Hey, j'avais envie d'écrire du RanTaku (y'en a pas assez), et envie d'écrire du drama, ça a mal fini je crois.
Bonne lecture!
Takuto broyait du noir seul devant son piano.
D'habitude, à cette heure, Il était avec lui, et ils partageaient ensemble ce moment.
Le maestro jouait, le jeune passionné l'écoutait, mais ça n'était pas le cas ce soir. Ça ne l'était plus.
Sur le terrain, l'alchimie avait été brisée. Il ne suivait plus son capitaine. Le milieu de terrain commandait mais Lui ne le suivait pas.
Le capitaine de Raimon ne savait pas quoi faire. Il ne savait pas combien de temps s'était écoulé depuis qu'il jouait ce même air triste, il savait juste qu'il jouait depuis qu'il avait percé son ballon rond dans un geste de rage pure après avoir déchiré une photo de celui qui le lui avait offert, une photo de Lui.
Il allait le perdre si il continuait dans cette direction, à poursuivre le rêve du vrai football aux côtés d'un jeune écervelé de sixième… mais pourtant, la perspective de pouvoir rejouer comme avant, sans consigne de score, ce qu'il n'avait pas fait depuis… Depuis combien de temps n'avait-il pas joué réellement, en s'amusant, en se donnant à fond pour gagner le match?
Ses doigts écrasèrent les touches en un son dissonant qui le fit grincer des dents, lui ainsi que de la femme de ménage qui venait annoncer la venue de Sangoku.
Quelques minutes après, le gardien de but de l'équipe s'assit en face d'un pianiste totalement perdu, un chef d'orchestre sans ses musiciens, ou d'un capitaine sans joueur.
"Je ne te demande pas si ça va, on ne t'a pas vu de la journée Shindou"
Ce n'était pas un reproche, les deux le savait, juste une simple constatation alors le jeune Shindou laissa son ami parler, attendant une suite qui ne vint pas. Le plus âgé était pourtant adepte des mots forts, qui touchent au cœur. Pourtant, le silence s'installait.
"Tu lui manques tu sais"
Ces mots pétrifièrent le jeune adolescent sur place. Il se demanda alors que voulait dire son ami par là… Ils s'étaient vu la veille pourtant, et c'était Lui qui n'était pas venu à leur rendez-vous quotidien, Lui qui lui avait hurlé dessus.
A moins que… Peut être Sangoku parlait il d'encore avant, que ce qui lui manquait, c'était le Takuto qui jouait au foot sans se prendre la tête, quitte à suivre le cinquième secteur sans broncher, tant qu'il pouvait jouer. Le Takuto gentil, pas celui constamment énervé qu'il devenait.
Les larmes lui montèrent aux yeux dès l'instant où le gardien pris congé de lui.
Pour la première fois depuis plusieurs heures, il se leva de son tabouret pour claquer la porte et rouler sous sa couette, serrant son téléphone trop fort dans sa main, hésitant à Lui envoyer un message.
Des centaines de questions tourbillonnaient dans sa tête "Allait-il lui répondre? Exagérait-il la situation? Avait-il peur pour rien" pourtant, quelque chose s'était brisé à l'interieur du brun. Il prit son casque pour mettre de la musique, histoire de faire taire un peu ce flot ininterrompu de pensées qui faisait comme une tempête.
Mais il finit par céder
De: Shindou, 20h20
Ça va? Excuse moi de ne pas avoir pris de tes nouvelles plus tôt… Avec notre dispute d'hier, j'ai eu peur que tu m'en veuilles. Et puis, tu n'es pas venu tout à l'heure
De: Kirino, 20h25
Tu crois que je vais te pardonner de préférer ce gamin que tu connais à peine à moi? Tu es un beau rêveur Takuto, mais redescend sur terre, le football, le vrai, n'existe plus.
C'est toi qui me l'a appris capitaine. Mais je comprend, tu sais, n'essaye pas de te justifier, il te plaît et tu veux lui plaire en suivant ses idéaux c'est ça? Tu as besoin de lui? De renouveau? D'un truc que ni moi, ni ton argent ne puisse t'offrir, n'est ce pas?
A dieu, Shindou Takuto
L'adolescent senti son cœur se briser en lisant ses mots, ses larmes inondant son portable alors qu'il relisait ces lignes encore et encore, peinant à croire qu'elles soient vraies.
