Une oiseau de papier. Avec une tâche de sang, là, sur l'aile droite. C'est ça, mon seul souvenir de toi, Mello... La première chose que tu m'es offerte, aussi la seule puisqu'on se connait à peine. Nous deux c'est ce qu'on appel "un coup de foudre" et toi c'était simplement... Un coup de la vie, je suppose... Peut-être étais-tu au plus mal depuis longtemps? Dans ce cas c'est que j'étais aveuglé par des cheveux blonds ou que tu étais très fort pour caché ton jeu, car je n'ai rien vu... Rien vu à part ton corps, sur le sol, et à ce moment j'ai d'abord pensé que tu m'avais trahis... Alors que quelques secondes plus tard, je t'ai haïs. Tu as du faire preuve d'un courage terrible pour faire ça, du moins je suppose, et sans doute y as-tu longuement pensé... Mais je n'ai rien vu, je n'ai rien vu car je ne voyais rien d'autre que moi.
Ça fait 3 ans que tu t'es coupé les veines, 3 ans que je sers contre mon cœur cet origami, signe de ton existence passé. Cet oiseau qui prend son envole tranquillement, fabriquer en pleine nuit par une main ensanglanté alors que l'autre s'affaiblissait de même. Je t'imagine, assis sur ce muret, une feuille carré en main à faire ce pliage simple, je me demande si tu pleurais? Ou bien souriais-tu en pensant au passé? A moins que tout ne te sois paru égal à ce moment. Il était tard, tu étais sur ce muret, en face de chez moi, devant la plaque où l'on pouvait lire « Mail Matt Jeevas ». Il était tard et toi, tu étais là, à plier après avoir coupé. Tu as pris nos souvenirs et tu les a mis dans cette feuille que tu as plié et replié.
Je suis là, regarde, sur ce muret, c'est moi à présent qui vais éliminé en une coupure tout ces souvenirs. Et tout comme toi tu as construit cet origami, moi je vais le bruler, d'une flamme bleue et rouge. En y regardant bien, son aile n'a pas une couleur rouge comme celle du sang. Certes, en 3 ans, ton sang à vieillit, il a noircit mais même si c'est le cas dans mes souvenirs il n'avait pas la couleur d'un sang normal. Il était emprunt d'une noirceur aiguë, frissonnante. Vivante. Tu sais quoi... Je n'ai pas le courage, de le bruler, il est beau cet origami tout de même, c'est comme ci... Enfaite, en y repensant c'est à lui que je me confiait quand je voulais te parler... Je vais le déplier, je vais déplier mes souvenirs, ta mort, ton sang, ce bout de feuille, je vais déplier ce qui me reste de toi, avant de mourir, je vais le déplié...
Je pensais que tu avais pris une simple feuille de papier blanc, mais le voilà, sous mes yeux, ton dernier message, la dernière chose que tu ai faites de ta vie... "A bientôt." C'est tellement simple... Tu m'as si vite compris... Tu m'as, en un instant, littéralement ouvert... Tu as été devant mes yeux, entre mes doigts, au creux de ma main, posé sur mon cœur durant tout ce temps, tu étais là, dans cette feuille, tout ce que tu étais était inscrit sur cet oiseau de papier.
Tu étais l'être qui me comprenait.
J'arrive à présent, regarde moi, je ne pleurerais pas, puisque je viens te voir.
A bientôt.
