Auteur : Sheinah
Genre : Un peu de fluff, un peu d'angst... Enfin disons que le début n'est pas rose mais que ça ira en s'améliorant.
Rating : PG-13. Ça montera peut-être un peu, mais ne comptez pas trop là-dessus.
Disclaimer : Si KKM m'appartenait, la série serait côtée Yaoi (et hard, en plus!), Conrad serait mort dès le premier épisode et Greta n'existerait pas. (Fans de ces personnages, ne fuyez pas tout de suite. J'ai quand même fait tout mon possible pour les décrire de manière objective)
Spoilers : Lègère allusion à la fin de la série, mais rien de bien méchant.
Note : Voilà, ma première fic (en français) sur KKM. Je tiens à faire une dédicace spéciale à Lilabel. Parce qu'elle a partagé tout de suite mon amour inconditionnel envers Wolfram et que je lui dois beaucoup. Merci de m'endurer avec le sourire et de me pardonner quand je dis des choses méchantes et totalement stupides. Cette fic est pour toi, alors j'espère que tu l'aimeras XD Sinon, bah, c'est l'intention qui compte, non?
Aussi, veuillez noter que je viens du Québec. Mon français est donc parfois... disons pas très correct. J'ai vraiment essayé d'employer un langage que tout le monde comprend, mais il se peut que certaines expressions m'aient échappées. Si c'est le cas, signalez-le moi et j'essaeirai de corriger ça.
Maintenant, enjoy!
Ce n'est qu'un au revoir
Chapitre 1
- Yuuri, sal tricheur! Où est-ce que tu es encore passé? J'espère que tu n'es pas déjà retourné dans ton monde, parce que j'ai deux mots à te dire!
Yuuri Shibuya s'accorda une pause de quelques secondes dans la signature de ses documents pour se frapper le front contre son bureau. Qu'est-ce qu'il avait encore fait, cette fois? Décidément, Wolfram lui voyait des amants partout.
Le brun soupira. Cela faisait un an qu'il était revenu à Shin Makoku après l'avoir quitté pour ce qu'il croyait être la dernière fois. Rien n'avait changé durant son départ, et encore moins l'obsession du blond à son égard. Il y avait des jours – et Yuuri se détestait pour cette pensée – où il regrettait d'être revenu, simplement parce que le comportement de Wolfram lui tombait sur les nerfs.
Soudain, la porte s'ouvrit avec une telle force qu'elle alla se frapper contre le mur et un jeune homme blond entra d'un pas énergique dans la pièce.
- Te voilà! Espèce de mauviette, veux-tu bien me dire ce que tu faisais avec cette paysanne, ce matin?
Le brun leva les yeux au ciel.
- Ne me dis pas que tu m'as encore suivi?
Wolfram croisa les bras sur son torse et lui lança un regard hautain.
- Évidemment! Je dois veiller à la sécurité de mon fiancé et m'assurer qu'il ne passe pas son temps à flirter avec tout le monde.
- Tu ne trouves pas que tu exagères?
- Tu n'as pas répondu à ma question!
Yuuri se passa la main dans les cheveux.
- Tu es vraiment impossible! On ne faisait que parler.
- Dis plutôt que tu la draguais! Et n'essaie pas de me faire croire que tu n'as pas remarqué la façon dont elle te regardait. Elle te dévorait des yeux!
Le jeune roi allait répliquer, mais il fut interrompu par la voix grave de Gwendal.
- Wolfram, ça suffit! On t'entend jusqu'à l'autre bout du château et tu dois laisser sa Majesté travailler. Je suis certain qu'il a encore beaucoup à faire.
Yuuri aurait pu jurer qu'il avait décelé une pointe de sadisme dans la voix de son stratège.
Le blond se mit à protester.
- Mais, Aniue…
Gwendal prit un air menaçant.
- Lord Von Bielefeld…
Le jeune prince lui jeta un regard noir, mais n'insista pas davantage. Juste avant de quitter la pièce, il se tourna vers Yuuri et lança:
- Ne crois pas que j'en ai fini avec toi!