Il n'avait plus rien à casser dans sa chambre, sauf un vase de fleurs qu'Il lui avait offert, mais c'était hors de questions qu'il le casse et, il n'avait plus la force de bouger ou courir pour passer sa colère, ou plutôt son désespoir.
A vrai dire, il réfléchissait aux paroles de Sangoku. Était-il possible qu'elles concernent Tenma, au lieu de Lui?
Non, c'était trop gros, et, le gardien était loin d'être aveugle, il aurait du comprendre non? Voir qu'ils étaient plus que de simples amis non? Avant même qu'il ne s'en aperçoive, la nuit était bien tombée depuis, un coup d'œil à son réveil lui appris qu'il était en effet 22h23. Près de trois heures qu'il tournait dans son lit à déprimer. Pourquoi n'avait il pas été appelé pour manger? Peut être ses sanglots avaient ils fait suffisamment de bruits pour que personne n'ose le déranger. Et Lui, était il toujours debout?
Regrettait il ses mots?
Le brun lui, n'arrivait pas à regretter ses actes. Une petite voix lui soufflait qu'il défendrait corps et âme le vrai football, et qu'il trouverait les mots pour Le rallier à sa cause.
De: Shindou, 23h32
Passe chez moi demain, que je te prouve que c'est de Toi, et Toi seul dont j'ai besoin. Et, d'ailleurs, je ne ressens rien pour Tenma, rien du tout. C'est juste un gamin qui m'a redonné envie de jouer au foot, au vrai grâce à son optimisme, tu n'as rien à craindre de lui Ranmaru
A demain… J'espère
Ce message envoyé, Takuto se retourna face au mur, laissant son téléphone dans son dos, comme pour oublier tout ses problèmes mais rien ne marcha, il passa la nuit à se torturer l'esprit, sans trouver le sommeil mais il resta au lit de longues heures, sans trouver la force de bouger, même après que le jour se soit levé.
Soudain, une vibration retentit dans son dos, lui redonnant espoir alors qu'il se retourna d'un coup
De: Kirino, 06h47
Peut-être.
Ces deux mots, certes froids, suffirent à lui redonner espoir et la force de sortir de son lit. Il était trop mal pour aller suivre ses cours au collège ou aller courir sur un terrain avec des joueurs qui ne partageaient pas ses valeurs, et il était trop tôt pour jouer du piano. Il se rendit alors compte qu'il avait faim, depuis combien de temps n'avait-il pas mangé, enfermé entre les quatre murs de sa chambre? Réajustant sa chemise, il descendit prendre un verre de jus de fruit et un petit déjeuner qu'il n'arriva pas à finir, l'anxiété faisait comme un poids dans son ventre et lui coupait l'appétit, mais il n'avait plus faim, donc ça ne le dérangeait pas plus que ça.
"Cela fait plaisir de vous voir, monsieur Shindou, on commençait à s'inquiéter pour vous ici"
Le garçon sourit à la jeune femme qui venait de lui adresser la parole, une des servantes de son père.
"C'est gentil, mais il ne fallait pas s'inquiéter vous savez, ça va" ses mots lui paraissaient tellement faux qu'il se demanda comment elle pourrait ne serai-ce qu'y croire, pourtant, elle acquiesça, lui disant juste que c'était bien qu'il aille mieux.
Il mangea en vitesse avant de remonter dans sa chambre, s'isolant encore du reste de la maison pour ne pas devoir recommencer les sourires forcés et les mensonges. Ça n'allait pas en ce moment, mais lui seul ici le savait, et savait pourquoi.
Il pris son téléphone et répondit un simple merci puis il se mit à relire les messages qu'ils s'étaient échangé tout les deux, il souriait en lisant, mais d'un sourire un peu triste, nostalgique. Il avait peur d'avoir l'avoir perdu à jamais.
Après plus d'une heure à fouiller dans son passé, il posa délicatement son portable et s'assit devant son piano pour rejouer, ses doigts se mirent à se mouvoir doucement, il jouait par automatisme plus que par envie, il était vide, vidé de toute envie. Juste impatient et angoissé, allait Il venir, si non, comment devrait il réagir?
Il décida de ne plus penser et de se concentrer sur la musique, il eut du mal a garder ses pensées fixées sur son piano et son piano uniquement mais il y arriva un peu, avant que les souvenirs l'assaillent à nouveau quand il se rendit compte qu'il jouait le morceau qu'il lui avait presque dédicacé.
