Une histoire AU écrite ce début d'année, autour d'une idée que j'ai eu suite à la lecture de « Where in the World is Felicity Smoak » de hlee0890. J'ai depuis réalisé que d'autres auteurs avaient écrit des choses assez semblables. J'ai donc conscience de ne pas être très originale ;p
Sinon, c'était à la base une One Shot, mais passé la 30ème page, j'ai préféré couper ^_^''
Il y aura donc 4 parties.
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MEMORIA DAMNUM
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Partie 1
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Alors qu'il sortait d'une salle de réunion au cœur de la tour Queen, Oliver n'en crut pas ses yeux. C'était elle ! Sa femme ! Bien vivante et face à lui !
Comment... ?
Ne pouvant retenir sa joie, c'est tel un fou qu'il se jeta sur elle pour l'enserrer dans ses bras.
Il avait dû attendre si longtemps pour l'étreindre à nouveau qu'il le fit avec force et passion.
Elle lui avait tant manqué !
- Felicity ! Mon Dieu ! Comment ?
- M... monsieur Queen ?
Réalisant combien la jeune femme était figée entre ses bras, Oliver se recula à peine, glacé par ses paroles.
Il n'y comprenait rien.
Pourquoi réagissait-elle ainsi ?
Pourquoi était-elle seulement revenue ici sans chercher à le voir en premier ?
Pourquoi ces cheveux noirs coupés au carré ?
Pourquoi ?
Des milliers de questions le taraudaient, sans qu'il n'ait une once d'indices pour y répondre.
- Felicity ?
- Je... nous connaissons-nous ?
- Bien sûr... Je ne comprends pas. Fel...
- Pardonnez-moi. Mais je ne m'en souviens plus.
- Qu... quoi ?
- À votre étreinte et joie de me revoir, je ne peux qu'en conclure que je vous aie connu. Aussi vais-je être honnête avec vous. Mes souvenirs ne vont pas au-delà des trois derniers mois.
- Quoi ? Oh mon dieu !
C'était impossible. Inconcevable ! Il l'avait cherché neuf mois durant sans relâche. Et non seulement, personne de l'équipe dédiée à cette tache n'avait été foutu de la trouver. Mais elle se trouvait face à lui, au sein même de leur société, sans que cela n'ait alerté aucune alarme ! Ne lui avait-on pas promis de faire passer des programmes de reconnaissance faciale sur tous les points stratégiques dans l'espoir de la détecter ? Alors comment avaient-ils pu louper ça ?
Mais la principale question qui s'imposait à l'instant demeurait pourquoi elle n'avait plus aucun souvenir ?
L'ayant aperçu à attendre dans un couloir, la personne avec qui elle devait avoir rendez-vous les rejoint à cet instant.
- Mademoiselle Kutler, j'ai enfin les papiers ! Monsieur Queen ?
- Oh... monsieur Parker. Pourrais-je... m'entretenir juste une seconde avec vous.
L'homme étant récent dans la société au poste de RH, Oliver n'était pas surpris que lui n'ait pas reconnu le visage de son épouse. Ce dernier n'avait pourtant pas manqué d'être matraqué sur tous les médias du pays, des mois durant. Mais toutes ces photos la montrait blonde avec des lunettes, ce qu'elle n'était clairement plus. Tandis que ce responsable des ressources humaines issu de la filiale anglaise les avait rejoints depuis peu. S'isolant une seconde avec lui, Oliver se pressa de lui poser quelques questions.
- Cette femme...
- Vous voulez dire, Meghan Kutler ?
- Je... Oui... Pourquoi est-elle ici ?
- Elle vient de passer un entretien pour un emploi de Technicien Informatique de premier niveau pour la DSI. Elle n'a pas de diplômes à nous présenter. Mais ses résultats aux tests ont été au-delà des attentes pour le poste auquel elle postule. Alors nous lui avons fait signer un contrat. Je lui rapportais sa copie contresignée. Un problème ?
- Non. C'est très bien, merci.
Laissant l'homme confier les papiers à son épouse anciennement disparue, Oliver attendit son départ avant de demander à la jeune femme de le suivre dans son bureau.
