Auteur : Sayuri Nobara
Base : The GazettE
Pairing : Reita x Uruha
Disclaimer : Non malheureusement je n'ai pas le plaisir de les voir se réveiller dans mes bras tous les matins XD
Genre : Romance, yaoi, drama, dépression
Note : J'en connais un qui va me taper pour l'avoir fait aussi brutal XD
Titre : A corps perdu
Chapitre 1 : Je nous oublierai…

A corps perdu

Chapitre 1 : Je nous oublierai…

Uruha dans ses bras et leva des yeux encore embués de sommeil vers son visage serein coupé en deux par un foulard noué cachant son nez. Il déposa un baiser léger sur ses lèvres et sentit son corps s'agiter dans son sommeil. Il sourit, attendri, et se lova dans ses bras. Cela faisait bientôt cinq mois qu'ils étaient ensembles. Aoi, un ami commun, les avait présentés l'un à l'autre. Pour Uruha, ça avait été le coup de foudre immédiat. Cette impression de force qui se dégageait de lui, son air mystérieux, la profondeur de son regard, tout ça l'avait immédiatement séduit. Il frissonna au souvenir de leur première rencontre, caressant ses abdos finement dessinés qui se soulevaient au gré de sa respiration.

Seulement, ils ne faisaient pratiquement rien ensemble… à part l'amour. Reita était toujours absent, ou presque. Aveuglé par ses sentiments, Uruha n'avait d'abord rien voulu voir, mais il avait bien fini par se rendre compte que ce n'était pas vraiment dans les attitudes d'un couple que de ne se croiser que dans les draps d'un lit… Son sourire se crispa et il écouta le souffle de Reita qui était toujours aussi régulier. Les rares fois où ils passaient du temps ensemble n'étaient pas des moments de tendresse. Entre la brutalité sexuelle de Reita et ses journées d'absences, quand il était là il préférait regarder ces conneries télévisées plutôt que de répondre aux mots tendres d'Uruha… Et celui-ci en venait à se poser pas mal de question la raison d'être de leur relation… Qu'est-ce qui les liait en fin de compte ? Uruha l'aimait, de tout son être, mais cette attitude restait pour lui un mystère. Quelque chose le gênait-il pour qu'il ait cette attitude ? L'aimait-il seulement ?... Oui, l'aimait-il ?... Il se redressa vivement, mais prit garde à ne pas le réveiller. Il se glissa hors du lit et ramassa ses vêtements, fuyant dans la salle de bain pour calmer l'envie de pleurer qui lui montait à la gorge. C'était son appartement. Jamais ils n'étaient allés chez lui pour faire la seule chose qui les unissait encore… C'était toujours dan son propre lit qu'il lui faisait l'amour… Uruha fixa son regard dans le miroir. Il se sentait incroyablement mal lorsqu'il pensait à tout ça… Toutes ces questions le rendaient malade. Et pourtant il se devait de se les poser ! Mais pourquoi devait-il endurer ça tout seul ? Pourquoi n'y avait-il pas plus de communication avec… Lui ? Pourquoi ne pouvait-il pas partager ses craintes et ses doutes avec la personne qu'il aimait ? Probablement parce qu'elle était l'objet même desdites craintes… Alors il se taisait, et vivait avec ça, tous les jours… Il préférait souffrir avec lui que sans lui.

Il sortit de la salle de bain enfin habillé. Reita était réveillé et avait déjà remis son pantalon blanc. Un genoux replié, l'autre jambe pendant dans le vide, il fumait sans se préoccuper de la présence de son amant.

- Ohayo, Rei…

L'autre tourna les yeux vers lui.

- Salut…

Il tira une bouffée de sa cigarette tandis qu'Uruha s'adossait au mur en face de lui.

- Tu sors encore aujourd'hui ?

- Ouais…

Les conversations étaient toujours du même ordre… Uruha baissa la tête, une profonde tristesse lui étreignant le cœur.

- Ah… Et tu ne veux pas savoir ce que je vais faire, moi, bien entendu…

- Euh nan, ça ne me regarde pas…

On se préoccupe des activités de celui qu'on aime, d'habitude, pensa amèrement Uruha.

- Je m'en doutais un peu à vrai dire, je commence à avoir l'habitude… Le jour où tu seras disponible pour moi, tu me feras signe ?

Il sentait la colère monter en lui avec violence, mettant de côté pour un temps le profond désespoir qui le tenaillait.

