Discclaimer : Les personnages, leur manière d 'interagir et de s'interpeller m'animent mais ne sont pas ma propriété. Merci Akira Toriyama de me fournir la matière première à mes élucubrations.

Je reste sensible à tout commentaire en tant qu'humble noob .Bisou

Le baby-sitter est un sayien

La nuit était tombée depuis plusieurs heures maintenant, nimbant la capitale de l'Est de son manteau de mystère, tout était calme à Capsule Corp. Dans le silence feutré de la chambre à coucher, Végéta était perdu dans ses pensées, inspirant et expirant calmement, un léger sourire étirant le coin de sa bouche.

Adossé à la tête de lit, les jambes étendues devant lui et les doigts liés derrière la nuque, il passait en revue les évènements de sa journée.

Il avait testé les nouveaux drones de combats, ils étaient plus rapides et mieux coordonnés par l'intelligence artificielle, leurs assauts vicieux lui avaient fourni une source d'amusement intéressante. Pendant deux entrainements de quatre longues heures chacun, il avait pu s'appliquer à les démolir sans être dérangé. Le Kî se distillait dans chacune de ses cellules puissamment, c'était la meilleure sensation du monde.

Il avait entrecoupé ses deux séances par un copieux déjeuner. Il repensait à la tête de son secrétaire, même après deux ans à son service il avait toujours l'air sur le qui vive. Quand il lui apportait son repas tout particulièrement, Végéta pouvait voir s'installer un doute dans l'esprit de son assistant, comme si il craignait de servir de dessert à cet homme à la carrure musculeuse et au regard perçant.

« Et t'as bien raison de te chier dessus ! » le sayien émit un petit rire guttural et il soupira d'aise.

La soirée lui avait également apporté son lot de petites satisfactions domestiques. Ayant évacué la tension musculaire dans un bon bain chaud, ils avaient ensuite diner en famille de pizzas (sa femme avait enfin abandonné sa lubie du tofu et des graines germée, pour revenir à une alimentation décente) et il avait pu choisir le programme télé, un miracle.

Il se laissait gagner par la torpeur et serait bientôt happer par le repos bien mérité du guerrier, le réveil marquait 22H35… Le fin sourire s'évanouit sur son visage, imperceptiblement son regard s'assombrit : sa patience avait des limites.

« Bulma ! Qu'est ce que tu fous bon sang ! ». La femme était sortie de la douche un bon quart d'heure plus tôt, il l'entendait farfouiller dans les tiroirs de la salle de bain. Le « rituel de beauté », une connerie inutile à son humble avis, s'éternisait et il avait du mal à s'endormir avec la lumière.

Elle apparut dans l'encadrement de la porte, une aura parfumée enveloppait son corps svelte. Les longues jambes de son épouse étaient gainées par de fins collants noirs, contrastant avantageusement avec la blancheur de porcelaine de sa peau, elle avait revêtu un déshabillé très chic dont la transparence ne laissait rien à l'imagination, sinon la promesse d'un moment de sensualité. Elle posait sur lui regard plein de malice, son joli visage souriant encadré par un flot de cheveux bleu turquoise.

Il pouvait voir les tétons de sa femme au travers du tissu tendu par la poitrine radieuse de Bulma, son sourire réapparut.

« Hohoho…Finalement je vais tolérer de laisser cette lumière allumée un peu plus longtemps ! », sa vigueur de sayien soudainement retrouvée, il était prêt à mener un dernier assaut. Cette journée était décidément parfaite.

« Méfies toi toujours de ce que Kami t 'apporte sans que tu ne luttes. » disait l'adage.

La vigilance que notre guerrier avait développée durant toutes les batailles inter galactiques impies (dont de nombreuses menées ici même, à Capsule Corp.) fit retentir un signal d 'alarme dans la cervelle du Commandant Végéta. « C'est un piège ! »

"Femme vulgaire et sournoise ! Qu'est ce que tu veux encore ?"Le sourire avait à nouveau disparu de son visage tout comme l'air mutin de la figure de Bulma.

Il l'avait démasquée ! Elle planta ses poings sur ses hanches dans une attitude de défi.

« Il faut que tu gardes les filles demain : Videl, Numéro 18, Chichi et moi même allons au Salon de la Femme et de la Féminité dans la Capitale de l'Ouest pour la journée. »

Son épouse était une comploteuse machiavélique, clairement ! Cette fourbe avait essayé de le mettre dans les meilleures dispositions pour qu'il accepte la finalité de son plan.

