Bonjour/Bonsoir je reviens avec une nouvelle fanfiction et cette fois c'est du Harry Potter. Je laisse, comme vous l'aurez peut-être remarqué, celle de -man en suspend. A l'image de l'auteur je prends une pause !
Je me suis lancée dans un nouveau projet qui me faisait envie, celui de réécrire HP avec deux, ou trois, ou quatre personnages en plus. C'est long mais je passe vraiment un bon moment à l'écrire :).

Est-ce que j'irai jusque au bout ? Mystère ! Avec le bac je n'ose pas m'engager en vous faisant des promesses creuses et dénuées d'intérêts. Ce ne serait pas correct de mentir, pour vous comme pour moi.
Je tiens aussi à rappeler que l'écriture est un loisir et que, comme c'est le cas en sport, en musique ou en art, on aime bien progresser (normalement). Et pour ça il faut avoir d'autres points de vu que le sien ! C'est à ça que sert la rubrique "commentaire", je ne vous demande pas une dissertation par chapitre et encore moins de vous répandre en éloges : allez à l'essentiel ! Mais construisez-les un minimum !

Bonne lecture.

Chapitre 1 : Révélations sur le Chemin de Traverse

Jamais Seren Slytheryth n'aurait pu imaginer qu'elle avait quelque chose de spécial. Encore moins quelque chose de magique.

Seren était une jeune orpheline prise en charge à l'établissement St Charles à Londres. Ses parents étaient tenus pour morts et aucun membre de sa famille n'était venu se présenter pour la récupérer.

De taille moyenne pour son âge, elle avait coupé ses cheveux bruns courts et avait laissé pousser certaines mèches qu'elle réunissait en une longue tresse serrée. Elle possédait de surprenants yeux vairons, son œil droit avait la couleur de l'ambre tandis que son œil gauche se teintait de vert, et une petite cicatrice en bas de sa joue droite ressortait sur sa peau claire.

Celle-là elle la devait à une étrange mésaventure.

C'était en hiver et elle devait avoir dans les six ou sept ans. La vie à l'orphelinat était d'une monotonie affligeante et il n'était pas rare que les pensionnaires égaillent leur journée avec des farces. Denis Niceshot, un gamin couvert de tâche de rousseur, et Arabelle Sumer, une petite fille aux cheveux hirsutes, avait trempé l'escalier extérieur de l'orphelinat dans l'espoir qu'il soit couvert de glace le lendemain matin.
Leur vœu fut exaucé.
Au grand dam de Seren qui, lorsqu'elle voulut descendre dans la cour, dégringola les trois étages la tête la première. Après une chute pareille tous pensaient qu'elle s'était brisé la nuque dans la chute miraculeusement ce ne fut pas le cas. La petite fille s'en tira avec une vilaine plaie au visage et la peur de sa vie. Sous les soupirs de soulagement des soignantes.
Les deux farceurs, eux, ne furent jamais découverts.

La semaine suivante Denis fut découvert infesté de furoncles sous sa couette et Arabelle perdit brusquement ses cheveux.

En ce levant, en cette chaude matinée d'été, Seren était encore loin de se douter de la surprise qui l'attendait.

Elle émergea lentement de sous ses draps sous des cris stridents et répétés. Les filles avec qui elle partageait la chambre s'étaient déjà habillées, et elles dardaient à présent du regard le lit de leur camarade encore à moitié endormie avec méchanceté.

« Allez ! On se lève ! lui cria cette chère Térésa en la poussant un peu trop prés du bord. T'es de corvée balayage tu te souviens ? À moins bien sûr que tu ne l'envoies sur le toit, sans savoir comment il est arrivé là ! »

Seren tomba comme une masse sur le sol et grogna pendant que les quatre pensionnaires sortaient en ricanant. Elle se releva tant bien que mal et attrapa ses vêtements d'une main peu assurée.
Une fois prête, bien qu'elle ait toujours les cheveux en bataille, elle s'attaqua à son lit puis à la petite pièce exigüe qui leur servait de chambre. Seren fut enchantée de voir que ses camarades avaient fait en sorte de quitter les lieux le plus salement possible. Ça ne la changerait pas de d'habitude.

Seren n'était pas vraiment aimé dans cet orphelinat. Elle servait de tête de Turc aux pensionnaires autant qu'à leurs gardiennes. Dés les premières années dans l'établissement elle avait été étiquetée dans la catégorie « à surveiller très attentivement ». Non pas qu'elle ait l'habitude de faire n'importe quoi mais elle semblait attirer les accidents mystérieux et inexplicables. Comme envoyer un balai sur le toit, des vases qui explosent sans raison ou se retrouver en possession d'objets qu'elle n'avait jamais vue… et elle était depuis considérée comme une voleuse, une menteuse, une tricheuse et tout plein d'autres adjectifs en « euse » tout aussi reluisants.

Une fois sa rude besogne achevée Seren Slytheryth rejoignit ses camarades au réfectoire en trainant des pieds. Si elle avait pu elle n'y serait pas allée, nul doute que son petit déjeuner avait fini dans l'estomac de quelqu'un d'autre. Elle s'assit le plus loin possible des autres pensionnaires et attendit avec impatience que l'autorisation de se lever leur soit donnée. Celle-ci ne tarda pas et Seren remonta dans la chambre, elle avait oublié un livre.

