Bonjour (ou bonsoir) à tous! Je reviens après plus d'un an d'inactivité avec un petit OS sur Anastasia! Pourquoi? Tout d'abord parce que ce film est, à mon avis, un chef-d'oeuvre, mais c'est surtout mon film d'animation préféré depuis mon plus jeune âge! J'ai eu la chance de le revoir (pas plus tard que la semaine dernière!) pour la première fois depuis une douzaine d'années, et l'envie d'écrire une petite fiction dessus m'a prise (Anya et Dimitri me vendent du rêve, je l'avoue!).

Ensuite, j'ai remarqué que très peu de fics sur Anastasia avaient été écrites en français! La plupart sont en anglais, alors je suis venue apporter mon tout petit grain de sel made in France. Si, si!

Bref, j'espère de tout coeur que l'histoire vous plaira et qu'elle ne fait pas tache au film. Mais trêve de bavardages et bonne lecture!


Une fois le reliquaire détruit, je courus auprès de Dimitri. Je n'ai pas réfléchis une seconde, je n'avais qu'une incertitude : celle de sa mort. Alors que j'essayais de le protéger, le cri caverneux de Rasputin se désintégrant devant moi me força à le regarder, mais cela ne m'intéressait pas: il n'avait plus aucune importance. Très vite, mes pensées revinrent à Dimitri. Rasputin mort et le calme revenu, je restai quelques secondes sur son corps inerte, ma tête posée sur la sienne. Je refusais de croire au pire.

« Oh non… Dimitri » murmurai-je en le retournant sur le dos. Je caressai délicatement son visage et laissai mes mains descendre jusqu'à sa poitrine. Je me détournai par la suite et posai ma tête sur mon genou, inconsolable. Pooka, qui était à côté, émit une longue plainte. Tout était fini.

Je ne pleurais pas. Je n'arrivais pas à me faire à l'idée que Dimitri pouvait mourir. C'était impossible. Pas lui.

Un gémissement parvint à mes oreilles… Il semblait venir de très loin et je mis quelques secondes avant de m'en rendre compte. Je crus d'abord que Pooka se lamentait encore, mais… Je relevai la tête, me permettant un dernier espoir… et me retournai avec résolution, si bien que je giflai Dimitri, qui peinait à se lever. Ce dernier poussa un cri de douleur, mais je ne fis pas attention.

« Dimitri ! m'écriai-je en lui sautant au cou.

- Ahh non, non, non, doucement, doucement !

- Oh, excuse moi… dis-je en me tenant plus correctement.

- Oui… Oui, tu as raison, tu as raison… Les hommes sont des bébés, souffla-t-il en se tenant le ventre, à genoux.

- Je croyais que tu devais retourner à… commençai-je en l'aidant à se redresser, mais il m'interrompit.

- C'est vrai.

- Mais tu n'as pas pris le…

- C'était... trop dur.

- Pourquoi ? murmurai-je.

- Parce que… Je… »

Je savais qu'il ne finirait jamais sa phrase. Nous étions toujours à genoux, quelques centimètres seulement nous séparaient. Son doux parfum m'enchantait, je sentais son souffle se mélanger au mien. Je m'approchai lentement, presque inconsciemment. Quelques doigts de ma main droite se baladaient distraitement sur son visage, frôlant ses lèvres…

Lui ne disait rien. Je posai alors mes deux mains sur le haut de son buste, juste sous son cou, et m'approchai toujours… Nous étions sur le point de nous embrasser lorsque Pooka aboya et nous détourna l'un de l'autre. C'était probablement la première fois qu'il m'agaçait.

Il tenait entre ses crocs mon diadème. Dimitri le lui prit doucement et se releva, tête baissée. Je fis de même.

« Je crois qu'ils t'attendent », reprit-il.