Garder sa fille était une chose qui en soit ne le dérangeait pas. C'était l'occasion de faire répéter son Kata à la petite et, si il lui laissait manger à peu près ce qu'elle voulait après l'entrainement, il obtenait l'aboutissement de ses efforts : «la sieste », « le dodo », les autres parents appelaient ça comme ils voulaient, pour lui c'était « la paix ».

Mais garder les gosses des autres ? Il manqua de s'étouffer, elle avait dit « les » pas « sa » ! Une veine commença à palpiter sur sa tempe gauche, il se gonflait de fureur.

« Pas de mon vivant. » lui cracha t il, fou qu'il était encore de supposer que ce ton implacable, qui avait pourtant mis à genou des légions entières, pouvait provoquer la moindre soumission chez la terrienne !

« Nous avons tourné le problème dans tout les sens et tu es la seule personne disponible. Nous n'avons pas d'autre choix que de te confier les filles. Et crois moi ! ça me désole. » Argumenta-t-elle.

« NOUS AVONS ? C'est qui « nous » ? Jusqu'à aujourd'hui j'avais supposé que « nous » c'était « toi » et « moi », pas « toi », le grille pain et Miss Kame Style » ! »

Bulma vacilla, elle aurait pu interpréter la petite réplique de son mari comme une reconnaissance de son affection, ce qui était rare. Mais il avait été trop cinglant et elle avait son propre caractère tempétueux. Ils venaient tout deux de lâcher les premières salves d'une énième dispute.

« Et Fiona ? » Tonna t il, après qu'ils se soient toisés quelques secondes, drapés chacun dans leur orgueil.

« Notre baby-sitter s'appelle Flora, ce serait bien si tu arrivais à t'en souvenir. Pour ton information elle part ce week-end avec son copain à FunFunLand. Tu penses bien que si elle avait été dispo, j'aurais fait appel à elle plutôt qu'à ta petite personne égoïste »

Au vu de la quantité de zéni que cette ado boutonneuse palpait par semaine à garder leur rejeton, c'était pas étonnant qu'elle soit assez pleine aux as pour pouvoir aller trainer ses guêtres dans un fichu parc d'attraction.

« Qu'elle s'étouffe avec sa barbe à papa là bas !-» la maudit-t-il amèrement.

«-Et elles n'ont pas de nounou tes copines ? Je peux mettre une rallonge conséquente si elle garde les trois ! » Renchérit-t-il.

« Et bien, elle sont toutes les deux mamans au foyer, et quand elle veulent aller prendre l'air, elles n'ont qu'à demander aux papas de leur fille de s'en occuper, elles. Pas comme moi qui travaille toute la journée pendant que Monsieur le Prince des enquiquineurs s'entraine…Est ce qu'on ne peut pas faire simple pour une fois et que tu acceptes sans rechigner pour me rendre service et pas le contraire… et puis imagine qu'il y aura Maron pour garder un œil sur les petites, elle a presque 12 ans maintenant et elle assumera une partie de la surveillance... » Elle avait repris une petite moue boudeuse, elle essayait de l'embobiner, c'était clair.

Il rebondit immédiatement.

« C'est vrai ça d'ailleurs ! Et les autres géniteurs ? Ils sont passés où ? »

« Krillin est de service tout le samedi au commissariat central-»

Ses yeux roulèrent au plafond. La population était vraiment vernie ! Bénis soient les kaîos de placer la sécurité de la ville sous la responsabilité d'un homme si petit que sa tête devait puer des pieds.

«-Et Gohan tient un stand toute la journée au Forum des Associations de l'Université pour son Club de jeux de rôle grandeur nature »

Le Great Saiyaman avait encore frappé. Ce rebus de la race sayienne n'aurait t il jamais une once de fierté ? Adolescent, il courrait déjà les rues déguisé comme un bouffon et maintenant il avait monté un club avec d'autres blaireaux et il recrutait ! C'était peut être mieux que sa petite Bra ne soit pas trop en contact avec lui.

« Et Trunks ou Gotten ? Ces deux sangsues nous sucent le sang depuis 17 ans maintenant, ils pourraient rendre service pour une fois ! » Tenta-t-il en désespoir de cause.

