Accord Parfait
RESUME : Nami et Zoro, ou comment réussir une relation saine et équilibrée. Two-Shot.
COUPLE : ZoroxNami
RATING : T
DISCLAIMER : Oda Eiichiro, le seul et l'unique.
NOTE : Bonjour à tous ! ça faisait un moment que j'avais pas posté sur ce fandom (ou même sur le site d'ailleurs !). Un petite ZoroxNami, parce que j'aime ces deux-là et qu'ensembles ils sont trop mignons (et trop amusants à faire tourner en bourrique !) Et puis ça change de ZoroxSanji (attention, je n'ai contre ce couple, au contraire huhu !) Par contre, j'ai l'impression d'avoir raté les passages avec Robin, j'ai du mal à écrire avec elle tout en la gardant le moins OOC possible ...
Bonne lecture !
« On dirait un vieux couple. »
Bien évidemment, Usopp n'avait aucune idée de ce qu'il allait provoquer avec cette simple phrase, en apparence totalement anodine. Sinon, il se serait sûrement retenu.
xxx
C'était une journée comme une autre sur le Thousand Sunny.
Le temps était finalement redevenu clément, après que l'équipage ait toutefois dû essuyer une tempête comme on en trouve uniquement sur Grand Line ; violente et soudaine. Heureusement, la talentueuse navigatrice au caractère tout aussi tempétueux avait ressentit à temps les imperceptibles changements climatiques, anticipant le cyclone qui s'apprêtait à fondre sur eux, pourtant réputé totalement imprévisible. Hormis pour Nami.
La jeune femme avait comme une sorte de sixième sens, un peu comme Luffy lorsqu'il s'agit de sentir de la viande ou une aventure extraordinaire à des kilomètres à la ronde. Et donc, houspillant ses compagnons pour qu'ils se remuent l'arrière-train et hurlant ses directives, elle les avait fait virer de bord juste à temps. Avec le temps, l'équipage avait apprit à avoir totalement confiance en leur navigatrice ; même si le ciel était d'un bleu parfait, si Nami disait qu'une tempête arrivait, ils réagissaient alors aussitôt au quart de tour.
Bref, le danger avait donc été évité à temps grâce à la rousse et désormais, le navire se dirigeait paisiblement vers ce qui , d'après les estimations de cette dernière, semblait être une île estivale. La chaleur assommante qui alourdissait l'air était à elle seule une bonne preuve de ce qu'elle avançait. La température avoisinait facilement les trente degrés et tout l'équipage était donc en train de vaquer à ses occupations sur le pont, supportant tant bien que mal les rayons brûlants du soleil.
Chopper était parti s'enfermer dans l'obscurité tiède de son infirmerie, ne supportant décidément pas la chaleur, tandis que Sanji se trouvait dans la cuisine, occupé à préparer quelques rafraîchissements pour les deux femmes de l'équipage, lesquelles avaient d'ailleurs revêtues des tenues courtes pour profiter du beau temps. Robin lisait, allongée sur une chaise longue en bikini, et seule les légères gouttes de sueur qui roulaient de manière terriblement osée sur sa peau bronzée prouvait qu'elle souffrait également de la température estivale.
Quand aux autres … Franky surveillait la barre, somnolant à moitié, tandis que Luffy pêchait en compagnie de Brook et Usopp, les trois compères se trouvant simplement vêtus d'un maillot de bain et le capitaine louchait avec envie sur la surface de l'eau certainement froide à souhait. Il aurait volontiers fait encore exprès de tomber pour se rafraîchir un coup et se faire repêcher ensuite par les autres, mais au bout de la quatrième fois, il craignait que ses amis, quoique très dévoués, ne décident de le laisser se noyer.
D'ailleurs, la bosse administrée par Nami et trônant encore sous son chapeau, lui avait bien fait comprendre qu'il avait tout intérêt à arrêter ses conneries s'il ne voulait pas se retrouver dans les vapes pour le reste de la journée. Luffy frissonna à l'idée de ce que sa navigatrice pourrait faire s'il avait le malheur de retomber plus ou moins volontairement à l'eau. Mieux valait éviter de tenter le diable.