- J'ai... beaucoup de choses à te dire. Pouvons-nous... discuter quelques minutes dans mon bureau.
- Bien sûr. Je... Vous n'allez pas remettre en question mon contrat ? Par ce que j'ai vraiment besoin de ce travail et..
- Non, Felicity. Tout va bien. Quoiqu'il se soit passé et quoiqu'il arrive. Je te promets que tout ira mieux, dorénavant.
- Je ne comprends pas.
- Je vais essayer de tout expliquer. Suis-moi.
Peu contrariante, elle fit comme demandé. C'était surtout la première personne à sembler la connaître. Elle qui avait pris « conscience » trois mois plus tôt à des lieux de Starling, la coïncidence était trop incroyable pour qu'elle laisse passer cette chance d'en savoir un peu plus sur elle-même.
Elle était à peine assise sur le canapé meublant une partie de l'espace de travail du PDG des lieux, qu'elle osa poser « La » question.
- Avons-nous... avons-nous été ensembles ? Comme... une folie d'un soir ? Cela pourrait peut-être expliquer pourquoi je vous aurais donné un mauvais prénom.
- Nous... Nous avons été ensemble, oui. Mais ce fut plus d'un soir, comme je peux t'assurer que je n'ai pas le mauvais prénom.
- Mais...
- Pourquoi dis-tu t'appeler Meghan ?
- C'est mon nom.
- Le nom dont tu t'es souvenu ?
- Non. Celui qu'on m'a dit être le mien.
Soupirant devant cette incompréhension, Oliver se leva en direction de son bureau. Il ne savait pas s'il agissait comme il le devait. Si Felicity était atteinte d'amnésie, peut-être que la confronter à la réalité si brutalement serait néfaste pour elle. Mais il ne pouvait décemment passer plus de jours, heures, ni même secondes sans retrouver sa femme, quel que fût son état psychique. Alors il se saisit des trois cadres présents sur son bureau pour les lui confier.
- Oh mon Dieu !
Scrutant sa réaction, Oliver ne fut guère surpris par la stupeur trahissant ses traits.
- Est-ce... nous ?
- Oui. Ceci est la photo de notre mariage.
- Qu... quand ?
- Cela fera bientôt sept ans.
- Et...
- Et ceci est la première photo que j'ai prise de toi peu après la naissance de notre fille.
- Elle... Est-elle encore en vie ?
- Bien sûr. Elle est chez nous. Enfin, plutôt à l'école, vu l'heure.
- J'ai... J'ai une fille ?
- Bethany
Les larmes perlant à ses yeux, Oliver sentait son cœur battre à mesure qu'elle lui parlait. Il l'avait retrouvé ! Enfin ! Quoi qu'il arrive à présent, il ferait tout pour ne pas gâcher cette seconde chance !
- Pourrais-je... Pourrais-je la voir ? s'enquit-elle presque tremblante.
Elle observait toujours avec attention la troisième photo. La dernière qu'Oliver possédait où ils étaient tous trois ensembles. Sa famille... aimante et soudée, un an plus tôt.
- Bien sûr. Dès qu'elle sera rentrée. Je ne compte pas t'en éloigner une seconde de plus. Je comprends que tout cela puisse te paraître étrange. Tu viens pour un poste et te découvres mariée et mère de famille. Mais comprends que pour moi aussi la découverte est bouleversante.
- Sommes-nous réellement mariés ? Je veux dire...encore ? Peut-être que nous étions en instance de divorce ou séparés à mon départ ?
- Non. Nous étions mariés et heureux ensemble, Felicity.
- Et vous êtes sûr que c'est moi ?
Elle traçait doucement les contours de son propre visage sur la dernière photo. Si on mettait de coté qu'elle était dessus blonde, cette femme lui ressemblait vraiment beaucoup.
Voyant son regard figé sur ses cheveux, Oliver crut bon de préciser.
- Tu te décolorais les cheveux.
- Je vois. Cela expliquerait les pointes encore blondes que j'avais quand j'ai repris « conscience », avant que je ne les coupe.