En voyant une lettre sur son lit, elle reposa le livre et la prit entre ses longs doigts fins.

Mademoiselle Slytheryth Seren

Petite chambre du deuxième étage, lit prêt de la fenêtre

16 Marleen Street

Londres

Elle regarda autour d'elle, soupçonneuse, et tendit l'oreille ce ne serait pas la première fois qu'on lui jouait un tour et elle ne tenait pas tant que ça à tomber dans le panneau. Personne en vue, pas de gloussement audible…

Seren prit le risque de décacheter l'enveloppe après avoir attentivement détaillé le blason. Elle distinguait vaguement un serpent et un oiseau, les deux autres formes avec quatre pattes n'étaient pas assez nettes pour qu'elle puisse les identifier.
Elle en sortit une première lettre qu'elle déplia lentement et lut :

COLLEGE POUDLARD, ECOLE DE SORCELLERIE

Directeur : Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore
Commandeur du Grand-Ordre de Merlin
Docteur ès Sorcellerie, Enchanteur-en-chef, Manitou suprême de la Confédération internationale des Mages et Sorciers

Chère mademoiselle Slytheryth,

Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription à l'école de sorcellerie Poudlard.
Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité. Un membre de notre équipe pédagogique viendra vous montrer et vous expliquer le fonctionnement de notre monde dans la journée.
La rentrée aura lieu le 1er septembre, nous attendons votre réponse par hibou avant le 31 juillet, date butoir de validation des inscriptions.

Veuillez accepter, chère mademoiselle Slytheryth, l'expression de nos sentiments distingués.

Minerva McGonagall
Directrice-adjointe

Seren eut envie d'éclater de rire, une école de sorcellerie rien que ça ! Il y avait bien de petits incidents mais de là à penser qu'elle était une sorcière !

Elle avait bien envie de savoir qui lui avait déposé cette lettre pour lui dire tout le bien qu'elle pensait de sa blague. Mais Seren cessa bientôt de rire, pour la traiter de sorcière nul besoin de tant d'emballage. D'ailleurs aucun pensionnaire à sa connaissance n'avait suffisamment d'esprit pour imiter une lettre comme celle qu'elle avait sous les yeux. La calligraphie était absolument magnifique, rien à voir avec leurs écritures hésitantes et hétérogènes.

Je devrais peut-être en parler à la Mégère…

La Mégère c'était le surnom qu'elle donnait à la directrice de St Charles, une minute dans son bureau et vous ressortiez à moitié sourd et avec un sacré mal de tête.
Dans le couloir menant à son bureau on entendait déjà ses cris suraigus. En comparaison les ongles sur le tableau noir s'apparenteraient à du Chopin.

Seren grimaça mais continua d'avancer vers l'antre de la Mégère, visiblement elle était déjà en train de parler avec quelqu'un… à moins qu'elle se soit mise à parler toute seule, ce qui serait autrement plus inquiétant…
Elle s'apprêtait à frapper quand elle entendit une petite voix fluette dans le bureau :

« Oh ! Mais ne serait-ce pas notre jeune amie ? Couina la voix. »

De l'autre côté de la porte Seren faisait pâle figure, à tous les coups elle allait se faire sermonner.
Le battant s'ouvrir soudain, laissant apparaître une femme d'une soixantaine d'année, grande, grisonnante et l'air revêche. Seren déglutit avec difficulté en la voyant se pencher vers elle.

« On écoute aux portes maintenant ? Grinça-t-elle.
_ Non je…
_Mme Elliot, intervint à nouveau la voix, je ne crois pas que mademoiselle Slytheryth nous espionnait. Ha ! Vous avez trouvé la lettre ! »

La directrice s'écarta pour laisser passer la pensionnaire en grommelant tout bas quelque chose comme « saleté de gosse ».
Trop heureuse de s'en tirer à si bon compte, Seren chercha du regard la personne qui venait de lui sauver la mise. Elle fronça les sourcils, il n'y avait personne. Pourtant elle l'avait entendu !

Elle poussa une petite exclamation de surprise lorsqu'un minuscule bonhomme, en robe turquoise ornée de fil d'argent, sauta d'un des fauteuils pour venir lui serrer la main.

« Enchanté de faire votre connaissance Miss Slytheryth. Je suis le professeur Flitwick de l'école Poudlard. »

Seren en resta bouche bée et elle se pinça discrètement, non, apparemment elle ne rêvait pas.

« Mais alors… Ce n'était pas une blague ?
_ Une blague ? Par Merlin bien sûr que non ! Hum… Mme Elliot ? Pourriez-vous nous laisser un instant ?
_Oui, oui, bien entendu… »

Une fois que la Mégère se fut retirée, le professeur sortit un long bout de bois d'une de ses poches. Il l'agita souplement et Seren sentit un courant d'air tiède passer dans la pièce. Elle regarda alternativement la porte et le bout de bois avant de surprendre le sourire enchanté arborait par Flitwick. Cette sensation…

« Vous l'avez senti on dirait. C'était un sort pour nous éviter des désagrément avec cette moldu un peu trop curieuse. Mais si vous voulez une autre démonstration… lui sourit-il avant de jeter un coup d'œil à sa montre. Déjà ! Merlin, je crains que nous n'en ayons malheureusement pas le temps. Si nous voulons acheter vos fournitures aujourd'hui, il va falloir se presser un peu…
_Cette école existe vraiment ? Comment cela se fait que je sois déjà inscrite ? C'est votre baguette ? Qu'est-ce que c'est un moldu ?
_Quel enthousiasme ! Applaudit-t-il, ravi. Oui, Poudlard existe vraiment et vous bénéficiez d'une inscription dés la naissance à la… demande de vos parents. Quand à ça, c'est en effet ma baguette magique, elle est unique pour chacun de nous. Et enfin un moldu est une personne ne possédant pas de pouvoir magique.
_Mes parents ? Ils étaient… des sorciers ? Vous les avez connus ? »

Le professeur Flitwick parut soudainement gêné.

