Chapitre 1

A l'hôpital de Londres, Pétunia et Vernon Dursley attendaient avec angoisse l'arrivée du médecin. Ils avaient tellement peur de le perdre, de perdre le petit garçon qui était entré dans leur vie un soir d'halloween. Pétunia s'en souvenait comme si c'était hier. Elle avait ouvert la porte et avait vu sa sœur se tenant devant elle. Lily tenait un sac et un berceau. Elle lui avait fourré le berceau dans les bras et lui avait dit la voix froide les yeux légèrement vitreux :

-On ne peut en élever qu'un. Prends celui-là. On reviendra le chercher quand il aura onze ans.

Avant que Pétunia puisse dire quoi que ce soit, Lily s'était volatilisée et lui avait laissé un bébé de l'âge de son Dudley. Un petit garçon aux doux yeux verts et à la chevelure ébouriffée. Elle avait craqué devant son regard doux, sa bouille innocente et ses cheveux hirsutes. La jeune mère de famille avait décidé de l'aimer comme une mère, comme sa mère. Lily avait fait la stupidité de l'abandonner et bien elle prendrait cet enfant innocent comme son propre fils, son fils de sang. Vernon avait grogné quand il avait vu la frimousse du petit garçon et avait filé dans un supermarché pour rapporter tout ce dont le bambin pourrait avoir besoin chez eux. Pétunia s'en souvenait encore comme si c'était hier.

Flash back

Pétunia venait de rentrer dans sa maison avec son adorable neveu dans ses bras quand elle entendit le moteur de la ford escort de son époux. Le bébé ouvrit de nouveau les yeux et fit un gros sourire édenté. Elle fondit encore plus vite que de la neige sur une plage d'Hawaï et serra l'enfant contre elle en lui embrassant le front. Le petit garçon éclata de rire, chatouillé par les cheveux mi-longs de sa tante. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit et Vernon vit un paquet remuant dans les bras de sa femme. Il leva un sourcil, regarda les affaires du petit garçon posées par terre, puis s'approcha de sa femme et vit l'enfant. Lui qui avait toujours voulu avoir une famille nombreuse voilà que le ciel venait de lui en donner une. Merci mon dieu ! Il allait avoir un autre enfant à chouchouter et à aimer. Et puis il était tellement mignon avec ses petits pieds nus... NUS ? Mais il allait geler ! Et en plus, il n'avait pas la même taille que leur Dudley ! Le pauvre petit. Avant même que Pétunia puisse dire quelque chose, Vernon fit demi-tour en courant entra dans sa voiture et fila. La jeune mère ne comprenait plus rien. Mais bon, elle avait d'autre chose à faire, comme nourrir ce petit ange.

Ce qu'elle ne sut pas, c'est que Vernon criait de joie dans la voiture et s'arrêta devant supermarché. Il prit un caddie, puis alla dans le rayon enfant et se retrouva tout bête. Il ne connaissait pas l'âge de l'enfant. Il se creusa la tête pour savoir qui il pouvait être, puis faillit se gifler, ce petit avait les mêmes yeux que sa belle-sœur, la sorcière. Comment il s'appelait... ? Harry ! Il s'appelait Harry et il avait un an depuis le 31 juillet. Fier de sa mémoire, le gros homme reprit ses courses et dévalisa tout ce qui ressemblait de près ou de loin à des habits ou des fournitures pour un enfant de un an. Il fila chercher un deuxième caddie et le remplit de jouets. Il rajouta une poussette et acheta tous les meubles nécessaires pour une chambre d'enfant. Tous étaient en kit et il pourrait ainsi se faire mousser auprès de son fils... heu... de son neveu en lui disant que c'est lui qui l'avait fait. Il était tout excité, mais quand il arriva avec ses achats devant la voiture, il découvrit l'horreur la plus horrible.

Elle était trop petite.

Ce n'était pas vrai. Il était père d'une famille nombreuse maintenant et ne pouvait se permettre d'avoir un pot de yaourt comme voiture. Comment faire ? Il regarda à droite et à gauche quand il vit...

Le concessionnaire !

Il regarda le magasin qui regorgeait de voitures, la sienne, les autres, la sienne, puis retourna dans le supermarché, demanda qu'on lui garde ses affaires, prit sa voiture, fonça chez le concessionnaire et entra quelques secondes avant que le vendeur puisse fermer le magasin. Le pauvre homme n'aurait jamais cru qu'une personne avec autant d'embonpoint et si peu de cou pouvait aller aussi vite. L'homme se jeta quasiment sur lui et lui ordonna :

-Je veux une voiture ! Maintenant !