Je lui pris le diadème des mains. Il était intact, pas une égratignure, comme si rien ne s'était passé. Je sondais Dimitri... Je cherchais dans ses yeux un signe, une quelconque émotion… et réussis sans trop de difficultés à en trouver trois ou quatre. Je ris, et posai vivement la couronne sur sa tête. Je me baissai ensuite pour caresser Pooka, qui jappa joyeusement.

« Quoi, qu'est-ce qu'il y a ? me demanda Dimitri, surpris.

- Que j'ai été stupide ! Tu n'es en réalité pas un très bon menteur tu sais ? Mais je te connais maintenant, et je te vois venir à des kilomètres, lui assurai-je en me relevant.

- Je ne suis pas certain de bien vous suivre, votre Altesse… répliqua-t-il, visiblement sur la défensive.

- Dimitri je t'en prie… » Je pris ses mains dans les miennes et me tenais bien droite face à lui. Il ne me dépassait que de deux ou trois centimètres seulement, et je crois que j'ai toujours aimé cela. J'avais des talons bien sûr, mais notre petite différence de taille m'avait satisfaite dès notre première rencontre, je ne sais franchement pas pourquoi, d'ailleurs.

« Tu n'as qu'à demander et je serai à toi pour toujours », implorai-je en le regardant dans les yeux. Il soutint mon regard quelques secondes mais finit par se défiler. Il retira ses mains, enleva le diadème de sa tête et s'avança jusqu'à la rambade. Je le suivis et me mis sur sa droite, si proche que nos coudes se heurtaient. L'eau de la Seine paressait noire dans cette obscurité. Paris était pourtant très bien éclairée, mais les lampadaires du pont où nous étions étaient tous brisés. Nous apercevions tout de même quelques viaducs au loin placés les uns à la suite des autres, les bâtiments Haussmanniens situés de part et d'autre de la Seine, et la Tour Eiffel, qui s'illumina subitement.

« Toi et moi, princesse, on est pas du même monde », m'annonça-t-il.

Je regardais l'édifice, enchantée, puis repris noblement après quelques instants d'inattention:

« Oui, je t'écoute.

- Ai-je réellement besoin de le dire ? dit-il dans un petit rire. Eh bien… Les princesses n'épousent pas les domestiques… », insinua-t-il en souriant tristement.

Il tenait dans sa main la petite rose que je lui avais donné lorsque nous faisions les boutiques deux jours plus tôt. Il l'huma longuement puis la jeta dans le fleuve, avant de reposer la couronne sur ma tête. Il revint ensuite dans sa position initiale.

Un moment s'écoula ainsi. Je posai ma main droite sur sa joue gauche et embrassai tendrement sa pommette.

« C'était toi, n'est-ce pas… le garçon. Celui qui nous a sauvées, grand-maman et moi, cette fameuse nuit. »

Ses yeux s'éclairèrent instantanément d'une lueur que je ne lui connaissais pas encore.

« Comment est-ce que…

- Crois le ou non, il me semble qu'au fond de moi, je l'ai toujours su, dis-je d'un air amusé. Mais comment être sûre ? Heureusement que j'ai demandé à Vlad ! Je soupirai. Bon écoute, je ne suis pas plus princesse aujourd'hui que je ne l'étais il y a une semaine, vois-tu. Et si cela peut te rassurer, je me fiche totalement de ton rang, de tes richesses ou de quoi que ce soit d'autre d'ailleurs.

- Facile à di…

- Non ne m'interrompt pas !

- Bien sûr, votre altesse, dit-il d'un ton sarcastique en inclinant sa tête. Il était irrécupérable.

- Bon ! » Il m'exaspérait. Je faisais au moins cinq pas vers lui, là, il pourrait non seulement arrêter de reculer mais également avoir la décence de m'écouter jusqu'au bout !