- Puis-je te demander ce dont tu te souviens ?
- Je... J'ai ouvert un jour les yeux sur une route fréquentée. Il faisait froid. J'étais sous la pluie et des douleurs atroces me vrillaient l'estomac.
Peiné d'apprendre que sa femme avait souffert, Oliver l'écouta religieusement. Il prévoyait déjà de lui faire passer un tas d'examens pour s'assurer de sa bonne santé. En plus d'engager un nouveau service de recherche pour découvrir ce qui lui était arrivé. Car clairement ceux qu'il payait jusqu'alors à prix d'or n'avaient été qu'une bande d'incompétents.
- J'avais si mal, si froid. Je vagabondais sur le bord de la route, quand une femme s'est arrêtée à mes côtés et m'a aidé à monter dans sa voiture pour m'amener à un hôpital. J'avais déjà perdu les eaux, alors les choses ont ensuite été très vite.
- Que... quoi ? Les eaux ? Tu...
- J'ai accouché moins d'une heure après aux urgences.
- Oh... je... tu... que...
Oliver était sans voix.
- Un petit garçon de 3 kilos qui va depuis très bien.
Comptant rapidement de tête, Oliver se disait que si l'enfant était né il y avait trois mois de cela et qu'elle avait été absente depuis neuf mois... alors... Ce n'était pas le fruit d'un viol, mais bien...
- Un fils ? J'ai... Nous avons...
- Si je te suis restée fidèle, oui.
- Où est-il ? Comment se nomme-t-il ?
- Je l'ai appelé Connor Hawke. Une voisine du centre pour femmes démunies où je loge le garde pour moi cet après-midi.
- Un centre pour femmes démunies ?
- Après la naissance, quand j'ai indiqué ne pas savoir qui j'étais et ne pas avoir mémoire de quoi que ce soit, les autorités ont retrouvé mon identité via mes empreintes. Ils ont dit que je devais être une sans-abri droguée. Un fait confirmé par mes analyses de sang où ils retrouvèrent des traces de substances inhabituelles. Ils ont alors voulu m'arracher à mon bébé peu après sa naissance. Mais une assistante sociale a été touchée par ma situation et mes suppliques pour qu'ils me laissent m'en occuper. Elle a réussi à convaincre l'aide à l'enfance de me laisser une chance. Elle était elle-même convaincue que la plupart des femmes dans ma situation retrouvaient le droit chemin une fois devenu maman. Alors elle m'a trouvé une place dans un foyer d'urgence. Je ne pouvais y rester que trois mois. Je n'avais plus que deux jours pour trouver un emploi. Grâce à lui, je vais pouvoir solliciter un logement social. Sans ceci. précisa-t-elle en lui montrant son contrat signé. Je serais expulsée et mon enfant me sera retiré pour être placé dans une famille d'accueil d'ici à ce que je prouve avoir une meilleure situation.
- Cela n'arrivera pas ! Nous allons chercher Connor et tu vas rentrer chez toi, Felicity. Parce que tu t'appelles bien Felicity. Felicity Queen, anciennement Felicity Smoak. Je ne comprends pas comment ils ont pu te confondre avec une autre femme. Mais je te promets que nous ferons toute la lumière sur ce qui t'est arrivé.
- Mais... Et si...
- Je te promets que je ne t'oblige à rien. Comme je ne te mens pas. Je comprends que tu puisses être réticente à me croire et accepte de me suivre sur la base de ces seules photos - moi, à cet instant, un parfait inconnu pour toi. Mais laisse-moi une chance de te prouver que tu peux me faire confiance. Je vais prendre soin de toi et du bébé. Et... Ta fille te manque tellement... Je ne pourrais jamais la revoir ce soir et lui cacher t'avoir retrouvé.
- Mais je ne me souviens de rien. Comment va-t-elle comprendre que sa mère l'a oublié ?
- Nous lui expliquerons. Elle est intelligente, elle pourra comprendre. Et crois-moi. Tout sera toujours mieux que la perte et l'incertitude.