-Je... heu...

-Je me moque du prix ! Il me faut une voiture spacieuse pour une famille nombreuse ! Et je veux que vous repreniez mon ancienne voiture.

Le vendeur regarda l'homme la bouche grande ouverte, quand la lumière éclaira son esprit. Il allait faire une vente au dernier moment. Avec un grand sourire, il demanda à son client de le suivre, puis lui montra ses modèles. Vernon très étonné demanda :

-Il n'y a que des 4x4 ?

-Nous sommes un concessionnaire Range Rover.

-Bien, vous avez une grosse voiture !

-Nous avons un tout nouveau modèle, qui a 5 portes !

-5 portes vous dites ? Puis-je le voir ?

Le vendeur alla montrer le véhicule à Vernon et ce dernier dit :

-Puis-je le prendre immédiatement ?

-Heu... Vous en êtes sûr ?

-Oh que oui !

-Bien !

Le vendeur ravit lui fit les papiers nécessaires, puis créa les nouvelles plaques d'immatriculation, fit le plein de la voiture et Vernon paya rubis sur l'ongle la somme exorbitante de 36,126 £. Vernon était content que la somme ait été plus basse grâce à la reprise de son ancien véhicule qui était neuf. Maintenant que la vente était finie, Vernon prit le modèle d'exposition, puis fonça vers le grand magasin et vida ses caddies dans le coffre immense de sa nouvelle voiture. Demain, il la ferait assurée. Mais pour l'instant, il avait plus important à faire, comme... il avait oublié d'acheter de quoi fêter l'arrivée de son fils... enfin, de son neveu. Il referma la porte du coffre et retourna en courant dans le magasin. Là, il acheta un énorme fraisier, avec des jus de fruits, du champagne, un énorme poulet rôti encore bouillant, des pommes de terre rissolées dans le jus du poulet et tout plein d'autres bonnes choses. Il dévalisa de nouveau le magasin pour la plus grande joie du directeur qui voyait ce gros bonhomme filer dans tous les rayons. Soudain Vernon tomba en amour devant une peluche qui représentait un dragon au regard d'agneau. Il se jeta dessus et le plaça fièrement sur l'immense tas que faisaient ses achats. Après avoir payé, il vida de nouveau son caddie et rentra chez lui. Sa douce Pétunia n'allait pas s'en remettre quand elle allait voir la nouvelle voiture, l'autre était beaucoup trop petite pour leur famille à présent qu'ils étaient beaucoup plus nombreux. Il ouvrit la porte et vit que son épouse et ses deux fils... heu... son fils et son neveu n'étaient pas là. Il tendit une oreille et entendit sa femme rire alors qu'elle donnait le bain aux deux enfants.

Tout en sautillant de joie, Vernon, vida le coffre de sa voiture et remplit rapidement les placards de la cuisine, mit les pommes de terres et le poulet dans un plat au four, le fraisier dans le frigo, puis quand tout cela fut fait, il fila chercher les meubles pour enfant qu'il installa dans la chambre d'ami. Ils ne l'avaient jamais meublée, car ils n'avaient pas d'ami. Tout en ayant une partie de son attention sur ce que faisait sa femme, il terminait de vider sa voiture. Puis quand cela fut fait, il alla chercher des outils et commença à monter les meubles. Il commença par le lit. Il avait de la chance, la notice était très simple à suivre. Quand ce fut fait, il installa le matelas et le tour de lit afin que son bébé ne se fasse pas mal en bougeant. Il attacha un mobile avec la lune et les étoiles brillant dans le noir. Enfin d'après le mode d'emploi. Le tout tournait avec une douce berceuse. Ensuite, il monta la commode, avec un peu plus de difficulté, mais il réussit à le faire en moins d'une heure. Heureusement pour lui, Pétunia avait complètement oublié l'heure et s'amusait comme une folle avec ses deux enfants. Il utilisa ce moment béni pour plier le mieux possible les nouvelles affaires d'Harry et les ranger dans la commode. Ensuite, il monta le coffre à jouet dans lequel il mit tous les jouets qu'il avait acheté pour son Harry. Puis enfin, il monta l'armoire et y rangea les couches, les produits pour nettoyer son petit corps ainsi que les petits draps pour son petit lit.

