1. Appartenance: Les personnages présents dans cette fiction ainsi que son univers appartiennent à Toby Whitehouse (Being Human) et à James Griffin (The Almighty Johnsons)

2. Rating: Je la note "T+" car l'univers sera à peu près identique à ceux des deux séries (ce qui reste correct tout de même) Mais certains chapitres pourront être "M" en raison de certaines scènes de violence ou de sexe (comme dans les deux séries en fait xD).

3. Autre: Alors ceci est donc un CROSSOVER des deux univers Being Human et The Almighty Johnsons, basé sur un Britchell (ou Mitchers, c'est pareil xP). Certains passages colleront avec les épisodes des séries, ou bien seront en partie tirés de mon imagination ! Je tiens tout d'abord à m'excuser pour les incohérences qu'il pourrait y avoir, car je n'ai pas vu tous les épisodes de la série de Dean O'Gorman et certains détails/infos sont introuvables sur internet (par exemple, l'âge exacte de Anders, la différence d'age entre les frères, etc.) Les personnages seront parfois OOC, mais j'essaierais de rester fidèle le maximum possible.
L'idée de cette fiction m'est venu en écoutant des musiques, en imaginant Mitchell ou Anders ressentir ce que les chanteurs voulaient faire ressortir dans leurs paroles et ai ensuite fait un CROSSOVER dans ma tête ! xD Ça part de rien mais ça va très loin ! Sur ce, bonne lecture pour ce prologue =).


Prologue

Point de vue de Mitchell.

Bon sang ! Quelle idée d'aller cacher ce truc dans un endroit pareil et si éloigné de mon point de rendez-vous ! Si je ne me dépêche pas, je vais arriver en retard, en j'en connais un qui va encore râler.

Je partis alors en courant dans la direction du centre de Bristol pour rejoindre la maison des Johnsons où vivait Anders, mon amant. Cela faisait deux ans maintenant que nous nous fréquentions, et aujourd'hui, il fêtait ses dix-huit ans. C'est pour cette raison que Monsieur ne sera pas d'humeur si j'arrive en retard !

Une fois devant la porte de chez lui, je repris un instant mon souffle avant de me rembrailler pour être un peu plus présentable. Je tenais tout de même à faire bonne figure devant sa famille. Je toquai enfin contre la porte, puis cette dernière s'ouvrit sur Mike.

« Mitchell ! Enfin là ! Fit-il dans un grand sourire. Anders commençait à douter de ta venue !

— Vraiment ? Dis-je en fronçant les sourcils. Il sait pourtant que jamais je ne raterais son anniversaire, surtout s'il s'agit de son dix-huitième.

— Non, c'est vrai. C'est en fait Tyrone qui l'a fait douter. Tu sais comment il peut être dès qu'il a l'occasion d'embêter son frère !

— Eh bien...Je ne le connais pas tellement pour savoir une telle chose. Tu sais que Ty ne m'apprécie pas trop...

— Ne t'en fais pas pour ça. Ça lui passera un jour...fit Mike en refermant la porte dans mon dos. Il n'a toujours pas digéré que tu aies pris sa place de 'meilleur ami' auprès d'Anders... »

Eh oui... Aucuns des Johnsons, sauf Anders bien sûr, ne savaient que lui et moi étions ensemble. Ils pensent tous que je suis son meilleur ami, que nous nous sommes rencontrés aux seize ans d'Anders lors d'une fête. Mais c'est évidemment bien plus qu'une simple amitié entre nous.

« Mitch ! Résonna la voix de mon amant derrière moi. Te voilà enfin !

— Excuse-moi Andy, j'ai dû faire une halte quelque part avant de venir, fis-je en lui donnant une étreinte amicale.

— Et qu'est-ce qui a pu te retenir aussi longtemps pour arriver en retard à mon anniversaire ? »

Il me lança un petit regard mutin, ce qui lui donna un délicieux éclat bleuté à ses yeux, accompagné d'une petite moue. Je ne pu m'empêcher de sourire niaisement. Anders était plutôt du genre jaloux quand il se faisait des films, et je m'en amusais souvent pour le mettre en colère. Il est tellement adorable quand il s'énerve.

Je m'apprêtai à lui répondre mais me tus aussitôt lorsque Ty entra dans le salon, et me jeta un regard de glace. D'ailleurs, j'eus comme l'impression que l'air s'était rafraîchit.

