Ma Lointaine

Résumé : SUITE DE MA BERCEUSE. Il est dur le vrai, le grand amour. Mais il est si facile de le perdre... Je vous laisse découvrir l'histoire.

Note de l'auteur : Me voilà, enfin ! Le chapitre 2 n'est absolument pas écrit. Vous allez voir que ce chapitre se décompose en deux parties. Entre deux, il n'y a pas vraiment de liens. C'est volontaire. Ce chapitre est long : 13 pages, par rapport à ce que je fais d'habitude. Les prochains ne le seront peut-être pas autant mais je voulais faire un beau premier chapitre. Il laisse découvrir pas mal de choses. Je vous avais promis de rajouter des chapitres à Ma Berceuse afin de montrer la vie d'Edward et Bella entre MB et ma lointaine mais j'ai décidé, finalement, de mettre ces choses là dans ma Lointaine, comme des souvenirs dont Edward se rappelle.

Enfin, j'ai mis longtemps à vous poster ce chapitre parce que j'ai reçu une review qui m'a beaucoup blessée, même si je devrais savoir accepter les critiques. Je mets beaucoup de coeur dans l'écriture, peut-être trop et lire une critique aussi négative m'a fait de la peine et m'a démotivée. Je n'ai déjà pas l'impression d'écrire bien d'habitude mais après ce commentaire, je me suis sentie carrément nulle à chier. Heureusement, j'ai un amoureux qui prend bien soin de moi et qui, sans que je ne l'autorise jamais à lire ce que j'écris, m'a remotivée. Je n'écris certes pas pour les autres, mais j'aime quand même avoir l'impression que ce que je fais plais. Alors désolée pour les fautes de syntaxe, d'orthographe et de ponctuation. Si vous trouvez que mon travail ne vaut pas le coup, passez votre chemin. Je fais ce que je peux avec mes études de lettres mais il peut arriver que certaines fautes me passent sous le nez. Voilà donc mon travail, en espérant que quelques personnes l'apprécient, ce serait déjà génial pour moi !

Bonne lecture !


« Hmm… tu es déjà réveillé ? murmura une voix endormie.

-Oui, je dois y aller.

-Mais il est tôt…

-Il est 7h30 et j'ai cours dans une demi heure.

-Y'a des croissant dans le placard, si tu veux », ajouta-t-elle avant de se rendormir.

L'homme se leva du lit et s'habilla rapidement, ne prenant même pas le temps de prendre une douche. Il s'étira et pensa que cette journée commençait plutôt bien, sans engueulade, sans supplication, on lui foutait la paix. C'était assez rare pour être noté.

Sans faire de bruit, il sortit de la chambre et tenta de ne croiser aucune fille de la sororité la plus populaire de l'université de Stanford. Même si tout le monde se doutait qu'il était là, il ne tenait pas à croiser une fille qu'il ne connaissait pas en serviette ou en sous-vêtements. Il descendit l'escalier sans rencontrer personne et entra dans la grande cuisine où s'affairait déjà la femme à tout faire de la maison. Elle préparait le petit déjeuner pour les étudiantes qui ne tarderaient pas à descendre manger.

« Bonjour Edward, » sourit-elle.

La femme d'une quarantaine d'année, ronde et douce comme une mère, s'occupait aussi parfois de la confrérie d'Edward. Il lui avait trouvé ce second poste quand il avait appris qu'elle avait besoin de plus d'argent. Elle était toujours gentille avec lui et avait l'habitude de le voir trainer dans le coin. En quelques années, ils étaient rapidement devenus proches. Pas forcément des amis mais ils se rendaient quelques services.

« Comment ça va Maggie ?

-Oh… comme d'habitude.

-Et vos enfants ? »

Elle haussa une épaule sans répondre plus et lui mit à cuire des œufs et du bacon. Il la remercia et mangea en silence, perdu dans ses pensées. Elle finit ce qu'elle avait commencé puis s'assit en face de lui.

« Et toi, comment vas-tu ? demanda-t-elle en haussant les sourcils.

