Juste un petit OS CoAi. Parce que ce pairing, c'est le dessert.

La cerise sur le gâteau.


The Only Exception


Il passa sa manche sur son front.

Sueur.

J'étire un doux sourire. Depuis la tribune, il me voyait certainement de sa position, se penchant légèrement en avant avec un rictus de défi. Sa mâchoire se contracte silencieusement et son regard devient sérieux.

Subtilement, j'essayais de lui envoyer un message au travers d'un faible mouvement de lèvres. Mais il était déjà trop tard. Pris d'appui sur son pied en arrière, Conan s'élança en avant en visant la victoire.

Les cris d'encouragement d'Ayumi, Mitsuhiko, ou Genta devaient certainement l'aider dans son geste. Sa motivation et sa détermination au plus haut, telle une bête féroce fonçant sur sa proie en quête d'un copieux dîner, sans prendre la peine d'activer son gadget pour jouer au football avec son cœur et son âme, sa chaussure entra en collision avec le ballon posé sur à terre.

Des brindilles d'herbes dansaient autour de la zone d'impact, s'arrachant de la pelouse subitement comme si elles étaient tranchées. Le projectile décolla du sol aussi vite qu'une fusée, partant en hauteur sous les regards ébahi des spectateurs.

« Mets-le. » dis-je discrètement, priant qu'il entre dans les cages.

La balle vira sur la gauche et se dirigea à toute vitesse vers le goal qui se jeta en avant.

Hélas pour l'équipe des Big Osaka juniors, l'attaquant principal de Tokyo venait de marquer le point décisif, remportant ainsi la finale de cet événement si populaire. Son hurlement de joie retentit sur le terrain, jusqu'à mes oreilles.

« Il l'a fait. » répétai-je en soulagement.

Ses coéquipiers lui sautaient au cou. L'ambiance était au top.

- C'est super Ai, on a gagné ! s'écria Ayumi.

- Oui, répondis-je en souriant. 3-2, victoire sur un tir au but. C'est bien joué.

Je craignais qu'il disparaisse dans la foule, emporté par ses partenaires pour le féliciter et célébrer cette nouvelle victoire. La remise du trophée n'allait certainement pas tarder. Mais il en avait décidé autrement.

Mon bras. Tiré en arrière. Alors que j'étais le point de suivre Ayumi, Conan venait de me retenir. Fier et souriant, comme un enfant. Mais après tout, ce visage innocent et ces flammes dans ces yeux confirmaient bien qu'il devait en être un.

Ou qu'il n'avait jamais perdu son âme de gosse.

Devais-je lui dire ? Devais-je prendre le risque d'exposer notre relation encore inconnue du grand public ?

- Tu as aimé ? demanda-t-il.

Je n'aimais pas le foot. Peut-être était-ce différent quand lui jouait.

Soupir. J'acquiesçai d'un mouvement de tête.

- Mh, j'aurais droit à une récompense j'espère, je me suis donné du mal ! renchérit-il en ricanant.

Pfff.

J'attrapais ses deux joues de mes deux mains tremblantes. Lui, étonné, se laissa faire.

Nos lèvres s'effleurèrent au milieu de ce mouvement de foule. Cris, joies, larmes. C'était étrange, ce sport. Comment pouvaient-ils être aussi excités pour un match remporté par une équipe d'enfants ?

- Ai, je pensais que tu ne voulais pas qu'on se montre de trop, chuchota-t-il.

Son tendre regard. Délicieux.

- Tais-toi, soupirai-je. Je peux faire une exception.

Parfois, les mots ne suffisent pas pour exprimer ses sentiments.

Je l'embrassai en plaquant mes lèvres contre les siennes. Il ferma les yeux, rouge comme une tomate cuite au four, plaçant à son tour ses mains sur mon visage, serrant davantage l'étreinte entre nous.

Un instant plus tard, il s'en libéra. Plusieurs garçons l'attrapèrent par le maillot avant de l'emporter de force jusqu'au podium.

« Tu es content de ta récompense, j'espère. »

Ayumi me retrouva tout juste après, sans entendre mon murmure à peine audible.

Mais lui, d'un geste vif de la tête, répondit accompagné d'un léger sourire.


CoAi for ever.