Il claqua violemment la porte derrière lui et le brun soupira. Avec le temps, il avait fini par comprendre que le caractère explosif et les crises de jalousie de son fiancé étaient en fait une façade qui lui permettait de cacher ses véritables émotions et son insécurité, mais ça ne les rendait pas plus agréables à vivre pour autant.
Ce n'était pas que Yuuri détestait Wolfram, loin de là. Le blond était un ami précieux qui ne le laisserait jamais tomber et dont il appréciait la compagnie. Seulement, il ne savait pas quoi faire des sentiments du prince à son égard. Même si Wolfram ne pensait pas à mal, il l'étouffait complètement. Yuuri s'était dit qu'avec le temps, ça finirait peut-être par lui passer, mais son fiancé était plus sérieux que jamais et il était pris au piège. Il savait que la seule chose logique à faire était de rompre leurs fiançailles, mais il était trop lâche pour le faire. Il ne voulait pas voir Wolfram souffrir et savoir qu'il en était la cause.
Finalement, ce fut Conrad qui le tira de ses sombres pensées en venant lui annoncer que le dîner serait servi dans quelques minutes. Le jeune roi accueillit la diversion avec soulagement. Il n'avait pas réalisé à quel point il était affamé.
Le dîner se passa relativement bien, même si Wolfram faisait encore la tête à Yuuri. Ce dernier n'écoutait que d'une oreille les propos passionnés de Gunther, mais les mots «mariage» et «cérémonie» lui firent relever la tête.
- Qui est-ce qui va se marier?
Wolfram le fusilla du regard.
- Nous, évidemment!
- Hein?
Gunther acquiesça.
- À présent que vous avez atteint vos seize ans, il est temps de fixer une date pour votre mariage avec Wolfram.
- Déjà?
Le blond hocha la tête, visiblement ravi.
- Bien sûr! Il faut envoyer les invitations, commander les fleurs, s'occuper de la décoration… ce sera la plus grande cérémonie que le château ait vu depuis longtemps.
Le jeune roi déglutit.
- Sans vouloir te vexer, Wolfram, je ne suis pas prêt à me marier…
Le prince fronça les sourcils.
- Qu'est-ce que tu racontes? Ça fait plus d'un an qu'on est fiancés!
Yuuri jeta un regard suppliant à Conrad, mais ce dernier lui fit signe que cette fois-ci, il devrait se débrouiller seul.
Le brun soupira.
- Écoute, Wolfram, on est tous les deux des hommes et…
Le Maou se tut en voyant le regard blessé de son fiancé et soupira de nouveau.
- On en reparlera, d'accord?
Wolfram hocha imperceptiblement la tête et recommença à manger, même si le cœur n'y était pas.
Devant la tension palpable qui régnait dans la pièce, Gunther frappa ses mains ensemble et s'exclama joyeusement:
- Que diriez-vous d'une soirée de contes? Sa Majesté pourrait nous raconter des histoires et des légendes de son monde.
Greta poussa un cri de joie et Yuuri sauta sur l'occasion d'alléger un peu l'atmosphère.
- Bonne idée, Gunther. Qu'est-ce que tu en dis, Greta?
La fillette se mit à applaudir bruyamment et le brun lui sourit. Il avait réussi à sauver les meubles… pour le moment.
Il était tard lorsque Yuuri put enfin aller se coucher. La soirée s'était éternisée, Gunther écoutant religieusement le Maou et le suppliant de raconter une nouvelle histoire dès qu'il en finissait une. Finalement, lorsque Greta s'était endormie au beau milieu de Cendrillon, Conrad avait conclu qu'il était l'heure d'aller au lit, au grand soulagement du brun.
Yuuri s'arrêta devant la porte de sa chambre. Ou plutôt de la chambre qu'il partageait avec Wolfram. Le prince mazoku n'avait pas participé à la soirée et s'était éclipsé tout de suite après le repas. Le brun n'avait aucune difficulté à s'imaginer pourquoi. Il savait qu'il avait blessé le blond en formulant à haute voix ses impressions sur leur mariage, mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Il ne voulait pas se marier avec Wolfram.