-Très bien, très bien. C'est délicieux, ajouta-t-il rapidement en montrant son assiette, comme toujours.

-Ne crois pas t'en tirer en me flattant. Tu as l'air taciturne en ce moment.

-Laissez tomber, marmonna-t-il en avalant la fin de son petit déjeuner. Je dois y aller. A plus tard Maggie.

-C'est ça, bonne journée. »

Il l'entendit rouspéter en italien après son départ. Comme à chaque fois que quelque chose l'agaçait, elle revenait à sa langue natale. Il sourit légèrement et se rendit vers son premier cours de la journée : histoire de la littérature.

A la sortie de celui-ci, il soupira, se disant que sa journée ne serait pas si bonne : face à lui, sa petite amie.

« Tu es parti sans même dire au revoir ce matin.

-Je n'avais pas forcément envie de le faire, répondit-il un peu sèchement.

-Edward… pourquoi est-ce que tu me parles comme ça ?

-Je dois y aller. »

Il passa à côté d'elle mais elle l'attrapa par la main.

« C'est toujours comme ça, avec toi. Arrête de me fuir.

-Je n'ai vraiment pas envie d'en parler maintenant.

-Ca fait un moment maintenant que tu me dis ça. Je commence à en avoir marre.

-On en reparlera plus tard, je vais être en retard.

-Arrête de me fuir.

-Tu commences à me faire chier », claqua-t-il, avant de s'éloigner sans se retourner.

Elle ne comprendrait donc jamais que c'était fini entre eux ? Depuis longtemps, c'était fini. Même si chaque week end, il revenait vers elle…

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« Alors, comme ça, tu as encore brisé un cœur, tombeur ? »

Jasper avait un large sourire en s'asseyant face à son beau-frère. Ils prenaient un soda entre deux cours dans l'après-midi, installé à la terrasse d'un des cafés de la fac.

« Les nouvelles vont vite à ce que je vois.

-Difficile de faire autrement quand l'étudiant le plus en vue de L.A redevient célibataire.

-Rien que ça ! » Edward leva les yeux au ciel et prit une gorgée de son soda.

« Ne fais pas ton blasé, on sait tous que tu adores être le centre d'attention.

-Je me prélasse dans la célébrité, c'est connu, répondit-il avec sarcasme.

-Pourquoi tu l'as larguée ?

-Je n'avais plus envie d'être avec elle.

-Encore une qui en voulait plus ?

-Hmm… un gentleman ne parle pas de ces choses-là.

-Nous n'avons pas la même notion du gentleman, je crois.

-Ca, c'est sûr. Je n'aimerais pas être à la place de ta femme.

-Alice est traitée comme une princesse et tu le sais très bien.

-Tu n'as pas trop le choix, en même temps.

-Insinuerais-tu que ta sœur a mauvais caractère ?

-Moi ? Jamais ! »

Ils se sourirent, amusés. Jasper était le seul à être à Stanford avec Edward. Il se retrouvait dans la même année qu'Edward parce qu'il avait du refaire un semestre qu'il n'avait pas eu. Emmett et Rose étaient allés à l'université de Californie et étaient diplomés depuis l'année précédente. Alice était en dernière année d'école de commerce et de management à San Francisco. Cette année, toute la famille allait avoir fini ses études. Edward pourrait enfin repartir sur de nouvelles bases. Se refaire une vie et oublier un peu le passé.

« Est-ce que Rosalie t'a appelé ? demanda soudainement Jasper.

-Non pourquoi ?

-Elle me sort par la tête !

-Plus que d'habitude ?

-Très drôle. Elle est insupportable. Le mariage est dans deux mois, bon sang, pas besoin de me presser autant pour aller choisir le smocking ! » Edward éclata de rire et Jasper plissa les yeux. « Elle m'a dit qu'elle t'appellerait. Tu vas voir un peu comme elle est chiante la petite sœur !

-Tu ne te souviens plus comme était Alice deux mois avant son mariage ?

-Toujours aussi merveilleuse. Pourquoi ?

-L'amour rend aveugle, dit-on !"

