Here before

Chapitre 1

Cela faisait des heures que Sherlock jouait du violon. Ce n'était pas tant que John n'appréciait pas cet instrument, mais au bout d'une journée complète de mélodies, airs lancinants et mélancoliques qui venaient d'un instrument qui exprimait particulièrement bien ces sentiments, n'importe qui aurait envie de se pendre.

Certes Sherlock avait du génie dans sa musique. Comme partout ailleurs sauf peut-être dans les rapports humains. Encore que depuis un an, depuis qu'il était revenu d'entre les morts pour être exact, après le choc qu'il avait causé à John, il s'était assagis. Il gardait plus souvent ses remarques acerbes pour lui et se contentait de sourire bravement lors des réunions sociales obligatoires. Certes, tout n'était pas devenu parfait, et il arrivait encore à l'un des deux colocataires de partir en hurlant et / ou en claquant la porte. Simplement, Sherlock avait adoucis les angles ces derniers temps.

Et le John post-Reichenbach lui en était reconnaissant.

Toutefois, ce soir là, il aurait bien hurlé quelques insanités sur le détective consultant avant de claquer là porte, mais il se contint. Il soupira suffisamment bruyamment pour faire connaître son agacement à son acolyte, enfila rapidement son manteau et sortit à grands pas dans la rue. La nuit tombait, et une fois sur le perron, il ne sut plus où aller. Alors qu'il regardait à droite et à gauche, indécis, il héla finalement un taxi qui passait par là. Il lui lança « Picaddily Circus », persuadé qu'il y trouverait des distractions éloignées de toute musique qui puisse s'apparenter à Bach.

Il entra dans un pub où n'importe quelle musique pouvait bien être diffusée, elle était couverte par la brouhaha ambiant. C'était parfait pour lui. Il du hurler pour que le barman comprenne sa commande, et dut rester debout un long moment avant de pouvoir s'asseoir, sous le panneau des petites annonces. Il comprit vite pourquoi l'occupant précédent avait déserté la place : il était sans cesse dérangé par des gens qui venaient lire et commenter lourdement les annonces.

Finalement, il se leva pour lire à son tour ce qui amusait tant les autres consommateurs. Effectivement, une annonce était particulièrement obscène, et, la bière aidant John ne put s'empêcher de rire bêtement en la lisant.

Il se fit bousculer à cet instant, et fut brièvement plaqué contre un petit poster qui indiquait « Concours de musique ouvert à tous ! Venez avec votre instrument affrontez les autres concurrents ! ».

Un plan machiavélique se dessinait dans l'esprit de John. Il jeta un coup d'oeil à droite et à gauche. Personne ne semblait prêter attention à lui. Il arracha l'affiche et la fourra dans sa poche avant de s'enfuir, les épaules basses, comme un voleur.

Le lendemain, alors que Sherlock était sorti, il composa le numéro de l'affiche. A son grand étonnement, il tomba sur une attente téléphonique qui lui demandait d'attendre son tour. Agacé, il fut tenté de raccrocher. Puis il se souvint de la bonne blague que cela allait être et il prit son mal en patience. Au bout d'une dizaine de minutes, ce fut enfin son tour. Une voix anonyme lui demanda les renseignements habituels, avec quel instrument le candidat allait se présenter, s'il était professionnel ou amateur. John se trouva prit de court à cette question. Sherlock était-il amateur en quoi que ce soit ? Certainement pas en musique en tout cas. John le déclara donc professionnel, et à son grand soulagement, la voix ne demanda pas de détails.

Les conditions de participation étaient assez classiques : il fallait venir avec son propre instrument et il fallait composer un air original de cinq minutes minimum.

John nota tout cela mais n'avait aucune idée des talents de compositeur de Sherlock. A la réflexion, il l'avait assez rarement vu jouer avec une partition, mais était-ce de l'improvisation, ou simplement du par cœur ?

Il finit par hausser les épaules, il verrait bien! Sherlock allait recevoir la convocation, où tout cela serait résumé, et s'il décidait d'y aller et bien... Ça tiendrait du miracle ! Pensa John en riant intérieurement. Mais au fond de lui, il était persuadé que Sherlock participerait, pour la simple raison qu'il s'agissait d'un concours organisé par l'English National Opera, qui, s'il était loin d'avoir la classe du Royal Opera, House, était tout de même un établissement renommé pour la qualité des ses programmes. Cela représenterait un trop grand défi pour que Sherlock puisse l'ignorer.


Bonjour !

J'espère que ce premier chapitre vous a plu. Pour le moment c'est assez branché humour, mais ça ne va pas le rester. Bientôt un personnage original va faire son apparition, donc ceux qui n'aiment pas les OC, ne me jetez pas de pierres !

Je vais essayer de poster régulièrement, mais ceux qui sont aussi auteurs ici savent que ce n'est pas évident !

Les reviews motivent à continuer donc laissez-moi un petit mot si vous aimez !