Commentaires :

Bonjour à tous. Bienvenu sur ma première fic (version1.2) et j'espère que ce premier chapitre vous aura donné faim pour la suite. J'ai toujours voulu écrire une histoire sympa, mais avant j'aurais aimé trouver un style d'écriture qui me convienne. Donc je m'entraine ^^!

J'ai imaginé cette histoire en me demandant ce que ferait Haku s'il rencontrait Zabuza après avoir été formé par quelqu'un d'autre. Ce sont des personnages que j'aime beaucoup dans l'histoire par ce qu'ils ont des personnalités vraiment intéressantes et complétement contraires. J'ai été tellement heureux quand ils ont été ressuscités par l'edo tensei dans l'histoire originale (mais ils sont de nouveau mort T.T).

Ce premiers chapitre est plutôt court, mais les suivant vont être plus long je vous le promets. J'en profite pour vous prévenir qu'actuellement j'ai un style un peu particulier qui vous apparaitra plus dès les prochains chapitres. J'aime casser le rythme dans mon récit avec des sortes de commentaires et je sais que cela surprend toujours un peu au début. Reste à voir comment cela va évoluer. Je vous souhaite une bonne lecture et si vous avez des conseils d'écriture, je suis preneur.

PS : Juste au cas où... Toutes mes excuses pour les fautes d'orthographe, de conjugaison, de syntaxe, etc... T.T


« Blanc

Tout est blanc.

Ce qui chute du ciel, ce qui s'amasse sur terre.

Ces deux longues ailes qui s'étendent indéfiniment.

Ce qui est éternel, et même ce qui est éphémère.

Ce linceul qui recouvre défunts et vivants.

Blanc

Tout est blanc.

La neige me mord de son froid pénétrant.

Sans saveurs, ni odeurs.

Me voici prisonnier d'un silence entêtant.

Sans ferveurs, ni valeurs.

Blanc

Tout est blanc. Si indéfiniment blanc !

Même mon nom.

Celui-là même, que je hais tant.

M'en aurait-on affublé d'un autre,

Que mon destin aurait-il était différent ?

Mon chemin aurait-il était tout autre ?

Non.

Mensonge

Tout n'est que perpétuel mensonge.

Absurde. Il n'y a ni vert, ni jaune, ni bleu.

Ce monde ne peut-il donc être que d'une teinte opalescente ?

Que ce soit sur terre, dans la mer ou dans les cieux.

N'y a-t-il donc rien d'autre que cette couleur étouffante ?

Non.

Blanc

Tout est blanc. Si tristement blanc.

Blanc Devant mes yeux !

Blanc Derrière mes paupières !

Blanc Je me sens fiévreux !

Blanc Je pars en arrière !

- Ceci est un blanc –

Une piqure de feu, sur mon masque de glace.

J'ouvre les yeux, et réveillé lui fais face.

A cette tache sur la neige immaculée,

Cette couleur sans scrupules venue la souiller.

Blanc

Tout n'est-il pas que blanc ?

Cette couleur, je la connais.

Sur ce tapis d'une blancheur si éclatante.

C'est du rouge, je l'admets.

Cette tâche qui perdure est si vaillante.

Rouge

Cet homme teint le monde de rouge.

J'en avais éclaboussé partout sur mon chemin.

De la même manière qu'il en a teint ses mains.

Il me prend sans douceur,

Mais je ne sens plus la douleur.

Maintenant qu'il m'a trouvé,

Je sais pour quoi, pour qui exister.

Blanc

Tout est blanc ! Si tristement blanc.

Même mon nom.

Celui-là même que j'aime tant.

Il peut me repeindre comme il veut.

Et tant pis; Tant mieux.