Son portable sonna, mettant fin à leur discussion. Edward soupira en regardant l'appelant.

"C'est ta femme. Si elle appelle pour m'engueuler d'avoir encore rompu, je te tue.

-Pourquoi moi ?

-Parce que t'es le seul à avoir pu lui dire.

-Hey ! Ce n'est pas moi qui fait la Une des magazines deux fois par mois !"

Edward secoua la tête et décrocha, prêt à ce que la conversation ne lui plaise pas. Quand Alice appelait c'était soit pour l'engueuler, soit pour lui demander un service. Dans les deux cas, il ne sortait jamais très heureux de ces appels.

"Oui Alice ?

-Bonjour Edward." Son ton était amicale. Elle voulait quelque chose de lui.

"Qu'est-ce que tu veux ?

-Quoi ? Je ne peux pas appeler mon frère juste pour savoir comment il va ?

-Non.

-Bon, maintenant que je sais que ce point est clair pour nous deux, j'ai en effet un service à te demander.

-Qu'est-ce que je disais..., marmonna-t-il, agacé. Je ne devrais plus décrocher quand tu m'appelles.

-Change de disque, tu dis toujours ça.

-Abrège.

-Peux-tu aller chercher une amie à moi à l'aéroport ?

-Pourquoi ? Tu ne peux pas le faire ?

-J'ai un cours à l'heure à laquelle elle arrive et je ne peux absolument pas le manquer.

-Bien. Quand ?

-A 17h, à l'aéroport de San Francisco.

-D'accord. C'est quoi son nom ?

-Oh, crois-moi, elle te reconnaitra. A plus !

-Alice, attend !"

Mais elle avait déjà raccroché. Cette journée était vraiment mauvaise. Jasper lui lança un regard moqueur et haussa les sourcils, attendant qu'il explique ce que sa petite femme avait encore trouvé pour faire tourner son frère en bourrique.

"Je dois aller chercher une amie à elle dont je ne connais même pas le nom à l'aéroport. Génial ! annonça-t-il avec sarcasme.

-Je vois. Je dois y aller !

-Attend ! Toi tu dois savoir qui c'est, Alice te dit toujours tout.

-Ah non. Là je ne peux pas t'aider, je ne suis au courant de rien."

Et, sans demander son reste, Jasper fila rapidement, laissa un Edward un peu perdu.

"Mais qu'est-ce qu'ils manigancent...? marmonna-t-il plus pour lui-même.

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« Oh mon Dieu ! Mais vous êtes Edward Cullen ?! » s'écria une fille à deux pas de lui.

Quelques personnes se retournèrent pour regarder, sans doute curieux de voir une célébrité si près d'eux. L'interpellé soupira et se retourna vers la voix, qui appartenait à une adolescente de 16 ans. "J'espère que ce n'est pas elle" pensa-t-il immédiatement en voyant la tête de la fille et surtout son accoutrement étrange.

« Je pourrais avoir un autographe ? demanda-t-elle en sortant rapidement un papier et un stylo. J'adore tellement ce que vous faites.

-Merci, répondit-il en signant rapidement, mais je n'ai pas trop le temps, là…

-J'adore surtout Ma Berceuse. Vous chantez tellement bien !

-Oui… »

Il sourit, un peu crispé et se détourna, voulant mettre fin à la conversation. Mais l'adolescente ne l'entendait pas de cette oreille.

« Je ne sais pas pour qui vous l'avez écrite, mais cette fille est une vraie chanceuse si vous voulez mon avis. »

Agrémenté d'un regard tout à fait équivoque.

« Je suis sûre que c'est pour Bella Swan. C'est tellement dommage que vous ne soyez plus ensemble. Vous étiez si mignons ! C'est vrai que vous l'avez demandée en mariage et qu'elle a refusé ? »

Edward se figea et resta une seconde coi du culot de cette fille. Lentement, il se tourna vers elle et lui lança l'un des regards les plus froids qu'il n'ait jamais employé. La fille recula d'un pas et perdit son sourire, consciente de ne plus être la bienvenue. Il ne supportait pas qu'on lui reparle de tout ça.