« Oui, ils furent mes élèves dans le temps... Mais avant tout nous devrions répondre à cette chère Minerva ! Si vous souhaitez suivre l'enseignement que nous avons à t'offrir ?
_Euh… Excusez-moi mais... je n'ai rien d'extraordinaire monsieur. Répondit Seren sans oser poser d'autres questions sur ses parents, l'air embêté du professeur l'en avait dissuadé, pour le moment.
_Permettez moi d'en douter ! Aux dires de Mme Elliot vous semblez provoquer de nombreux… remous lorsque vous êtes en colère, non ? La magie se manifeste souvent selon l'intensité des sentiments chez les jeunes sorciers. Cela se concrétise par exemple par des objets qui lévitent, ou explosent… êtes-vous bien certaine que ce n'est pas arrivé autour de vous ? lui demanda malicieusement le professeur Flitwick.
_Je… Mais j'en serais la cause ?
_ C'est certain ! Vous pouvez aussi décider de rester. Si vous préférez vivre avec vos amis mol…
_Non ! Je veux dire… si tout cela est vrai…
_Ce sera donc un oui ?
_Euh… oui. Accepta Seren encore songeuse. »

Le minuscule sorcier sortit un bout de parchemin et une plume. Il griffonna rapidement un petit mot.

Tap ! Tap !

Seren sursauta en entendant les petits coups frapper à la fenêtre. Une chouette tapait doucement avec son bec sur la vitre pour attirer leur attention.

« Pourriez-vous me l'amener s'il-te-plait ? »

Seren s'exécuta en se demandant ce que le sorcier allait en faire. La chouette lui sauta docilement sur le bras et tendit une patte. Flitwick inscrivit rapidement une adresse au dos du bout de parchemin et l'y attacha. Le volatile prit aussitôt son envol et disparut rapidement dans le ciel.
Remarquant l'air interrogateur de Seren le minuscule sorcier lui expliqua :

« C'est notre moyen de communication, j'ai cru comprendre que les moldus utilisaient la poste pour envoyer des lettres, nous, nous utilisons la volière. Bien ! Et si nous y allions désormais ? Votre liste de fourniture est dans l'enveloppe. »

Seren la sortit de sa poche et elle en tira l'autre feuille :

COLLEGE POUDELARD, ECOLE DE SORCELLERIE

Uniforme

- Trois robes de travail noires, modèle normal
- Un chapeau pointu noir
- Une paire de gants protecteurs (en cuir de dragon de préférence)
- Une cape d'hiver noire

Livre et manuels

- Le Livre des sorts et enchantements (niveau 1), de Marada Fauconnette
- Histoire de la magie, de Bathilda Tourdesac
- Manuel de métamorphose à l'usage des débutants, d'Emeric é
- Mille herbes et champignons magiques, de Phyllida Augirolle
- Potions magiques, d'Arsenius Beaulitron
- Vie et habitat des animaux fantastiques, de Norbert Jentremble

Fourniture

- 1 baguette magique
- 1 chaudron, modèle standard en étain, taille 2
- Ingrédients (voir liste ci-jointe)
- 1 boite de fioles en verre ou cristal
- 1 télescope
- 1 balance en cuivre

Les élèves peuvent également emporter un animal de compagnie, un hibou OU un chat OU un crapaud.
NOUS VOUS RAPPELONS QUE LES ELEVES DE PREMIERE ANNEE NE SONT PAS AUTORISES A POSSEDER LEUR PROPRE BALAI.

« Et où va-t-on trouver ça monsieur ? demanda Seren qui ne se voyait pas demander ça dans un magasin.
_Au Chemin de Traverse. Lui répondit le professeur en ouvrant la porte d'un coup de baguette, dissimulée dans sa manche. »

Ils tombèrent nez à nez avec une Mme Elliot agenouillée, et frustrée, qui les dévisagea avec surprise.
Elle ne s'attendait visiblement pas à se faire surprendre. Le professeur Flitwick lui passa devant en la remerciant chaleureusement de son accueil. Seren s'arrêta un instant à ses côtés avec un sourire moqueur pour lui glisser un :

« Vous écoutez aux portes maintenant madame ? »

Puis elle emboita le pas au sorcier qui, malgré sa si petite taille, marchait vite.

Il l'emmena hors de l'orphelinat et la traversée de Londres fut plus ardue que Seren ne l'avait pensée. Le minuscule professeur manqua à plusieurs reprises de se faire piétiner par les passants et, visiblement, il ne connaissait pas grand-chose aux transports en communs des moldus, comme il disait. Il ne cessa de fulminer dans le métro.