« Mitchell, fit-il d'un ton froid.

— Tyrone. »

Et ce sera les seules et dernières paroles de la journée que nous échangerons, comme toujours. On ne change pas les vieilles habitudes, comme on dit.

« Bon ! Intervint Anders sentant la tension dans l'air, tu m'as dit que tu m'emmènerais quelque part aujourd'hui !

— Oui, effectivement ! Dis-je en posant à nouveau mon regard sur lui. Prends une veste, sait-on jamais.

— Je reviens tout de suite ! »

Et il disparut dans le couloir, me laissant seul avec ses deux frères. Je me mis accidentellement à soupirer et me rendis compte que de la brume s'était formée devant ma bouche. Il fait froid à ce point ? Et puis comment peut-il faire aussi froid au mois de juin ?

Je me tournai vers Mike, qui fixait Ty avec un air inquiet mais à la fois interrogateur.

« Vous avez la clim ? Fis-je en haussant un sourcil.

— Oui... répondit Mike étrangement. Il va falloir regarder ça de plus près... »

Ty haussa un sourcil et tourna les talons pour quitter à son tour la pièce. Anders revint enfin, tout souriant et débordant d'énergie.

« Pouah ! Il fait froid ! Constata-t-il en mettant sa veste.

— C'est la clim, lui dit Mike.

— On a une clim ? »

Un silence assez gênant s'installa, puis Mike se tourna vers nous légèrement embarrassé. Il brisa ce silence en nous autorisant à partir, à condition qu'Anders soit rentré avant la nuit. Nous quittâmes donc la maison, puis une fois au coin de la rue, Anders se tourna vers moi et déposa ses lèvres contre les miennes.

« Salut toi...fit-il dans un sourire.

— Salut...lui répondis-je de la même façon. Joyeux anniversaire mon ange... »

Je déposai une nouvelle fois mes lèvres contre les siennes et le serrai ensuite contre moi en l'enlaçant.

« Je me demande bien pourquoi tu me surnommes ainsi... Je n'ai rien d'angélique ou de divin !

— Oh que si, tu es divin ! Fis-je en riant et en lui donnant une tape sur les fesses.

— Mitch ! Pas en pleine rue ! »

Nous continuâmes alors à marcher tranquillement jusqu'aux Bois de County Park, où nous arrivâmes une petite heure plus tard. Alors que nous nous étions engagés dans une allée bordée d'arbres, Anders brisa ce paisible silence.

« Tu sais, commença-t-il, je suis majeur désormais, nous pouvons dire à ma famille que nous sommes ensemble.. ?

— Je ne sais pas... Chez moi, en Irlande, la majorité est à vingt-et-un ans. Et...je redoute que ta mère et tes frères me le rappellent et me causent des problèmes.

— Mitchell...Tu les connais depuis deux ans. Tu sais comment ils sont ! Tu penses vraiment qu'ils te verraient comme un pédophile ?

— Je...Je ne sais pas. C'est un grand mot quand même.

— Tu as vingt-quatre ans. Ce n'est pas une si grande marge d'âge !

— Ce n'est pas vraiment ça le problème, fis-je en sortant du sentier. Le problème est que nous sommes sortis ensemble quand tu n'avais encore que seize ans, et moi j'en avais quand même vingt-deux ! Tu étais mineur.

— 'Étais', oui. Le passé est passé maintenant. Je suis certain que ma mère et Mike ne diront rien. Et Axl est trop jeune pour s'en préoccuper.

— Je sais...Mais c'est...c'est Tyrone. »

Je l'entendis soupirer puis s'arrêter. Je me tournai alors vers lui et constatai qu'il était touché, ému du fait que j'avais mentionné le prénom de son frère cadet.

« Il n'a jamais été comme ça, avant...

— ...Avant que nous sortions ensemble. Oui...Je sais. J'en suis terriblement désolé...

— Non, tu n'as pas à l'être, fit-il dans un faible sourire. Je ne comprends simplement pas 'pourquoi'. Je n'ai rien changé à mon comportement avec lui, notre relation est resté la même depuis que toi et moi nous fréquentions...(il marqua un temps.) Il doit forcément se douter de quelque chose... Si c'est le cas, il n'a pas dû apprécier que je lui cache notre relation... A lui, mon petit frère et confident. »

Je l'enlaçai doucement avant de lui embrasser tendrement la fine peau de son cou. Je ne pouvais pas tellement comprendre ce qu'il pouvait ressentir, car j'étais fils unique et j'avais perdu mes parents très jeune... Tellement jeune que je ne me souviens même pas de leurs visages. J'ai été élevé dans un orphelinat, et dès mes seize ans, je suis parti pour vivre ma vie, seul.

