Voici le résultat d'un abus de Binbou Shimai Monogatari Oo.Ca peut sembler triste..Et compliqué aussi;je suis pas douée pour expliquer.Je vous conseille fortement cet anime,très rafraîchissant qu'est Binbou Shimai Monogatari!
La démarcation de narration est la suivante : Italique pour Eri , gras pour Saki, normal pour Ootani.
Maman ,pourquoi est-ce que je sens toujours que tu me regardes ? Aujourd'hui encore, alors que Saki préparait le dîner en attendant que Papa revienne de son travail, je sentais ton regard perçant. Et quand je fixe le ciel en espérant apercevoir un bout de toi, je ne vois inlassablement que ce bleu azur, s'étendant à l'infini... Maman, toi qui n'es plus depuis maintenant dix ans, est-ce qu'au paradis, tu dois encore et encore te soucier de nous ?Maintenant ça va... Tu as eu tes douleurs, tu peux te reposer non ? La maison est entre de bonnes mains... Papa travaille dur comme professeur et livre les journaux tous les jours à la première heure. Moi, je fais du baby-sitting chaque soir et je cherche en emploi à mi-temps en dehors du lycée. Quant à Saki, elle s'occupe de toutes les tâches ménagères. C'est un véritable cordon bleu ! Tu peux dormir sur tes deux oreilles... Tout va bien à trois dans notre petit appartement d'une pièce. Toi qui es morte alors que je n'avais que sept ans, en mettant Saki au monde... Sais-tu que j'ai longtemps détesté Saki, qui m'avait privée de toi ? Je l'ai traitée de démon... D'enfant du malheur... D'autant plus que tu l'avais mise au monde le jour de tes tente-trois ans. Mourir si jeune, est-ce permis ? Elle a la même date d'anniversaire que toi... Et elle te ressemble déjà beaucoup, même à seulement dix ans. Ses cheveux roux, ses yeux noisettes, sa taille impressionnante... (Elle dépasse déjà Papa de quelques centimètres !) C'est une des choses dont je me souviens de toi. Quant à moi,je ne te ressemble pas pour le moins du monde. J'ai les cheveux noir de jais et une taille impressionnant plus par son ridicule qu'autre chose. A dix-sept ans, je suis haute comme trois pommes. Là n'est pas le sujet.
Alors que je soupirai, une voix me sortit de mes pensées profondes envers toi.
« Je suis rentré ! » criait-elle.
Ah, c'est la voix de Papa.
« Bienvenue ! » lui dis-je en courant vers lui, le plancher crissant sous mes pieds.
« On devrait refaire ce plancher... Comment vont les... » Il se fit interrompre par un cri.
« Onee-chan, Onee-chan ! Regarde ça ! Le restaurant Ikebe en face de mes cours du soir a besoin d'une étudiante à mi-temps ! » criait Saki à mon intention.
« I...Kebe... » le visage de Papa se figea un instant.
« Qu'y-a-til ? »dis-je, coupée dans mon élan de joie, mais préoccupée par les humeurs assez variables de Papa.
« Oh... Rien du tout. J'étais juste étonné de savoir que ce restaurant existait toujours. Il était déjà là quand j'étais au lycée. C'était le restaurant où l'on allait toujours, à nous six... »
Finalement, on sait bien peu du passé de Papa. Alors comme ça il avait des amis de lycée ? C'était une chose qui me paraissait bien étrange. Pour moi, Papa n'avait jamais été lycéen, du moins je ne peux pas l'imaginer en tant que tel.
Un éclair de génie me traversa l'esprit.
« Tes amis le couple Suzuki, tu les connais depuis le lycée ? »
Ils étaient les seuls amis de Papa que je connaissais. Ils avaient un garçon de quinze ans, Toru. A vrai dire, je ne m'entendais pas très bien avec lui. Il est assez prétentieux, probablement à cause de son statut social. Les Suzuki ont fait des investissements dans de l'immobilier quand ils étaient jeunes. Tout ça a très bien fructué et désormais, contrairement à nous ils s'en sortent très bien dans la vie.
Les Suzuki m'ont souvent parlé de Maman. Ca voudrait dire que...
« Papa, quand est-ce que tu as rencontré Maman dis ? » dit timidement Saki, qui visiblement avait pensé la même chose que moi.
Il resta impassible. Il regarda vers le vide pendant de longues minutes puis se leva et s'écria :
« Quoi qu'il en soit, Eri, Sa... »Et il s'interrompit en plein milieu de sa phrase. C'est toujours comme ça. Soit il prononce « Saki, Eri » et tout se passe bien, soit il prononce « Eri, Saki » et tout bascule, il ne sait plus ce qu'il dit et prend un air mélancolique. Dans ces moments-là, on sait quoi faire Saki et moi. Il suffit de le réveiller.
« Eh, eh Papa, qu'as-tu envie de manger ce soir ? Les daikons sont en promotion au supermarché ! »
« Daikon... » Ses yeux s'illuminèrent. Papa aime énormément les daikons.
« En takuan, ça te va ? » dit Saki, les yeux pleins de malice. A vrai dire, les takuans c'est surtout moi qui les aime.
Il se mit à rire. Très fort. Son fou rire dura une éternité, et nous n'y comprenions pas grand-chose. Après s'être calmé , il dit dans un grand sourire enjoué : « Demain, on mangera du crabe alors ! »
Incrédules, nous nous contentions de hocher la tête avec une mine tout de même réjouie, contentes de voir Papa retrouver toute sa bonne humeur.
Et c'est toujours comme ça chez nous. Papa nous fait des mystères, on rit, on pleure et même sans mère on dit qu'on est heureux. Et on joue comme ça la comédie depuis dix longues années...