S'il le fait en rouge sang. »


J'ouvre les yeux encore fatigués avec douceur. Un léger mouvement. Un tout petit frémissement m'a tiré de ma torpeur. Les brides de mon rêve m'embrument l'esprit, et m'empêche de me rappeler de la situation où je me trouve. Malgré moi, je pars à la recherche d'informations et analyse mon environnement. Je suis entouré par des murs d'un blanc sale. Ils sont abimés et ne sentent pas très bon. Je suis accoudé à un lit, à l'endroit même où j'ai fini par m'assoupir. Les draps devant moi sont défaits et froissés. Quelqu'un s'y trouvait il y a peu encore. Les draps sont chauds sous mes doigts gelés. Brûlants. Une odeur attire mon attention. Quelques taches de sang séchées. Cela n'est pas encore suffisant pour me tirer complétement de ma rêverie. Le sang fait partie de mon quotidien. Et souvent en bien plus larges quantités. Une brise fraîche se lève dans mon dos, me caresse et me fait frissonner. J'ai froid. Je me retourne lentement, et me protège les yeux à cause de la lumière qui entre par la fenêtre. J'ai eu le temps de voir le maigre mobilier meublant la pièce, avant que la lumière entrant par la fenêtre ne m'éblouisse. Une petite table de chevet, un bureau accompagné d'une chaise, et une armoire à côté de ce qui semblait être la porte donnant accès à cette pièce. Voilà tout ce qui se trouve dans cette petite chambre. Miteux. Le jour doit déjà bien être avancé. La lumière du soleil est douloureuse, mais sa chaleur est agréable. Nous somme à la fin de l'hiver, mais le vent est encore froid. Avec ce flot aveuglant accablant ma fatigue, entre le chant d'oiseaux et un parfum plus respirable que celui qui régnait dans la chambre. Soudain, je perçois de nouveau ce léger frémissement qui m'avait précédemment tiré de mon sommeil.

« Tu es réveillé ?

Ce timbre, cette intonation, cette voix… Je me réveille complètement, me dépêchant de me relever afin de lui faire face. Tout me revient. Le combat des jours précédents, et sa violence. Mon geste. La veillée durant tous ces jours et toutes ces nuits. Les plus longes et les plus éprouvantes de toute ma vie.

-Oui. »

Que répondre d'autre ?

Je retire ma main et m'habitue peu à peu à la lumière du jour. Faisant face à l'extérieur, un homme de grande taille me tourne le dos. Celui-ci est tendu par des muscles souples et puissants remontant jusqu'aux épaules, où ils se prolongent parfaitement le long de ses bras sans défaut. Et bien que sa silhouette me soit encore un peu floue, je peux apercevoir les multiples cicatrices courant le long de ses bras et de ses flancs. Elles sont si fines, qu'elles en paraissent presque invisibles. Et pourtant, à elles seules, elles prouvent qu'il s'est battu tous les jours de sa vie. Et le fait qu'il puisse se tenir debout plein de morgue aujourd'hui, prouve tout simplement qu'il a survécu. Bien que torse nu, le vent ne peut arracher à son corps aucun frissons. La seule chose qui fait se mouvoir le terrifiant tatouage gravé dans son dos est le mouvement régulier de ses épaules qu'il fait jouer pour prendre connaissance de l'état de son corps. Le tatouage représente une affreuse face de démon fou furieux émergent d'un flot de brume rouge, mauve-écarlate. Il possède un regard perçant sous d'épais sourcils froncés de haine envers le monde entier. Avec crocs et cornes, évidemment. Le mouvement fluide et régulier de ses épaules, donne l'impression que le démon respire et s'apprête à jaillir de son dos.

« Combien de temps ?

-Vous avez dormis deux jours entiers. Et je dirais que la matinée du troisième jour et passée aussi. »

Il souffle de mécontentement en entendant cela. C'est un homme impatient et prompt à agir. Alors même qu'il vient de réchapper à la mort, il s'active déjà pour son prochain affrontement. Mais il est têtu et endurant. Cela ne me surprenais même pas qu'il soit déjà sur pied malgré la gravité de ses blessures. Mais je ne nierai pas m'être inquiété. C'est un sentiment plutôt désagréable que de se sentir impuissant, pendant que la personne qui vous est la plus précieuses est dans un état critique.

