Titre : Otome no tsuchi to kaze – La fille de la terre et des vents.
Auteur : Elizabeth.
Disclamer : Tout ce que vous allez lire ne m'appartient pas (sauf peut-être l'histoire, ce qui n'est que peu de choses). Ayant décidé d'écrire sur le monde de Kenshin, je tiens à préciser qu'il appartient au mangaka Nobuhiro Watsuki Je ne touche donc aucun droit d'auteur et le travail que je fournis n'est pas dans un but lucratif. Je vous prie donc de ne pas me poursuivre.
Je remercie les personnes qui prendront le temps de lire cette histoire et de me laisser un message. Sachez que cela est toujours encourageant. Vous pouvez aussi me faire part de vos remarques et critiques à l'adresse suivante : tinuviel.luthienfree.fr avec comme objet "fanfiction kenshin". Merci et bonne lecture.
PROLOGUE
La fuite
La moiteur de ce soir d'été se faisait sentir sur la tranquille ville de Kyoto. Les derniers rayons du soleil rougeoyaient l'horizon derrière les montagnes et la nuit descendait paisiblement sur la cité. Dans la demeure des Kizoku, le panneau coulissant d'une des salles du rez-de-chaussée était resté entrouvert. Une jeune fille, assise à genoux sur un épais tatami, lisait à la lumière d'une bougie ce qui semblait être un recueil d'haïkus. Autour d'elle, bien que la pièce soit simplement décorée dans le style dépouillé zen, des kakemonos étaient accrochés aux murs, témoignant de l'aisance de la famille Kizoku. La jeune fille, quant à elle, était vêtue d'un élégant kimono de soie verte aux motifs floraux jaunes et bleus. De fines broderies d'or ornaient ses amples manches et son obi était joliment ouvragé. Dans la pénombre, sur son visage, se mouvaient les ombres du crépuscule.
Elle ferma les yeux quelques instants, la main posée sur la page du livre qu'elle s'apprêtait à tourner, goûtant avec plaisir ses instants de calme. De la pièce avoisinante provenait une douce mélodie jouée au Koto. Les notes vibraient doucement dans l'air dans un timbre quelque peu plaintif mais fort appréciable. Lorsque la mélodie prit fin, la jeune fille sortit de la pièce faiblement éclairée par les rayons du soleil couchant filtrés par les carreaux de papier de riz du panneau coulissant. Elle vit une jeune femme accroupie devant son instrument, occupée à régler les cordes à l'aide de petits ponts mobiles qui faisaient vibrer les notes.
« Tsuki, savez-vous où est mon père, demanda la jeune fille en posant son regard sur la musicienne. »
L'autre femme s'arrêta dans son mouvement et son kimono pourpre frotta les cordes de l'instrument.
« Il est en réunion avec le gouverneur. »
« Je monte me coucher alors. »
« Bien, mademoiselle, répondit la femme qui laissa ses doigts glisser sur le vernis mat du bois et réajusta le col de son kimono. »
Elle inclina la tête. L'autre jeune fille la laissa à sa musique dont les notes accompagnèrent ses pas jusqu'à un petit escalier. Arrivée à l'étage, elle se dépêcha de se rendre dans sa chambre.
Il était maintenant venu pour elle le moment crucial. C'était maintenant ou jamais ! Son père étant sorti, les domestiques devaient se trouver dans leurs quartiers et personne n'avait prêté attention à elle. La jeune fille déposa son livre sur une table basse. Elle s'approcha ensuite d'un coffre et s'accroupit en effleurant le couvercle. Ses doigts jouèrent quelques instants avec la serrure mais un déclic se fit rapidement entendre. Peut-être un peu trop rapidement au goût de la jeune fille qui poussa un soupir. Elle l'avait décidé, elle ne pouvait maintenant plus reculer.
Tous ses instants qu'elle avait refoulés au plus profond de sa mémoire, espérant ne jamais devoir les revoir jaillissaient maintenant par multitudes. La moiteur de cette nuit, le ciel éclairé par les seuls astres qui tenaient d'éclairer cette terre souillée, ses cris des blessés qui n'attendait que de mourir, les flambeaux rougeoyant dans les ténèbres. Et cette folie meurtrière dans laquelle chacun cherchait à défendre ses idéaux. Non, jamais elle ne se pardonnerait ce qu'elle avait fait. Quelques jours auparavant, un des serviteurs lui avait apporté un étrange pli cacheté. Tout d'abord surprise, elle avait pâli en lisant le contenu de la missive.