- Ça veut dire quoi ça ? demanda brutalement Reita, fronçant un sourcil tandis que la cendre de la cigarette pendait dangereusement à l'extrémité.

- Ça veut dire que tu passes plus de temps avec les trottoirs de Tokyo qu'avec moi ! s'écria Uruha, ouvrant les bras comme pour signifier son impuissance.

Reita tira sa cigarette, faisant mine de ne pas avoir retenues les paroles de l'autre blond, puis après avoir écrasé son mégot dans le cendrier, se leva et passa sa chemise puis quitta la pièce. Uruha le regarda d'un air médusé passer devant lui sans le regarder.

- Je rentre tard ce soir, ne m'attend pas.

Il voulut l'embrasser mais Uruha détourna la tête et Reita n'insista pas. Et il sortit, le laissant seul avec sa conscience torturée.

- C'est ça, casse-toi ! cria-t-il à la porte fermée depuis déjà quelques minutes.

Les larmes lui piquèrent les yeux et il les essuya rageusement. Ne pleure pas pour lui, il n'en vaut pas la peine… Il tourna le dos au couloir et son regard se posa sur les draps défaits aux plis tâchés de blanc. Le soleil perçait à travers les volets en tuile, donnant à la pièce une atmosphère presque romantique… Romantique ? Tu parles ! Baiser, c'est tout ce qu'il sait me faire ! Il tapa rageusement dans le paquet de cigarettes qu'avait oublié Reita et se laissa tomber sur le lit en fixant le plafond. Ils en avaient passé des nuits ici, à se faire plaisir, à se faire mal au corps, à se désirer sans s'aimer… Reita… Mais pourquoi es-tu si indifférent ? Comment peut-on faire l'amour à un homme sans ressentir quelque chose pour lui tandis qu'il vous murmure des mots d'amour ?... Il ferma les yeux pour se retenir de hurler et se releva pour englober la pièce du regard. Sortir, m'aérer, j'ai besoin de respirer !

OoO

Il passa une plus grande partie de la matinée à traîner dans les rues bruyantes de la capitale, plus occupé à mettre un pas devant l'autre qu'à s'occuper du bruyant brouhaha des japonais autour de lui. Les murs lui semblaient sombres et froids, les visages austères et lointains, les voix déformées avaient quelque chose d'inhumain… Il se sentait étranger à tout ce monde là qui grouillait, tel des fourmis, qui ne s'arrêtaient jamais… Il croisait des couples, et s'imaginait tous qu'ils s'aimaient, partout il trouvait un moyen de penser à Reita… Il voyait un jeune homme blond qui s'apprêtait à fumer une cigarette ? Aussitôt il s'imaginait que les lèvres touchant le filtre étaient les siennes… Alors il fixait le sol et ne voyait que des silhouettes qui défilaient, et elles le rassuraient en quelque sorte… Il n'était pas là, mais cela lui allait… Etonnement son absence ne lui faisait plus mal… Etonnement… Il leva les yeux lorsqu'il percuta deux jeunes hommes qui riaient ensemble. Après s'être excusé, il les regarda partir en sentant un pincement au cœur. Son imagination s'emballa à nouveau. Rei n'a jamais ri avec moi… La douleur s'insinuait dans son cœur comme un poison sournois. Il se serrait presque griffé la poitrine pour tenter de le faire sortir, mais il n'y avait rien à faire, il était là dans ses veines, et son cœur l'aspirait goulûment… Traître… lui murmura-t-il au fond de lui-même. Il détourna les yeux du couple lorsqu'ils ne furent plus qu'un point noyé dans la masse, et croisa son reflet dans le miroir d'une vitrine. Est-ce que je suis vraiment si repoussant que ça ?... Il se sourit. Non, il savait qu'il était attirant, mais il ne s'en servait pas vraiment à son avantage. Il lui suffisait d'un sourire un peu enjôleur et c'était tout… Mais avec lui ça ne marchait pas… Il avait beau essayer, il ne parvenait pas à ce qu'il l'autorise à pénétrer dans son cœur…