Mais pour revenir au cas d'Anders, je ne savais peut-être pas ce qu'il ressentait, mais je savais ce dont il avait besoin : qu'on lui remonte le moral et lui change les idées. C'était son anniversaire après tout, il ne devait pas déprimer en ce jour de fête.

« Viens avec moi, j'ai quelque chose à te montrer. »

Je lui pris la main et nous marchâmes quelques minutes dans les sentiers avant d'arriver devant un étang.

« Oh ! J'ignorais qu'il y avait une si grande source d'eau dans ces bois, fit Anders en s'approchant de l'eau.

— Je voulais te montrer cet endroit, car je viens souvent ici pour penser, et c'est un endroit très agréable pour se détendre après une longue journée... Je m'assis sur cette souche... »

Je joignis donc les mots aux gestes, et tapotai le bois pour inviter mon amant à s'asseoir à mes côtés. Ce qu'il fit. J'enroulai un bras autour de ses épaules et l'attirai contre moi avant de déposer ma tête contre la sienne.

« ...Et je pense à toi... A nous... A plus tard si ça continuera... »

J'avais tout mis en scène. Je me penchai légèrement en avant et attrapai une petite boite, de ma main libre, que j'avais caché dans la souche. Je la lui tendis, et avec un large sourire sur les lèvres, Anders la saisit et l'ouvrit.

« Mais.. ! C'est... Non, je ne peux pas, fit-il gêné.

— Andy...Depuis que nous sommes ensemble tu me tannes pour que je te donne cette bague. Tu ne vas pas la refuser ?

— Je...Non, mais c'est la tienne, et... et je n'aime pas porter des bagues. J'ai l'impression d'avoir les doigts de coincés...

— Je sais, et c'est pourquoi je t'ai offert une chaîne en argent pour que...que tu la portes autour de ton cou...Comme ça...Tu m'auras toujours avec toi... »

Je pris la bague en question et l'enfilai sur la chaîne pour ensuite la lui accrocher autour du cou. Elle lui allait tellement mieux ainsi, qu'à moi. Cette couleur d'argent et de noir, orné par de petits diamands...

« Merci Mitchell... Je... Je le porterais aussi longtemps que je vivrais. Voir plus, on m'enterrera avec.

— Allez, fis-je en lui donnant une tape sur l'épaule, ne dit pas n'importe quoi. Je suis sûr qu'un jour tu te lasseras de moi, et ne la porteras plus.

— Ce n'est pas vrai ! S'empourpra-t-il. Je ne me lasserais jamais de toi. Je te le promets ! »

Il tendit sa main vers moi et me regarda d'un air déterminé. Je lui souris tendrement et la lui saisis pour sceller cette promesse.

Je sursautai soudainement lorsqu'un craquement provint des bois, derrière nous.

« Qu'est-ce que c'était ? Fit Anders inquiet.

— Je ne sais pas, répondis-je en me plaçant devant lui. Il y a des bêtes sauvages dans ces bois ?

— J'en sais rien, et arrête de me faire peur ! Ça doit sûrement être un lapin, ou un écureuil ! »

Je lui demandai alors de rester près de l'eau pendant que j'allais voir de quoi il s'agissait.

Sur mes gardes, je m'avançai lentement derrière les buissons puis les arbres. Il n'y avait rien. Anders avait peut-être raison.

« Mitchell ?!

— Oui, oui ! J'arrive ! Criai-je pour qu'il m'entende. »

Mais lorsque je me retournai pour aller le rejoindre près de l'étang, un homme blond se tenait droit devant moi. Ses yeux bleus presque gris me dévisageaient avec une lueur terrifiante.

« Mitchell, c'est bien ça ? »

Je n'eus le temps de faire quoi que ce soit que ses yeux devinrent noirs d'encre, et qu'il se jeta sur moi. J'avais tenté de l'éviter mais il s'était férocement agrippé à moi par les épaules. Sa tête plongea soudainement dans mon cou et une vive douleur de morsure me porta au cœur. Il me déchiquetait la gorge ! Il me déchiquetait la gorge !