« … sont complètement aveugles… ne baissent jamais les yeux… pensent pas aux petites personnes… »

Si ce nain joue un rôle, alors il le joue à la perfection. Songea-t-elle alors qu'ils ressortaient à l'air libre.

Seren avait franchement du mal à croire tout ce que le professeur Flitwick lui avait raconté, mais elle doutait à présent.
Ces affaires bizarres qu'elle semblait toujours attirer… c'était assez troublant. Seren avait toujours pensé que ce n'étaient pas son exclusivité, que c'était normal en quelque sorte, et que ça devait arriver à d'autres personnes.
Les dires du sorcier la contredisaient. A l'en croire, c'était elle qui faisait de la magie sans le vouloir et qui provoquait ces incidents. Ça lui semblait totalement absurde et pourtant Seren n'avait pas d'arguments à opposer à ça.

« Nous sommes arrivés. L'interrompit la voix fluette du professeur Flitwick. »

Seren regarda avec scepticisme l'enseigne du pub miteux, le Chaudron Baveur, autour d'eux personne de semblait y prêter la moindre attention. Elle entra à la suite de son professeur mais ils ne purent aller plus loin car un attroupement s'était formé autour de deux étranges personnages.

Le premier était aussi gigantesque et large que le professeur Flitwick était petit. Ses cheveux et sa barbe, noirs et hirsutes, lui mangeaient les trois-quarts du visage. Il avait de petits yeux noirs et un long manteau de la même couleur dont Seren aurait pu se servir de parachute. A ses côté se tenait un jeune garçon de son âge. Il était incroyablement maigre, on voyait briller ses yeux verts sous ses cheveux de jais et on y distinguait une fine cicatrice en forme d'éclair. Le pauvre garçon était le centre de toutes les attentions et paraissait singulièrement perdu au milieu de cette masse de gens qui le couvait avec admiration.

Seren haussa un sourcil, qui était-il pour mériter un tel traitement ?

« Mais c'est ce cher Hagrid ! s'exclama le professeur Flitwick. Hagrid ! »

Le géant se retourna à l'appel de son nom et sourit, ou du moins c'est qu'il sembla à Seren, en reconnaissant le minuscule sorcier. Il eut tôt fait de se frayer un chemin jusqu'à eux en emportant son petit protégé.

« Professeur ! Tonna-t-il. Harry, je te présente le professeur Flitwick, il enseigne les sortilèges à Poudlard.
_Harry ? Harry Potter ? répéta Flitwick en franchissant une nouvelle barrière dans les aigus. Ravi de faire votre connaissance jeune homme, vous ressemblez beaucoup à votre père ! Ho ! Bonjour professeur Quirrell ! Je ne vous avez pas vu avec tout ce monde !
_Qu'est-ce qui vous amène au Chaudron Baveur professeur ? demanda Hagrid qui n'avait pas remarqué Seren derrière le professeur.
C'est pas comme si je pouvais me cacher derrière lui pourtant…
_La même chose que vous. J'aide Miss Slytheryth à faire ses achats pour l'école. »

A la mention de son nom de famille toutes les personnes qui avaient suivi la conversation, discrètement ou non, se turent brutalement. Beaucoup pâlirent et Quirrell verdit littéralement. Instinctivement, Hagrid se plaça devant Harry qui affichait la même expression incrédule que Seren.
Seren regarda le professeur Flitwick en quête de réponse mais le professeur Quirrell fut le premier à retrouver sa langue, pour la plus grande surprise de ses collègues.

« P… P… Par Sa… Salazar… c'… c'est son portrait cr… craché !
_Le portrait craché de qui ? interrogea Seren en s'attirant involontairement les yeux ronds de l'assemblée. Et qu'est-ce que vous avez à me dévisager comme ça ?
_Je ne savais pas qu'ils avaient eu un enfant… Grogna Hagrid l'air sombre.
_Et bien vous n'êtes pas le seul. Lui répondit Flitwick avec gravité. Miss Slytheryth a grandi dans un orphelinat moldu. Bien loin de notre monde… Le directeur lui-même ignorait encore son existence il y a peu. »

Seren se retint de leur rappeler qu'elle était toujours là, à voir les regards qu'on lui jetait elle ne devait pas porter le bon nom. Et elle avait très envie de partir en courant…

« Ce fut un plaisir monsieur Potter. Nous nous retrouverons à Poudlard. Dit le professeur Flitwick avant de se tourner vers Seren. Nous devons nous rendre à Gringotts pour retirer un peu d'argent.
_Nous aussi, intervint Harry, pourquoi ne pas y aller ensemble ? »

Hagrid sembla sur le point de refuser mais il fini par acquiescer avec un dernier regard méfiant en direction de Seren. Il les entraîna dans une petite cour entourée de mur qui ne contenait que des poubelles. Puis il sortit un grand parapluie rose et tapota trois fois une même brique avec sa pointe.
Un trou apparut alors et s'agrandit jusqu'à former une grande arcade pour leur permettre de passer tous les quatre.

Devant eux s'ouvrait une rue pavée sinueuse encadrait par des magasins tous plus surprenant les un que les autres. Harry et Seren, émerveillés, étaient beaucoup trop occupés à regarder de tous les côtés pour parler.

