Les personnages et les lieux du monde d'Harry Potter sont la propriété de J.K.Rowling.Les autres persos et lieux m'appartiennent.
Plongé dans ses pensées, Harry regardait le plafond de sa chambre, allongé de tout son long sur son lit, les bras croisés derrière la nuque. La mort de Dumbledore l'avait beaucoup affecté. Il le revoyait encore, avec sa longue barbe blanche et ses lunettes en demi-lune. Ce visage, il ne le reverrait plus jamais ; ses conseils, il ne les entendrait plus. Un sentiment de profonde tristesse et de haine se mêlaient dans son esprit. Le Prince de Sang-Mêlé, qu'il avait détesté depuis toutes ces années à Poudlard, avait une fois de plus trahi la confiance de Dumbledore et l'avait tué avec le pire des Sortilèges Impardonnables : l'Avada Kedavra. Ce souvenir lui donna des frissons. Il repensait sans cesse à la nuit où le Directeur de Poudlard avait perdu la vie. Il ne pouvait détacher l'effroyable image qui s'était présentée à lui lorsqu'il aperçut le corps sans vie de son protecteur. Il devait pourtant continuer le travail de Dumbledore concernant les énigmatiques Horcruxes. Deux d'entre eux avaient été détruits et Dumbledore ne lui avait pas donné de grandes précisions sur les autres (il ne les avait certainement pas lui-même). Il devait les chercher et surtout les trouver quoi qu'il arrive. Mais, par où commencer ? Il était seul désormais, seul face à son destin.
Ron et Hermione, ses uniques amis, lui avaient proposé de l'aider mais par respect pour eux, il ne voulait pas les emmener avec lui. Il pensait partir seul en les informant après son départ qu'il allait accomplir ce que Dumbledore attendait de lui : découvrir et détruire les Horcruxes liés à Voldemort. Ils le supplieraient certainement de leur indiquer où il se trouvait pour qu'ils viennent le rejoindre, mais il avait décidé de ne pas leur répondre si l'occasion se présentait et ce serait certainement le cas. Harry se releva et s'assit au bord de son lit. Son retour à Privet Drive avait été des plus douloureux tant cette maison ne lui était pas accueillante. Il n'avait pas relaté à sa tante et à son oncle les évènements tragiques survenus dans son école. Ils ne comprendraient pas en quoi cela les concernait (à part la tante Pétunia, peut-être) et ils n'apprécieraient pas (surtout l'oncle Vernon) de devoir héberger « définitivement » Harry puisqu'il ne pourrait peut-être plus retourner à Poudlard. Harry n'avait pas l'intention de rester là plus longtemps de toute façon. Dès que les vacances d'été seraient terminées (et elles étaient encore bien longues), il partirait comme chaque année mais cette fois-ci dans une autre direction que Poudlard. Il ne savait pas encore où aller mais il trouverait tôt ou tard.
Harry regarda le soleil se coucher à travers la fenêtre. Il poussa un long soupir de désespoir puis se leva. Hedwige venait d'arriver et elle tapotait la vitre avec énervement. Elle était partie depuis deux jours et Harry se demandait si elle allait revenir. Il lui ouvrit et elle se précipita à l'intérieur de la chambre. Elle avait avec elle deux parchemins enroulés à la patte. Harry les prit et donna des graines et de l'eau à Hedwige tant l'animal avait l'air affamé et épuisé. Pendant qu'Hedwige entamait son repas, Harry regarda attentivement les lettres qu'il venait de recevoir. Elles venaient de Ron et d'Hermione. Ces amis pensaient toujours à lui. Il ne leur envoyait pas de courrier depuis plusieurs semaines et ils semblaient s'inquiéter à voir toutes les lettres qu'il avait reçues ces derniers temps. Il prit la lettre de Ron et l'ouvrit avec un brin d'appréhension. Il ne savait pas à quoi s'attendre étant donné son silence des dernières semaines. Ron avait fait court comme à son habitude.
Harry,
Bien que je n'aies plus de nouvelles de toi, je suppose que tu vas bien. Je sais que tu t'ennuies chez ton oncle et ta tante donc je te propose de venir au Terrier. Maman est inquiète comme toujours et souhaiterait que tu viennes le plus vite possible pour bien s'assurer que tu es encore vivant ! Fred et Georges ont inventé d'autres trucs bizarres pour leur boutique et ils voudraient bien te les montrer. Bref, j'espère avoir bientôt de tes nouvelles et que je viendrai te chercher pour finir les vacances d'été.
