Bonjour,
Me revoilà avec l'idée farfelue de narrer quelques passages de l'enfance de Scorpius que je pense être différente de celle de Drago ou de Lucius. Une enfance d'après guerre où les Malefoy doivent regagner leur place dans la société. Heureusement que Drago a eu l'idée de se faire quelques amis à Poudlard...
Voici donc une série d'OS sur l'enfance de Scorpius.
Les publications seront régulières, un OS chaque vendredi.
Résumé: Du haut de ses cinq ans, Scorpius Hyperion Malefoy, héritier de la vieille lignée, avait de quoi se distraire: maman Astoria, parrain Blaise, tante Daphné, tante Pansy, grand-mère Narcissa, grand-père Lucius... Et papa Drago alors? Série d'OS.
Disclamer: L'univers d'Harry Potter appartient à JKR.
Un de plus.
Il avança prudemment, un pied devant l'autre. Silencieusement, bien sûr. Il se risqua ensuite à jeter un coup d'œil discret dans l'allée étroite. Deux amoureux qui s'embrassaient sur la bouche, beurk. Et qui finirent heureusement par s'éclipser. Toujours silencieux comme un serpent prêt à fondre sur sa proie, Scorpius Malefoy se glissa aisément dans le rayon désormais désert.
Tout en longeant les divers étalages aux couleurs criardes, il évita un boursouflet orangé qui bondissait sur la tête des clients. Sur sa gauche, un miroir aigri qui lui recommanda de se mieux se coiffer s'il voulait un jour se marier. Mais se marier, ce serait échanger des baisers baveux comme les deux tourtereaux de tout à l'heure, aussi il n'y prêta guère attention. Alors qu'il s'approchait peu à peu de l'objet tant convoité, une voix cristalline le stoppa net.
« Tu es perdu, mon chéri ? »
Une sorcière aux cheveux blonds très courts et habillée d'une robe magenta, les bras chargés d'un carton duquel des bulles bleutées s'échappaient, se pencha légèrement vers lui. Par Salazar, il ne l'avait pas entendue arriver derrière lui. Dire qu'il était si près de son but !
Scorpius se retint de lever les yeux au ciel et de lui répondre que non, il n'était pas perdu, voyons, à cinq ans on ne perd pas dans un magasin qui ne fait même pas la taille du manoir de grand-mère ! A la place, il lui adressa un sourire que sa mère aurait jugé éblouissant et déclara d'une voix innocente qui accompagnait son air angélique.
« Non, madame, je suis avec mon parrain. »
La jeune femme lui accorda un sourire indulgent.
« Il doit certainement s'inquiéter. Tu ferais mieux de venir avec moi à la caisse, je le ferai appeler de là, d'accord ? »
Non, non, non ! Aller à l'accueil, là-bas, ce serait s'éloigner de l'objectif ! Le jeune Malefoy s'apprêtait à refuser quand une voix familière parvint à ses oreilles.
« Scorpius ? »
Il distingua derrière la sorcière une silhouette connue qui marchait vers lui.
« Parrain ! »
Sans plus prêter aucune attention envers l'employée de Weasley, Farces pour sorciers facétieux, Scorpius se précipita vers son parrain qui tenait plusieurs sacs multicolores à la main.
« J'ai trouvé, parrain Blaise, j'ai trouvé, viens voir ! »
Il attrapa un pan de la cape de Blaise et l'entraina de toute la force que son jeune âge qui permettait au bout du rayon bariolé. Parrain et filleul s'approchèrent d'une étagère criblée de prospectus violets aux bords un peu cornés sur lesquels on pouvait lire en toutes lettres jaunes :
Vous avez peur de Vous-Savez-Qui ?
Craignez plutôt POUSSE-RIKIKI
le constipateur magique qui prend aux tripes !
Scorpius se tourna les yeux brillants vers l'ancien Serpentard. C'est à peine s'il se retenait de sautiller dans tous les sens.
« Tu es sûr de toi, bonhomme ?
- Sûr et certain, comme le jour où tu as largué tante Daphné ! »
Blaise faillit s'étrangler avec sa propre salive et lâcher quelques sacs.
« QUOI ? Mais qui est parti te raconter de telles histoires ? Et des vieilles histoires de surcroît ! Et puis… et puis surveille ton langage, jeune homme !
- C'est oncle Théo qui me l'a dit.
- Théo ? Évidemment, qui d'autre à part celui-là pour me discréditer… grommela Blaise dans sa barbe inexistante.
- Pourquoi tu l'as larguée, tante Daphné ?
- Quittée, on dit, pas larguée, corrigea le plus vieux. Et nous ne sommes pas là pour parler de Daphné et moi, n'est-ce pas ? »
Son filleul acquiesça, un peu déçu de ne pas avoir eu de réponse.
« Du pousse-rikiki donc ?
- Moui.
- Parce qu'après les Pastilles de Gerbes, les yeux de poissons dans son tiroir, les porcs-épics sur sa chaise et les fausses baguettes disséminées dans tout son bureau, il ne faudrait pas qu'il pense que nous nous relâchons, tu en es conscient ?
- Tu as oublié les grenouilles dans ses chaussures, ajouta le blondinet.
- Effectivement. Elles ont explosé pile au moment où Potter le saluait, haha, je m'en souviendrais toute ma vie, des tripes se sont collées sur sa joue, se souvint Blaise d'un air rêveur.
- C'est qui Potter ?
- Un type bizarre avec une cicatrice sur le front.
- C'est pour faire joli ?
- Oui, il parait que les femmes aiment ça. Ne dis surtout pas à ta mère que je t'ai dit ça, hein.
- Bien sûr, parrain, c'est comme pour la fois où on a mangé cinq glaces. Et la fois où on a dormi à sept heures du matin. Et la fois où on est resté dans le magasin de Quidditch au lieu d'aller au musée. Et la fois où tu as cassé le vase de grand-mère. Et la fois où tu m'as dit que Tracey Davis avait de gros…
- Et si on allait payer tout ça ? proposa nerveusement Blaise. J'ai vraiment hâte d'expérimenter ce produit sur Smith, mais avant, ta mère nous attend pour le déjeuner. »
Scorpius attrapa la fiole orangée que lui tendit son parrain et ensemble, ils se dirigèrent vers l'avant du magasin. L'assistant de son parrain allait encore souffrir et, Merlin, il était plutôt coriace celui-là. Il avait déjà réussi à en faire fuir quatre, un cinquième allait sans doute agrandir son palmarès.
Il ne laissait pas n'importe qui travailler avec son parrain, non mais.
Où on apprend que Scorpius aime martyriser les assistants de son parrain...
Hazelhat.