Un long cri de douleur et de terreur m'échappa, et je me sentis tout à coup brûler de l'intérieur. Complètement paralysé, je tombai au sol avec cet homme, et ma tête cogna à l'impact. Ma vue s'embrumait, mon corps s'engourdissait de plus en plus, et le souffle me manquait. L'homme blond se releva, toujours avec ce regard noir, et s'essuya la bouche de mon sang avec sa manche d'un revers de bras. Il se fit saigner la main en la mordant violemment, et s'approcha de moi avant de me la coller dans le cou, contre la morsure qu'il m'avait causé. Q-Que faisait-il ?! Il me lança un sourire cynique puis s'enfuit en courant, me laissant seul dans mon propre sang, avant qu'Anders ne vienne. Oh non.. ! Anders ! Sauve-toi !

« Mitchell ! Hurla-t-il en se jetant sur moi. Oh non, Mitchell ! Tu m'entends ?! N'amour réponds-moi ! (Il marqua une pause.) Mitchell ?... MITCHELL ! »

Je tentai de lui parler, de lui hurler de partir mais je n'en avais pas la force. Tout mon corps tremblait, et je commençais à m'étouffer avec mon propre sang maintenant. Je posai alors mon regard sur lui, et constatai qu'il pleurait à chaude larme, et s'étouffait dans ses sanglots à chaque fois que mon nom franchissait la barrière de ses lèvres. Je me sentais partir... J-Je ne voulais pas.. ! Je voulais rester avec Anders... Que va-t-il devenir...s-si je ne s-suis plus l-là...

J'avais froid...terriblement froid... Anders... And..ers...

Point de vue d'Anders.

Je ne cessais de me balancer d'avant en arrière sur ma chaise, et ce depuis presque une heure et demie. J'angoissais, j'avais peur... J'avais appelé les secours et nous étions maintenant à l'hôpital. Bon sang que j'avais peur... Peur que Mitchell ne s'en sorte pas, que je me retrouve seul. Alors je continuais de prier Dieu pour qu'il me revienne.

Je sursautai lorsque je sentis une main sur mon épaule. Une main froide.

« Que s'est-il passé, Anders ?

— Oh T-Ty... fis-je en pleurant à nouveau, j'ai peur ! J'ai peur qu'il meurt !

— Shht... Je suis là, pleure pas...dit-il en m'enlaçant. Raconte-moi tout grand-frère. »

Je tentais de me calmer et de me remémorer ce qu'il s'était passé. J'étais plus âgé que Tyrone, de deux ans, je devais me montrer assez mature même si c'était dur.

« Nous...Nous étions partis aux Bois de County Park. Il voulait me donner...mon...mon cadeau d'anniversaire et, (j'inspirai profondément) n-nous avions entendu du bruit dans les buissons. Alors M-Mitchell était parti voir, et... il s'est mis soudainement à crier. J'ai accouru jusqu'à lui, et il...il gisait sur le sol, la gorge en sang et il tremblait atrocement...

— Tu savais qu'il y avait des renards dans ces bois ? (je fis non de la tête). J'en ai vu, moi, et s'il s'est fait mordre par une de ces bêtes, elles peuvent avoir la rage. Et cela expliquerait ses convulsions... »

Les larmes, qui avaient cessées de couler, commencèrent de nouveau à me monter aux yeux lorsque je me mis à penser à Mitchell. Puis je regardai Ty. Il fallait qu'il sache...

« Ty...Il faut que je te dise quelque chose...

— Quoi donc ?

— Eh bien...Mitchell n'est pas mon meilleur ami...(il arqua un sourcil) Il... Il est bien plus. »

Un léger sourire fendit ses lèvres. Il prit doucement une de mes mains dans les siennes et ancra son regard dans le mien.

« Je le savais Anders... Je suis heureux que tu me le dises enfin. Je commençais à vraiment croire que tu ne me faisais plus confiance.

— Je suis désolé Ty... J'avais surtout peur de la réaction de Mike et maman... »

Un léger silence s'installa et je profitai de la présence de mon frère pour penser à autre chose. Mais quelque chose me fit sortir de ma rêverie. Ses mains étaient glacées.

« Comment se fait-il que tu aies les mains si froides ?

— Tu as remarqué toi aussi ? Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive en ce moment... Dès que j'ai une émotion forte, tout mon corps se refroidit. Ainsi que l'atmosphère. C'est étrange...