« Sais-tu où ils sont ?

Et pourtant, il était là. Debout devant moi en train de s'habiller le plus naturellement du monde. Il enfile son t-shirt moulant, sans manches, masquant le visage de démon sous le tissu noir. Il passe sa veste matelassée par-dessus, tout en se retournant sans faire le moindre bruit. Il n'en avait pas fait non plus lorsqu'il avait quitté le lit, me laissant ainsi récupérer de toutes ses nuits blanches.

-Oui.

Je m'étais forcé à sortir me renseigner plutôt que rester ici à rien faire d'autre que me morfondre à son chevet. Il n'allait pas bouger après tout, et je savais qu'à son réveil se serait l'une de ses premières questions. Car il allait se réveiller. Il n'aurait pas pu en être autrement.

-C'est bien. »

Il me fait face complétement maintenant. Et c'est vrai qu'il est grand. Il me domine totalement de ses yeux gris et tranchant comme des lames. Si gris. Mais peut-être est-ce pour une autre raison que j'ai l'impression qu'il me domine. Peut-être à cause de la culpabilité. Un autre sentiment désagréable je trouve. Mon regard passe sur son visage qui ne trahit aucune émotion. Il passe de son éternel bandeau de travers, enserrant son front, à la moitié inférieur de son visage couvert par un masque de bandages. Puis, inévitablement, il tombe sur son cou couvert aussi par des bandages. Ma confiance s'effrite, et mes yeux s'affalent d'eux même à ses pieds. Je ne parviens pas à le regarder en face.

« Vos blessures sont…

Il me coupe immédiatement.

-Quelles blessures ? »

Il fait craquer son cou en penchant sa tête sur le côté, et le bruit écœurant semble résonner dans la petite pièce. Sous ses bandages, ses plaies n'ont pas encore fini de cicatriser. Cela a dû être très douloureux de solliciter son cou ainsi, si tôt. Mais rien ne semble indiquer qu'il ait senti quoi que ce soit. Bien que chez lui ce soit un tic courant de remuer son cou ainsi, je sais qu'il s'est forcé à le faire pour me rassurer. L'idiot. Je le regarde dans les yeux, et ce que j'y lis me tord le cœur. Il est aussi cruel qu'avant. Comment pouvait-on faire aussi mal à quelqu'un juste en le pardonnant ? Car contre toute attente, c'est ce qu'il a fait. Alors que les blessures qui ont failli lui couter la vie sont mon œuvre. Alors que je lui ais désobéi, l'ais trahi. Bien que caché derrière ses bandages, je peux clairement voir son sourire sadique habituel. Mon cœur semble prendre feu. Lui qui est d'habitude de glace. Je soufre, mais je suis heureux. J'avais tellement peur qu'à son réveil il ne soit plus le même. Qu'il ne soit plus celui pour qui je pourrais donner ma vie… J'avais peur qu'il… il… Il range ses flingues dans leurs étuis sous sa veste, ainsi que ses couteaux. Il récupère son long et lourd katana d'une main, et se dirige vers la porte. Et là, la peur devient terreur au plus profond de moi. Un autre sentiment qui est bien insupportable lui aussi. Je n'arrive pas à bouger. Je n'arrive même pas à respirer. Même mes yeux restent parfaitement immobiles. Je voudrais lui expliquer, me justifier, l'implorer. Ou peut-être que je voudrais juste hurler. Mais je ne bouge pas, je ne parle pas, je ne peux pas.

« On y va, Haku.

Je le regarde, incrédule, puis je me précipite à sa suite en récupérant mes propres armes au passage.

-Oui Zabuza ! »

Que répondre d'autre ? Il ne m'a pas abandonné. Je lui suis encore utile. Se sentir vivant. Quel sentiment merveilleux. Merci. Merci, merci, merci, merci…

Notre histoire allait continuer, l'histoire d'un yakuza et d'un exécuteur. Que de bien jolis mots pour désigner un duo d'assassins. De vulgaires meurtriers. Même si l'on est les meilleurs. Cependant, je crois que vous en avez raté une bonne partie. Pour moi on peut dire que c'est ici que le récit commence vraiment. Là maintenant que je sais que quoi qu'il arrive je resterais avec lui. Mais pour vous c'est quelques chapitres avant. Lisez-les bien. C'est notre histoire.