Il s'avisa qu'il était midi, mais laissa le temps filer sans s'en soucier. Le vide qu'il ressentait lui emplissait de lui-même l'estomac. Il passa devant toutes sortes de bars, certains dont la façade faisait plutôt pensé à un endroit abandonné, étaient réputés mal famés, la peinture s'écaillait sur les portes et l'enseigne ne tenait plus que par un clou rouillé… Il devinait derrière les fenêtres sales et poussiéreuses les regards curieux des soudards, qui le détaillaient probablement des pieds à la tête, et quelques uns avaient même la volonté de se lever pour aller s'amuser un peu, mais trop abrutis par l'alcool ils restaient assis, les yeux brillants et humides de loques humaines, juste bons à absorber le dernier verre de whisky qui les rendraient complètement amorphes pour quelques temps… Ces buveurs là n'étaient pas vraiment dangereux, juste désespérés, un peu comme lui… S'étaient les épaves de la société, ceux qui venaient se réfugier dans la boisson pour oublier leur misère, et Uruha eut presque envie d'aller les rejoindre… Des bars miteux il passa aux bars de ces gros hommes pleins d'oseille qui venaient là pour se payer des putes et montrer leur argent. Il n'avait aucune considération pour ces gens là… Un bar où les filles se dénudent pour plaire aux clients, quoi de plus lamentable ?... Il pouvait entendre d'ici le rire gras de l'homme friqué qui venait d'y descendre, entourés par ses people, dans ce bâtiment coloré de lumière bien protégé par des hommes attentifs et alertes comme des chiens… Enfin les bars à peu près convenables semblaient plus l'attirer. Il ne savait pas trop pourquoi, mais lorsqu'il s'arrêta devant l'un d'eux et qu'un homme tout à fait de bonne classe en sortit, il compris que ses pas l'avait guidé là où il avait une chance de croiser Reita… Il se maudit tout bas et tourna les talons, sans même chercher à savoir si le blond s'y trouvait… Il devait être dans la dernière catégorie de bars, la version miniature d'un bar de riche, là où les filles dansaient et les hommes se les appropriaient le temps d'un coup… Des hommes qui n'avaient rien à faire de leurs journées, qui passaient la soirée à boire et à rire, avant d'emmener une de ces pommées danser contre leurs corps… Ça lui faisait presque mal de penser que peut-être, il aimait ça… Peut-être même faisait-il comme les autres, avec une de ces danseuses, dans une chambre sombre à l'étage… Son estomac eut comme un haut le cœur et il commença à courir, sans savoir où il allait, courir, courir, voler… Oublier ! Le sang battant aux tempes, il s'arrêta hors d'haleine. Pendant q'il reprenait son souffle, il regarda autour de lui pour savoir où il était… A droite un parc… Comment j'ai fait pour autant m'éloigner ? Il fit demi-tour mais emprunta un autre chemin. Il ne s'aperçut même pas que la journée passait alors qu'il s'éloignait davantage de son lieu de résidence. Il n'avait pas envie de rentrer chez lui. Il savait ce qu'il y trouverait… Rien. Reita ne serait pas là, comme d'habitude, et le vide de son appartement lui serait comme un poids sur le cœur. Il ne savait plus où il était, mais il s'en foutait… Il voulait aller là où personne ne le retrouverait… Plus jamais… Du coin de l'œil il vit une gare, et jura vers le ciel. Tout était contre lui… Il prit donc le train au milieu des gens qui rentraient du boulot… La sueur emplissait le wagon et l'odeur âcre faisait grimacer le beau visage du blond. Obligé de rester debout à cause de l'affluence du monde, il était obligé de supporter les odeurs corporelles des passagers… Encore heureux qu'il soit plus grand que la moyenne… Deux lycéennes entrèrent en papautant et riant, et se calèrent dans un coin près d'Uruha. L'une d'elle l'aperçut et resta un temps en arrêt, un petit sourire sur les lèvres. Son amie suivit son regard et adressa un petit coucou à Uruha. L'autre rougit et donna un coup discret à la lycéenne tendit que l'autre pouffait de rire. Uruha décida de leur rendre le salut, et toutes les deux se mirent à rougirent en cœur… Un instant il eut envie d'aller leur parler, pour se remonter un peu le moral, mais le wagon stoppa et il descendit, non sans leur avoir lancé un dernier petit coup d'œil. Les lycéennes coururent jusqu'aux fenêtres pour le voir partir, et il fut près à parier que s'il se retournait maintenant, alors qu'il se trouvait sur le quai, elles seraient en train de soupirer d'aise et de rire comme des hystériques… Au moins je plais à quelqu'un, pensa-t-il amèrement.

