sourit. Blaine ne répondit pas. Il soupira seulement.

« Tu sais, si tu disais quelque chose, ce serait plus simple pour moi de savoir ce que tu veux ». Kurt continua tout en caressant la tempe de Blaine avec son pouce. « Tu écris tout le temps sur ma paume ou tu tapes avec tes doigts, mais parler serait tellement plus simple. On pourrait t'aider si tu parlais. »

Blaine ouvrit ses yeux et regarda Kurt. Cela le surprit au début parce que c'était la première fois depuis cette nuit que Blaine l'avait regardé dans les yeux- la dernière fois étant quand il s'entailla le poignet avec le couteau. Blaine s'assit lentement et plaça une main sur la cicatrice du visage de Kurt, ses yeux s'embuant à la vue de celle-ci.

« Aime » il dit doucement, sa voix était maladroite, il n'avait pas parlé depuis longtemps.

Le souffle de Kurt se souleva pendant un instant. La voix de Blaine lui avait manqué plus qu'autre chose. « T'aimes quoi, bébé ? »

« Toi, » répondit Blaine. Kurt ferma ses paupières et laissa ses larmes tomber sur la main de Blaine. Blaine se déplaça pour enlever sa main mais Kurt prit son poignet non-blessé pour le laisser où il était.

« Tu te débrouilles très bien, Blaine. Je t'en prie, continue à parler. A quoi tu penses ? »

« Je ne veux pas » Blaine détourna le regard et fixa le lit.

« Quoi ? »

« Etre ici » il répondit à voix faible. Kurt leva sa jambe et attira son attention à nouveau.

« Ce ne sera pas long, Blaine. Quand tu sortiras d'ici, tu pourras venir à la maison avec moi. Tu iras mieux et je prendrais soin de toi. Un jour, tout ça sera fini et on pourra partir d'ici comme tu m'avais toujours dit. »

Un sourire très faible apparut sur le visage de Blaine, faisant fondre le cœur de Kurt. Blaine se déplaça pour faire un câlin à Kurt, mais s'arrêta, il avait vu la blessure sur sa joue et s'arrêta pour s'enrouler sur lui-même.

« Non, Blaine, ne fais pas ça » Kurt se stoppa et prit les mains de Blaine et les enroula autour de son cou. Kurt glissa ses bras autour du mince corps de Blaine et le rapprocha. Blaine ne répondit pas tout de suite à l'étreinte mais finalement, Kurt sentit ses bras se serrer et sa tête se poser sur l'épaule de Kurt.

« Tu sens bon » Blaine dit contre le cou de Kurt. Kurt sourit.

« Merci. Tu sens l'hôpital mais je t'aime quand même. »

Blaine s'assit et sourit faiblement « Quand même ? »

Kurt repensa au mois précédent- les visites, les paniques, la mort des parents de Blaine- et la pensée de leur futur- plus de visites de docteurs, des pilules, s'inquiéter des crises de colère et plus de peur- mais Kurt sourit tout simplement et approcha ses lèvres de celles de Blaine, l'embrassant doucement et posant son front sur celui de Blaine.

« Toujours, chéri. Peu importe ce qui se passe. »

A continuer.

Je sais pas quand je posterais la suite, je la traduit quand j'ai le temps =)