Tous les meubles de la chambre étaient d'une douce couleur bleu qui allait parfaitement avec le blanc des murs... mouis bon, ils manquaient de couleur. Mais ce n'était pas de sa faute s'il avait oublié la peinture. Comment faire ? Il allait complètement paniquer quand il se souvint des décalcomanies qu'il y avait dans la cave et qu'il avait utilisé pour la chambre de Dudley. Le plus silencieusement possible, il alla dans la cave et ramena des dizaines de paquets. Avec l'aide non négligeable d'un escabeau, il posa les images qui représentaient des nuages, des animaux, des oursons joyeux. Quand il eut terminé, il rangea les outils, puis redescendit rapidement dans le salon et sortit par la cuisine. Il ouvrit de nouveau la porte d'entrée bruyamment et cria :

-C'est moi !

Sa douce Pétunia répondit :

-Tu es rentré Vernon ?

-Oui, je suis allé me promener.

-J'arrive, je sèche les enfants.

Vernon avait laissé la porte de la chambre d'ami grande ouverte et attendit le résultat de sa surprise. Normalement, cette porte était toujours fermée et sa femme étant maniaque, elle allait aller la fermer et verrait les changements. Il alla dans la cuisine, réchauffa le repas et même, mit le couvert. Il venait de déplier la nouvelle chaise haute de son f... neveu quand il entendit le hurlement de Pétunia. Elle descendit en courant et se jeta dans les bras de son époux. Elle qui ne pouvait plus avoir d'enfant, elle en aurait un autre et Vernon venait de lui prouver qu'il acceptait cette arrivée.

Quand elle était sortie de la salle de bain, elle avait vu la porte de la chambre d'ami ouverte et quand elle s'était approchée, elle avait vu une adorable chambre d'enfant, la chambre d'Harry. Il était accepté par la famille Dursley, et maintenant, il faisait partie de la famille Dursley. C'est pour cela que son Vernon était parti en coup de vent, pour lui faire la surprise. Elle hurla de joie, plaça Harry et Dudley dans le parc à jouer et fila se jeter dans les bras de son amour. Ensuite, tous les deux allèrent habiller leurs deux enfants. Harry gigotait en riant et Dudley regardait son cousin avec curiosité, puis se mit à rire lui aussi. Cela avait été le début d'une magnifique vie qu'ils avaient fêtée avec un magnifique repas.

Fin du Flash Back

Dudley et Harry avaient été élevés comme des frères. Le petit garçon était espiègle et joueur. Mais il faisait aussi le bonheur de ses parents. Jusqu'à ce qu'il coure après son ballon et que la voiture le percute. Ils avaient tellement peur de le perdre. C'était leur fils, peut-être pas de sang, mais de cœur. Pétunia se mordait le poing et se moquait des larmes qui coulaient le long de ses joues. Tout son corps était secoué par les sanglots qu'elle tentait de contenir, tandis que Vernon regardait vaguement devant lui, tremblant de terreur à l'idée que le médecin lui apprenne la mort de son fils. Il se retenait difficilement de pleurer, il se souvenait de la fois où son fils avait été poursuivi par le molosse de la rue d'à côté, et qu'il s'était réfugié dans ses bras, tremblant de peur. Il avait aimé consoler son fils, lui frotter tendrement le dos en le rassurant, voir le regard éblouit de son petit garçon quand il avait chassé le chien, il était son héros. Pour lui, il s'était violemment disputé avec sa sœur. Il s'en souviendrait toute sa vie. Le jour où Marjorie Dursley fit la pire erreur de sa vie.

Flash Back

Cela faisait déjà un mois que leur petit Harry était arrivé dans leur famille et le bonheur illuminait leur vie. Cependant, leur joie fut ternie par l'annonce que Marjorie Dursley, appelée aussi Marge qu'elle viendrait chez eux. C'était la première fois qu'elle viendrait depuis qu'ils avaient repris la maison à la mort des parents de Pétunia. Leurs deux bébés étant dans les deux plus grandes chambres, ils décidèrent de donner à Marge la dernière chambre, la plus petite. Il descendit un lit d'une personne du grenier mais alors qu'ils étaient dans les escaliers, ils virent le lit s'élever doucement, flotter dans les airs et se poser dans la chambre, puis, une armoire suivit, ainsi qu'une commode et le matelas. Les deux parents se regardèrent avec curiosité, puis regardèrent vers la chambre d'Harry et virent leur bonhomme les regarder avec un doux sourire. Leur fils les avait aidés, il avait utilisé la magie pour qu'ils ne se blessent pas. Pétunia et Vernon voyant ce que pouvait faire la magie, furent fous de joie. Dieu qu'ils aimaient leur enfant. Ils se précipitèrent sur lui et l'embrassèrent sur tout le visage. Harry éclata joyeusement de rire et colla sa petite tête sur l'épaule de Vernon en suçant son pouce. L'utilisation de sa magie l'avait fatigué, il bailla largement, puis s'endormit comme un bienheureux. Vernon et Pétunia le bordèrent avec tendresse, firent la même chose avec Dudley. Alors que Vernon s'extasiait sur ses deux enfants, Pétunia faisait le lit, aérait la chambre et faisait le ménage. Quand la chambre fut propre, Pétunia ferma les fenêtres de crainte que ses bébés ne tombent malades.