« Au fait Haku. De quoi rêvais-tu ? me demanda-t-il.

- Je ne me souviens plus. De neige, je crois, lui répondis-je en observant le tapis blanc qui se déroule sans fin devant nous. »

C'est un mensonge bien sûr. Mais je ne peux pas lui dire que je rêve de notre première rencontre, quand même. Si ?

Le chemin promet d'être long.


« Blanc

Tout est blanc.

Ce qui chute du ciel, ce qui s'amasse sur terre.

Ces deux longues ailes qui s'étendent indéfiniment.

Ce qui est éternel, et même ce qui est éphémère.

Ce linceul qui recouvre défunts et vivants.

Blanc

Tout est blanc.

La neige me mord de son froid pénétrant.

Sans saveurs, ni odeurs.

Me voici prisonnier d'un silence entêtant.

Sans ferveurs, ni valeurs.

Blanc

Tout est blanc. Si indéfiniment blanc !

Même mon nom.

Celui-là même, que je hais tant.

M'en aurait-on affublé d'un autre,

Que mon destin aurait-il était différent ?

Mon chemin aurait-il était tout autre ?

Non.

Mensonge

Tout n'est que perpétuel mensonge.

Absurde. Il n'y a ni vert, ni jaune, ni bleu.

Ce monde ne peut-il donc être que d'une teinte opalescente ?

Que ce soit sur terre, dans la mer ou dans les cieux.

N'y a-t-il donc rien d'autre que cette couleur étouffante ?

Non.

Blanc

Tout est blanc. Si tristement blanc.

Blanc Devant mes yeux !

Blanc Derrière mes paupières !

Blanc Je me sens fiévreux !

Blanc Je pars en arrière !

- Ceci est un blanc –

Une piqure de feu, sur mon masque de glace.

J'ouvre les yeux, et réveillé lui fais face.

A cette tache sur la neige immaculée,

Cette couleur sans scrupules venue la souiller.

Blanc

Tout n'est-il pas que blanc ?

Cette couleur, je la connais.

Sur ce tapis d'une blancheur si éclatante.

C'est du rouge, je l'admets.

Cette tâche qui perdure est si vaillante.

Rouge

Cet homme teint le monde de rouge.

J'en avais éclaboussé partout sur mon chemin.

De la même manière qu'il en a teint ses mains.

Il me prend sans douceur,

Mais je ne sens plus la douleur.

Maintenant qu'il m'a trouvé,

Je sais pour quoi, pour qui exister.

Blanc

Tout est blanc ! Si tristement blanc.

Même mon nom.

Celui-là même que j'aime tant.

Il peut me repeindre comme il veut.

Et tant pis; Tant mieux.

S'il le fait en rouge sang. »


J'ouvre les yeux encore fatigués avec douceur. Un léger mouvement. Un tout petit frémissement m'a tiré de ma torpeur. Les brides de mon rêve m'embrument l'esprit, et m'empêche de me rappeler de la situation où je me trouve. Malgré moi, je pars à la recherche d'informations et analyse mon environnement. Je suis entouré par des murs d'un blanc sale. Ils sont abimés et ne sentent pas très bon. Je suis accoudé à un lit, à l'endroit même où j'ai fini par m'assoupir. Les draps devant moi sont défaits et froissés. Quelqu'un s'y trouvait il y a peu encore. Les draps sont chauds sous mes doigts gelés. Brûlants. Une odeur attire mon attention. Quelques taches de sang séchées. Cela n'est pas encore suffisant pour me tirer complétement de ma rêverie. Le sang fait partie de mon quotidien. Et souvent en bien plus larges quantités. Une brise fraîche se lève dans mon dos, me caresse et me fait frissonner. J'ai froid. Je me retourne lentement, et me protège les yeux à cause de la lumière qui entre par la fenêtre. J'ai eu le temps de voir le maigre mobilier meublant la pièce, avant que la lumière entrant par la fenêtre ne m'éblouisse. Une petite table de chevet, un bureau accompagné d'une chaise, et une armoire à côté de ce qui semblait être la porte donnant accès à cette pièce. Voilà tout ce qui se trouve dans cette petite chambre. Miteux. Le jour doit déjà bien être avancé. La lumière du soleil est douloureuse, mais sa chaleur est agréable. Nous somme à la fin de l'hiver, mais le vent est encore froid. Avec ce flot aveuglant accablant ma fatigue, entre le chant d'oiseaux et un parfum plus respirable que celui qui régnait dans la chambre. Soudain, je perçois de nouveau ce léger frémissement qui m'avait précédemment tiré de mon sommeil.