Sous ce ciel d'été, j'ai pu admirer la force des éléments
A peine maîtrisés par la plus jeune des lames éphémères
Mais les années se sont écoulées et le temps est venu maintenant
De faire ce pouvoir mien en m'appropriant la terre et l'air
Car je vais prendre la vie de son plus grand représentant.
Elle avait glissé le papier dans un tiroir de son petit bureau et espérait qu'il resterait là sans qu'on le trouve. Son hésitation grandissante avec le temps qui s'écoulait s'était finalement muée en une décision irrévocable. Elle devait retrouver celui qui l'avait sauvé et le prévenir du danger qui s'étendait au-dessus de lui. Ainsi, sa dette de mort serait enfin payé et elle pourrait vivre en paix.
Dans un mouvement, elle sortit du coffre un paquet emballé relativement plat ainsi qu'un autre plus allongé et plus long. Elle les déposa par terre et se relevant, détacha son obi et laissa glisser les pans de son riche kimono sur le sol. Quelques instants plus tard, sa silhouette apparut de derrière un paravent, habillée d'un tout autre costume. Elle avait revêtu un pantalon noir assez large dont les extrémités lui serraient les chevilles. Sa poitrine était enserrée dans de fines bandes de soie blanche et elle enfila avec précaution une veste noire. Celle-ci était sans manches et les de petites épaulettes de couleur rouge rendaient sa silhouette plus masculine. Elle noua autour de sa taille une longue ceinture de tissu rouge. S'avançant devant son miroir plein pied, elle ôta les épingles de sa coiffure et son ruban jaune, attachant ses longues mèches de cheveux noirs de jais en une haute queue de cheval. La jeune fille se saisit alors du second paquet qu'elle avait sorti de la malle et déchira le papier, laissant voir un fourreau de métal laqué noir. Sa main se posa sur la garde et elle ferma les yeux, laissant à nouveau ses sentiments profonds l'envahirent. Elle dégaina le sabre dont la lame étincelante refléta sur le mur de multiples lumières et le leva dans un ultime mouvement.
Quelques instants plus tard, elle se dépêchait de le rengainer et prenait une bourse qu'elle fixait à sa taille. Elle attache une lanière de cuir au fourreau du sabre et passa en diagonale la courroie jusqu'à ce que le sabre soit dans son dos et que son manche dépasse légèrement derrière son épaule droite. Par la fenêtre, la nuit était tombée, les premières étoiles du soir scintillant dans le ciel obscur. Elle tira le rideau et au passage souffla sur le hibachi qui éclairait sa chambre. Elle passa l'embrasure en un saut silencieux et gracile. Elle atterrit dans le vaste jardin de la grande propriété. Les gardes étaient heureusement placés sur la façade nord de la propriété. Elle avança silencieusement entre les plantes et parvint au bard du bassin aquatique dans lequel nageaient quelques carpes. L'eau obscure reflétait la rondeur et la blancheur de la lune. Par plaisir, elle effleura du bout des doigts la surface de l'étang puis se redressa et arriva jusqu'au mur encerclant le jardin. Elle s'aida d'une prise nichée dans le mur et se redressa jusque sur le mur. Accroupi sur le toit de tuiles, elle attendit patiemment qu'un groupe de promeneurs se soit éclipsés dans une ruelle voisine puis sauta à terre, parvenant sur le sol poussiéreux de la rue. Se relevant, elle jeta un dernier coup d'œil avant de s'assurer que personne ne l'avait vu.
Ainsi disparut Hisuiiro Kizoku par un splendide soir d'été, laissant derrière elle pour seul souvenir sur le sol de sa chambre de longues mèches de cheveux noirs de jais.
= fin du prologue =
Lexique :
Haïku : Poème japonais très bref dont le genre s'est principalement développé pendant la période Edo.
Kakemono : Dessin posé sur de luxueux rouleau de papier et admiré accroché verticalement sur le mur
Obi : Large ceinture portée avec les kimonos.
Koto : Instrument mesurant presque deux mètres et possédant 13 cordes qui se joue couché horizontalement.