Là un magasin vendait des chaudrons de toutes les tailles et de toutes les formes, ici c'était des télescopes étincelants, plus loin c'était des plumes et des parchemins et à côté un apothicaire qui vendait de tout, des queues de lézards aux foies de dragon.
A travers une vitrine, sur laquelle de nombreux nez étaient collés, Seren vit un balai en bois verni à l'allure élégante. Elle entendait les gens s'extasier autour du bel objet.

« C'est le Nimbus 2000 ! Il parait qu'il plante les vieilles Comètes sur place en un clin d'œil ! »
Il doit pas servir à balayer le plancher celui-là ! Ou alors c'est l'édition de luxe pour la ménagère.

« Et voilà Gringotts, annonça enfin Hagrid en désignant un incroyable bâtiment d'une blancheur immaculée. »

Alors qu'il montait les marches blanches qui montaient vers l'entrée, Harry laissa s'échapper un hoquet de surprise sonore : devant le portail en bronze qui gardait l'entrée, une étrange créature en uniforme écarlate montait la garde. Elle faisait une tête de moins que les deux jeunes sorciers et avait l'air particulièrement maligne. Sa peau avait une étrange couleur sombre ainsi que des doigts et des pieds incroyablement longs et fins.

« C'est un gobelin, expliqua Hagrid, sois prudent quand tu t'adresses à eux Harry, ils sont très intelligents. »
Ou alors c'est toi qui ne l'es pas assez… Je n'ai pas droit au cours privé moi ?

Une fois le portail franchit, ils se retrouvèrent face à une seconde porte en argent où était gravée une inquiétante mise en garde :

Entre ici étranger si tel est ton désir
Mais à l'appât du gain, renonce à obéir,
Car celui qui veut prendre et ne veut pas gagner,
De sa cupidité, le prix devra payer.
Si tu veux t'emparer, en ce lieu souterrain,
D'un trésor convoité qui jamais ne fut tien,
Voleur, tu trouveras, en guise de richesse,
Le juste châtiment de ta folle hardiesse.

« Voilà qui a de quoi refroidir… Il vaut mieux venir désintéressé. Fit remarquer Seren. Mais je dois avouer que la tournure est beaucoup plus élégante que « propriété privée, attention au chien ». »

Harry se retint d'éclater de rire et gloussa doucement puis Hagrid l'appela à se présenter devant un des hauts comptoirs.

Pendant que Hagrid vidait le contenu de ses poches aux allures de dépotoir pour retrouver la clef d'Harry et la lettre d'un certain coffre 713, Seren demandait la sienne sous le regard suspicieux d'un gobelin et elle n'en menait pas large.

« Le coffre des Slytheryth est resté clos pendant dix ans étant donné que sa propriétaire légitime est à Azkaban. Il est depuis en votre possession. Comment ce fait-il, demoiselle, que vous n'ayez pas réclamé votre héritage plus tôt ? S'enquit le gobelin.
_J'ignorais que je le possédais euh… monsieur.
_Je vois."

Le gobelin se leva et alla ouvrir un tiroir dont il tira un petit coffret et une petite clef en argent richement ouvragée. Il posa la clef sur le livre de compte devant lui, poussa un peu la balance et reprit le coffret avec soin.

« Ceci, expliqua-t-il en désignant le petit cube en bois vernis d'un de ses longs doigts, nous aidera à prouver votre identité et fera de vous la nouvelle propriétaire de l'ensemble des biens de la famille Slytheryth. C'est une de nos plus anciennes familles, une de nos plus fortunées aussi, nous nous devons de prendre des précautions.
_Oui… confirma Seren en hochant la tête, quelque chose la tracassait. Mais si l'ancien propriétaire désire le… récupérer ? »

Le gobelin la fixa étrangement puis un fin sourire, avec un peu trop de dents pointues au goût de Seren, vint orner ses lèvres.

« En voilà une drôle d'idée… Nul besoin d'argent lorsqu'on en a pour une vie à Azkaban. »

Il ouvrit lentement le coffret, à l'intérieur un serpent d'argent était enroulé sur lui-même. Le reptile dressa la tête et Seren frémit, il faisait drôlement vrai celui-là. Son attention se recentra sur le gobelin, elle attendait ses instructions.

« Tendez votre avant-bras droit, oui doucement comme ça, s'il vous reconnaît il s'y enroulera et vous aurez gagné un nouvel accessoire, gage de votre identité.
_Sinon ?
_Si vous êtes ici c'est que cette option n'est même pas envisageable, susurra le gobelin. »

Pas vraiment rassurée, Seren approcha courageusement son poignet un peu plus prêt et le serpent approcha sa fine tête de sa main. Seren sentit sa langue glacée lécher la pointe de ses doigts, brusquement, il s'enroula autour de son poignet et se figea.
La jeune sorcière réprima un grand « ouf » de soulagement et le gobelin lui remit sa clef après lui avoir fait signé un registre relié de cuir noir. Il lui expliqua qu'il allait envoyer les parchemins de succession au ministère, qui se chargerait de clarifier sa situation, avant de les confier, elle et son futur professeur de sortilège, à un autre gobelin. Miztou.

Miztou les conduit dans une nouvelle pièce, point de marbre et de coffres, c'est un wagonnet qui les attendait à la lueur des torches. Il leur fit signe de monter et à peine fussent-ils installer que l'engin de malheur démarra.

