Joan Watson pénétra dans le hall d'accueil de l'hôpital, les souvenirs de son ancienne vie comme chirurgienne refirent surfaces. Elle les chassa d'un hochement de tête, pour conserver son esprit clair et concentré afin de ne pas manquer un détail important.

Un officier l'attendait près du bureau d'accueil, il l'accompagna dans les étages où ils s'arrêtèrent devant la chambre 511, Holmes à l'intérieur inspectait déjà les lieux. La chambre était parfaitement en ordre, le petit-déjeuner, posé sur la table de chevet était intact, Joan entra prudemment dans la pièce en l'inspectant soigneusement, rien à priori n'attira son attention. La chambre, semblable à toutes les autres avec son lit médicalisé au centre de la pièce, l'armoire coincée entre le mur et la fenêtre, et enfin la salle de bain de l'autre côté n'affichait aucun signe de lutte, ni aucun signe de décoration prouvant qu'elle était occupée. Elle se dirigea vers la salle de bain où des techniciens de la police s'affairaient. Coincée dans cet espace exigu, elle arriva à passer sa tête et découvrit que deux mains sectionnées reposaient dans le lavabo. Au vu de leur taille, elle en déduisit que c'était probablement des mains d'homme, leur aspect soigné prouvait que leur propriétaire n'était pas un travailleur manuel, l'une d'elles portait la trace d'une alliance. Coupées nettement, c'était l'oeuvre d'un professionnel en déduisit Joan. Elle ne remarqua aucun signe de lutte, et aucune trace de sang dans la pièce, les mains avaient donc été déposées là, probablement un message, quelque chose de personnel liée à l'occupant de cette chambre où à un membre du personnel de l'hôpital. Elle se retourna et se dirigea vers Holmes :

- Une idée de l'identité du propriétaire de ces mains ?

Holmes grimaça, jeta un dernier regard circulaire à la pièce, puis fixa ses yeux sur Joan.

- On a retrouvé une alliance dans le fond du lavabo, nouvelle grimace, le nom de Stephen Blavatsky était gravé à l'intérieur.

Joan eut un vertige et dut se retenir au lit pour ne pas tomber à la renverse.

- Après quelques recherches sur internet, je suis tombé sur cette photographie, continua Holmes d'un ton sec sans prêter attention au trouble de Joan.

Il lui tendit son portable et elle y découvrit une photographie où l'on pouvait la voir en compagnie de Stephen.

- Je connais Stephen depuis l'université, balbutia Joan, le regard grave, encore sous le choc.

- Bien, je pense que le capitaine Gregson ne te laisseras pas prendre part à l'enquête, marmonna t-il en commençant à marcher d'un pas raide dans la pièce.

- Alors je vous laisse travailler, j'irai parler au capitaine dans la matinée, déclara Joan en se dirigeant vers la porte, chancelante, essayant de faire bonne figure.

Une fois sortie, elle poussa un soupire de soulagement, elle espérait que Holmes ait interprété son trouble que comme une réaction au fait qu'elle connaissait la victime. Son esprit traversé de sombres pensées, elle décida de prendre les escaliers pour regagner le hall, ce qui l'aiderai peut-être à réfléchir. Les pensées se bousculaient dans sa tête, elle était sûrement la dernière personne à avoir vu Stephen vivant, et elle avait aussi une formation médicale, et n'avait aucun alibi, la suspecte idéale au vu des indices qu'elle avait notés sur la scène du crime. Elle sortie enfin de l'hôpital, marcha directement vers la station de métro la plus proche. Perdue dans ses pensées et encore sous le choc de la mort de son ami, elle ne remarqua pas qu'elle était suivie.