En même temps, actuellement, Nami avait mille fois mieux à faire que de s'occuper des frasques de son capitaine.
« Harpie ! Manipulatrice !
— Goujat ! Ivrogne !
— Ivrogne toi-même, sorcière des mers !
— Ta gueule, brute sans cervelle ! »
Les trois pêcheurs tournèrent nonchalamment la tête, habitués de longue date à cette scène qui se répétait jours après jours.
Face à face, bras croisés et presque tête contre tête, Nami et Zoro s'affrontaient du regard. La raison de leur dispute n'avait pas vraiment d'importance, d'ailleurs, eux-même ne s'en souvenaient probablement pas. C'est simplement que c'était normal pour eux de se crêper le chignon quotidiennement. C'était comme les mensonges d'Usopp ou les échanges de coups entre l'épéiste et Sanji ; inévitable.
La rousse fusilla son camarade du regard, se fichant bien de faire une tête de moins que lui et de peser seulement la moitié de son poids. Certes de ce point de vue là, elle était presque ridicule à défier ainsi le roc inébranlable qu'est Zoro. Seulement voilà, elle savait bien que ce dernier ce portera jamais, au grand jamais, la main sur elle ; leurs affrontements et disputes étaient toujours uniquement verbales. Jamais de violence physique, enfin, si, mais juste elle. Elle était la seule à pouvoir porter la main sur lui sans que jamais il ne riposte. Les regards que lui lançaient Zoro étaient parfois bouillonnant de colère à son égard, mais jamais il n'a eut le geste de lever la main sur elle. Pourtant, elle savait pour l'avoir déjà vu de ses yeux qu'il n'avait aucun scrupule à se battre contre femme.
C'est d'ailleurs pourquoi, sachant parfaitement qu'à ses yeux elle était totalement intouchable – bien qu'elle en ignorait la raison et ne s'était à vrai dire jamais vraiment posé la question –, Nami se permettait de se comporter de pareille manière avec Zoro, sans jamais subir de représailles.
« Dîtes les gars, souffla soudain Usopp à ses compagnons tout en regardant les deux continuer à s'insulter copieusement, vous ne trouvez pas que Nami et Zoro ressemblent à un vieux couple ? »
Il n'avait bien évidemment pas prévu que les concernés, trop occupés à se houspiller mutuellement, l'entendraient.
Dans un mouvement parfaitement synchrones, ils s'arrêtèrent brusquement de se cracher au visage et se tournèrent vers le canonnier. Ce dernier, terrifié par ce double regard noir qu'on lui lançait, poussa un couinement et se saisit par réflexe de Luffy, qui ne comprenait rien, pour s'en servir éventuellement comme bouclier humain face à la colère combinée des deux terreurs de l'équipage. Fort heureusement pour lui, il n'eut pas à s'en servir.
« Moi, avec cet espèce d'abruti fini, ça va pas ?! s'écria la rouquine en pointant du doigt l'épéiste.
— Moi, avec cette fichue folle violente, et puis quoi ?! s'exclama dans le même temps Zoro en désignant la navigatrice. »
Les deux cessèrent aussitôt d'agresser Ussop pour se fusiller à nouveau du regard, agacés par la remarque de l'autre. Le canonnier soupira discrètement de soulagement. Sauvé.
« Pardon ? C'est censé vouloir dire quoi ça ? demanda Nami en grinçant méchamment des dents.
— Tiens, t'es bouchée maintenant ? Comme si je pourrais jamais aimer une garce cleptomane dans ton genre, t'es bien trop chiante ! Une vraie emmerdeuse, je plains le pauvre mec qui voudra un jour de toi ! »
Trois bouches se fracassèrent sur le pont alors que Luffy, Usopp et Brook, qui assistaient bien malgré eux à cette scène qui prenaient une tournure inattendue, traitaient mentalement Zoro de crétin. Ce triple abruti avait signé son arrêt de mort. Robin releva distraitement un œil de son livre, ayant suivit la conversation de loin et depuis le début, comme à son habitude.