Seren cru découvrir le légendaire labyrinthe de Dédale dans les tréfonds de Gringotts. À coup sur l'architecte, le sorcier ou la créature qui avait créé cet endroit s'en était inspiré presque autant que des montagnes russes moldus. Et il en avait mélangé les plans.
Le wagonnet s'enfonçait toujours plus dans les profondeurs de la banque et Seren se prit à penser qu'elle devait s'étendre sous tout le pays pour être aussi grande. A moins qu'il n'y ait quelque chose de magique là-dessous…

Finalement, après être passé devant un dragon albinos qui avait violement fait sursautait le professeur Flitwick, le wagonnet s'arrêta devant une imposante porte d'argent encadrée par deux immenses serpents du même matériau.

Eux au moins, ils ne bougent pas. Pensa Seren.

Miztou les invita à descendre et demanda la clef à Seren.

« Celui qui m'aurait dit ça avant aujourd'hui, je l'aurais traité de dingue. Murmura-t-elle quand le coffre fut ouvert. »

A l'intérieur des pièces d'or, d'argent et de bronze s'entassaient jusqu'au plafond à perte de vue. Elle remplie une bourse en écoutant attentivement le professeur Flitwick qui, d'ailleurs, marchait un peu de travers.

« Les Noises sont les pièces en bronzes, vingt-neuf d'entre elle équivalent à une Mornille d'argents et dix-sept Mornilles font un Gallion d'or. Maintenant veuillez m'excuser un instant, je ne me sens pas très bien… »

Et une fois le minuscule sorcier à peu prêt rétablit, grâce à la bouteille d'eau d'une Seren prévoyante, ils purent remonter dans le terrible wagonnet qui eut tôt fait de remonter à la surface.

« Vous êtes sûr que ça ira monsieur ? demanda Seren en constatant que le retour avait fait autant de bien au professeur que l'aller.
_Oui, oui… ne vous en faites pas… »

Nullement convaincue par cette réponse pour le moins hésitante, Seren réussit à le persuader de faire une pause à la terrasse du glacier, Florian Fortârome, qui leur offrit un sorbet fait maison.
En dégustant le délicieux sorbet en question Seren en profita pour questionner le professeur Flitwick :

« Monsieur, je peux vous poser une question ?
_Bien sûr ! lui répondit-il gaiment. Je suis là pour ça !
_Quel genre de sorcier étaient mes parents ? Vu les réactions que mon nom provoque, ils n'étaient pas très appréciés...
_Non, en effet. Soupira-t-il en perdant le sourire. Par où commencer ? Tes parents, Amaranthe Slytheryth et Orius Black, étaient de remarquables, pour ne pas dire d'exceptionnels, sorciers. Ils descendaient tout les deux des plus anciennes familles de sorciers. Mais vois-tu ses familles ne se mélangent pas avec les moldus ou les né-moldus. Elles se pensent supérieures de par leur ascendance et considèrent que leur sang vaut plus que celui des autre sorciers, qu'il est plus « pur »…
_Un né-moldu c'est un sorcier de parent non-magique c'est ça ?
_Exactement. Et donc un jour un puissant mage noir a décidé qu'il était temps de redonner au monde magique la place qui lui était dû en asservissant les moldus et en purgeant les rangs des sorciers.
_Comment s'appelait-il ? demanda Seren.
_Nous ne prononçons jamais son nom tant il a inspiré la terreur… lui chuchota Flitwick en baissant le ton. Nous l'appelons couramment Vous-Savez-Qui, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ou encore le Seigneur des Ténèbres. Seuls ceux qui ne le craignent pas osent l'appeler V… Voldemort.
Et ben… Rien que comme ça il fait envie lui… Un peu plus et son nom vous écorcherait la bouche…
_Ce mage noir n'agissait pas seul bien entendu, il avait rassemblait autour de lui des fidèles et la plupart venaient de ces vieilles familles. Ils partageaient les mêmes idéaux, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom se proposait pour redonner aux Sang-Purs leur suprématie d'antan. Il a réussi à réunir beaucoup de monde, ceux qui recevaient sa marque étaient appelles les Mangemorts. Ils ont commis des atrocités que tu ne peux pas imaginer... Tes parents ont rejoint le Seigneur des Ténèbres juste après avoir terminé leurs études et ils ne n'ont pas tardé pas à devenir ses Mangemorts favoris…
_C'était les pires n'est-ce pas… dit-elle en baissant les yeux, ce n'était pas une question.
_Leurs noms étaient presque aussi craint que celui de leur Maître… continua le professeur, sincèrement désolé pour son élève. La chute de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom nous la devons à Harry Potter, le jeune garçon que tu as vu tout à l'heure. Nul ne sait pourquoi ni comment mais ce garçon à survécu au sortilège mortel qu'il lui a envoyé et le Seigneur des Ténèbres a disparu.
_ Et eux que leur est-il arrivé ?
_Orius Black a été tué par une auror, Alice Londubat je crois, et Amaranthe Slytheryth est en ce moment même à la prison d'Azkaban où elle purge une peine à perpétuité pour les horreurs qu'elle a commises. »

Un silence pesant s'installa pendant que Seren ressassait ce qu'elle venait d'apprendre.

