J'ouvris les yeux. C'était le matin. Un matin d'été.
Un énième matin, et sûrement le dernier été.

Après m'être levé, bien que la douleur qui rongeait mes membres fût insupportable, je me dirigeai vers le seuil de cette chambre où pendant des années durant je m'étais fait appeler "Glen". La main appuyée sur la poignée de porte, je m'arrêtai. On l'entendait rire dans ce couloir de l'autre coté de la planche de bois qui nous séparait.

Un rire d'allégresse. Un rire qui montrait qu'elle était encore avec Oswald.

Alice n'était ainsi heureuse qu'avec cet homme, même si elle ignorait son tragique destin que moi-même avait subit. Devenir "Glen" était en effet une horrible fatalité il suffisait d'ailleurs de voir mes bandage pour le comprendre...

Décidé, j'entrouvrais légèrement la porte; lâche, je la refermai presque aussitôt. Il suffisait de la voir aussi radieuse, sautillant autour de lui en chantonnant son prénom à tue-tête tout en secouant cette peluche pour avoir le moral cassé: Alice n'avait apparemment pas besoin d'un "père" tel que moi...Si tant est qu'elle ne sache un jour ce que je suis pour elle.
Je me rassis sur mon lit, désemparé et fatigué.

Ah...

Un énième matin, et sûrement le dernier été.

Cette "Planche de bois" qui me séparait d'elle était comme tout un monde, toute une vie. Un univers entier me refusant à l'accès de ma fille.

Un énième matin, et sûrement le dernier été.

La "fatigue" se faisant sentir de plus en plus souvent, me rapprochant de la "fin", Me faisait perdre l'espoir qu'un jour elle m'appellerait "Papa".

Un énième matin... mais sûrement le dernier.

La dernière journée qui me permettait de voir cette fille pour qui je n'étais que "Glen".
La dernière journée qui me permettait de voir cette fille pour qui je ne serais jamais rien d'autre que celui qui l'enferma dans cette cage.

Cette fille qui jamais ne m'appellera "père"...
Alice...