« J'attend quelqu'un et je ne tiens pas à être dérangé plus longtemps, claqua Edward. Alors si vous voulez bien me laisser tranquille… »

Et il se détourna aussi fixant le tableau d'affichage de l'aéroport de Los Angeles. Le vol venait d'arriver. Cela faisait une demi-heure qu'il attendait et il en avait plus qu'assez des regards curieux des passants. Insupportable.

Depuis la rupture, Edward s'était accordé peu de temps et d'investissement pour reconstruire une histoire. Il avait préféré profiter de l'université et de ses avantages. Les relations étaient faciles, se liant pour une soirée voire une semaine, sans plus. Les filles étaient assez faciles à trouver, surtout dans sa condition de millionnaire célèbre et appartenant à l'une des confréries les plus prestigieuses de Stanford. Ou comment être très populaire sans s'en donner la peine.

La dernière en date, il l'avait plaquée le matin même, à la sortie de son cours d'histoire de la littérature. Elle s'appelait Kate et ils étaient sortis plusieurs mois ensemble avant qu'elle ne décide que leur couple devait devenir officiel. Mais il était devenu incapable d'aller jusque là.

En attendant cette amie d'Alice à l'aéroport, Edward ne put s'empêcher de se remémorer le moment où il s'était rendu compte que sa vie tournerait à jamais autour d'une seule personne. De la personne qu'il aimait alors le plus au monde, capable de le rendre heureux comme personne n'avait réussi à le faire.

L'aéroport était bondé et ils attendaient depuis deux heures maintenant. La chaleur était étouffante. Edward tenait Bella dans ses bras, profitant d'elle encore quelques minutes avant qu'elle ne doive embarquer dans l'avion qui l'emmènerait à Phoenix retrouver sa mère. Cela faisait plus de deux ans qu'ils étaient ensemble et il l'aimait tellement plus encore que le jour où il lui avait avoué ses sentiments. Ce, malgré la distance de deux facs éloignées par plusieurs heures d'avion, malgré les difficultés d'une relation où ils ne se voyaient que très peu, malgré toutes ces filles qui lui tournaient autour et qu'il ne voyait même pas, malgré les magasines people qui continuaient de les harceler régulièrement. Elle étudiait à Seattle, lui à San Francisco, mais il venait la voir dès qu'il le pouvait, quasiment deux fois par mois. Ils s'aimaient, et c'était tout ce qui comptait au final.

« Edward ? murmura-t-elle dans son cou.

-Oui ?

-Il faudra qu'on parle à mon retour.

-Qu'on parle ? De quoi ? »

Elle se mordit la lèvre et il commença à s'inquiéter. Il prit son visage entre ses mains et caressa doucement ses joues.

« De nous. De l'avenir. J'aurais… nous aurons peut-être un choix difficile à faire…

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Pas maintenant, d'accord ? Si je te le dis, on ne parle pas de ça maintenant. »

Edward fronça les sourcils et la lâcha, ne comprenant pas où elle voulait en venir. Il commençait réellement à sentir la mauvaise nouvelle arriver.

« Vas-y, murmura-t-il.

-Je… j'ai été… j'avais déposé le dossier sans vraiment penser que je serais prise, c'est pour ça que je ne t'en avais pas parlé… je… j'ai été prise en deuxième année à l'université de Californie.

-QUOI ? »

Il ouvrit de grands yeux surpris et comprit immédiatement ce que cela impliquait.

« Oh mais… mais c'est à une heure de Stanford !

-Oui… »

Pourquoi avait-elle l'air si penaude tout à coup alors que c'était une excellente nouvelle ? Ils pourraient se voir beaucoup plus souvent. Peut-être même prendre un logement ensemble, vivre ensemble ! Ils pourraient de nouveau ne plus vivre cet enfer de la distance…

« Mais Bella c'est une excellente nouvelle !

-Je… Il y a autre chose… j'ai aussi eu une bourse pour Georges Washington University.