Nami ouvrit la bouche, la referma sans réussir à dire la moindre méchanceté – bien que toutes sortes d'insultes très fleuries se bousculaient actuellement dans son esprit. Elle serra les poings à s'en faire mal, enfonçant ses ongles dans la chaire de ses paumes. Bordel, dis quelque chose ! S'apostropha-t-elle, incapable toutefois de dévier son regard de celui de Zoro et de réagir. Normalement, elle aurait déjà dû abattre son poing sur le crâne de cet idiot en lui hurlant dessus, avant de le laisser évanoui au sol. Mais là, elle était comme figée.
De son côté, Zoro n'en menait pas large non plus. Il s'était attendu à se prendre une avalanche de coups accompagné d'un feu nourri d'insultes à se demander où elle avait bien pût entendre ce genre de chose. Mais là … rien. Pas de réaction. L'épéiste commença à paniquer intérieurement, conscient d'être peut-être aller un peu loin. Son maître lui avait pourtant déjà bien dit de ne pas s'attaquer à l'avenir amoureux des filles. Mais en même temps, Nami n'était pas une fille comme les autres. Sa camarade était tellement violente et indépendante, qu'il oubliait parfois qu'elle aussi avait parfois des faiblesses émotionnelles.
Il s'apprêtait à mettre son honneur de côté et à s'excuser – à sa façon bien sûr, c'est à dire n'importe comment –, mais n'en eut pas le temps. La main de Nami s'abattit avec force sur sa joue. La claque retentit un long moment dans le silence du navire.
Ça n'avait rien à voir avec les coups de poings habituellement. Nami visait toujours le sommet du crâne et leur laissait de belles bosses, un peu comme une mère punissant « gentiment » ses gamins – oui parce que bon, Nami frappait fort quand même. Non, là c'était autre chose. Elle y avait mit toute sa colère, au point de faire légèrement dévié sa tête sur le côté. Zoro en resta bouche-bée, ne s'attendant pas du tout à ce genre de réaction.
Ébahit, il effleura du bout des doigts sa joue qui le brûlait, devinant aisément la marque bien rouge des doigts de Nami qui devait fleurir sur sa pommette. Bizarrement, ça faisait vachement plus mal que tous les coups qu'ils avaient pût recevoir avant. Les autres semblaient également complètement sous le choc et plus personne n'osaient ne serait-ce que bouger le petit doigt, de peur d'être la prochaine victime. Seule Robin, toujours sur sa chaise longue et feignant l'indifférence, affichait un discret sourire en coin et se replongea dans sa lecture comme si de rien n'était, semblant même satisfaite.
Nami releva la tête, sa main toujours en l'air, comme prête à lui administrer une deuxième gifle. Zoro tressaillit. Son regard était dur comme l'acier, mais il y avait autre chose. Il arrivait pas vraiment à dire ce que c'était. Elle semblait un peu triste et surtout … déçue ?
Puis sans un mot, la jeune femme fit volte-face, tête haute, et partie vers sa cabine.
« Que … eh ! Attends deux secondes c'était quoi ça ? réagit finalement Zoro, un peu tard toutefois puisqu'elle avait déjà claqué la porte derrière elle. »
Sa voix mourut sur ses lèvres, de même que sa colère, tandis qu'il fixait cette porte, incrédule. Il resta là, bras ballants et incapable de bouger, et serra les poings jusqu'à ce que ses jointures blanchissent.
Bordel. C'était quoi ça ?
xxx
« Connard ! Abruti ! Crétin ! Sans-cœur ! Pourquoi là j'y arrives et que face à ton putain de regard, non ?! »
Nami bourra son oreiller de coups de poings, imaginant la tête de Zoro à la place pour défouler sa frustration. Qu'il crève, ce marimo sans cervelle ! Elle était furieuse. Furieuse contre cet idiot de Zoro qui avait osé lui sortir un truc pareil, furieuse contre elle-même pour ne pas avoir réussi à réagir normalement, furieuse contre Usopp qui était à la base le fautif si la conservation avait ainsi dévié, et furieuse contre Robin qui lui avait mit cette idée ridicule dans la tête !