OoO

Comme il l'avait prévu, Reita n'était pas là. L'appartement sentait le renfermé et la cigarette, il ouvrit les fenêtres pour le laisser s'aérer, après quoi il s'affala mollement dans le canapé et resta de longues minutes le regard dans le vague, ne sachant pas comment occupé sa soirée… Lorsqu'il se leva, il était déterminé à attendre le retour de Reita. Il fallait qu'ils parlent. Il le fallait ! Il mangea à peine, goûtant les ramens du bout des lèvres et les jeta, dégoûté. Il se rappelait les avoir préparés pour lui… Il rejoignant le canapé quelques minutes plus tard, et posa le téléphone devant lui. Qu'espérait-il au juste ? Que Reita l'appelle ? Aussi pathétique que cela puisse paraître, oui… Il voulait entendre sa voix au téléphone, rien qu'une fois plus de cinq secondes, qu'il lui demande s'il allait bien, s'il lui manquait… Les petites choses que font deux personnes qui s'aiment… Uruha attrapa un coussin et le serra contre lui, le regard toujours fixé sur le téléphone. Il attendit… La demi heure sembla durer une éternité durant laquelle Uruha bouillait en lui, avec une violente envie d'envoyer bouler le téléphone. A bout de nerfs, il balança le coussin dessus en criant.

- MAIS TU VAS SONNER, OUI !

A l'instant même où le combiné touche le sol, il se mit à sonner, et Uruha, surpris, se jeta dessus pour décrocher.

- Rei !

- Iîe… Gomen c'est Aoi…

- Ah…

Quel idiot, mais quel idiot je fais ! Penser que Reita puisse m'appeler !... pff

- Tu attendais un coup de fil de lui ?

- Non, pas vraiment…

- Uru, ça va t'es sûr ?

Non…

- Oui ça va ne t'inquiète pas... Qu'est-ce qui te fais téléphoner ?

- A vrai dire, je crois que j'en ai oublié la raison…

Il se mit à rire.

- Oh et bien…

- Ah oui ça y est ! Je voulais te demander euh hum… comment dire…

- Laisse-moi deviner : tu as besoin d'argent ?

- Ben euh c'est-à-dire que…

- Il te faut combien ?

- 4000 yens…

- Tsss… okay je te les donnerai dès qu'on se verra…

- Arigato ! Je te promets de…

- Ne fais pas de promesses que tu ne pourrais pas tenir…

Uruha sourit ironiquement. Son ami avait des trous dans les poches…

- Gomen Uru…

- Ne sois pas désolé, mais essaye de faire attention, je ne suis pas inépuisable !

Ils raccrochèrent quelques temps après quelques temps. Reita n'était toujours pas rentré… Uruha se mit en position d'attente et laissa les heures s'égrener au compte goutte… Malgré toute la volonté dont il faisait preuve, il commençait à sentir ses membres s'engourdir de fatigue, et ses yeux papillonnèrent pour essayer de capturer les chiffres clignotants de l'heure mais le brouillard envahissait son regard et il finit par s'endormir doucement sur le coussin…

OoO

La porte claqua et il se réveilla en sursaut, le cœur battant. C'est lui !... Il est enfin rentré ! Que devait-il faire ? Ecouter son corps qui avait envie de le sentir contre lui, ou sa tête qui lui conseillait de parler avec lui, et de s'expliquer sur les problèmes qu'ils connaissaient ? Il resta debout, immobile, attendant que Reita l'aperçoive. Celui-ci fit un petit mouvement en arrière, surpris de le trouver encore là.

- Qu'est-ce que tu fais encore debout à cette heure ?

- Je t'attendais… s'entendit murmurer Uruha.

Ses traits étaient tirés mais malgré tout il se sentait en forme.

- Ano… Laisse-moi juste le temps de prendre une bière et je m'occupe de toi.

Il commença à se diriger vers la cuisine mais Uruha lui barra la route, plantant son regard décidé dans le sien.

- Non, Rei. On doit parler.

- Parler ? De quoi ?

Sa main se posa sur la hanche d'Uruha et celui-ci frissonna malgré lui. Reita se rapprocha de lui et glissa une jambe entre se cuisses, colla sa main au mur et captura ses lèvres. Uruha sentit son bas-ventre s'enflammer et ne pu s'empêcher de gémir lorsque sa main quitta sa hanche pour aller caresser son entrejambe. Il fut tenter de se laisser aller à ses caresses, de s'abandonner tout entier à lui rien que pour le sentir avec lui… Mais malgré la difficulté de la chose, il parvint à se reprendre et repoussa brusquement Reita.

- Non, Rei ! J'ai dit qu'on devait parler !

Surpris, Reita trébucha mais se rattrapa de justesse pour ne pas tomber.