Hibachi : Brasier transportable servant à l'éclairage et au chauffage.
Auteur : Elizabeth.
Disclamer : Tout ce que vous allez lire ne m'appartient pas (sauf peut-être l'histoire, ce qui n'est que peu de choses). Ayant décidé d'écrire sur le monde de Kenshin, je tiens à préciser qu'il appartient au mangaka Nobuhiro Watsuki Je ne touche donc aucun droit d'auteur et le travail que je fournis n'est pas dans un but lucratif. Je vous prie donc de ne pas me poursuivre.
Je remercie les personnes qui prendront le temps de lire cette histoire et de me laisser un message. Sachez que cela est toujours encourageant. Vous pouvez aussi me faire part de vos remarques et critiques à l'adresse suivante : tinuviel.luthienfree.fr avec comme objet "fanfiction kenshin". Merci et bonne lecture.
PROLOGUE
La fuite
La moiteur de ce soir d'été se faisait sentir sur la tranquille ville de Kyoto. Les derniers rayons du soleil rougeoyaient l'horizon derrière les montagnes et la nuit descendait paisiblement sur la cité. Dans la demeure des Kizoku, le panneau coulissant d'une des salles du rez-de-chaussée était resté entrouvert. Une jeune fille, assise à genoux sur un épais tatami, lisait à la lumière d'une bougie ce qui semblait être un recueil d'haïkus. Autour d'elle, bien que la pièce soit simplement décorée dans le style dépouillé zen, des kakemonos étaient accrochés aux murs, témoignant de l'aisance de la famille Kizoku. La jeune fille, quant à elle, était vêtue d'un élégant kimono de soie verte aux motifs floraux jaunes et bleus. De fines broderies d'or ornaient ses amples manches et son obi était joliment ouvragé. Dans la pénombre, sur son visage, se mouvaient les ombres du crépuscule.
Elle ferma les yeux quelques instants, la main posée sur la page du livre qu'elle s'apprêtait à tourner, goûtant avec plaisir ses instants de calme. De la pièce avoisinante provenait une douce mélodie jouée au Koto. Les notes vibraient doucement dans l'air dans un timbre quelque peu plaintif mais fort appréciable. Lorsque la mélodie prit fin, la jeune fille sortit de la pièce faiblement éclairée par les rayons du soleil couchant filtrés par les carreaux de papier de riz du panneau coulissant. Elle vit une jeune femme accroupie devant son instrument, occupée à régler les cordes à l'aide de petits ponts mobiles qui faisaient vibrer les notes.
« Tsuki, savez-vous où est mon père, demanda la jeune fille en posant son regard sur la musicienne. »
L'autre femme s'arrêta dans son mouvement et son kimono pourpre frotta les cordes de l'instrument.
« Il est en réunion avec le gouverneur. »
« Je monte me coucher alors. »
« Bien, mademoiselle, répondit la femme qui laissa ses doigts glisser sur le vernis mat du bois et réajusta le col de son kimono. »
Elle inclina la tête. L'autre jeune fille la laissa à sa musique dont les notes accompagnèrent ses pas jusqu'à un petit escalier. Arrivée à l'étage, elle se dépêcha de se rendre dans sa chambre.
Il était maintenant venu pour elle le moment crucial. C'était maintenant ou jamais ! Son père étant sorti, les domestiques devaient se trouver dans leurs quartiers et personne n'avait prêté attention à elle. La jeune fille déposa son livre sur une table basse. Elle s'approcha ensuite d'un coffre et s'accroupit en effleurant le couvercle. Ses doigts jouèrent quelques instants avec la serrure mais un déclic se fit rapidement entendre. Peut-être un peu trop rapidement au goût de la jeune fille qui poussa un soupir. Elle l'avait décidé, elle ne pouvait maintenant plus reculer.
Tous ses instants qu'elle avait refoulés au plus profond de sa mémoire, espérant ne jamais devoir les revoir jaillissaient maintenant par multitudes. La moiteur de cette nuit, le ciel éclairé par les seuls astres qui tenaient d'éclairer cette terre souillée, ses cris des blessés qui n'attendait que de mourir, les flambeaux rougeoyant dans les ténèbres. Et cette folie meurtrière dans laquelle chacun cherchait à défendre ses idéaux. Non, jamais elle ne se pardonnerait ce qu'elle avait fait. Quelques jours auparavant, un des serviteurs lui avait apporté un étrange pli cacheté. Tout d'abord surprise, elle avait pâli en lisant le contenu de la missive.