La Tour Eiffel s'éteignit. Je repris :

« Avant de commencer ce voyage, je n'espérais sincèrement pas grand chose de la vie. Aller à Paris et retrouver ma famille était le comble de ce que je pouvais imaginer. Mais les choses ont changé depuis. J'ai d'abord trouvé Pooka, dis-je en lui faisant un clin d'œil (- Wouaf !), ou plutôt il m'a trouvée ! Puis j'ai fait ta connaissance, et celle de Vlad. Tout s'est passé tellement vite ! Je n'ai pas eu une minute à moi pour me poser et réfléchir à ce qui se passait, mais je pense que c'est finalement une bonne chose. Enfin ! Les évènements s'enchainaient et le puzzle de ma vie se reconstituait petit à petit. Jamais auparavant je n'avais ressenti tant d'émotions, tout est nouveau pour moi ! J'ai enfin su ce que signifiait être protégée… Il m'arrivait même de penser que j'étais aimée. » avouai-je, à demi-rêveuse. Je regardais au loin, l'air de rien, mais redoutait, au fond, sa réaction.

Dimitri me regardait, un sourire aux lèvres.

« Oui je te comprends. J'ai ressenti la même chose. » Il hésita un instant avant de continuer :

« Anya… Je n'ai pas toujours été très honnête avec toi, je le reconnais. C'est vrai, au départ je te voyais comme une récompense, une solution à mes problèmes ! Je cherchais à tout prix un moyen de quitter la Russie et de faire fortune, et tu étais la seule à pouvoir me permettre de concrétiser mes espoirs ! Mais tout a changé en effet… »

Il prit mon menton et m'embrassa. Je fermai les yeux… Mais cela dura à peine deux secondes. Déçue, je les rouvris et étais sur le point de protester lorsqu'il m'agrippa fermement la taille de ses deux mains et m'embrassa de nouveau, passionnément. Je ne pus m'empêcher de sourire : je ne les avais pas vues venir, celles-là. Mes bras s'enroulèrent autour de sa nuque et nous restâmes ainsi de longues secondes…

Je me décollai la première, manquant d'air. Lui me regardait, béat. A cet instant précis, rien au monde ne pouvait ressembler autant à un bébé. Mon cœur battait vite et une force soudaine me tonifia les muscles : je me sentais plus vivante que jamais. Dimitri se détacha de notre étreinte et me pris par la main, m'entrainant au milieu du pont. Il se mit à tourner autour de moi de la même manière que lors de notre première rencontre, fit mine de demander son avis à Pooka puis déclara :

« Très bien, j'accepte de t'épouser.

Je le regardai, outrée.

- Si tu crois que ça va se passer comme ça ! » dis-je en riant malgré moi. Il était décidément le seul à me mettre dans de tels états. J'essayai de l'attraper mais c'est lui me saisit le premier. Il m'embrassa de nouveau et me dit :

« Si on survit, fais-moi penser à te remercier, d'accord ? »

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Dimitri me raccompagna directement chez grand-maman mais refusa d'entrer. Il voulait « m'enlever » quelques jours, disais-t-il. Partir loin, seuls. Cette idée me plut. Je lui dis de m'attendre. Je montai dans ma chambre et écrivis quelques mots sur une feuille destinée à ma grand-maman. Je posais ma couronne et la feuille en évidence quand je vis mon reflet dans un miroir. J'étais dans un état lamentable. Je coiffai rapidement mes cheveux et m'en allai, sans même prendre la peine de changer ma robe désormais ruinée.

Dimitri n'avait pas bougé. Son visage s'illumina à ma vue, ce qui ne pouvait pas me faire plus plaisir.

« Alors, où allons-nous cette fois-ci, maestro ?

- Ma foi, je n'en sais rien vôtre Grâce, à vous de me le dire ! dit-il en me tendant le bras.

- J'ai toujours rêvé d'aller en Italie, pas toi ?

- Euh non, jamais. Pourquoi pas l'Espagne par exemple ?

- Dimitri !

- Ah ! J'ai une meilleure idée : embarquons dans le premier bateau qui quitte les quais ! On verra bien où ça nous mène.

- Très bien ! »


Je pense à réécrire ce passage du point de vue de Dimitri... Qu'en pensez-vous? N'hésitez pas à laisser un petit commentaire! :)