- Depuis quand est-ce que tu te refuses à moi ?...

Sa voix laissait percer une pointe d'agacement et de colère.

- Depuis que j'ai compris que notre couple allait mal ! Es-tu aveugle à ce point pour ne pas le remarquer ?

- Pourquoi il irait mal ? Je te baise pas assez bien c'est ça ?

- C'est la seule chose que tu sais faire ! Baiser ! Il t'est pas venu à l'esprit qu'il n'y avait pas que le sexe qui comptait dans un couple ?

- Putin tu parles comme une gonzesse ! Et arrête de parler de couple, c'est fait pour les hétéros !

- Mais pas du tout ! Il y a dans les couples yaoi des gens qui s'aiment sincèrement, et pas que pour leurs corps !

- Mais on n'en fait pas parti, alors parle pas de couple ! répondit Reita qui, fronçant les sourcils, s'alluma une cigarette, montrant qu'il était tendu.

Uruha chercha une prise sur le mur derrière lui pour ne pas se sentir défaillir.

- Na…Nani ? Mais Rei je croyais que…

- Que quoi ?

Il me fait marcher où il veut vraiment me faire mal ? Kami-sama ne me dites pas que mes craintes étaient justes ! Tout mais pas ça…

- Qu'on s'aimait…

Reita ouvrit des yeux ronds et éclata de rire.

- Non ! T'as quand même pas cru ça ! Uruha, tu sais que t'as vraiment de l'humour ? Pendant un instant j'ai cru que tu le pensais !

- J'étais sincère, répondit sombrement Uruha.

Il lui avait dit… Il ne m'a jamais aimé, tout ça n'était qu'un jeu pour lui… Il se sentit chanceler, à l'intérieur de lui-même une rage sourde demandait à éclater.

- Je n'étais qu'un crétin pour m'être fait des illusions pareilles… Comment ais-je pu croire que tu m'aimais réellement ?...

Les larmes coulaient tragiquement sur ses joues, et ses yeux mouillés fouillaient le sol à la recherche d'un secours. Reita se sentit curieusement mal.

- Uru, je…

- Ne me parle pas !

Il le bouscula rageusement essuyant son visage d'un revers de la main.

- Reviens ici, onegai !...

- Non ! J'en ai plus qu'assez de toi et de tes mensonges ! Plus qu'assez de tes absences injustifiées ! J'en peux plus ! Trouve-toi un autre prostitué, moi je me rends !

- Arrête, fais pas le con…

Uruha se retourna violemment.

- C'est moi le con ? C'est MOI le con ! Sors de cet appartement, Reita !

Il tremblait de tous ces membres, la douleur de le voir aussi insensible le rendait fou. Il ne voulait pas s'abaisser à s'écrouler devant lui, abattu de douleur. Il préférait le quitter maintenant, et ne plus jamais avoir à lui parler.

- Pars ! et ne remet plus jamais les pieds dans cet appartement !

Il courut s'enfermer dans la chambre, se jeta sur le lit aux draps défaits et souillés et cacha son visage dans l'oreiller. Il entendit la porte d'entrée claquer après quelques minutes de silence, et les pas s'éloignèrent.

C'était fini, il était parti… Reita était sorti de sa vie.

Ses épaules furent secouées de violents sanglots. Qu'est-ce que j'ai fait, mon amour ? Il devait l'oublier… Oublier combien il lui avait fait mal, oublier les longues heures qu'il avait passé seul dans ce lit, attendant les yeux grand ouverts que le lit s'enfonce à côté de lui, et que le corps de Reita s'allonge à côtés du sien, puis que ses mains se mettent à courir sur lui, que son souffle finisse par se mêler au sien, et que Reita se donne du plaisir… Toutes ces nuits où il souffrait quand il le sentait en lui, il allait à présent les passer seul, sans son corps pour échapper au vide, sans sa langue pour lécher ses plaies… Il lui avait fait mal si mal… Mal au cœur, mal au corps… Tant de brutalité… Il s'endormit dans ses larmes, encore tout habillé, dans ce qu'il restait d'eux, ces draps dans lesquels ils s'éteints étreints dans des cris… Ces draps dans lesquels ils s'étaient… aimés

A SUIVRE...

OoOoOoO

Mot de la fin : J'en suis qu'au 4e chapitre mais je suis amoureuse du premier! Je trouve que c'est le mieux pour l'instant... A vous de juger et de me dire ce que vous en pensez!