« Tu es réveillé ?

Ce timbre, cette intonation, cette voix… Je me réveille complètement, me dépêchant de me relever afin de lui faire face. Tout me revient. Le combat des jours précédents, et sa violence. Mon geste. La veillée durant tous ces jours et toutes ces nuits. Les plus longes et les plus éprouvantes de toute ma vie.

-Oui. »

Que répondre d'autre ?

Je retire ma main et m'habitue peu à peu à la lumière du jour. Faisant face à l'extérieur, un homme de grande taille me tourne le dos. Celui-ci est tendu par des muscles souples et puissants remontant jusqu'aux épaules, où ils se prolongent parfaitement le long de ses bras sans défaut. Et bien que sa silhouette me soit encore un peu floue, je peux apercevoir les multiples cicatrices courant le long de ses bras et de ses flancs. Elles sont si fines, qu'elles en paraissent presque invisibles. Et pourtant, à elles seules, elles prouvent qu'il s'est battu tous les jours de sa vie. Et le fait qu'il puisse se tenir debout plein de morgue aujourd'hui, prouve tout simplement qu'il a survécu. Bien que torse nu, le vent ne peut arracher à son corps aucun frissons. La seule chose qui fait se mouvoir le terrifiant tatouage gravé dans son dos est le mouvement régulier de ses épaules qu'il fait jouer pour prendre connaissance de l'état de son corps. Le tatouage représente une affreuse face de démon fou furieux émergent d'un flot de brume rouge, mauve-écarlate. Il possède un regard perçant sous d'épais sourcils froncés de haine envers le monde entier. Avec crocs et cornes, évidemment. Le mouvement fluide et régulier de ses épaules, donne l'impression que le démon respire et s'apprête à jaillir de son dos.

« Combien de temps ?

-Vous avez dormis deux jours entiers. Et je dirais que la matinée du troisième jour et passée aussi. »

Il souffle de mécontentement en entendant cela. C'est un homme impatient et prompt à agir. Alors même qu'il vient de réchapper à la mort, il s'active déjà pour son prochain affrontement. Mais il est têtu et endurant. Cela ne me surprenais même pas qu'il soit déjà sur pied malgré la gravité de ses blessures. Mais je ne nierai pas m'être inquiété. C'est un sentiment plutôt désagréable que de se sentir impuissant, pendant que la personne qui vous est la plus précieuses est dans un état critique.

« Sais-tu où ils sont ?

Et pourtant, il était là. Debout devant moi en train de s'habiller le plus naturellement du monde. Il enfile son t-shirt moulant, sans manches, masquant le visage de démon sous le tissu noir. Il passe sa veste matelassée par-dessus, tout en se retournant sans faire le moindre bruit. Il n'en avait pas fait non plus lorsqu'il avait quitté le lit, me laissant ainsi récupérer de toutes ses nuits blanches.

-Oui.

Je m'étais forcé à sortir me renseigner plutôt que rester ici à rien faire d'autre que me morfondre à son chevet. Il n'allait pas bouger après tout, et je savais qu'à son réveil se serait l'une de ses premières questions. Car il allait se réveiller. Il n'aurait pas pu en être autrement.