« Ça ira ou je dois rappeler ce cher Florian pour vous remonter le moral avec un de ses sundaes ?
_Non… Enfin oui, ça ira. Assura-t-elle en essayant tant bien que mal de sourire. Je vous remercie monsieur, il a dû vous en coûter de me raconter ça…
_Je pense que vous avez besoin de connaître la vérité Miss, même si elle est dure à avaler. Car à Poudlard tous connaissent leurs noms et cette première année risque d'être aussi rude pour vous que pour le jeune Potter. »
Oui, bon, lui ça ira, il est né du bon côté... soupira-t-elle intérieurement.

En repartant Seren lui laissa une Mornille en guise de remercîment. Elle se serait sentit mal de partir sans payer alors qu'il s'était montré si gentil avec eux… Et le geste n'échappa pas à son accompagnateur.

Ils commencèrent donc par l'achat de ses uniformes chez Madame Guipure. Seren se retrouva en compagnie d'un véritable moulin à parole qui la dispensa de présentation, ce dont elle lui fut secrètement reconnaissante.

« Salut ! Tu t'appelles comment ? Moi c'est Hermione Granger. Tu es d'une famille de sorcier ? Moi non, mes parents sont normaux… Enfin tu sais quand je dis normaux c'est sans pouvoirs magiques, rien de péjoratif là-dedans ! Jamais je n'aurais pensé que j'étais une sorcière ! Je suis tellement contente d'aller à Poudlard ! J'ai déjà commencé à lire des livres là-dessus, ça a l'air passionnant ! Je me demande bien dans qu'elle maison je vais être envoyée… Peut-être Serdaigle, il parait qu'ils prennent les travailleurs. Mais Gryffondor à l'air d'être mieux ! Tu savais que c'est un chapeau qui détermine dans quelle maison tu vas aller ? Je crois qu'il y a quatre maisons en tout, Serdaigle, Poufsouffle, Griffondor et Serpentard… si je n'en oublie pas ! Je devrais être le relire depuis le début en fait… Et tu as vue toutes ces matières ? Ça à l'air difficile… j'espère que j'aurais le tant de combler mes lacunes en un mois. J'ai cru comprendre que c'est la Métamorphose et les Potions qui posaient le plus de problèmes aux élèves. Et puis comme on n'a pas le droit de faire de magie hors de l'école… Je ne sais pas comment je vais m'en sortir ! »

Et Seren continua de la laisser parler sans discontinue, pendant que Madame Guipure s'affairait autour d'elles. Intérieurement Seren salua la patience et la maitrise de la sorcière. Elle devait voir passer beaucoup d'élèves surexcités en une journée. Utilisait-elle un sortilège qui bouche les oreilles ?

Une fois ses robes empaquetées, Flitwick lui indiqua une libraire pendant qu'il allait chercher chaudrons et ingrédients de l'autre côté de la rue. Elle trouva bien vite les livres nécessaires à la première année et hésita longuement à s'en procurer d'autres. Elle céda finalement en découvrant entre deux exemplaires d'Histoire de la magie le Livre des Légendes et Faits du monde magique et Découverte du monde un peu plus loin. Ça pourrait toujours lui faire un peu de lecture pendant le mois d'aout.

Elle paya ses achats et sortit rapidement de la boutique en voyant le minuscule sorcier se débattre avec un chaudron qui faisait presque sa taille. Le temps qu'elle se faufile jusqu'à lui il avait sorti sa baguette et faisait léviter l'ustensile encombrant.

« Ca Miss c'est un de vos premiers enchantements de cette année. Mettez donc vos affaires dedans vous serez moins encombrée. Ah ! Et faites bien attention à ne rien écraser. Le professeur Rogue risque de ne pas apprécier que vos feuilles d'orties soient en miettes ! »

Ils s'occupèrent ensuite du télescope réclamé pour l'astronomie, des plumes, des encres et des parchemins. Ne restaient que la baguette magique et l'animal de compagnie.

« Si vous voulez prendre un animal de compagnie je vous conseille un hibou. Vous pourrez l'utiliser pour le courrier. Pour ma part je suis allergique aux plumes, j'avais choisi un chat lors de ma première année. Le pauvre a mystérieusement disparut au bout de quelques mois. Je me souviens avoir éternué et cette pauvre bête s'est volatilisée. »

Seren ne put s'empêcher de rire et elle entra seule Au Royaume du Hibou, le professeur préférant rester dehors. Après avoir fait le tour des magnifiques rapaces de la boutique son choix se porta sur une belle chouette au plumage noir parsemé de tâches grise-bleutés. « C'est une bâtarde » l'avertit le vendeur quand elle lui fit part de son choix, Seren n'en eut cure et lui donna les quinze Gallions.

Ils entrèrent enfin chez Ollivander, la boutique était de toute évidence très ancienne et franchement délabrée. Ils attendirent quelques instants puis un vieil homme surgit silencieusement d'entre les étagères les faisant sursauter. Il les détailla minutieusement et Seren ne parvint pas à chasser la sensation de malaise quand il posait les yeux sur elle.

