L'histoire commence dans une petite ville nommée Istres. La lumière venait d'apparaître en ce beau jour de fin de printemps. Et malgré cette heure si précoce, deux personnes s'affairaient déjà dans une petite maison perdue loin du centre-ville.
Il y avait un grand homme tout fin, portant une paire de lunettes à monture bleu. Sa peau était couverte de tâches de rousseur, s'associant à sa chevelure magnifiquement bien peigné. Il avait un petit air d'homme d'affaire prêt à faire signer son contrat, mais qui était vite défait par sa tenue vestimentaire. Un t-shirt blanc surmonté d'une chemise noir à carreaux et à manches courtes, un short noir s'arrêtant aux genoux et ses baskets blanches. Il s'occupait à finir de remplir un sac de veste et de parapluies, pestant contre l'horloge qui n'arrêtait pas de tourner. Il ferma difficilement la fermeture éclaire et s'empara vivement de la lanière en sortant de la pièce où il se trouvait. Il alla poser le bagage avec d'autre devant la porte et cria dans toute la maison :
-Naomi, on décolle !
-Je te signale que c'est toi que j'attends depuis plus d'un quart d'heure ! Déclara une voix douce derrière la porte d'entrée.
Une jeune fille entra alors dans le hall. Elle était bien plus jeune que l'autre, et portait la même chevelure rousse que lui. Ses yeux vert étaient très légèrement tirés, lui donnant un petit air orientale, et sa peau était blanche sur toute sa surface. Elle était grande, environs 1m70, en embonpoint et portait une tenue aussi décontracté que celui qui semblait en tout point être son père Une robe large verte serré avec une ceinture noir, des collant épais noirs assortis aux bottines. Elle portait sur son dos un sac à dos bleu foncé décoré d'une multitude de pin's de toutes les couleurs.
Elle sourit en fronçant ainsi ses mignonne petites fossettes et attrapa trois des sacs bloquant la sortie pour se diriger vers la voiture qui les attendait devant le portillons de leur maisonnée. Elle fut suivit aussi rapidement par son paternel, qui referma la porte derrière eux à clé. Ils chargèrent le coffre rapidement pour le refermer par la suite, sans problème.
-T'as bien tout ce qu'il te faut, ma chérie ? Demanda le roux, un peu inquiet.
-Tu sais, on va juste voir grand-mère et grand-père, pas rencontrer la reine d'Angleterre, lança t-elle ironique. Pas la peine d'être aussi stressé.
Il eut une mou peu convaincu, et grimpa sur le siège du conducteur, imité par sa fille sur la place d'à côté. Puis, à peine venait-elle de refermer sa porte, il lui tendit un objet juste devant son nez par surprise. Elle le détailla, étonnée, et pu discerner un médaillon argenté incrusté d'une minuscule pierre rouge en son centre. Elle le sait délicatement et interrogea du regard son père.
-Ouvre-le, lui dit-il simplement.
Elle s'exécuta et tomba sur une petite photographie d'elle, de sa mère et de son père, tirant la langue à l'objectif. Elle devait avoir douze en dessus, comme son père semblait moins dans la force de l'âge. Quant à sa mère, elle semblait respirer la joie de vivre. Ses cheveux noir tombant sur son visage fin et pâle. Elle avait des yeux gris bridés, dévoilant son côté oriental et peu sérieux.
Juste à côté de la photo se trouvait une gravure disant « Joyeux Anniversaire Naomi – 16 ans ». C'était magnifique.
-Joyeux Anniversaire, ma puce, finit-il par dire en embrassant le sommet de son crâne et enclenchant le moteur.
Elle le remercia en souriant, et ils commencèrent leur voyage qui promettait de durer plusieurs heures. Les minutes passèrent, alternant les musiques radio et les débats sur la couleur trop flashy de certaines voitures qu'entretenaient la petite famille. Ils avaient l'air si joyeux, qui aurait pu se douter de ce qu'y allait se produire par la suite ?
Ils avançaient tranquillement sur l'autoroute, passant devant une aire pour semi-remorque, sereins. Soudain, alors qu'il s'avançait près de la sortie du lieu, un camion, qui semblait être conduit par un ivrogne, fonça vers eux et les tamponna avec violence. Ils n'eurent pas le temps d'esquisser le moindre geste que leur voiture s'envola en faisant plusieurs tonneaux par la suite. Le monde semblait avoir ralentit. Ce moment qui ne dura pourtant que quelques secondes parut en faire plusieurs minutes. Enfin, le véhicule se stabilisa, enfoncé contre la rembarre de sécurité et complètement retourné sur le toit. De la fumée s'échappait du capot et de la poussière s'envolait sur la route. Les pompiers arrivèrent rapidement, alarmé par les autres automobilistes. La suite des événements fut sombre pour Naomi, qui ferma les yeux de fatigue et de souffrance.
Ce qu'elle ressentit pendant son sommeil fut exceptionnel. Comme si un soleil s'était allumé au creux de son ventre et diffusait de fin rubans hors de son corps par tous les pores de sa peau. En fait, ce n'était pas qu'une sensation. Ces lumières s'agitaient réellement devant ses yeux. Elles explosaient, réapparaissaient, se mouvaient, s'éteignaient... puis il n'y eut plus rien. Cependant, elle aurait aimé retrouver encore ce rêve. Mais maintenant, il était temps de se réveiller.
Elle émergea doucement, encore dans les vapes, bercée par le son du vent qui sifflait à ses oreilles. Soudainement, tout les événements de l'accident lui revinrent en tête. Elle se releva rapidement, mais n'alla pas bien loin avec sa migraine insupportable. Néanmoins, elle s'étonna de n'avoir aucune douleur physique. Elle essaya cependant de deviner où elle se trouvait, sentant très bien qu'elle n'était pas confortablement installé dans un lit d'hôpital.
Une forêt fut la dernière chose qu'elle aurait pensée. Se relevant comme elle pouvait avec sa fièvre grimpante, elle regarda aux alentours pour mettre un nom sur ce lieu. Et peut-être trouver la raison de sa présence ici. Et réfléchir avec ce mal de crâne de fut pas aisé. Finalement, elle remarqua son sac à dos et décida de chercher son portable à l'intérieur pour appeler son père.
En trifouillant dans son sac, elle se rappela du collier que ce dernier lui avait offert et toucha son cou, paniquée. Elle soupira. Il était bien à sa place. Elle se remit à la recherche de l'objet et le trouva caché sous sa lampe torche, bien au fond de son cartable. Soulagé de l'avoir trouvé, elle s'empressa de l'allumer. Mais apparemment, celui-ci n'était pas du même avis, si bien qu'elle se retrouvait totalement perdue, sans moyen de communication et aucune connaissance en matière de survie en milieux forestier. Sans oublier sa fièvre. C'était vraiment mauvais pour elle.
L'esprit embrumé, elle remit son téléphone à sa place et commença à marcher dans une direction aléatoire. Elle ne savait même pas pourquoi elle marchait encore, mais sa raison agissait à sa place. Rester au milieu de nul part ne lui aurait amené que des problèmes. Elle devait avancer, pour au moins savoir quel était cet endroit.
