LietPol - premier baiser; enfin, comment j'imagine que ça aurait pu se passer! Écrite tout d'abord en anglais pour mon amie Laura, et pour me pratiquer à écrire du point de vu de Po, tiens.
La première fois
Ce jour-là, le ciel n'est pas particulièrement bleu — mais si on lui demande, des siècles plus tard, Pologne va jurer sur la Vierge Marie qu'il était tout à fait clair. En fait, il est plutôt grisâtre alors que le soleil se couche, une mince lueur rosée se pointant à l'horizon.
Il vente, aussi, mais ce n'est pas bien grave. Assis sur le sol, protégé par les hautes herbes des champs, il sent à peine l'air frais du soir.
« Il va pleuvoir bientôt », Lituanie prédit en se relevant. Son compagnon, paresseux, le regarde d'un air las. « On devrait rentrer avant que tout soit trempé. »
Ah, si, bien sûr, se dit Pologne. Mais le sol est si confortable, et ces gros nuages noirs ne devraient pas s'abattre sur eux avant quelques heures encore.
«... et commencer la cuisine », continue Lituanie. L'expression de son visage fait craquer la boue séchée encore sur son front. « Un ragoût, peut-être. Qu'en dis-tu? On travaille fort, ces temps-ci, on le mérite bien. »
Pologne adore le ragoût, et encore plus quand c'est son meilleur ami qui le prépare. Des oignons, des carottes, oh, et des choux-fleurs...
«... enfin, le travail, c'était quand même surtout moi », soupire Lituanie. Il pense probablement que Pologne n'écoute pas, comme d'habitude — ah ah! Mais c'est faux! Tout à fait faux!
« Ah ouais, vraiment? » lâche Pologne en s'étirant. Il se relève enfin à son tour. « C'est même pas vrai! J'ai quand même travaillé pas mal, là! »
« Non, du tout ». Lituanie répond, un brin sèchement. « On est sales tous les deux, mais je suis pas mal certain que je suis le seul à être trempé de sueur! »
« Bah, c'est pas grave, Liet » Pologne dit avec un sourire taquin. Il ne pense pas vraiment les mots qui sortent ensuite — enfin, si, mais il ne voulait pas réellement les prononcer. C'est juste plus fort que lui.
« Tu sais que j't'aime quand même, même si t'es tout trempé et dégueux. »
Son ami rigole un peu, et le visage de Pologne vire au rouge. (Peut-être pas rouge pomme, non, ou rouge betterave, ou rouge foncé comme le ciel quand le soleil se couche. Un genre de rouge léger, tiens, ou rose, rose comme les pétales des fleurs des arbres au printemps.)
« Qu'est-ce qu'il y a de si drôle? » demande-t-il. Il ne boude pas, bien sûr que non — enfin, c'est ce qu'il dira plus tard, parce que c'est franchement pas cool de bouder pour quelque chose comme ça.
« J'te trouve drôle ». Lituanie sourit et ouais, d'accord, les joues de Pologne sont peut-être des pommes, là. "C'est tout. Je t'aime aussi, t'inquiètes. »
D'ici quelques siècles, ou même juste quelques heures, Pologne va regretter ne pas avoir pu voir sa propre expression à ce moment précis, parceque'elle a dû être glorieuse. C'est certain, parceque'à ce moment, Lituanie le regarde d'un air songeur, puis se penche pour l'embrasser délicatement sur les lèvres.
« Allez, on rentre à la maison. »