La jeune femme se laissa retomber sur son lit et plongea sa tête dans son oreiller, criant sa rage et son agacement, comme elle avait apprit à le faire quand elle était petite. Elle en avait ras le bol de se prendre la tête avec tout ça ! Dire que tout était de la faute de Robin et ses allusions étranges. Nami resserra sa prise sur son oreiller, et dans un geste d'ultime frustration, le jeta à l'autre bout de la pièce. Vidée, elle se laissa doucement glisser jusqu'au sol, restant assise à même le plancher, tête renversée en arrière contre le lit. En deux secondes, la furie volcanique s'était transformée en jeune femme presque fragile.
Nami fronça les sourcils et se mordit l'intérieur de la joue, ses pensées dérivant vers cette conversation qu'elle avait eut avec l'archéologue quelques jours plus tôt …
Cet après-midi là, elles se trouvaient dans la cuisine, occupées alors à combler leurs papilles gustatives avec un de ces gâteaux à la crème dont seul Sanji à le secret. Nami avait récupéré du bout du doigt un peu de chantilly sur le bord de ses lèvres, avant de l'avaler avec un sourire gourmand. Et soudain, Robin lui avait demandé, sans prévenir.
« Dis-moi Nami, est-ce que tu aimes Mr l'épéiste ? »
Sur le coup, elle avait faillit s'en étouffer avec sa gorgée de café. Elle s'était tournée vers son amie, presque indignée que cette dernière puisse oser suggérer une telle chose.
« Robin ! Qu'est-ce que tu racontes enfin ?! Ce … cet espèce d'idiot et moi ? C'est complètement ridicule !
— Là n'est pas la question, répondit calmement son aînée. Et je note au passage que tu n'as, concrètement, pas démentit cette hypothèse, ajouta la brune avec malice.
— Mais enfin, Robin ! Ce n'est pas … c'est … c'est stupide, balbutia la rousse. Et qu'est-ce qui t'arrive tout à coup pour me demander un truc pareil ? »
Son amie haussa les épaules, d'un air de dire : « qui sait ? Peut-être bien que j'ai fais mouche ». Et Nami avait eut beau protester de toutes ses forces, Robin avait continuer de la fixer, avec son étrange sourire en coin, comme si elle pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert. La navigatrice avait fini par piquer un fard monstrueux, agacée de se faire sonder par son amie de cette manière, et avait détournée le regard, comme outrée, les joues toujours brûlantes.
Elle avait alors tourné la tête, observant par le hublot les garçons qui se trouvaient dehors. Justement, quand on parle du loup. Zoro était en train de courser un Luffy et un Usopp hilares, s'étant vraisemblablement vu tiré de son sommeil d'une manière un peu trop humide à son goût, à en juger par ses cheveux mouillés et son tee-shirt trempé qui collait sa peau et dessinait son torse à la perfection. La jeune femme avait laissé son regard s'attarder davantage sur l'épéiste, songeuse.
Captant finalement le coup d'œil narquois et pétillant d'amusement de Robin, elle s'était aussitôt détournée de sa contemplation avec vigueur – et peut-être un peu à contrecœur –, répétant que c'était parfaitement stupide. Pourtant, sa voix était bien moins assurée qu'auparavant et Nami en était venue à se demander si c'était bien l'archéologue qu'elle cherchait à convaincre ou elle-même, tandis qu'elle sentait ses convictions s'ébranler brusquement comme un vulgaire château de cartes. Robin avait haussé les épaules et s'était levé pour aller se rechercher du café, ajoutant toutefois avant de se détourner :
« Si tu le dis. Pourtant, étant donné votre comportement mutuel l'un envers l'autre, on pourrait croire que vous êtes plus proches que tu ne veux bien l'admettre. Surtout quand on voit les regards que vous vous lancer chaque fois que l'autre ne regarde pas. Enfin, je me trompe peut-être. »
Et elle l'avait planté ainsi, la tête confuse et une nouvelle hypothèse démentielle germant peu à peu dans son esprit …
Nami gémit et enfoui son visage dans ses mains en secouant la tête. Non c'était stupide, ridicule, impensable ! Elle ne pouvait pas être amoureuse de cet abruti de Roronoa, ça n'avait absolument aucun sens. Et pourtant … pourtant elle ne cessait de se remémorer les mots de Robin, de se repasser cette scène en boucle dans sa tête. Et inévitablement, elle s'était mise à se souvenir de tout. Absolument tout. De sa rencontre avec Zoro, de leurs aventures, de sa relation qui avait semblé empirer chaque jour durant, alors qu'ils se confrontaient l'un à l'autre de plus en plus. Hors plus elle y pensait, plus elle sentait son estomac se serrer et tout devenait davantage confus dans son esprit. Elle était complètement perdue.
