A/N : Un tout tout petit texte sur un personnage qui m'intrigue beaucoup, Molly Hooper, et sur laquelle je reviendrai probablement très vite tant je la trouve adorable ! =)


Elle est transparente. Invisible. Elle ne compte pas, n'a jamais compté, ne comptera probablement jamais. Pour personne. Molly n'a pas de véritable ami, a perdu contact avec sa famille depuis bien longtemps, et laisse Sherlock piétiner son cœur constamment. Molly est invisible. Pire, Molly n'est personne.

Parfois, Molly essaie de penser à sa vie, mais elle finit toujours en larmes, alors elle se contente d'avancer dans ses journées sans vraiment se préoccuper de quoi que ce soit. Chez elle, elle caresse Toby devant Glee, une tasse de thé à la main, le parfum entêtant des fleurs qu'elle achète toutes les semaines cachant cette odeur rance de mort et de solitude qui ne la quitte plus depuis qu'elle travaille à la morgue.

La morgue où elle est toujours seule, d'ailleurs. Elle ne sait pas vraiment si elle aime ou déteste ce travail. Evidemment, tous ces corps morts, le plus souvent ici parce qu'un autre humain aura pris la décision arbitraire de leur ôter la vie, c'est oppressant et violent et terrifiant, mais la mort a aussi pour Molly un côté réconfortant, parce que si elle ne se fait pas d'ami à la morgue, ce n'est pas de sa faute les macchabées n'ont pas beaucoup de conversation, après tout.

Jour après jour, Molly avance dans sa vie alibi, celle qui n'est là que pour confirmer qu'à l'inverse des corps froids étendus devant elle, elle respire encore, mais elle a l'impression qu'elle s'enfonce de plus en plus dans la solitude et qu'un jour, elle sera plus morte encore que les gens qu'elle examine.

Et puis, parfois, elle sent son cœur battre à nouveau. Elle sait qu'il n'a pas le droit. Elle sait qu'elle ne devrait pas le laisser faire. Et pourtant. Et pourtant, constamment, il la broie sans même s'en rendre compte – ou peut-être que si, après tout, c'est Sherlock, et personne n'est jamais sûr de ce qu'il pense vraiment – et Molly ne dit rien. Elle le laisse jouer avec son petit cœur trop peu habitué à ce genre de sentiments et d'émotions. Parfois elle rentre dans son jeu, et elle essaie de flirter, un peu, même si c'est toujours maladroit. Elle a été avec deux autres garçons avant, bien sûr, mais avec Sherlock, c'est différent : Molly est amoureuse.

Mais Molly n'est pas bête elle sait que Sherlock n'aime personne, et surtout pas elle, la petite souris. Elle sait que quand il a l'air de la remarquer, ce n'est que pour arriver à ses fins, elle sait que quand il la complimente, il ne le pense pas vraiment. Elle sait qu'elle ne compte pas. Mais elle s'en moque. Parce que même si pour Sherlock plus que pour n'importe qui, Molly est invisible, il fait rosir ses joues, il fait trembler ses mains, il fait battre son cœur un petit peu trop vite. Il lui fait ressentir ces choses que toutes les personnes normales ressentent.

Grâce à Sherlock, Molly est une personne.


A/N : Merci d'avoir lu ce texte, j'espère qu'il vous a plu ! =)