- Je... D'accord. Mais au moindre doute... Je dois protéger Connor. Je ne peux pas prendre le risque qu'on me l'arrache.
- Je ne ferais jamais rien qui puisse mettre nos enfants en danger ou risquer qu'on nous les enlève, je te le promets. Comme je te promets que si ta mémoire ne te revenait pas et que ma présence te devient pénible, nous trouverons un moyen de faire fonctionner les choses. Dois-je acheter un second étage dans notre résidence pour que l'on reste tous deux proches de nos enfants. Mais ne m'oblige pas à mentir à notre fille sur ta survie. Permets-lui de te revoir. Permets-moi de rencontrer mon fils.
- B... bien. balbutia-t-elle.
Aussitôt, il passa devant son secrétaire, l'informant qu'il partait à l'instant.
- Jerry ! Annulez tous mes rendez-vous pour la semaine.
- La semaine ?
- Pour commencer. Je suis en congés, dès cet instant. Ne me contacter qu'en cas d'ultime urgence. Pour tous les sujets en cours, voyez avec les managers et responsables de pôle. Ils sont payés pour ça.
- Bien monsieur Queen.
ARROW
Sans plus attendre, Oliver guida la silhouette fine de sa femme vers les parkings d'où ils prirent un SUV robuste, direction le foyer pour femmes démunies de Starling situé au cœur des Glades.
Après vingt longues minutes de route, dans une circulation fluide, ils avaient à peine atteint le palier du second étage du bâtiment qu'un cri perçant les alerta. Il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait là des sanglots d'un bébé. Aussitôt, Felicity se précipita vers une porte pour y frapper.
- Joceline ! C'est moi, Meghan.
- Enfin ! Tu avais dit une heure et ça fait déjà trois heures ! Il n'a jamais cessé de pleurer.
- Pardon.
La femme leur tendit le bébé comme une charge prête à exploser. Mais alors que Felicity l'attrapait maladroitement tout en s'excusant auprès de sa voisine, Oliver le lui arracha presque des mains. Alors en quelques secondes à peine, un silence d'or se fit entendre.
- Comment ?
- Rentrons dans ta chambre.
- Oui.
Tel un faiseur de miracles, Oliver avait le bébé soudain silencieux blotti contre son torse. Sans doute était-il avant tout surpris de ce changement de bras si nouveaux pour lui.
Pour l'homme d'affaires pourtant rompu à l'imprévu, c'était un instant aussi précipité qu'unique. La première fois qu'il voyait et portait son fils. Son fils...
- Shut... Tout va bien se passer. Tout va bien. Papa est là... lui murmura Oliver avec émotion.
Observant Felicity ouvrir sa chambre, pour ne pas dire cellule, Oliver eu un coup au cœur. En guise de couffin, elle ne possédait qu'une large boîte en carton peuplé de couvertures posée à même le sol. Contre un mur, un lit une place servait tant de couchage que d'assise. À ses pieds un mini frigo surmonté d'une plaque chauffante. Face à lui, une petite commode, un WC et un évier. Le tout tenait dans moins de 4m². À eux deux, même assis, ils occupaient tout l'espace.
- Je... je dois me changer pour rendre le tailleur à une autre voisine, qui a bien voulu me le prêter pour l'entretien.
- Oh... Bien sûr.
Comprenant qu'il soit pour elle un étranger, Oliver sortit aussitôt de la pièce, l'incitant à en profiter pour faire ses bagages. Il n'était pas question qu'elle reste en ces lieux une minute de plus. Comme il songeait d'ores et déjà impliquer le service caritatif de Queen Consolidated pour que ce type d'organismes puisse au plus tôt profiter de leurs dons.
En attendant, il profita de l'instant pour téléphoner à son secrétaire pour qu'il leur fasse apporter un siège bébé pour sa voiture, avant d'appeler leur gouvernante Raisa qu'elle ressorte aussitôt tout le nécessaire utilisé six ans plus tôt pour leur fille. Il raccrochait à peine d'avec elle qu'un SMS de Jerry lui confirma l'arrivée d'un coursier de sorte qu'ils puissent partir des lieux dans la demi-heure.