A bientôt
Ron
Harry imagina les frères Weasley et leurs inventions plus farfelues les unes que les autres, leur mère hurlant dans toute la maison qu'ils allaient tout faire exploser. Cette pensée le fit sourire. Il ouvrit la lettre d'Hermione et le sentiment d'appréhension s'intensifia. Il savait à quel point la jeune fille était intelligente et qu'elle le réprimanderait de ne pas lui donner de nouvelles. Elle comprenait sûrement que son silence n'était pas anodin.
Harry,
Je ne te cacherai pas que je suis très inquiète de ton silence qui dure depuis cinq semaines déjà. J'aimerais que tu m'écrives, ne serait-ce qu'un petit mot pour me dire que tu vas bien. Je sais que la mort de Dumbledore t'a particulièrement blessé mais il faut que tu sois fort. Ron et moi nous te soutenons. J'aimerais également que tu viennes au Terrier. Sa mère m'a invitée aussi et je voudrais que tu passes les dernières semaines d'été avec nous. Je t'en prie envoie-moi des nouvelles rapidement. J'ai toujours peur d'apprendre qu'il t'est arrivé quelque chose.
A bientôt j'espère.
Hermione
Les lettres de ses amis lui firent le plus grand bien. Il ouvrit le coffret caché sous son lit et y déposa les lettres. Il l'observa un moment et s'aperçut qu'il n'y aurait bientôt plus de place tant il en contenait. Il avait d'ailleurs placé les lettres qu'il avait reçues pour son anniversaire sur un côté de la boîte et les avait entourées d'un ruban rouge. Il remercia encore une fois ses amis d'avoir pensé à lui ce jour-là. En effet, malgré son silence, Ron et Hermione lui avaient envoyé des cadeaux comme chaque année depuis qu'ils se connaissaient. Hermione lui avait offert un livre sur les meilleurs joueurs de Quidditch de l'année et Ron lui avait envoyé quelques inventions (parmi les moins dangereuses) de ses frères Fred et Georges. Il leur avait répondu par un simple « Merci » sur un bout de parchemin.
Son anniversaire n'avait pas eu un grand sens pour lui à part qu'il était enfin majeur. Il avait eu ses 17 ans le 31 juillet : un jour symbolique qui lui donnait une certaine liberté. Il referma le coffret puis le remit sous le lit. Il alla chercher une plume, un encrier et du parchemin. Il se devait de leur répondre, son silence avait assez duré. Ron et Hermione lui manquaient beaucoup, il voulait les revoir. Il ne pourrait pas attendre la fin des vacances à Privet Drive, il le sentait. Il fallait qu'il parte, c'était une question de survie. Il s'assit sur son lit, les bouts de parchemin sur ses genoux, et trempa l'extrémité de la plume dans l'encre noire. Il commença par la lettre qu'il enverrait à Ron.
Ron,
Comme tu pourras le constater, je vais bien. Tu as raison, je m'ennuie ici. J'aimerais que tu viennes me chercher dans quelques jours. Je serai content de te revoir et Hermione aussi. J'attends ta réponse.
A bientôt
Harry
Satisfait, il continua sur sa lancée pour répondre à Hermione. Cela s'annonçait plus difficile car il ne savait pas trop quoi lui dire. Il prit une grande inspiration et écrivit.
Hermione,
Je suis content que tu m'aies écrit. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi. Tes lettres m'ont beaucoup remonté le moral et je t'en remercie. Je viendrai bientôt au Terrier. Ron devrait passer dans quelques jours. J'ai hâte de te revoir.
A bientôt
Harry
Une fois les lettres terminées, il les posa sur son bureau. Il n'allait pas envoyer Hedwige maintenant alors qu'elle venait à peine de rentrer. « Ça attendra demain », se dit-il. Il s'allongea sur son lit et ferma les yeux. Il pensait à ses amis. Ron. Hermione. Que deviendrait-il sans eux ? Quelques instants plus tard, il sombra dans le sommeil. La nuit s'annonçait bien.