Le lendemain, Marge arriva avec un chien, Caporal un bouledogue anglais. Pétunia grimaça en voyant le chien qui bavait sur son sol parfaitement propre. Elle n'aimait pas les chiens. Mais bon, c'était la sœur de son époux. Sauf qu'elle sentit la moutarde lui monter au nez quand la femme regarda Harry et demanda :

-C'est quoi cette horreur ?

Pétunia crut qu'elle allait mordre. On n'avait pas le droit d'insulter son bébé. D'un ton à glacer le cul d'un ours polaire, elle répondit :

-C'est mon fils, Harry !

-Ton fils ?

D'après le ton de la réponse, Vernon comprit que sa sœur pensait que Pétunia l'avait trompé, il décida donc de la contredire :

-En fait, c'est notre neveu, mais nous l'avons recueilli.

-Tu veux dire le fils de ce bon à rien de Potter et de son idiote de femme ? Vous auriez dû l'abandonner. Comme je le dis toujours pour mes chiens, quand il y a une tare chez la mère, on la retrouve dans les petits. Ce sale gosse ne fera rien de bien dans sa...

-Marge, par amour pour toi, je te demanderai de bien vouloir te taire et de ne pas insulter mon fils, gronda Vernon.

-Ton Fils ?

-Oui, mon fils. Quand Pétunia a accouché, il y a eu des complications. Dudley était trop gros pour le bassin de Pétunia. Les médecins lui ont fait une césarienne, mais quelques jours plus tard, elle a eu une infection nosocomiale et maintenant, elle ne peut plus avoir d'enfant. Mais Dieu a entendu notre prière et nous a donné Harry. Il n'est pas mon fils de sang soit, mais il l'est de cœur. C'est un Dursley au même titre que Dudley.

Voyant que Vernon aimait vraiment ce petit chien, Marge Dursley décida de ne rien dire d'autre, mais pensait qu'ils auraient dû s'en débarrasser.

Fin du Flash Back

Il ne voulait pas perdre son fils. Il ne voulait pas perdre son Harry, il ne voulait pas perdre son tout petit garçon. Son petit garçon si courageux qui n'avait pas hésité à monter dans l'arbre pour aider son frère. Il voulait que son enfant continue à l'écouter avec de grands yeux émerveillés quand il lui racontait des histoires, ou l'entendre éclater de rire avec ses blagues à trois centimes. Il leva les yeux vers la salle d'opération et se tendit quand il vit le chirurgien en sortir.

Comme dans un cauchemar, son cerveau fit passer la scène au ralenti. Il voyait le médecin avancer lentement vers lui, le visage fermé, les traits tirés, des marques sombres sur sa blouse, de la sueur coulant le long de sa figure. Il ne voulait pas savoir, il ne voulait plus savoir. Tout ce qu'il voulait c'est avoir son fils contre lui, sentir sa respiration, son petit cœur battre contre sa poitrine, son souffle faire voleter ses mèches noires, c'était tout ce qu'il voulait. Il ne voulait plus entendre cette voix masculine lui dire :

-Je suis désolé, nous avons fait tout ce qui était humainement possible. Mais les blessures étaient trop graves.

Il ne voulait pas entendre le cri de douleur de sa femme, il ne voulait plus entendre ses sanglots sur son épaule, il ne voulait plus voir le regard las du chirurgien, il ne voulait plus voir le regard rempli de pitié des infirmières. Il ne voulait plus rien comprendre. Il venait de perdre son fils... Non ! Son petit Harry était un sorcier, il était fort, il s'en sortirait toujours. Il le savait. Son fils était le plus fort. Il s'en sortirait. Il se mit à trembler de tout son corps, puis poussa le cri d'un animal blessé et serra sa femme contre lui. Ce n'était pas vrai ! C'était un cauchemar ! Son fils était dans sa chambre en train de parler avec sa peluche, en train de lui raconter toute sa petite vie du haut de ses cinq ans, et non pas mort, rigide et froid dans cette salle d'opération glacée et impersonnelle. Il allait venir vers eux et se jeter dans leurs bras en les appelant papa et maman. Il n'était pas mort. Non ! NON ! NNNOOOOONNNNN !

A suivre