Sous ce ciel d'été, j'ai pu admirer la force des éléments
A peine maîtrisés par la plus jeune des lames éphémères
Mais les années se sont écoulées et le temps est venu maintenant
De faire ce pouvoir mien en m'appropriant la terre et l'air
Car je vais prendre la vie de son plus grand représentant.
Elle avait glissé le papier dans un tiroir de son petit bureau et espérait qu'il resterait là sans qu'on le trouve. Son hésitation grandissante avec le temps qui s'écoulait s'était finalement muée en une décision irrévocable. Elle devait retrouver celui qui l'avait sauvé et le prévenir du danger qui s'étendait au-dessus de lui. Ainsi, sa dette de mort serait enfin payé et elle pourrait vivre en paix.
Dans un mouvement, elle sortit du coffre un paquet emballé relativement plat ainsi qu'un autre plus allongé et plus long. Elle les déposa par terre et se relevant, détacha son obi et laissa glisser les pans de son riche kimono sur le sol. Quelques instants plus tard, sa silhouette apparut de derrière un paravent, habillée d'un tout autre costume. Elle avait revêtu un pantalon noir assez large dont les extrémités lui serraient les chevilles. Sa poitrine était enserrée dans de fines bandes de soie blanche et elle enfila avec précaution une veste noire. Celle-ci était sans manches et les de petites épaulettes de couleur rouge rendaient sa silhouette plus masculine. Elle noua autour de sa taille une longue ceinture de tissu rouge. S'avançant devant son miroir plein pied, elle ôta les épingles de sa coiffure et son ruban jaune, attachant ses longues mèches de cheveux noirs de jais en une haute queue de cheval. La jeune fille se saisit alors du second paquet qu'elle avait sorti de la malle et déchira le papier, laissant voir un fourreau de métal laqué noir. Sa main se posa sur la garde et elle ferma les yeux, laissant à nouveau ses sentiments profonds l'envahirent. Elle dégaina le sabre dont la lame étincelante refléta sur le mur de multiples lumières et le leva dans un ultime mouvement.
Quelques instants plus tard, elle se dépêchait de le rengainer et prenait une bourse qu'elle fixait à sa taille. Elle attache une lanière de cuir au fourreau du sabre et passa en diagonale la courroie jusqu'à ce que le sabre soit dans son dos et que son manche dépasse légèrement derrière son épaule droite. Par la fenêtre, la nuit était tombée, les premières étoiles du soir scintillant dans le ciel obscur. Elle tira le rideau et au passage souffla sur le hibachi qui éclairait sa chambre. Elle passa l'embrasure en un saut silencieux et gracile. Elle atterrit dans le vaste jardin de la grande propriété. Les gardes étaient heureusement placés sur la façade nord de la propriété. Elle avança silencieusement entre les plantes et parvint au bard du bassin aquatique dans lequel nageaient quelques carpes. L'eau obscure reflétait la rondeur et la blancheur de la lune. Par plaisir, elle effleura du bout des doigts la surface de l'étang puis se redressa et arriva jusqu'au mur encerclant le jardin. Elle s'aida d'une prise nichée dans le mur et se redressa jusque sur le mur. Accroupi sur le toit de tuiles, elle attendit patiemment qu'un groupe de promeneurs se soit éclipsés dans une ruelle voisine puis sauta à terre, parvenant sur le sol poussiéreux de la rue. Se relevant, elle jeta un dernier coup d'œil avant de s'assurer que personne ne l'avait vu.
Ainsi disparut Hisuiiro Kizoku par un splendide soir d'été, laissant derrière elle pour seul souvenir sur le sol de sa chambre de longues mèches de cheveux noirs de jais.
= fin du prologue =
Lexique :
Haïku : Poème japonais très bref dont le genre s'est principalement développé pendant la période Edo.
Kakemono : Dessin posé sur de luxueux rouleau de papier et admiré accroché verticalement sur le mur
Obi : Large ceinture portée avec les kimonos.
Koto : Instrument mesurant presque deux mètres et possédant 13 cordes qui se joue couché horizontalement.
Hibachi : Brasier transportable servant à l'éclairage et au chauffage.