Le jeune roi soupira et poussa doucement la porte de leur chambre, afin de ne pas réveiller son fiancé si – et il l'espérait de tout cœur – celui-ci dormait.
Malheureusement, il n'eut pas cette chance. Dès qu'il entra dans la pièce, Wolfram se redressa et demanda:
- Yuuri?
Le brun s'avança vers la commode et commença à se changer.
- Oui, c'est moi. Rendors-toi.
Après avoir mis son pyjama, il se glissa sous les draps à côté du blond. Un silence tendu s'installa, jusqu'à ce que Wolfram, dos à Yuuri, demande doucement:
- Ne, Yuuri? Tu n'as pas l'intention de m'épouser, hein?
Le jeune roi hésita une seconde, puis décida que cette mascarade avait duré assez longtemps. Il était temps de mettre les choses au clair.
- Non.
Le blond soupira.
- C'est bien ce que je pensais. Demain, j'irai voir Gwendal pour remplir les documents officiels. D'ici demain matin, tu seras libre.
Yuuri, surpris que les choses soient aussi faciles, se redressa.
- Pourquoi est-ce que tu fais ça? C'est toi qui n'arrête pas de me rappeler à toutes les cinq secondes qu'on est fiancés. Je croyais que tu m'aimais.
Wolfram se retourna et s'assit.
- Et c'est vrai. Je t'aime. C'est pour ça que je vais rompre nos fiançailles. Je ne suis pas aussi égoïste que tu le penses et je vois bien que tu ne veux pas être lié à moi.
Yuuri s'assit à son tour.
- Mais… ça ne te fait pas souffrir?
- Évidemment!
Wolfram soupira et reprit son calme.
- Mais je ferais n'importe quoi pour que tu sois heureux, même si ça signifie être séparé de toi.
- Wolfram…
Le brun fut interrompu par le prince, qui mit un doigt sur ses lèvres.
- Chut, ne dis rien. C'est déjà assez difficile comme ça et tu risques de dire quelque chose que tu regretterais.
Yuuri baissa les yeux.
- Je suis désolé.
- De quoi? De ne pas être amoureux de moi?
Le jeune roi hocha la tête.
- Et aussi de te faire souffrir.
Wolfram soupira.
- Tu n'as pas à t'excuser. On ne choisit pas la personne qu'on aime, tout comme on ne peut pas forcer quelqu'un à tomber amoureux de nous.
Le blond sourit tristement et poursuivit.
- C'est moi qui devrais m'excuser, de l'avoir compris aussi tard et de t'avoir harcelé avec ces fiançailles, qui comme tu le dis si bien, n'avaient pas lieu d'être de toute façon.
Yuuri sentit sa gorge se serrer en entendant les paroles de son fiancé.
- Wolf…
Le prince secoua la tête.
- C'est bon, arrête de faire cette tête. Je ne vais pas en mourir quand même. Allez, bonne nuit.
Wolfram lui adressa un dernier sourire avant de se recoucher, mais dans la faible lumière diffusée par la lune, Yuuri put voir briller dans ses yeux les larmes qui menaçaient de couler à tout instant. Et même si le blond faisait tout son possible pour étouffer ses sanglots, le roi les entendit tout de même.
Le brun reposa sa tête sur son oreiller en murmurant un «Bonne nuit, Wolf». À partir de ce moment, il savait que les choses ne seraient plus jamais comme avant.
Le lendemain matin, lorsque Yuuri se réveilla, Wolfram était déjà parti. Il s'habilla lentement, l'esprit ailleurs. Oui, il était content de ne plus être fiancé au prince. Ça lui enlevait un gros poids de sur les épaules et ce serait mentir que de dire le contraire, mais… Il savait que cette action faisait aussi énormément souffrir son ami. Yuuri n'était pas idiot. Il savait que le blond l'aimait sincèrement et qu'il y avait longtemps qu'il ne le suivait plus par devoir, mais par amour et parce qu'il s'inquiétait pour lui. Le brun détestait le fait que son propre bonheur faisait le malheur de Wolfram.
