Bon alors voilà, je sais que j'ai déjà Les séquelles de toute une vie à finir. Mais PrincessHeka m'a supplié de continuer après le prochain chapitre, qui était censé être le dernier. Alors j'ai besoin de temps pour vous pondre quelque chose qui tienne la route. En attendant, je me permets de faire une petite fanfiction, qui n'aura peut-être pas des masses de chapitres. Mais il se trouve que chaque soir je m'endors en songeant à ces scènes. Oui, et Once Upon a Time ne m'appartiens (malheureusement) pas. Si ç'avait été le cas, croyez-moi, Swan Queen serait déjà canon.


J'aimais la façon qu'avaient ses cheveux de s'éparpiller sur l'oreiller. Et ses mimiques quand elle s'endormait alors que j'avais des cours à réviser. Quand elle somnolait après l'amour, allongée sur le ventre, la couverture découvrant son dos. Je pouvais passer des heures à embrasser sa colonne vertébrale saillante, à me délecter de ses frissons quand je savais qu'elle faisait semblant de dormir. J'aimais observer ses lèvres lorsqu'elle prononçait mon prénom, savourer l'intonation de sa voix. J'adorais nos fous-rires lorsque l'on commençait à sombrer dans le sommeil, simplement parce que le silence nous rendait hilares. J'adorais aussi la façon enfantine qu'elle avait de manger tout le pop-corn avant même que le film commence, avant de m'envoyer en racheter.

Les rares fois où nous sortions le soir, j'aimais la voir tituber sur ses talons, chantant à tue-tête les musiques de Dirty Dancing avec une voix pleine d'alcool. D'ailleurs j'adorais lorsqu'elle me suppliait de mettre le film pour la centième fois. Et j'aimais quand elle se blottissait dans mes bras chaque fois qu'elle regardait les passages tristes des films. J'aimais nos engueulades quand l'une ou l'autre devait préparer un examen et que l'autre lui tournait autour en s'assurant qu'il ne manquait rien. J'aimais les jours où nous nous disputions dans l'unique but de nous réconcilier sur l'oreiller.

J'aimais les matins de weekend, quand elle s'enroulait dans une des couvertures pour aller faire le petit-déjeuner, qu'elle revenait avec un plateau rempli de mets. J'aimais l'attendre quand elle avait un cours qui finissait plus tard que prévu. Je l'attendais des heures entières et je faisait réchauffer une pizza, et nous nous collions l'une à l'autre sur le sol, devant une comédie-romantique, du genre qu'on déteste mais qu'on regardait dans l'unique but de critiquer. J'aimais quand elle se levait au beau milieu de la nuit pour aller chercher un verre d'eau, les courbes de son corps nu dévoilées par la clarté des lampadaires en bas de l'immeuble. J'aimais encore plus quand elle revenait se coucher, qu'elle enfouissait son visage dans mon cou et que je grognais parce qu'elle me tenait chaud. J'adorais qu'elle m'accompagne chez mes amis parce que je savais toujours qu'elle finirait par me susurrer des paroles salaces au creux de l'oreille et que nous finirions par prétexter n'importe quoi pour partir au plus vite. J'aimais ces fois où nous ne pouvions pas attendre de rentrer, et où nous faisions l'amour sur le siège arrière de ma pauvre coccinelle. J'aimais encore plus quand elle m'embrassait avec avidité, me faisant ainsi expressément comprendre qu'elle avait envie de moi.

J'aimais plus que tout quand nous faisions l'amour, quand en atteignant l'orgasme elle me murmurait les plus belles paroles, les plus beaux je t'aime. J'aimais l'entendre jouir parce que dans ces moments là j'avais l'impression qu'il n'y avait que nous sur Terre. J'adorais écouter nos amis parler de notre couple, leur façon de nous dire qu'ils n'avaient jamais vu deux personnes aussi fusionnelles avant. J'aimais sa façon de lever les yeux au ciel quand je décidais de me laisser tenter par un pétard en soirée, et qu'elle tentait de se venger en tirant elle aussi dessus.

J'adorais l'entendre rire. J'adorais l'expression de son visage en train de rire. Je me délectais de notre différence d'âge, de ses quatre ans de plus. Et au delà de tout je chérissais ces midis où je la voyais à la sortie de ma salle, et qu'elle m'expliquait d'une voix enfantine que je lui manquais déjà et qu'elle ne pouvait pas attendre le soir avant de me retrouver. Je la prenais dans mes bras et je l'embrassais si passionnément que parfois nous en oubliions l'heure. J'aimais nos différences, peut-être même plus que nos qualités. Parce que l'on se chamaillait tout le temps et qu'au final on se regardait avec perplexité, nous demandant toujours pourquoi on en était venu à se chamailler. J'aimais qu'elle me parle de ses parents, parce qu'elle admirait sa mère autant qu'elle la haïssait. J'aimais sa gène lorsque son père venait dîner à la maison. J'adorais ces centaines de photos qu'elle accrochait au mur, toutes de nous. Je savourais nos crises de folie, quand à trois heure du matin nous avions envie de changement et qu'on changeait les meubles de place. J'aimais Regina Mills comme on aime le soleil d'été, j'aimais son regard tendre, ses pupilles foncées, la cicatrice au-dessus de sa lèvre, le grain de beauté qu'elle avait sous le sein, les courbes de son corps, la sensation de sa peau sous mes doigts et la sensation des siens dans mes cheveux. Elle était mon monde à elle seule, elle était tout ce qui me maintenait dans la réalité. J'aimais Regina Mills, puis elle est partie.

Comme ça. Un matin, elle est partie en cours, et elle n'est jamais rentrée. Pendant des mois, je lisais le journal chaque matin, guettant son prénom. Je surveillais même la rubrique nécrologie. Deux ans d'amour disparus. Lorsque j'ai fini par comprendre qu'elle ne reviendrait pas, j'ai tout vendu. Absolument tout. Et je suis partie à mon tours, à l'autre bout du pays. Je n'ai gardé que deux choses de ma vie passée. Ma voiture, et une photo de Regina et moi. Une photo prise par des amis, au tout début de notre relation. Elle avait été prise dans la cuisine d'un couple de camarades, par une amie, et nous elle reflète parfaitement ce que nous étions : un couple heureux. Collées, ses yeux rivés sur mes lèvres et les miens rivés sur ses pupilles. Souriantes. J'ai toujours cette photo sur moi, glissée entre ma carte de crédit et mon permis de conduire. Parfois, je la sort de son emplacement et je la regarde longuement. Et contre toute attente je souris tendrement, avant de me rappeler que tout ça a disparu. Le bonheur et puis plus rien.

C'était il y a dix ans.