Amoureuse de Zoro ? Ça semblait improbable et pourtant … pourtant … raaah ! C'était stupide ! Nami se frappa les joues pour se ressaisir.
La jeune femme se figea et tendit ses mains devant elle, fixant celle avec laquelle elle avait giflé Zoro, ayant l'impression de sentir encore la douceur rugueuse de la joue de l'épéiste contre sa paume tandis qu'elle la claquait dessus. Ridicule, soupira-t-elle en chassant ces idées abracadabrantesques de son esprit. Zoro n'avait pas la peau douce. Elle repensa à la claque. Elle s'en voulait … un peu. En même temps il l'avait cherché. Et puis, même si elle était hypothétiquement amoureuse – mais alors juste un peu hein – de Zoro, lui ne ressentait rien pour elle. Il l'avait clairement dit, et ainsi tout était réglé. Enfin … non au contraire ça ne réglait absolument rien, songea Nami avec dépit.
De plus, elle ne pouvait pas rester indéfiniment enfermée dans sa chambre. Il faudrait bien qu'elle sorte à un moment ou un autre, et alors elle se retrouvera à coup sûr confronté à lui. Elle ne pouvait non plus se permettre d'agir différemment, sinon il allait forcément finir par se douter que quelque chose n'allait pas. Certes ce n'était pas une flèche et elle aurait une bonne marge pour trouver une excuse convenable, mais il allait bien finir par se douter de quelque chose. Surtout si mademoiselle Robin je-me-mêle-de-tout décidait d'agir.
Nami se figea soudain. Oh non … et si Robin allait parle à Zoro ? Ce serait horrible ! Si l'archéologue se mettait à faire des allusions, ou pire, si elle lui disait qu'elle était amoureuse de lui – hypothétiquement toujours ! Brute incapable de réfléchir qu'il est, cet idiot viendrait sûrement la voir et mettrait les pieds dans le plat sans délicatesse, comme il sait si bien le faire. Seigneur, et s'il en profitait pour se moquer d'elle devant les autres ? Non. Zoro n'était tout de même pas bête et dépourvu de sens de survie à ce point. Du moins, elle l'espérait.
En y repensant sérieusement, c'est vrai qu'elle ne détestait pas Zoro autant qu'elle voulait bien le laisser croire. Et puis, il n'avait pas que des défauts. Après tout, il était toujours venu l'aider lorsqu'elle en avait eu besoin. D'ailleurs, la première fois qu'ils s'étaient rencontré, il l'avait protégé des hommes de Buggy. Sans même la connaître, sans raison particulière de le faire. Simplement, c'était Zoro. Il agissait d'abords, posait les questions ensuite. D'ailleurs, ce comportement et sa manie de foncer tête baissée comme la brute irréfléchie qu'il est à le don de la mettre dans tous ces états.
Comme cette fois face à Ener, où elle a bien crût qu'il était mort foudroyé. Ou quand il avait affronté Kuma seul et qu'on l'avait ensuite retrouvé couvert de sang, tellement faible qu'il était resté dans le coma un long moment – en même temps, une personne normale serait déjà morte cent fois avec tous les litres d'hémoglobines qu'il a déjà perdu. Il n'empêche … elle avait faillit mourir de peur et s'était senti si soulagée lorsqu'il avait finalement ouvert les yeux. Elle avait passé ses nuits à se relayer avec Chopper pour le veiller et changer ses bandages – rien que d'y repenser, elle se sentait un peu étrange. Bien sûr, Zoro n'en savait rien. Elle avait demandé expressément au petit renne de garder ça pour lui.
Un soupir franchit le seuil des lèvres entrouvertes de Nami. Décidément, Robin était forte. Très forte, songea-t-elle tandis qu'un maigre sourire attendri fleurissait sur son visage détendu.