Yuuri soupira.
«C'est mieux ainsi», se dit-il.
Au moins, ça donnerait à Wolfram la chance de l'oublier et de passer à autre chose, même si ça risquait de prendre du temps. Yuuri aurait aussi le champ libre par la même occasion.
Lorsque le Maou arriva dans la salle à manger, tout le monde était déjà là, sauf Wolfram et Gwendal. Mais ce qui frappa Yuuri, c'est que personne ne parlait.
Le brun s'assit et murmura nerveusement un «bonjour» avant de s'intéresser à son assiette. Personne n'avait l'air fâché. C'était plutôt de la tristesse qui se lisait sur les visages, ou de la déception.
Ce fut finalement Conrad qui rompit le silence.
- Wolfram nous a déjà informés de sa décision. Il est allé remplir les documents officiels avec Gwendal. Vous n'aurez qu'à les signer lorsque vous aurez terminé de manger.
Yuuri hocha la tête en évitant soigneusement le regard de Conrad. Il se sentait déjà assez coupable comme ça.
Greta s'exclama soudain:
- Ne, Yuuri? Wolfram va quand même rester le papa de Greta, hein? Il va quand même pouvoir jouer avec Greta et lui lire des histoires, hein?
La fillette était au bord des larmes et Yuuri se leva prestement pour aller la serrer dans ses bras.
- Bien sûr que si, Greta. Même si Wolfram et moi ne sommes plus fiancés, il reste tout de même ton père.
La petite fille hocha la tête, soulagée, et le brun regagna sa place. Le silence était oppressant et le jeune roi se dépêcha de finir son assiette pour quitter la pièce au plus vite.
Yuuri cogna à la porte du bureau de Gwendal et entra. Le stratège était assis derrière son bureau et Wolfram se tenait debout à côté de lui.
Le blond jeta à peine un regard au brun lorsqu'il entra et fit un geste en direction de la table de travail.
- Tu n'as qu'à signer au bas de la feuille. Gwendal et moi nous sommes déjà occupés du reste.
Sa voix était neutre, vide de toute émotion. Yuuri hocha doucement la tête et s'approcha du bureau. Wolfram avait signé, avec belle et fine calligraphie, juste au-dessus de l'endroit où il devait lui-même apposer sa signature. «Tu écris comme une fille», lui avait un jour dit Yuuri pour se moquer de lui.
Le Maou prit une plume, la trempa dans l'encre, hésita une demi-seconde, puis signa. Il reposa doucement la plume sur le meuble. Voilà, c'était fait.
Yuuri se tourna vers Wolfram. Ce dernier baissa la tête, masquant ainsi l'expression de son visage et dit:
- Vous êtes maintenant libre, votre Majesté.
Sur ce, il tourna les talons et partit en direction de la porte, mais le brun lui attrapa le poignet avant qu'il ne puisse se rendre bien loin.
- Attends, Wolf. Tu peux me détester, me crier dessus, m'ignorer, mais ne m'appelle pas comme ça, supplia-t-il.
Le prince hocha la tête et sans se retourner murmura, la voix cassée:
- D'accord. Maintenant lâche-moi, s'il te plaît.
Yuuri relâcha son poignet et Wolfram sortit de la pièce, refermant la porte derrière lui. Le roi soupira et sortit à son tour quelques secondes plus tard, pour constater que le blond avait déjà disparu.
Yuuri appuya son dos contre le mur et renversa la tête par en arrière, fermant les yeux.
- Pourquoi est-ce que je me sens comme la personne la plus abjecte qui ait jamais existé? murmura-t-il.
Voilà pour le premier chapitre. Questions, commentaires, insultes, c'est le petit bouton mauve Avec un peu de chance, la suite sera en ligne dans environ une semaine. Merci d'avoir lu!