-Oh… »

Et il comprit pourquoi elle faisait cette tête. Georges Washington était une fac bien plus prestigieuse que l'université de Californie. Avoir une bourse là-bas était exceptionnel et pas donné à tout le monde. Surtout en 2ème année. Bella avait été une excellente élève toute la première année, il n'était pas étonnant que son dossier ait été retenu. Surtout que son nom n'était plus inconnu. Les facultés marchaient comme de vraies entreprises : faire du profit. Et avoir un élément comme Bella Swan excellente en ingénierie et presque fiancée à une star de la chanson pouvait être un atout de plus.

« Nous en reparlerons à mon retour, d'accord ?

-Mais-

- Je ne veux pas en entendre parler avant la fin de mes vacances chez ma mère.

-… bien. »

On appela son vol et ils se quittèrent sur une touche un peu négative. Pendant les trois semaines que durèrent les vacances de Bella à Phoenix, Edward s'imagina beaucoup de choses, aussi bonnes que mauvaises. Eux deux vivant ensemble comme un parfait petit couple amoureux, plus tard ils auraient des enfants, un travail normal et une vie parfaite. Ou alors eux deux si loin l'un de l'autre qu'ils ne pourraient se voir que pendant les vacances. Rien, absolument rien, ne l'avait préparé à ce qui allait suivre. Il n'aurait jamais imaginé cela, même en pensant au pire des scenarii. Il ne le savait pas, dans cet aéroport, mais c'était le début de la fin. Lui qui n'avait jamais été aussi heureux tomba quelques mois plus tard dans une détresse sans fin.

« Edward ? Edward ? Ouhouh ! Edward !

-Hein… euh…

-C'est toi qui est venu me chercher ? »

Quand il releva la tête, le jeune homme crut qu'il allait mourir de surprise. Mais… non… Ouahou… Alice l'aurait quand même prévenu… non ? « Mais qu'est-ce qu'elle fait là ? » pensa-t-il immédiatement après quelques onomatopées ébahies.

« Je suis aussi surpris que toi.

-Oh mon Dieu que c'est bon de te revoir, Edward. »

Il la prit dans ses bras, et la serra fort à l'en étouffer. Son cœur battit à cent à l'heure.

« Oh merde… Tanya… », murmura-t-il dans une étreinte aussi tendre qu'intense.

Wow. Revoir Tanya, c'était comme plonger dans un bain chaud après avoir affronté un blizzard. Elle était la douceur et la tendresse incarnée. Il embrassa sa joue ronde et passa une main dans ses cheveux avant de s'écarter. Plusieurs dizaines de secondes étaient passées, mais la garder tout contre lui et ressentir un peu de ça de nouveau était un moment qu'il aurait voulu ne jamais arrêter. Il s'était senti si vide depuis 2 ans. Mais Tanya avait toujours eu cet effet apaisant sur lui.

Ils se connaissaient depuis plusieurs années maintenant. Tanya Hale était la cousine éloignée de Jasper et Rosalie, d'une partie de la famille qui leur restait encore. Ils s'étaient rencontrés pour la première fois l'été des 12 ans d'Edward quand elle était venue passer des vacances chez les Cullen. Il se découvrait à peine à l'époque et elle avait deux ans de plus que lui. Elle avait bien sûr été la première fille qu'il avait embrassée. Juste comme ça, pour essayer. Le courant n'était pas passé à l'époque et Edward avait toujours cru qu'il ne passerait jamais de cette façon-là. Leur amitié avait longtemps était fusionnelle. Jusqu'à ce qu'elle parte travailler en Alaska 5 ans plus tôt, juste après qu'elle ait fini le lycée. Ils ne s'étaient alors plus vus que par intermittence.

« Ca fait quoi ? Demanda-t-elle. Deux ans ?

-Qu'est-ce que tu fais là ?

-Alice ne t'a pas dit ? » Il secoua la tête négativement. « J'ai trouvé une place de mannequin à San Francisco.

-Tu viens vivre ici ?!