Quand la porte se rouvrit sur une Felicity en jean et tee-shirt, Oliver eut de nouveau le souffle coupé à revoir sa femme après une si longue absence. Ne pas pouvoir l'embrasser, la ravir tout aussitôt était une torture. Combien donnerait-il pour la retrouver comme à son départ. Malheureusement, il avait bien compris que plus rien ne serait si simple. Il devrait déjà découvrir ce qui lui était arrivé. Et pour cela, s'en donner les moyens en sollicitant les bonnes personnes.
Réalisant que l'effet nouveauté ne fonctionnait plus sur le nourrisson, Felicity le reprit pour lui changer sa couche et lui enfiler des vêtements plus chaud pour sa sortie. Mais il rechignait encore.
- Je crois qu'il a faim, osa dire Oliver.
- Oui.
Ne voyant aucun biberon dans les environs, il se douta qu'elle lui donnait le sein.
- Veux-tu que je sorte de nouveau ?
- Non... ça va aller.
Alors il l'observa, bien que soucieux de lui laisser son intimité, nourrir avec délicatesse leur petit. Cela lui faisait si chaud au cœur. Il avait tellement hâte de découvrir plus longuement leur bébé et pouvoir repartager de l'intimité avec Felicity. Après des mois d'un cauchemar sans fin, il semblait vivre un rêve éveillé teinté de désillusions.
- Je ne savais pas pourquoi tous ces gestes me venaient si naturellement jusqu'alors. évoqua soudain Felicity, l'interrompant dans ses pensées. Mais si nous avons déjà une fille...
- Tu as effectivement nourri Beth toute sa première année. Après quoi, on a progressivement basculé aux biberons pour une question de praticité.
- Ma fille, Bethany...
La voyant à son tour les larmes aux yeux, Oliver voulu la réconforter.
- Tu vas très vite la découvrir. Je suis... Je suis tellement heureux de t'avoir retrouvé.
- J'ai donc manqué une année ?
- Neuf mois. Nous devions un soir nous retrouver au restaurant tous les deux. Ma sœur gardait la petite. Tu t'étais occupée des réservations. Je pensais que tu voulais me dire quelque chose, car tu semblais stressée les jours précédents.
Felicity ayant elle-même fait le calcul relatif à Connor dans sa tête, elle se doutait à présent si toute cette histoire était vraie, de ce qu'il en était.
- Sans doute voulais-je t'annoncer ma grossesse.
- Maintenant que je sais pour lui. Oui, cela me semble envisageable.
- Que s'est-il passé ?
- Tu n'es jamais venu. J'ai attendu des heures en vain. J'ai alors appelé tout le monde, ta mère, nos amis, le travail... J'ai porté plainte pour enlèvement. Mais il n'y avait aucune trace. Rien. Aucun témoin. Tu as littéralement disparu avec ta voiture et ton sac. Personne ne savait rien. Et les flics... Ils ont dit que tu avais juste fui. Des journalistes ont été jusqu'à énoncer que je te battais, harcelais... Et que tu avais choisi l'exile pour t'éloigner de moi. Mais je jure... Je te jure sur ce que j'ai de plus précieux au monde que jamais je n'ai posé une seule fois la main sur toi. Il y eut ensuite ma réputation... Quand j'étais jeune... Je n'étais pas fidèle avec ma première fiancée avant de te rencontrer et tout oublier des autres. Ils ont dit que si ce n'était pour les violences, c'était pour fuir mes trahisons que tu étais parti. Comme la loi permet aux adultes, le droit à la disparition, personne n'a jamais cru à l'enlèvement. J'étais seul... je...
- Je suis désolée.
Réalisant soudain combien il s'était confié à l'instant, Oliver tâcha de se reprendre. Essuyant ses propres larmes qui avait coulé de douleur de l'avoir si longuement perdu, il reprit finalement son souffle.
- Je n'aurais pas dû en dire tant.
- Au contraire, je... Je me croyais seule, dénuée de tout, démunie de toute famille. Et ce que tu en dis. J'ai été aimée, attendue, espérée.