— Oui, c'est sûr... dis-je un peu sceptique. Je vais t'appeler Mister Freeze.

— Idiot, fit-il en me donnant une tape dans le dos. Pour moi tu seras toujours un beau parleur. »

Je me mis à rire légèrement mais m'arrêtai net lorsque je vis le médecin, qui avait pris Mitchell en charge quelques heures plus tôt, se diriger vers nous.

« Monsieur Johnson ? (J'acquiesçai) Je...J'ai une mauvaise nouvelle. »

Mon corps se raidit et mon souffle se coupa. Qu'allait-il m'annoncer.. ? Pitié que ce ne soit pas ce que je redoute le plus...pitié...

« Nous n'avons pas pu le sauver... »

Mes jambes lâchèrent et je sentis les bras de Ty me rattraper. Ils n'ont...pas pu le...le s-sauver... Non. Non, c'est une mauvaise blague ! Ça ne peut pas arriver ! Je...N-Non !

Je posai mes doigts sur la bague pendant autour de mon cou et me mis à pleurer silencieusement.

« Que...Que...

— Il n'a pas tenu bien longtemps au bloc... Presque vingt minutes plus tard, il n'avait plus de poux. Je...Je suis navré. Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir...

— Mais que lui est-il arrivé pour...pour en arriver là ? Intervint Tyrone.

— Il avait la gorge de percée...et son sang était comme contaminé. Je pense qu'un animal porteur de maladies a dû l'attaquer. Le médecin légiste va s'occuper plus précisément sur la cause du décés.

— Je...d'accord...termina mon frère.

— Mes condoléances, Monsieur Johnson... »

Et il repartit. Ses paroles résonnaient dans ma tête comme un écho, et je refusais de les accepter. Mitchell ne pouvait pas nous avoir quitté... M'avoir quitté ! J'étais complètement vidé, comme si désormais ma vie n'avait plus aucuns sens sans lui. Et c'était le cas.

Je ne savais pas combien de temps s'était écoulé entre le moment où Mike nous avait rejoins et celui où un infirmière était venue nous chercher pour nous conduire à la morgue. Mon corps agissait de lui-même, mes jambes me guidaient sans que je ne leurs ordonne. J'étais ailleurs, dans la brume... Dans le néant.

« Anders ? Tout va bien ? Me demanda Mike.

— Laisse-le, lui cracha Ty, tu sais très bien que rien ne va ! »

Une fois devant la porte de la morgue, Mike et Ty restèrent dans le couloir pour me laisser entrer seul pour voir une dernière fois Mitchell. Je ne réalisais pas encore... Mais lorsque je vis son corps allongé sur cette table de fer, recouvert d'un linceul blanc, mon cœur se serra violemment et les larmes coulèrent.

« M-Mitchell...dis-je doucement en caressant sa joue froide. N-Non... Pourquoi ? Pourquoi n'as-tu pas résisté ? Pour moi ! Je...( mes sanglots redoublèrent) J'ai besoin de toi Mitchell ! Je ne peux pas envisager une vie sans toi ! Tu... Tu m'as fait découvrir tellement de chose ! Tu ne peux pas t'arrêter en si bon chemin, Mitchell ! Tu m'entends ?! (un long silence suivit) M-Mitchell... ! »

Je me penchai sur son corps pour pleurer de longues minutes, pour le sentir une dernière fois contre moi... C'était fini... Plus jamais je ne reverrais son sourire et entendrais sa voix. Je ne verrais plus ce regard noisette pétillants de joie. Plus rien ! P-Plus rien...

Je sursautai lorsque le médecin légiste entra dans la pièce. Il était plutôt grand, cheveux blonds très courts, et d'étranges yeux bleus...presque translucides.

« Monsieur Johnson ? Il est temps de laisser votre ami...

— M-Merci de m'avoir laissé le voir... Une dernière fois...

— C'est tout à fait normal... »

Je déposai mes lèvres sur le front de mon amant et quittai la pièce d'un pas lent et lourd. Ma vie ne sera plus la même sans lui. Je ne serais plus le même sans John Mitchell.

Point de vue de Mitchell.