« Alors là je te coupe tout de suite ! Tu crois vraiment que c'est une bonne idée ? Je te rappelle quand même que notre benêt de fils a explosé un condensateur de particule hors de prix la semaine dernière au labo en essayant d'y faire cuire du pop corn au cheddar. Quand à l'autre idiot, qui essaye de faire croire à tout le monde qu'il va chez Tortue Géniale pour améliorer son Kaméhaméha… personne n'est dupe sur la consultation frénétique qu'il fait de la collection de revues porno laissée à disposition là bas! »

Elle continua d'objecter à toutes ses propositions: les vieux Briefs ? Ils étaient en cure thermale. Le rouleau de moquette vivant ? Hercule avait déjà bien assez à faire avec Boo. Le Géant vert ? Picollo voyageait sur la Nouvelle Namek pour renouer avec son peuple originel. L'inutile ? Yamcha jouait les Play off de baseball avec les Taîtans. Il avait fait le tour de l'ensemble des personnes à sa connaissance suffisamment adulte et responsable pour garder les trois fillettes.

Végéta perdait du terrain. Peu habitué à devoir être tant loquace il commit une erreur fatale en lançant : « N'y allez pas dans ce cas ! En plus, un forum sur la féminité ? Laisse moi rire ! Vous avez toutes des gosses, vous ne les maîtrisez donc pas suffisamment vos vagins ? »

La gifle partie au moment ou brièvement le cerveau de végéta c'était déconnecté pour lui envoyer une petite illustration de son propos en aparté. S'abattant sur lui comme un Gallic Gun, la main de Bulma le ramena à la réalité.

« Pervers ! » l'admonesta-t-elle en s'asseyant sur le bord du lit et sortant du tiroir de la table de chevet un tube de crème hydrante.

« C'est bien de toi de réduire tes congénères à un si bas niveau ! » elle se frictionnait les mains avec vigueur.

Elle retira ses bas et les jeta en boule dans un coin de la pièce. Elle bondit sur ses pieds, furibonde.

« Et allez ! C'est encore ma fête ! » Pensa amèrement Végéta en se frottant la joue.

« Saches, maudit singe, que demain nous allons pouvoir assister aux conférences de professeurs émérites ! Qui plus que nous, les femmes de ta bande de querelleurs toujours prêt pour la bagarre, a plus besoin d'être rassuré et guidé dans la juste place que nous occupons dans nos foyers ? »

Maintenant elle ouvrait le tiroir de la commode comme ci elle voulait l'arracher du meuble. Elle en retira un bas de jogging qu'elle enfila comme une furie.

« Parce que nous, cher Végéta, nous ne sommes pas comme tu sembles le croire, uniquement des coquilles vides prête à recueillir votre semence pour engendrer l'avenir des protecteurs de l'humanité ! Nous, nous sommes des êtres délicats, dotés de sentiments, fragiles et se faisant un sang d'encre à chaque fois que vous décidez d'aller mettre des raclées à tout les tordus de l'univers ! »

Elle avait maintenant sorti un t-shirt aussi fatigué que Végéta. Lui tournant le dos elle se défie de la fine lingerie pour l'enfiler. Végéta fit le deuil définitif de sa séance érotique.

Elle pointait rageusement un index vers lui.

« Nous gardons dans nos cœurs toutes nos angoisses et nos peines sans nous plaindre ! Alors oui, nous allons aller à ce colloque ! Parce que, au delà de mériter une journée de repos, nous en avons besoin pour notre bien être et notre santé mentale. »

Sur ce dernier point il fut d'accord : elle avait l'air complètement cinglé. Mais il se garda bien de toutes remarques supplémentaires. En à peine 5 minutes il avait vu sa femme passer de Bulma la sexy à Bulma la Harpie et ses tempes commençaient à être prises dans l'étau d'une migraine.

Elle entra dans le lit. Tirant brusquement les couvertures jusqu'au dessous de son menton, elle éteignit la lampe de chevet. « Tu gardes les petites demain, point à la ligne. »

Dépité par sa défaite, Végéta se glissa sous les draps à son tour, fermant les yeux il se désola pendant plusieurs minutes. Le sort cesserait t il un jour de s'acharner sur le Prince des Sayiens ? La question tournait encore dans son esprit quand il sombra dans un sommeil agité.

Le cauchemar ne faisait que commencer