Hello, hello ! Une petite fic en passant. Surement trois ou quatre chapitres, pas plus, on verra comment ça se goupille. Bonne lecture !
Chanson : Up Against The Wall - Boys Like Girls
« .. De… Quoi ? »
« C'est fini, c'est suffisamment clair, non ? »
J'ai l'impression d'entendre un clic au niveau de ma nuque, comme si mon cerveau se débranchait soudainement de la réalité alors que je tente de percer dans son regard noir de jais une pointe d'humour.
C'est une blague.
Loin d'être drôle, certes.
Pitié, faites que ce soit une blague…
It's over
Look out below
And I'm wasted
I still taste it
Yeah it's so hard to let go
Je frotte ma nuque en baissant les yeux pour contempler mes lacets.
L'un bleu, l'autre orange, nos deux couleurs préférées.
Ridicule, je sais, mais il trouvait ça mignon.
Je l'entends soupirer, murmurer quelques mots qui n'atteignent pas mon oreille et vois son ombre se séparer de la mienne et disparaitre complètement de mon champ de vision.
Champ de vision qui se floute et s'humidifie. Je ris de moi-même.
Ridicule. Pleurer en pleine rue. Je m'essuie rageusement les quelques larmes que je n'ai pas réussi à retenir et me redresse.
On inspire.
On expire.
Non, je n'ai pas du tout l'impression de voir le monde s'écrouler autour de moi.
Une cigarette.
J'ai besoin d'une cigarette.
Je tape machinalement dans la poche contre mes côtes pour vérifier la présence de mon paquet, que je récupère fébrilement avant d'en tirer une tige de papier blanche que je cale entre mes dents.
Première bouffée.
Je ferme les yeux en levant la tête vers le ciel.
C'est pas grave, je rencontrerai quelqu'un d'autre.
Putain, même pas une explication…
Il m'a jeté comme une vieille chaussette…
So breathe in now
And breathe it out
The forecast
A car crash
It's looking like another...
Je remonte les marches interminables de mon immeuble menant jusqu'à la porte de mon appartement. Je plonge ma main dans ma poche, en attrape une clé perdue tout au fond et déverrouille la poignée avant de pousser le battant d'un coup de pied rageur.
Je découvre alors mon salon, parfaitement rangé. On devait rentrer ensemble ici ce soir. Moi qui ne fais jamais le ménage, j'avais fait un effort… J'entre et referme la porte de la même délicate façon dont je l'ai ouverte.
Je vais me réfugier dans mon frigo pour en retirer un pack de bières fraiches et m'affale sur le canapé avec la télécommande.
Je ne sais absolument pas quoi faire. Comment on vit, seul ?
Breakdown, rebound
This could be my last goodbye
You crossed your heart, I hope to die
La sonnerie de mon téléphone et le coussin humide au niveau de ma joue me tirent de mon sommeil. Berk, je bave. J'attrape mon cellulaire. Un petit sourire dépité s'attache à mes lèvres. Je réponds en quelques caractères à la demande de Shikamaru et me redresse en m'étirant. Un peu de compagnie ne me fera pas de mal…
And I can't deny your eyes
You know I tried to read between the lines
I saw a warning sign
And then you threw me up against the wall
Who said that it's better to have loved and lost?
I wish that I had never loved at all
Cinq ans plus tard
« Je pense qu'on devrait s'installer ensemble. »
Une tête brune et deux yeux marron clair apparaissent au-dessus de moi. Un petit sourire se dessine sur mes lèvres.
« C'est une idée. Je propose un truc : on fait un tour au pub, on se met minable et on en rediscute ? »
Sa main attrape mon bras et me force à me lever du canapé. Une trentaine de minutes plus tard, enfin prêts, nous prenons les escaliers en direction du pub en bas de la rue.
« Salut les gars ! La même chose que d'habitude ? »
Kiba pose son bras sur mes épaules.
« Non, un truc un peu plus fort, on a quelque chose à fêter. »
Je penche un peu la tête avec un grand sourire.
« Calme-toi, j'ai pas encore dit oui. »
Il m'ébouriffe les cheveux et on rigole doucement.
« Pas encore. »
Le tintement de la porte d'entrée se fait entendre. Machinalement je me retourne.
No rewinds
No second times
And I won't break
I won't waste
Everything you left behind
So don't follow
Just let it go
The weather's, been better
Don't let it be another...
Je crois que je viens de faire une mini crise cardiaque.
« Naru ? T'es tout blanc, ça va ? »
En entendant mon prénom, ses yeux onyx viennent trouver le bleu des miens. Coucou, c'est moi...
J'ai l'impression que tout le pub est en pause, même la voix de Kiba me paraît floue. Jusqu'à ce que tes yeux quittent les miens et que tu te diriges vers une table dans un coin.
Je ferme bêtement mes paupières à plusieurs reprises et me retourne vers le bar en prenant une grande inspiration.
« Je croyais qu'il avait déménagé ? »
Je prends une grande inspiration en regardant le barman qui vient de s'adresser à moi.
« Apparemment il avait. »
Kiba fait des allers retour entre le barman, moi, et la table à laquelle il s'est installé.
« C'est qui exactement ? »
Je fixe les bouteilles exposées.
« Une... ancienne connaissance qui a mis pas mal de bazar dans la vie de Naru. »
Je souris amèrement. Connaissance... Kiba hoche la tête sans chercher à en savoir plus. Apparemment cette explication lui suffit. En même temps, il m'a connu quand j'étais sorti de dépression, il n'a pas assisté à mes quarts d'heure de folie qui se déroulaient... tous les quarts d'heure.
