La douceur d'un baiser
Combien de fois lui avait-elle reproché son manque de douceur et de romantisme ? Il était ainsi, elle ne pourrait le changer. Il n'était pas autrement, elle pouvait toujours attendre. C'est en tout cas ce qu'il n'avait cessé de répéter et même clamer. Lui, Drago Malefoy, ne changerait jamais pour une femme. Elle n'était pas née celle qui pensait pouvoir gouverner son cœur et influencer ses actions. Il était immuable. Il était même prêt à le prouver au monde entier par entêtement pur et simple. Il camperait ses positions. Il ne changerait pas de décision.
Elle pouvait bien le traiter de rustre cela n'y ferait rien. Elle lui avait jeter au visage comme un défi. Elle lui avait dit qu'il n'était pas l'auteur du plus merveilleux baiser qu'elle ai reçu. Il était le meilleur. Il allait le lui prouver. Foi de Malefoy ! Il s'était alors fait un pari à lui-même. C'était un peu bête puisqu'il savait déjà qu'il saurait le relever. Mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Vieille habitude des dortoirs de Serpentard où les paris régissaient la vie. Il s'était parié qu'il la chamboulerait d'un baiser. Il prendrait cette place de numéro Un et personne ne pourrait rivaliser. Il allait rabattre le caquet à cette miss-je-sait-tout qui n'y connaissait rien en matière de baiser. Il allait lui montrer ce que c'était qu'être embrasser avec passion. Il savait déjà qu'el ne s'en remettrait pas. Le brunette chanterait ses louanges avant la fin de la journée.
Il avait imaginé cette scène plus d'une fois même s'il ne l'avait jamais vécu avec aucune femme jusque-là. Mais avec elle... Il avait juste eu besoin de la voir et son imagination fertile avait fait le reste. Une douce musique résonnait à ses oreilles croyait-il, mais la grande salle était silencieuse. Elle était devant lui. Magnifique. Il s'était approchée d'elle. Il avait commencé par déposer ses lèvres dans son cou puis sur les siennes, comme timidement, mais c'était un avertissement à la tendresse à venir. Puis tout s'était enchaîné lentement, doucement, tendrement, en y repensant...
Il avait posé ses mains derrière elle et la maintenait ferment posée contre son torse. Une main entre ses omoplates, une main au bas de son dos. Il contrôlait cette étreinte qui les liait depuis quelques instants intemporels. Il la tenait contre lui, mais il était penché et l'avait penchée avec lui pour libérer son cou de sa chevelure et lui donner l'occasion d'y poser ses lèvres comme s'il allait la dévorer. Il goutait sa chaire à travers sa peau qu'il ne cessait d'embrasser, gourmand. Il la possédait de son étreinte et de ses baisers. Sa bouche prenait possession de son corps. À présent, il se laissait guidée par elle comme voulant reproduire un doux souvenir. À présent il vivait ses rêves inavoués, il assouvissait ses désirs cachés si longtemps.
Il s'était avancé vers elle pendant qu'elle marchait. Saisissant délicatement son poignet, il l'avait faite se retourner. Une main était allée se loger sous la cascade de ses cheveux bruns tandis que l'autre avait quitté son bras pour rejoindre son échine et s'y loger comme si sa place habituelle était là, au creux de ses reins. Il l'avait faite s'incliner délicatement sur le côté et s'était emparé de son cou. Il avait entendu la grande salle siffler et crier de joie. Il sentait sa respiration saccadée. Elle perdait pied. Il aimait cela. Il perdait pied lui aussi. Il avait à la fois gagné et perdu son pari. Tant pis. Il l'aimait, il pouvait bien changer, rien d'autre ne comptait à part elle, Hermione Granger.