-Mes affaires sont toutes arrivées la semaine dernière par avion. A moi la Californie ! »

Elle eut un large sourire et il laissa éclater toute sa joie de la revoir en la serrant encore plus fort.

« C'est génial !

-Edward ! Tu m'étouffes !

-Tu ne peux pas savoir combien tu m'as manqué.

-Je le sens bien ! »

Il rit un peu et la laissa de nouveau. Elle fit semblant de reprendre son souffle puis, plus sérieuse, caressa sa joue.

« Tu sembles différent. Je me doutais que ce serait le cas mais…

-J'ai vieilli.

-Oui. »

Elle sembla réfléchir une seconde, puis retrouva son large sourire et le prit par le bras.

« Allons chercher mes affaires.

-Tu n'as pris QUE ça ? ironisa Edward quelques minutes plus tard face à l'énorme pile de valises qu'il devait transporter.

-Et j'ai envoyé le reste il y a une semaine, répéta-t-elle avec un sourire amusé.

-Vous, les mannequins…

-Vous, les chanteurs, jamais contents.

-C'est moi ou tu as encore maigri ?

-L'anorexie, ça se travaille, mon cher, répondit-elle vivement en envoyant ses cheveux en arrière, l'air hautain.

-Viens manger chez tata Esmée et tu verras que même toi, tu prendras 5 kg.

-C'est vrai que tu as pris un peu de formes depuis la dernière fois.

-Tu insinues que je suis gras ?

-Mets-toi tout nu quand tu veux pour me démontrer le contraire », s'amusa-t-elle.

Il leva les yeux au ciel, amusé et rangea tout dans la voiture. Il ne se demanda où ils allaient que quand il fut au volant de sa voiture.

« Toujours fan de volvo à ce que je vois.

-Au grand damne de Rosalie. Je suppose que je t'emmène chez Alice et Jasper en attendant d'emménager à San Francisco ?

-C'est exact."

Il était assez étrange que leur amitié soit restée la même malgré la distance et malgré ce qu'il s'était passé deux ans plus tôt. Jamais il n'avait pensé que c'était sa faute à elle et elle ne l'avait pas jugé pour son comportement après. Ils avaient conclu un accord tacite et si ce magazine n'avait pas publié des photos d'eux, personne n'aurait jamais su ce qu'il s'était passé. Personne n'aurait jamais su qu'il avait gâché sa relation avec la femme de sa vie pour un vieux désir adolescent : coucher avec sa meilleure amie.


Le choc avait d'abord était paralysant. Il devenait à présent oppressant. Le coeur d'Edward battait à tout rompre et son ventre semblait décidé à se tordre de contrariété au point d'en devenir douloureux. La tête lui tournait légèrement et il avait l'impression que ses jambes tremblaient. Il était resté figé deux secondes avant de se remettre en mouvement pour aller passer sa main dans ses cheveux. Cela faisait longtemps que rien ne l'avait touché de cette façon. Extérieurement, il s'imposait de ne rien montrer, intérieurement, il passait par un éventail complet d'émotions : incompréhension, étonnement, surprise, colère, amertume et enfin tristesse.

"Bonjour Bella.

-Bonjour Edward. Tanya."

Cette dernière hocha la tête et Bella la transperça d'un regard sans émotion. Puis ses yeux revinrent à Edward. Elle le détailla d'un coup d'oeil avant de se tourner vers les autres arrivants pour les saluer, comme s'il était naturel qu'ils se retrouvent dans la même pièce. Elle avait du être prévenu de leur venue. Edward sentit que Tanya lui prenait doucement le bras pour le tirer vers l'intérieur de la maison. Cela faisait longtemps qu'il n'était pas revenu, mais il ne dit même pas attention à la décoration qui avait changé ou aux invités qui étaient déjà arrivés. Saluer tout le monde restait comme un brouillard dans sa mémoire.

"C'était prévisible qu'elle soit là. Ton frère et ta soeur sont restés en très bons contacts avec elle, lui chuchota Tanya quand ils furent seuls près du buffet.

-Je n'y avais absolument pas pensé à vrai dire.