Breakdown, rebound
This could be my last goodbye
You crossed your heart, I hope to die
Après avoir vidé la moitié de la réserve du pub, le sourire aux lèvres et l'esprit tellement embrumé jusqu'à presque en oublier la présence de Sasuke, Kiba et moi nous aggripons l'un à l'autre en direction de l'appartement. Mes yeux troubles se posent une dernière fois sur la table qu'il occupait que je trouve vide. Un bout de papier est posé dessus. Probablement le ticket de caisse.
Arrivés chez moi, on se laisse tomber sur le lit et le sommeil ne nous laisse même pas le temps de nous déshabiller avant de nous happer.
And I can't deny your eyes
You know I tried to read between the lines
I saw a warning sign
And then you threw me up against the wall
Who said that it's better to have loved and lost?
I wish that I had never loved at all
Stupide sonnerie de téléphone... Et stupide mal de crâne... Plus jamais je bois !
« Allô... » je fais de ma bouche pâteuse.
« T'as pas changé de numéro de téléphone apparemment. »
Sa voix me fait sursauter et je tombe durement sur le sol, tirant un grognement réprobateur de Kiba suivi d'un ronflement des plus romantiques. Je me remets sur mes pieds en me massant les fesses. Prenant la direction du salon, je referme doucement la porte de la chambre.
« Pourquoi tu m'appelles ? »
Je l'entends soupirer et je ferme les yeux pendant une seconde pour interdire les souvenirs de remonter à la surface. C'est fini, je suis casé, on parle de s'installer ensemble, je n'ai plus vingt ans, j'ai grandi, je suis mature. Merde.
« Comme ça, j'étais de passage dans le coin et je me disais que ça serait sympa de se voir. »
Mesdames et messieurs, je crois que nous avons affaire à un handicapé des sentiments niveau 3000.
« Tu sais que je suis pas ton ancien voisin, non ? Ni le mec qui passait te déposer le journal devant chez toi. Et pourquoi tu as encore mon numéro ? Etant donné que pendant deux ans tu ne m'as pas répondu, je pensais que tu l'avais supprimé et bloqué, et que sais-je. Bref, j'ai une vie, non ça ne serait pas DU TOUT sympa de se voir, et ne m'appelle plus, merci. »
Je raccroche et jette mon téléphone sur le canapé, les mains tremblantes. C'est quoi ce bordel ? Mon cœur bat la chamade et j'ai des frissons. Je vais dans la cuisine me servir un grand verre d'eau et attraper la boite d'aspirine avant de m'en mettre un dans la bouche et de l'avaler. Oh bordel. J'ai envie d'une cigarette maintenant... Deux ans que j'y touche plus, il réapparait et j'ai besoin de fumer. Je soupire et vais discrètement prendre des vêtements propres dans la chambre.
All the nights I spent sitting at home while you were out there on your own
All the nights I waited by the phone while you were going it alone
And all your different faces and all your different ways of making everything a mess
And all I'm saying is that all your different places and all the complications lead to this
Je range le reste de ma monnaie dans ma poche et ouvre le paquet de cigarettes flambant neuf que je viens d'acquérir pour le prix d'un rein. Je cale une tige entre mes dents, aussi machinalement que si elle ne m'avait jamais quitté. En face, je vois la vitrine du pub. Il vient de rouvrir. Je prend une grande inspiration et traverse la rue avant de m'engrouffrer dans la boutique.
« Yo. »
Shikamaru se retourne derrière son bar et m'adresse un sourire incertain.
« Salut. Bien dormi ? Cadeau de la maison.»
Il me prépare un café et le pousse devant moi après y avoir glissé une dose de whisky.
« J'ai pas déjà assez bu hier soir ? » je dis avec un rictus avant de prendre une gorgée de la boisson.
« Il a laissé un mot pour toi. »
Mes doigts se mettent à trembler et je repose doucement la tasse dans la soupière qui émet un tintement désagréable.
« Il m'a appelé ce matin. Comme si on était amis. Il est vraiment bizarre non ? »
Mes yeux se perdent dans le vague, quelque part entre l'épaule du barman et le décor en briques derrière lui. Il secoue la tête en soupirant puis ouvre sa caisse, attrape un papier et me le tend. C'est simplement une adresse et une heure. J'hallucine...
« C'est le resto à deux pâtés de maison... »
« Je sais, c'était notre QG quand... Enfin avant quoi. »
And I can't deny your eyes
You know I tried to read between the lines
I saw a warning sign
And then you threw me up against the wall
Who said that it's better to have loved and lost?
I wish that I had never loved
And I can't deny your eyes
You know I tried to read between the lines
I saw a warning sign
And then you threw me up against the wall
Who said that it's better to have loved and lost?
I wish that I had never loved at all
Je n'arrive pas à comprendre ce qui lui passe par la tête. Il sait ce qu'il m'a fait subir, il sait à quel point je tenais à lui, et il se repointe comme ça, sans scrupule. Il se moque clairement de moi, ou alors il ne se rend pas compte du mal qu'il cause autour de lui.
« Je pense que je vais y aller. » La réaction de Shikamaru me ferait presque rire. « Simplement pour lui remettre les idées en place et le planter en beauté. »
« Naru... Tu as vu comment tu as réagi hier soir. Tu penses vraiment avoir la force de... »
« C'est bon, je suis pas une chiffe molle. Je m'y attendais pas hier soir, c'est tout. Là, c'est prévu. Et je vais y aller. »
