Une jeune femme, âgée de 20 ans ouvrit lentement les yeux, son regard encore embrumé par le sommeil dont elle se forçait à sortir. La bouche pâteuse, elle se redressa, ses mèches blondes cendrées en bataille, décoiffés. A première vue, elle se trouvait dans une chambre d'hôtel, une très belle chambre, des draps de soie, des pétales de rose au sol, une baie vitrée donnant sur les grattes-ciel londoniens, tachetée de gouttes d'eau qui se déversaient depuis maintenant 23h de la veille.
La jeune femme détailla la pièce et son regard se posa sur une forme endormie, sous les draps rouges. Elle fronça les sourcils, qui était son nouveau coup d'un soir cette fois ? Elle retira lentement la couette, délicatement et découvrit un homme aux cheveux châtains, coiffés en brosse, un torse mâte, musclé, remplit de cicatrices. Elle arqua un sourcil, ses ongles n'étaient pas assez longs pour causer autant de séquelles, même si l'orgasme est particulièrement plaisant.
Le regard de la jeune blonde se posa sur un sac vert kaki, avec des tâches marron.
-Bordel, j'ai couché avec un militaire.-pensa la jeune femme.
Mais, il semblait qu'elle avait énormément plut à cet homme, étant donné la chambre luxueuse qu'il lui avait offert.
Elle soupira, il fallait vraiment qu'elle calme sa main sur l'alcool. Mais ses pensées la hantait, quand elle rentrait du travail, elle ne pouvait s'empêcher de se rappeler les événements passés, son esprit se souvenait, inconsciemment, indépendamment de son corps, ses paupières fermées ne faisant qu'accentuer le processus qui la faisait se souvenir. Elle ne réussissait pas à dormir sans abrutir son esprit, sans boire vodka sur vodka, sans lasser son corps du plaisir du sexe que ses partenaires temporaires adoraient lui donner. Elle n'arrivait pas à oublier.
Assez traîné, la jeune femme se leva, toujours sans un bruit et attrapa ses sous-vêtements, sa robe noire très moulante et ses talons. Que ne fallait-il pas faire pour draguer ? Elle comptait prendre une douche, mais un regard sur sa montre lui rappela qu'elle commençait son travail dans 20 minutes, tant pis, les effluves sexuelles disparaîtront ce soir.
Les paupières de l'homme inconnu s'ouvrirent doucement et la porte claqua. La jeune femme sortit de l'hôtel, ayant du mal à marcher sur ces talons aiguilles, se demandant comment elle avait pu tenir debout avec plusieurs verres d'alcool dans le sang. Par chance, un taxi s'arrêta devant elle, sûrement influencé par sa tenue et accepta de la mener chez elle, donnant sur St James Park, ce dernier lui proposant de lui faire un prix si elle acceptait de se dénuder. Le regard noir de la jeune femme le fit se raviser et se taire pendant tout le reste du voyage, n'étant pas pour déplaire à la blonde qui était soumise à un véritable concerto de percussions dans son crâne.
Le taxi arriva devant le petit appartement de la jeune femme où cette dernière s'y engouffra après avoir payé son conducteur. Elle mit un pantalon en tissu noir, or de question de mettre une jupe comme le demandait son pervers de patron, mit un haut gris, un veston noir et sortit en s'arrangeant les cheveux et remontant son écharpe sur son nez.
-New Scotland Yard.-lut la jeune femme en arrivant devant l'immense bâtisse qui renfermait les locaux où elle travaillait. En effet, cette dernière avait toujours rêvé de travailler dans la police et avait réussi après de nombreux concours.
Elle entra, accordant un sourire à la réceptionniste, salua quelques collègues et monta dans l'ascenseur qui la mena au troisième étage. Elle sortit et s'assit à son petit bureau entouré de nombreux autres de ses collègues. Son petit espace était impersonnel, aucune photo de famille, aucune de ses amis, simplement des souvenirs éphémères passé dans les bars.
Un éclat de voix lui fit relever la tête en direction du bureau du sous-chef, non son pervers de patron : l'Inspecteur Gregoy Lestrade.
Son bureau était entouré de vitres et elle put y voir, en face de l'inspecteur, un grand jeune homme, âgé d'environ 25-30 ans, des cheveux bouclés d'un noir de jais, un long manteau noir et une écharpe bleue. Il était magnifique, réellement. Elle ne regardait pas les hommes, mis à part quand elle voulait oublier ses souvenirs, mais là, il l'était. Il correspondait à ses goûts, et lorsqu'elle entendit sa voix à travers le manque d'isolation du bureau de Lestrade, elle manqua de défaillir. Une voix suave, douce, lointaine, incroyable. Le détective consultant, Sherlock Holmes, correspondait aux critères de la jeune femme, elle le voulait, tout de suite, maintenant.
-Mon dieu, mais à quoi est-ce que tu penses ? Ce mec est un sociopathe, il ne te regarde jamais, il ne regarde personne, il est au dessus de tout, au dessus du monde, il est grand, illustre...-les pensées de la blonde s'interrompirent, non, elle ne serait pas aux pieds de Sherlock Holmes comme l'était la moitié des femmes de ce service, elle n'était pas ce genre de femme. Non.
-Jodie Weist !
La jeune femme sursauta à l'appel de son nom et tourna la tête vers le bureau de Lestrade, ce dernier l'appelait.
Elle attrapa les dossiers qu'elle devait lui remettre et entra dans le bureau, en inspirant, se tenant droite, faisant exprès de n'accorder aucun regard à l'homme illustre qui la fixait,froidement, les yeux presque plissés, déduisant sûrement chacun de ses gestes, de ses pensées, de ce qu'elle avait fait la veille. Bien sûr, c'était inévitable qu'il allait tout déduire, c'était Sherlock Holmes, après tout.
-Des explosions?-demanda Jodie.
-Oui, des explosions. Dans tout Londres, des explosions sont organisés, Sherlock nous aide exceptionnellement pour cette enquête.
-Vous voulez dire, nous aide, tout le temps. On a pas été foutu d'en résoudre une seule sans lui.
Le visage de Lestrade se crispa et Jodie lui tendit les dossiers en souriant.
-Voici les dossiers que vous m'aviez demandé de remplir.
-...Merci.-dit Greg qui les prit d'une main légèrement tremblante, sous le regard de Sherlock qui se moquait intérieurement de lui.
La jeune blonde s'autorisa à lever les yeux vers lui, le détaillant d'un peu plus près. Le détective, se sentant sûrement observé, baissa son regard glacial vers le regard vert de Jodie qui regarda immédiatement ailleurs. Sherlock haussa un sourcil.
-Venez chez moi ce soir vers 23h, et n'ayez aucune vie privée, cette enquête va la devenir.
Il remonta son col et sortit sans accorder un regard à Greg qui soupira de nouveau.
Jodie inspira, se rasseyant sur la chaise de son bureau. 23H, elle allait, pour une fois, ne pas se rappeler de ses enquêtes qui l'avaient traumatisées, elle n'aura pas besoin de boire alcool sur alcool pour tout oublier.
Elle sourit tout de même et fini par exploser de rire, passant pour une dégénérée. Cette première rencontre avait été quelque peu orignal, comme d'habitude avec le détective.
Vers 22h55, précise, Jodie sortit du taxi qui l'avait amené jusqu'à Baker Street. Elle inspira, regardant les fenêtres du dernier étage qui étaient allumées et entra, en prenant une grande inspiration.