-C'est dingue ce qu'elle a pu te marquer.

-Quoi ? demanda-t-il en détournant enfin les yeux de Bella.

-Tu n'es plus le même depuis que vous avez rompu.

-Comme tous ceux qui vivent une peine de coeur.

-Oui, mais les gens s'en remettent, d'habitude.

-Tu dis n'importe quoi. Je vais bien. »

Elle haussa une épaule et prit une coupe de champagne.

"Si tu as besoin de le dire avec autant de certitude, c'est que ça ne va pas." Elle fit une petite pause en regardant derrière l'épaule d'Edward, l'air pensif. "Il faut dire qu'elle le mérite."

Il se retourna pour regarder ce qu'elle observait. Plus loin, Bella parlait avec un petit groupe de personnes. Elle restait réservée mais souriait de temps à autres. Son regard restait fixé sur la personne avec laquelle elle parlait, comme si elle sentait leurs regards sur elle et qu'elle ne voulait absolument pas les croiser. L'image laissa soudainement place à Alice, qui venait d'arriver devant eux.

"Vous passez une bonne soirée ?

-Pourquoi tu ne m'as pas dit que Bella serait là ?

-Ah, nous y voilà...

-Elle savait que je serais là, je suppose.

-Evidemment, c'est ton frère qui se marie, je te rappelle.

-Et elle est venue quand même ?

-Oui, et elle savait même que Tanya serait là aussi.

-Elle doit vraiment beaucoup aimer Emmett, marmonna Tanya en croisant les bras.

-Ou Rosalie. C'est ce que je me suis dit aussi, acquiesça Alice avec un air consterné.

-Je... tu crois que je peux aller lui parler...?"

Edward observait toujours Bella avec un air de plus en plus dépité. Alice lança un regard entendu à Tanya et haussa une épaule. Il était difficile de voir qu'Edward souffrait toujours autant de cette rupture.

"Tu peux toujours essayer...

-Elle t'a dit quelque chose à propos de moi ? demanda-t-il avec un air légèrement trop intéressé.

-Elle a juste dit qu'il ne fallait plus remuer le passé.

-Bon ou mauvais signe ?

-Avec Bella ? Je dirais plutôt bon signe. Elle veut sans doute tourner la page..."

Edward regarda une nouvelle fois dans la direction de la jeune femme, hésitant. Elle n'avait pas tellement changé en deux ans. A part peut-être que son visage semblait plus sombre, moins ouvert. Ses cheveux bruns étaient plus courts et elle était maquillée de façon un peu plus voyante. Mais ça, c'était peut-être seulement pour la soirée. A travers cette robe, il pouvait voir qu'elle avait maigri, ses formes n'étaient plus aussi rondes qu'avant. Bella n'avait jamais été grosse mais, tout en étant mince, elle avait certaines formes. Quelques années plus tard, elle avait perdu ses quelques rondeurs pour presque devenir aussi mince qu'Alice. Et, même s'il avait adoré le corps de Bella deux ans plus tôt, le changement n'était pas forcément non plus pour lui déplaire. Il n'aimait pas, habituellement, les filles trop minces mais Bella le portait très bien. S'il ne l'avait pas connu aussi bien, il aurait d'ailleurs à peine remarqué le changement. Son visage n'avait pas changé. Toujours ces mêmes grands yeux marrons, ce nez fin et cette bouche délicate. 
Et, tandis qu'il l'observait ainsi, se rendant par la même compte qu'à aucun moment en deux ans il n'avait pu l'oublier, elle se tourna vers lui et leurs regards se croisèrent. Ils restèrent une seconde en contact avant que Bella ne se détourne pour reprendre sa conversation. Edward soupira, prit une coupe de champagne au bar et s'avança vers elle. Il écouta à peine les conversations auxquelles elle prêtait attention, trop troublé de se tenir enfin face à elle. La dernière fois qu'il l'avait vu, ils sortaient encore ensemble. Il ne s'attendait pas, alors, à ce que tout dégénère et qu'il en soit le principal responsable.