- Plus que toute autre chose au monde, mon cœur.
La voyant rougir à ses paroles, Oliver s'en voulut. Il savait devoir garder un peu de distance pour ne pas l'effrayer. Mais c'était si dur. S'empêcher de la toucher était une torture.
- Me permettrais-tu... commença-t-il.
- ...de ?
- Une fois à la maison, je souhaiterais faire venir un médecin. Pour savoir si tout va bien.
- Pour ma mémoire ?
- Entre autres. Comme nous ferons des tests ADN. Je veux que tu aies l'absolue certitude que je te dis la vérité.
- D'accord. Cette idée me plaît.
- Bien.
Le bébé enfin nourrit, Oliver s'enquit de le lui prendre à nouveau. Il avait du mal à se restreindre de ne pas l'effleurer, le câliner.
- Permets-moi de lui faire faire son rôt, pendant que tu termines vos bagages.
Voyant qu'il maîtrisait l'acte, Felicity lui tendit une serviette pour protéger sa veste de costume de marque. Puis elle groupa dans un simple sac en plastique, son unique pyjama, une robe légère, un gilet et une poignée de sous-vêtement et chaussettes. Avec une brosse à dent, tube de dentifrice, savon et shampoing, elle avait là regroupé tous ses biens.
- La vaisselle et le linge de maison appartiennent au centre. se sentit-elle obligée d'ajouter, devant le regard perçant d'Oliver. C'est une association qui m'a donné nos vêtements.
- Tu as des papiers ?
- Juste ça...
Le « ça » en question était une nouvelle carte d'identité - qu'Oliver ne s'expliquait toujours pas et le livret de naissance de leur fils. Il avait hâte, sur ce point, de pouvoir aller déclarer sa nouvelle paternité.
Observant de nouveau l'enfant, Oliver l'enserra avec émotion et non moins d'amour. La douceur de ses cheveux courts sur sa joue n'avait aucun prix. Il était si surpris et heureux. Mais à la fois si triste d'avoir ainsi raté sa naissance et ses premiers mois de vie.
- Rentrons à la maison.
- B... bien...
Toujours désireux de la rassurer, c'est un peu à contrecœur qu'il lui rendit l'enfant pour prendre ses biens. En plus du sac, elle avait regroupé trois grenouillères et deux bonnets dans la caisse en carton auxquels s'ajoutaient une dizaine de couches et une simple peluche. Une peluche... C'est tout ce que son fils avait eu...
- C'est peu, je sais. ajouta de nouveau Felicity. Mais cela paraissait déjà beaucoup pour moi...
- Tu n'as pas à avoir honte. C'est moi qui réalise soudain, combien je méconnaissais la situation des femmes isolée en situation de détresse.
Quand ils arrivèrent à l'entrée des lieux, Felicity alla informer la gardienne de son départ. Une obligation en raison du couvre-feu des lieux. Elle prenait un gros risque, à cet instant. Car si Oliver n'était pas l'homme honnête qu'il promettait d'être, elle pourrait finir sous les ponts ce soir. Mais elle avait aussi un contrat de travail dans son sac à main. Alors peut-être que dans le pire des cas, la société pourrait lui faire une avance sur salaire pour lui permettre de payer un petit hôtel le temps de trouver mieux.
Donnant l'adresse d'Oliver pour le suivi de l'aide à l'enfance, elle fut enfin libérée de toute obligation administrative. Ils rejoignirent alors le coursier les attendant à l'extérieur, qui leur fournit aussitôt de quoi installer un siège auto dans la voiture de luxe. Felicity fit alors le choix de s'asseoir à l'arrière à ses côtés, le temps qu'ils rentrent au duplex. Ils auraient bien pu s'en passer pour ce simple voyage. Mais Oliver avait pour cœur de ne pas prendre le risque de se faire arrêter avec un bébé et une voiture non équipée. Si Connor était la cible de l'aide à l'enfance, le moindre défaut de ce type pourrait faire basculer la balance en leur défaveur.
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À suivre.
mimi yuy