Je me réveillai en sursaut, comme si j'émergeais d'un cauchemar. J'étais essoufflé, j'avais froid et j'avais mal à la gorge. Je m'assis doucement, car la tête me tournait, et regardai tout autour de moi lorsque ce léger mal de crâne se dissipa. J'étais à la morgue ?! La panique m'envahit subitement et je descendis de la table pour me précipiter vers la sortie, mais je manquai de tomber tant mes jambes étaient engourdies. Je sursautai lorsque j'entendis un raclement de gorge dans mon dos. Je vis alors cet homme, le même qui m'avait attaqué dans les bois, vêtu d'une longue blouse blanche tel un médecin légiste. Attends un minute.

« Ne vous approchez pas de moi ! Lui criai-je.

— Hey ! Du calme, Mitchell...du calme...fit-il en mettant en évidence ses mains. Je ne vais pas te faire de mal...

— C'est ça, moquez-vous de moi ! Vous m'avez attaqué dans les bois ! Pourquoi ?! Et puis qui êtes-vous d'abord ? Vous travaillez ici ? Que m'est-il arrivé !?

— Une chose à la fois, mon ami... Je m'appelle Herrick, et je t'ai donné l'opportunité de vivre la belle vie, et ce, pour trèès longtemps... Te voilà un membre de la famille désormais !

— De quoi parlez-vous ? Fis-je méfiant. Et quelle famille ?

— Celle des vampires, Mitchell ! Vient donc avec moi, et je t'apprendrais à vivre comme nous, et à voir le monde avec des yeux différents. »

Je m'approchai de lui d'un bond et lui saisit violemment le bras, guidé par une soudaine rage et fureur.

« Arrêtez-donc de vous foutre de moi. Les vampires n'existent pas, ce ne sont que des histoires pour effrayer les enfants !

— Tu crois ça ? Fit-il d'un large sourire. Je vais te prouver qu'ils existent, et que toi aussi, tu en es maintenant un. »

Il ouvrit alors un placard, où était ligoté et bâillonné une jeune femme. La peur était lisible dans ses yeux, et les larmes avaient rougis ses joues. Le dégoût me tordit le ventre lorsque Herrick la saisit par le bras pour la tirer hors du placard tel un vulgaire objet.

« Je te présente Catherine, médecin légiste dans cet hôpital.

— Qu'allez-vous lui faire ? Fis-je sèchement.

— Voyons Mitchell... Que font les vampires à ton avis ? Ils font ce que je t'ai fais dans les bois ! (Je resserrai fermement la mâchoire) Regarde et apprend. »

Il se tourna vers la jeune femme qui se mit alors à gigoter et à se débattre tout en gémissant de peur. Les yeux de Herrick devinrent alors noir comme les ténèbres, et se mit à feuler en dévoilant de longues canines.

« Que ?! »

Il plongea sa tête dans le cou du médecin, qui lâcha un cri de douleur étouffé. Je m'apprêtai à me jeter sur lui pour l'arrêter, mais j'étais figé. Une étrange odeur m'était monté jusqu'à la tête, qui me l'engourdissait, qui me brouillait l'esprit.

Herrick retira alors sa tête, montrant sa bouche pleine de sang, laissa la jeune femme tomber lamentablement au sol. Ma gorge était sèche, très sèche, et mon cœur accélérait de plus en plus. Cette odeur de fer m'enivrait, m'envoûtait, et les battements se faisaient de plus en plus bruyants, et tambourinaient dans mes tempes. Je voyais les lèvres de Herrick remuer, comme s'il me parlait. Mais je n'entendais rien. Cette odeur, cette vue, ces sons...me rendaient fou. Sans vraiment m'en rendre compte, je m'étais rapproché du corps de cette femme, et m'étais agenouillé dans son sang. Ma main s'était avancé lentement vers sa gorge, d'où s'échappait son liquide vital. J'avais...envie de toucher. J'avais envie de... de goûter. Ma vision s'était embrumé...comme quand il s'embrumait de désir. Et je la désirais. Mais pas son corps...son sang. Je désirais son sang.

D'un élan inconnu, je plantai mes dents dans la chaire de son cou. Mon cœur loupa un battement. J'aspirai goulûment son sang, comme je pourrais boire de l'eau après avoir séjourné dans le désert. C'était chaud, ferrugineux et doux à la fois. C'était étrange...

Pendant un court instant, je réalisai enfin ce que j'étais en train de faire. Je retirai ma bouche avec horreur de son cou, et reculai avec entrain jusqu'à la table d'autopsie. Oh mon Dieu ! Que venais-je de faire ?! J'étais essoufflé, j'étais terrifié ! Que m'arrivait-il ?!