Ils étaient dans un bar avec quelques copains d'Edward, qui étaient dans la même confrérie que lui. Bella avait quelques jours de vacances et avait pris l'avion depuis Georges Washington pour venir le rejoindre. Assis l'un à côté de l'autre, il la tenait par la taille tout en parlant avec son vis-à-vis.

"Tu es superbe, lui murmura-t-il alors qu'il attaquait sa troisième bière.

-Et toi, tu vas trop boire, s'amusa-t-elle.

-Ce n'est pas grave, c'est toi qui conduit."

Elle sourit et haussa une épaule. Les autres continuaient de discuter sans s'occuper vraiment d'eux. Même après deux ans de relations, Edward et Bella continuaient de s'enfermer dans leur bulle que rien ne pouvait troubler. Il l'embrassa sur la tempe et descendit une main sur ses hanches.

"C''est moi ou tu es particulièrement attirante, ce soir.

-Je pense que c'est l'alcool.

-On rentre ?

-Tu n'as plus envie de ta soirée avec tes copains ? sourit-elle, comprenant très bien le sous-entendu.

-J'ai encore plus envie de toi."

Elle rit doucement et se leva sans lâcher sa main ni son regard. Elle adorait quand il lui prouvait que seule elle comptait : pas ses potes, pas sa vie d'étudiant plein aux as, pas ses cours. Juste elle et lui. Et il adorait le lui montrer un peu plus chaque fois qu'ils se voyaient.

Cela avait été, somme toute, une soirée normale dans leur vie de couple. Mais depuis deux ans, il s'était accroché à ce souvenir et à la nuit qui avait suivi comme à une bouée qui ne le sauverait pas.
 Le lendemain, elle avait repris l'avion pour la Georges Washington University.

"Qu'est-ce que tu viens faire là ? lui demanda Bella d'une voix douce, le tirant de ses pensées.

-Je... voulais te parler.

-Ah ? De quoi ?

-De-" il fronça les sourcils et la prit doucement par le bras pour l'éloigner des autres qui continuaient de discuter. "On a beaucoup de choses à se dire, tu ne crois pas ?"

Elle soupira en regardant vers les autres comme si elle attendait que quelqu'un la sauve puis se résigna en voyant qu'aucune aide n'arriverait.

"Pas ce soir, s'il te plait.

-Et ce serait quand si ce n'est pas ce soir.

-Jamais ?

-Ne fais pas l'enfant, répondit-il froidement.

-Je crois que tu es mal placé pour me dire ça.

-Je... tu..."

Il soupira et lâcha son bras, l'air dépité. Il passa une main dans ses cheveux et releva enfin les yeux vers elle. Il savait qu'il avait l'air suppliant mais il ne voulait pas rester sur ce genre de rupture avec elle. Il voulait lui parler, lui poser des questions, la connaitre de nouveau.

"S'il te plait... murmura-t-il. Juste quelques minutes. Après je te laisserai tranquille."

Elle hésita quelques secondes puis secoua la tête et s'éloigna vers le groupe avec lequel elle parlait depuis le début de la soirée. Un garçon qu'Edward ne connaissait pas se pencha vers elle pour lui demander quelque chose. Il jeta un coup d'oeil froid à Edward et caressa doucement le bras de Bella qui se laissa faire obligeamment en souriant légèrement. 
Et Edward comprit immédiatement le message. Quand lui n'avait pas réussi à refaire sa vie, elle n'avait pas fait autant de chichis. Mais il se doutait qu'il ne devait pas être bien difficile à oublier. Après tout, c'était lui le sale type dans l'histoire.


Alors, êtes-vous déçu de ce début de suite ? Si c'est le cas, j'efface et j'ai d'autres idées que je peux écrire... N'hésitez pas à me le dire et à me confier ce que vous aviez imaginé comme suite.

A bientôt, je l'espère. Je reprend les cours fin septembre mais entre deux je bosse pour une mutuelle. Donc je ne sais pas quand j'aurais le temps d'écrire... j'espère très vite.

xoxo

Miss Blabla