« Et bien pour une surprise, c'est une surprise. Dit-il d'une voix étonnamment douce. Je ne pensais pas revoir un jour une Slytheryth passer la porte de mon magasin… 32,1 centimètres, étonnamment vive et parfaite pour les maléfices, bois de saule pleureur et plume de phénix si ma mémoire est bonne. C'était surement l'une de mes meilleures baguettes. »

Le fabricant se pencha légèrement sur le comptoir.

« Filius Flitwick, 25,8 centimètre, bois de buis souple et flexible. Une excellente baguette pour les duels.
_C'est bien ça. Confirma l'intéressé de sa voix fluette. Très agréable en duel.
_Mais revenons-en a vous mademoiselle. Main ?
_Droite. Répondit Seren pendant qu'Ollivander prenait des mesures. »

Il disparut à nouveau entre les rayons et revint avec les bras chargés de longues boites rectangulaires. Devant son expression interloquée il sourit avant de s'expliquer :

« Vous êtes généralement de véritable casse-tête en ce qui concerne le choix de baguette dans votre famille. Toujours très pointilleux. »

Et la longue séance d'essais commença. Le fabricant n'avait pas mentit : trouver une baguette relevait du supplice, il ne cessait de lui arracher les baguettes des mains et fit deux autre aller-retour avec l'arrière boutique sans plus de succès.
Entre temps d'autres clients étaient arrivés, une grande femme blonde et son fils, également blond. Leurs regards braqués sur le dos de Seren ne l'aidaient pas vraiment à se détendre.

« Bois d'érable et crin de licorne, 22.5 centimètre, rigide. Voyons… Non, non toujours pas. Cas très difficile… Attendez un instant. »

Au même moment la porte de la boutique s'ouvrit de nouveau et un homme aux longs cheveux blonds presque blancs rejoint les deux autres. Seren en déduit qu'il devait certainement être le père du garçon qui avait l'air de s'ennuyer ferme. Elle baissa les yeux. Gagné. Si les sorciers portent les alliances au même doigt les moldus ces deux là étaient de toute évidence mariés.

« Vous n'avez toujours pas fini ? Chuchota-t-il à son épouse.

_Nous somme tombé sur un cas difficile on dirait. Soixante-quatre baguette depuis notre arrivée.
_Etonnant. Ollivander arrive normalement à trouver rapidement. »

Le fabricant revint une nouvelle fois avec cinq boites et une lueur étrange dans le regard.

« Si l'une de celles-ci ne vous convient pas… marmonna-t-il pour lui-même. Commencez par celle-ci, noyer et pierre de lune, 36,3 centimètres, puissante et idéale pour la métamorphose. »

Seren l'avait à peine touchée qu'elle lui sauta des mains avec un flash.

« Bien, au moins elle a réagit. On se rapproche du but… 26.2 centimètres, châtaignier blanc et plume de phénix, rapide et agréable. Parfaite pour les sortilèges. »

La baguette fut agitée de violents soubresauts et cracha des gerbes d'étincelles bleues.

« Non plus… constata le fabricant en regardant attentivement les trois boites restantes. Peut-être qu'avec ça… essayez cette baguette, un mélange détonnant, je ne le reproduirai sans doute pas… Bois d'if et opale de feu, 31.45 centimètres, vive mais instable, se prête parfaitement à toutes les disciplines pour peu que l'on puisse la maîtriser... »

Seren la prit avec prudence, une douce chaleur se diffusa dans son avant bras. Elle se risqua à l'agiter légèrement et la baguette se contenta d'une longue fumerolle en qui prit brièvement la forme d'un oiseau avant de se dissiper.

« Excellent ! Je n'aurais jamais cru qu'elle puisse trouver preneur un jour… c'est la preuve d'une grande maîtrise à venir. Méfiez-vous en un peu tout de même, surtout les premiers temps, elle a du caractère… un sacré caractère… répéta-t-il songeur. »

Seren laissa le fabricant dans ses pensées, elle lui tendit les onze Gallions d'or demandés et récupéra rapidement sa baguette. En sortant de la baguette elle croisa le regard gris du sorcier blond. Il fronça légèrement les sourcils et parut sur le point de lui poser une question mais il se ravisa au dernier moment.

Seren suivit le professeur Flitwick en remontant l'allée du Chemin de Traverse, le soleil était déjà bas quand ils repassèrent du côté moldu de Londres. Elle n'avait aucune envie de retourner à l'orphelinat et était relativement inquiète. Comment allait-elle cacher ses fournitures ?

« Aucun souci de ce côté-là. Lui assura-t-il. J'ai placé des sorts anti-moldus sur vos affaires, avec ça ils ne tourneront pas autour. J'ai aussi demandé à Mme Eliott de vous isoler dans une chambre à part pour le mois à venir. J'espère que vous ne m'en voulez pas trop.
_Ho non, bien au contraire. Vous ne pouviez pas me rendre un plus grand service…
_Tenez. Lui dit-il devant le portail rouillé de l'orphelinat en lui tendant une enveloppe. C'est votre billet pour Poudlard, et n'oubliez pas, il suffit de foncer dans le mur. Je vous reverrai à la rentrée. »

Seren prit l'enveloppe et lorsqu'elle voulut le remercier, le minuscule sorcier avait disparu.

Pourtant il n'a pas éternué. Se dit-elle avec un petit sourire.

Seren poussa le portail et souleva ses affaires, le mois à venir serait peut-être moins désagréable qu'elle ne l'avait pensé.