-C'est bien. »

Il me fait face complétement maintenant. Et c'est vrai qu'il est grand. Il me domine totalement de ses yeux gris et tranchant comme des lames. Si gris. Mais peut-être est-ce pour une autre raison que j'ai l'impression qu'il me domine. Peut-être à cause de la culpabilité. Un autre sentiment désagréable je trouve. Mon regard passe sur son visage qui ne trahit aucune émotion. Il passe de son éternel bandeau de travers, enserrant son front, à la moitié inférieur de son visage couvert par un masque de bandages. Puis, inévitablement, il tombe sur son cou couvert aussi par des bandages. Ma confiance s'effrite, et mes yeux s'affalent d'eux même à ses pieds. Je ne parviens pas à le regarder en face.

« Vos blessures sont…

Il me coupe immédiatement.

-Quelles blessures ? »

Il fait craquer son cou en penchant sa tête sur le côté, et le bruit écœurant semble résonner dans la petite pièce. Sous ses bandages, ses plaies n'ont pas encore fini de cicatriser. Cela a dû être très douloureux de solliciter son cou ainsi, si tôt. Mais rien ne semble indiquer qu'il ait senti quoi que ce soit. Bien que chez lui ce soit un tic courant de remuer son cou ainsi, je sais qu'il s'est forcé à le faire pour me rassurer. L'idiot. Je le regarde dans les yeux, et ce que j'y lis me tord le cœur. Il est aussi cruel qu'avant. Comment pouvait-on faire aussi mal à quelqu'un juste en le pardonnant ? Car contre toute attente, c'est ce qu'il a fait. Alors que les blessures qui ont failli lui couter la vie sont mon œuvre. Alors que je lui ais désobéi, l'ais trahi. Bien que caché derrière ses bandages, je peux clairement voir son sourire sadique habituel. Mon cœur semble prendre feu. Lui qui est d'habitude de glace. Je soufre, mais je suis heureux. J'avais tellement peur qu'à son réveil il ne soit plus le même. Qu'il ne soit plus celui pour qui je pourrais donner ma vie… J'avais peur qu'il… il… Il range ses flingues dans leurs étuis sous sa veste, ainsi que ses couteaux. Il récupère son long et lourd katana d'une main, et se dirige vers la porte. Et là, la peur devient terreur au plus profond de moi. Un autre sentiment qui est bien insupportable lui aussi. Je n'arrive pas à bouger. Je n'arrive même pas à respirer. Même mes yeux restent parfaitement immobiles. Je voudrais lui expliquer, me justifier, l'implorer. Ou peut-être que je voudrais juste hurler. Mais je ne bouge pas, je ne parle pas, je ne peux pas.

« On y va, Haku.

Je le regarde, incrédule, puis je me précipite à sa suite en récupérant mes propres armes au passage.

-Oui Zabuza ! »

Que répondre d'autre ? Il ne m'a pas abandonné. Je lui suis encore utile. Se sentir vivant. Quel sentiment merveilleux. Merci. Merci, merci, merci, merci…

Notre histoire allait continuer, l'histoire d'un yakuza et d'un exécuteur. Que de bien jolis mots pour désigner un duo d'assassins. De vulgaires meurtriers. Même si l'on est les meilleurs. Cependant, je crois que vous en avez raté une bonne partie. Pour moi on peut dire que c'est ici que le récit commence vraiment. Là maintenant que je sais que quoi qu'il arrive je resterais avec lui. Mais pour vous c'est quelques chapitres avant. Lisez-les bien. C'est notre histoire.


« Au fait Haku. De quoi rêvais-tu ? me demanda-t-il.

- Je ne me souviens plus. De neige, je crois, lui répondis-je en observant le tapis blanc qui se déroule sans fin devant nous. »

C'est un mensonge bien sûr. Mais je ne peux pas lui dire que je rêve de notre première rencontre, quand même. Si ?

Le chemin promet d'être long.