« C'est bien Mitchell... Pour une première fois, tu sembles avoir très bien accepter le sang. Ce changement alimentaire peut parfois causer des vomissements juste après. Mais pas chez toi. Je suis fier de toi. Je suis certain que tu iras très loin... »

Je me relevai complètement affolé et m'apprêtai à courir pour m'enfuir mais il me rattrapa par le bras.

« Où vas-tu comme ça ?

— Vous êtes cinglé ! Jamais je ne resterais avec vous ! (je dégageai mon bras de son étreinte). Je retourne voir Anders.

— Soit ! Va si bon te semble ! (je m'arrêtai et me tournai vers lui) Mais tu ne contrôleras pas cette soif, et tu le tueras. »

Je jetai un regard à cette femme qui gisait morte sur le sol. Pendant un instant, j'imaginai Anders à sa place et mes crocs plantés dans sa chaire. L'idée m'excita au plus au point, mais lorsque je m'en rendis compte, une envie de vomir me tordit le ventre. Je reculai d'un pas, horrifié par cette vision et ce désir immonde, mais tentai de me calmer. Tenir Anders loin de moi et de cette histoire semblait être la seule solution pour le protéger et le préserver. Mais une chose me semblait bizarre...

« Ils verront le corps de cette femme, et verront également que le mien a disparu. Vous ne vous en tirerez pas si facilement, Herrick.

— Détrompe-toi, Mitchell. J'ai l'habitude d'être confronté à ce genre de situation. Je suis un très bon metteur en scène, tu sais ? Il suffit de nettoyer, de nous débarrasser du corps de ce médecin et de faire enterrer quelqu'un d'autre à ta place. J'ai pas mal de contact ici, à Bristol. Tout se passera très bien. Les humains n'y verront que du feu, et iront pleurer sur la tombe du tant aimé John Mitchell, alors que ce sera quelqu'un d'autre qui s'y trouvera.

— Mais pourquoi moi ? »

Il se tourna lentement vers moi, avec un large sourire cynique sur les lèvres.

« Parce que tu es un leader, Mitchell, et que tu as assez de hargne et de pouvoir pour recruter les bons. Et je ne me trompe jamais. (Je fronçai les sourcils). Bien ! Fit-il en retirant sa blouse et en remontant les manches. Nous avons du pain sur la planche ! »


Alors ? Premières impressions ? =D

Je me suis dit qu'il fallait que je fasse un petit prologue pour vous mettre dans le bain. Sachez que j'ai fait exprès que Mitchell soit plus âgé de six ans vis-à-vis d'Anders, car (en se retrouvant plusieurs années plus tard) Anders aura trente ans et Mitchell toujours vingt-quatre (pour rester fidèle à la différence d'âge entre Dean'O et Aidan :D) BREF ! Ensuite, comme Anders est plutôt jeune ici, dans le prologue, je l'imaginais comme Mark, dans When Love Comes, c'est-à-dire avec les cheveux longs et légèrement ondulés. (J'ai vu ce film et il est vraiment cool ! Si vous voulez voir Dean'o rouler des pelles à un gars, c'est le bon film xD)
Petits détails sur les pouvoirs de nos Johnsons. Effectivement, ils ne savent pas encore quels sont leurs dons (et qu'ils sont des dieux tout court xD) sauf pour Mike, mais je me suis dit que s'il commençait à y avoir des antécédents, des...symptômes avant qu'ils aient vingt-et-un ans, je me suis dit que ça pourrait être sympas et déjà entrer dans l'univers de The Almighty Johnsons. J'ai également mis des petits clin d'oeil comme "Mister Freeze" et "Beau Parleur", si vous voyez où je veux en venir ;)

Bref ! J'attends avec impatience vos avis, car je me suis vraiiiiment penché sur cette idée (presque autant que Les Héritiers d'Erebor - Un Amour Éternel).
Si vous êtes intéressées, j'ai fais une vidéo sur cette fiction, et ça vous donnera un petit aperçu sur la suite des événements.

voici le lien : watch?v=s_17qdYaqY0.
(vous rajouter devant la racine de l'url de youtube. La suite du lien se met après le dernier / )

A plus ! =D
Et n'oubliez pas les reviews !