Salutations lecteurs fébriles!
Avant de vous laisser vous plonger dans ce récit, je tiens à vous informer que certains de ses chapitres contiennent du dovahzul, ou langue draconique, dont les traductions se trouveront à la fin des chapitres en question. De plus, des descriptions plus ou moins graphiques de viol y sont parsemées. Vous êtes prévenus.
Ensuite, pour ceux qui suivent l'histoire principale de Siltafiir, ne vous inquiétez pas, elle continue gentiment. À présent, oubliez tout ce que vous y avez appris (ceux qui ne la connaissent pas, vous pouvez directement lire celle-ci en vous désintéressant de ce paragraphe explicatif, puis passer à l'histoire principale sans souci de compréhension). Partez du principe qu'elle a tout accompli en suivant le scénario du jeu à moins que ce soit précisé ici.
Enfin bref, bonne lecture!
Faillaise – La Cruche Percée
Siltafiir aimait la Guilde des voleurs plus encore que sa propre famille, et ce malgré l'indélicatesse complète dont faisaient preuve certains de ses membres. En général, cette attitude l'amusait, lui rappelait toutes les règles de bienséance auxquelles elle avait échappé en fuyant Haute-Roche. Mais parfois…
- Non, j'oserais jamais. Si ça lui plaît pas et qu'elle s'énerve, c'est un coup à finir écrasé contre un mur.
- Pire ! Imagine qu'elle aime ça. Si tu la fais crier trop fort c'est la chambre entière qui est réduite en miettes.
Vipir et Niruin s'esclaffèrent sans savoir que la concernée se tenait à l'entrée du bar, à moins de trois mètres, cachée par l'ombre du couloir. Le sang bouillonnant, elle approcha des ricaneurs et s'éclaircit la gorge. Ils sautèrent sur leurs pieds en la reconnaissant. L'elfe conserva un calme relatif lorsqu'il lui demanda depuis combien de temps elle les écoutait, tandis que Vipir piétinait le sol dans sa panique en lui jurant que ce n'était définitivement pas ce qu'elle croyait.
- Vous aviez beaucoup de trucs à dire sur moi, gronda-t-elle, les poings serrés, mais pour vous, trois mots suffiront.
Elle inspira profondément, leur arrachant un couinement effrayé, mais ne prononça que fus avant qu'une pression contre sa gorge ne lui coupe le souffle. Prête à insulter celui qui venait de tirer son capuchon, elle fit volte-face, mais ravala ses réprimandes devant l'expression sévère du maître de la Guilde.
- Qu'est-ce qu'on avait dit à propos de la Voix ? lui rappela Brynjolf d'un ton de père qui sermonnait son enfant.
- Pas sur les collègues, maugréa-t-elle en enfonçant sa tête entre ses épaules, mais ils ont-
- Pas de mais. Quand ils disent des conneries, tu ne les écrases pas contre un mur, tu leur demandes d'arrêter. Et quand tu réalises que ce sont des gamins qui ne changeront jamais, tu apprends à les ignorer, comme tout le monde. Maintenant va voir Cynric, vous partez en mission à Solitude.
Morose, elle obéit sans plus de protestation. Certaines choses ne changeaient jamais. Malgré son enrôlement dans la Guilde, la découverte de son pouvoir d'Enfant de Dragon et ses victoires contre Harkon et Alduin, elle comptait autant de prétendants qu'avant sa fugue. Autrement dit, aucun. Cependant, on ne l'esquivait plus par mépris, mais bien par crainte. Elle supposait que ça comptait comme une amélioration.
En se dirigeant vers le centre de la Guilde, elle triturait le pommeau de sa dague porte-bonheur, une lame d'acier toute simple que Brynjolf lui avait offerte plus d'une année auparavant en récompense pour son premier gros contrat réussi. Cette arme ne valait pas grand-chose au combat, mais le symbole discret de la Guilde, gravé juste au-dessus de sa garde, lui rappelait sans jamais faillir qu'elle faisait partie d'une famille aimante. Du moins, la plupart du temps.
Perdue dans ses réflexions, elle heurta un de ses collègues. Elle maugréa quelques excuses en reconnaissant Cynric. Il afficha son usuelle froideur hautaine, une expression dont il ne se départait que pour railler ses collègues ou annoncer ses victoires aux cartes et aux dés.
- Brynjolf nous envoie tous les deux en mission, déclara-t-il de son ton détaché, tu dois me frayer un chemin dans un entrepôt de Solitude.
- Il me l'a dit. Autant que j'y aille seule si le problème c'est d'accéder-
- D'après Gulum-Ei, la cible est un coffre à cinq serrures enchantées pour se réinitialiser toutes les soixante secondes.
Siltafiir dut bien admettre que seuls leurs talents combinés viendraient à bout de ce contrat.
À suivre…