A cet instant, la porte de la cabine s'ouvrit, laissant passer une femme brune simplement vêtue d'un maillot de bain. Nami redressa la tête, croisant le regard insondable de son amie, laquelle lui rendit son sourire. Elle savait déjà parfaitement ce que la navigatrice allait dire. Cette femme avait toujours un coup d'avance sur tout le monde, c'était effrayant. La rousse souffla profondément et baissa les yeux, trouvant soudain une certaine fascination dans la contemplation de ses ongles de pieds nus.
« Ok. Peut-être, je dis bien peut-être, que je l'aime. Un peu. Mais ça s'arrête là. »
Robin émit un doux rire. Nami était décidément terriblement bornée et fière. Et incapable de réagir en jeune femme amoureuse normale.
Sur ce dernier point, elles se ressemblaient. Elles avaient toutes deux eut des vies compliquées et dangereuses, trop pour se permettre de faire confiance et pour se laisser attendrir par un homme. Robin avait eut quelques expériences au cours de ses vingt années de cavales, et elle en savait assez pour savoir que ses livres ne lui étaient d'aucun secours dans ce genre de cas. Elle avait bien prit le temps d'observer chacun de ses compagnons, s'amusant de cet équipage si hétéroclite. Le plus intéressant à observer chez eux était notamment la relation qui les liait les uns aux autres. Et dans ce domaine, les plus fascinants de tous étaient sans aucun doute Zoro et Nami.
Ils étaient extrêmement différents et semblables à la fois. A mesure que Robin avait apprit à les connaître et continuait à les observer, elle s'était mit à douter. Leurs joutes verbales et leurs querelles constantes semblaient contenir bien plus que des insultes. Mais l'un comme l'autre refusait de l'avouer, trop fiers, trop aveugles. Trop solitaires pour aimer.
Pourtant, parfois, toute l'affection cachée qui les liait ressortait, brusquement, sans prévenir. Si l'un des deux courraient un danger, l'autre réagissait immédiatement. Nami s'inquiétait facilement pour Zoro, tandis que ce dernier ne pouvait s'empêcher de toujours garder un œil sur la rousse, prêt à intervenir à tout moment pour la protéger d'un éventuel danger. L'archéologue s'amusait terriblement à les observer, et elle avait bien comprit que sans un petit coup de pouce, ils pourraient passer toute leur vie côte à côte sans jamais s'avouer ce qu'ils ressentaient, tout au fond. C'était encore nouveau et peut-être que cet amour ne sera jamais concrétiser ni développé. Mais si on ne tentait rien, comment savoir ?
La brune s'approcha et s'assit prêt de son amie, sourire en coin, comme toujours.
« C'est déjà un bon début je trouve. Et alors, que comptes-tu faire maintenant ?
– L'étriper, répondit Nami, on ne peut plus sérieuse. »
De nouveau, Robin laissa un petit rire lui échapper face à l'air boudeur de la navigatrice. Depuis qu'elle était sur ce navire, elle avait plus rire en quelques mois qu'en vingt-huit ans d'existence. Se sentant réellement de très bonne humeur aujourd'hui, Robin poussa jusqu'à passer une main presque fraternelle dans la courte chevelure rousse, provoquant l'ébahissement de Nami.
« Ce serait sûrement très intéressant à observer, mais je ne crois pas que tu veuilles vraiment ça. Quoiqu'il en soit, je me permets de te rappeler que ce soir, c'est Mr l'épéiste qui prend le premier tour de garde. On ne sait jamais, si tu ressentais subitement le besoin de discuter un peu … ou autre chose. »
Et elle ressortit comme elle était venue, avec un énième sourire et un discret clin d'œil malicieux, laissant de nouveau la navigatrice et son cerveau cogitant à plein régime seuls. Nami cligna des yeux, mit quelques secondes à comprendre qu'effectivement, Nico Robin « la démone » venait bien de lui caresser la tête comme une grande sœur le ferait, et qu'une fois de plus, elle l'avait planté sans davantage d'explications.
Décidément elle était vraiment très forte.
Petite review ? please ~
