Première OS sur cette série. En espérant qu'elle vous plaira. Si jamais il y a une faute ou quelque chose qui vous titille.. n'hésitez pas.
Comme à son habitude, Castle avançait dans le commissariat tenant deux cafés, le sourire aux lèvres. Comme à son habitude, il croisait des 'collègues' avec qui il discutait furtivement malgré qu'ils ne travaillaient pas ensemble. Comme à son habitude, il lança une vanne en arrivant au niveau du bureau de ses deux amis. Comme à son habitude, il s'assit sur sa chaise. Cependant, il comprit qu'aujourd'hui n'était pas un jour habituel lorsqu'il vit le regard inquiet que lançait le capitaine dans sa direction. Castle le regarda, tentant d'interpréter et de comprendre la signification de son regard. Plus rien n'importait, même pas les exclamations d'Esposito et de Ryan, lorsqu'il comprit. Il comprit qu'à partir de maintenant, c'était une question de vie ou de mort. Il essaya de se lever lorsqu'une main vient se poser sur son épaule. Epaule meurtrie par la pression que cette main exerçait. Il ferma les yeux, essayant de concentrer sa douleur qui se faisait de plus en plus forte. Il se mordit la lèvre inférieure tout en priant pour que sa vie ne finisse pas d'une telle manière.
- RICHARD ALEXANDER CASTLE.
Il sursauta. Ses yeux toujours fermés, il sentit qu'on essayait de retourner sa chaise, c'est pour cela qu'il tenta vainement de s'accrocher à tout ce qui pouvait le maintenir en vie encore quelque seconde, à savoir, le pied de bureau. Il rouvrit péniblement ses yeux lorsqu'il sentit la main de son interlocuteur quitter son épaule. Il lâcha la prise qu'il avait sur le bureau. Mauvaise idée. La tornade le prit au col et le plaqua contre le mur.
- Comment osez-vous.
Il essaya de se justifier, mimant on ne sait quoi avec ses mains, appelant ses coéquipiers du regard. Sans succès. Son agresseur le maintenait en place, malgré la différence de gabarit. D'un côté, il préférait rester là, que de se faire tordre le bras... Voire pire.
- Je peux vous expliquer, Beckett, vraiment. Tenta-t-il.
- Expliquer quoi ? Expliquer le fait que les journaux croient que vous et moi avons une liaison ?
- Ce n'est pas ce que-
- Ce que je crois. Mais voyons, Castle, on sait très bien, et quand je dis on, ce n'est pas seulement nous deux, mais bien toute la ville de New-York, que vous vous inspirez de votre vécu pour écrire Nikki Heat.
- Mais pas du-
- Vraiment ? Alors expliquez-moi pourquoi, POURQUOI, vous dites ça aux journalistes.
- Je n'ai jamais rien dit de-
Elle relâcha le col de Castle pour lui envoyer le journal du matin dans la figure avant de partir s'asseoir sur son bureau, toujours folle de rage. Comment avait-il pu faire cela. Voilà qu'elle était la risée de New-York. Bien que l'idée d'avoir cette liaison ne l'aurait sans doute pas dérangée plus que ça, il en valait de sa réputation de femme indépendante et non pas une de celles qui tombent face au grand Richard Castle. Elle fulminait intérieurement. Qu'allait penser son père, ses amis, les gens de New-York ? Dans son métier, elle avait pourtant appris à ne pas écouter les dires des gens, ni même prendre en compte leurs remarques, mais là, il en valait de sa vie privé. Il avait déjà dépassé les bornes en rouvrant le dossier de Johanna, il venait de mettre les deux pieds dans le plat en invoquant, intentionnellement ou non, une certaine liaison avec elle. S'en était trop. Bien qu'il fût assez utile dans ses enquêtes, une pause ne ferait sans doute pas un mal fou. Elle savait qu'elle allait le regretter, que c'était absurde. Mais son subconscient lui sifflait qu'il le fallait. Le temps que l'affaire se taise. En prenant une grande inspiration, elle se retourna vers Castle, entrain de lire, les lèvres plissées, d'un air concentré. Elle l'interpella.
- Oui ? Dit-il en levant ses yeux craintifs du journal.
- We need to talk, Mister Castle.
- Mais, je-
Elle ne le laissa pas finir sa phrase et l'entrainât dans un recoin, afin que les oreilles trainant ne puissent entendre. Il ne comprenait pas. Cherchant désespérément de trouver son regard, de plonger ses yeux azur dans ses prunelles. Elle le fuyait tant bien que mal. Se demandant encore si elle faisait le bon choix.
- Ecoutez, Castle. Vous m'avez été très utile pendant ces longs mois, vraiment. Et je vous dois nombreuses enquêtes. Cependant, je... Elle prit une grande inspiration. Je pense qu'il faudrait qu'on arrête là.
« Il faudrait qu'on arrête là » semblait avoir un double sens, ce que Castle ne manqua pas de remarquer, sans pour autant lui en faire part. Après tout, il devait avouer qu'il ne devait pas être simple à supporter. Il ne comprenait pas vraiment les raisons pour lesquelles elle faisait ça, mais garda de lui en parler. Elle devait avoir ses raisons et même si cela le gênait, n'en fit aucun cas. Bien sûr qu'il était surpris. Comment ne pas l'être. Et dire que ce matin, il était de bonne humeur. Cette humeur qui était maintenant à son niveau le plus bas.
Il réussit néanmoins à trouver son regard. Dire combien de temps ils étaient restés à se fixer relevait de l'impossible. Quelques secondes, quelques minutes, peut-être. Elle savait qu'elle avait commis une erreur, il savait qu'il n'avait aucun pouvoir. Elle détourna le regard la première, fixant le sol. Il demeura fixe, cherchant tout de même la raison de ce choix. D'accord, l'article était osé. D'accord, il avait commit une boulette en laissant échapper qu'il s'inspirait de sa relation avec le détective pour écrire son livre. Mais les journalistes savent modeler les mots. Et Richard Castle avait bien trop de respect envers elle pour dire explicitement qu'ils avaient une liaison, tout en sachant que c'était totalement faux. D'accord, il aurait pu porter réclamation. Mais après ? Cela n'aurait-il pas plutôt accentué la rumeur ? Il comprit qu'il avait déjà dépassé les barrières lorsqu'il avait entreprit d'enquêter sur sa mère. Et il s'était déjà excusé des centaines de fois. Et il fallait avouer qu'en ré-ouvrant ce dossier, il avait permis à sa muse de trouver de nouveaux indices. Peu importe, maintenant. Elle devait continuer sans lui.
Il ne chercha plus à trouver son regard. Il savait que c'était fini. Toute chose prend une fin. Et cette collaboration n'en fut pas une exception. Alors il la laissa. Il ne lui jeta aucun regard. Rien. Même pas un « au revoir » car de toute façon ce n'était pas un simple au revoir. Et ils le savaient. En lui disant ces mots, elle avait mit fin à toutes les histoires. Y compris la leur. Leur jeu. Tout. Elle ne leva la tête que lorsqu'elle entendit les portes de l'ascenseur se fermer.
- Kate ?
Elle posa sa tête contre le mur. Rien de plus. Pas une larme. Juste de simple regret. Elle savait qu'elle avait exagéré. Que ce n'était pas pour une simple histoire d'article qu'elle avait décidé de le virer. Oh, non. C'était bien plus. Elle se cachait. Simplement. Elle cachait ses sentiments. Elle avait peur. Et Esposito le savait très bien. Il n'insista pas lorsqu'elle ne répondit pas à ses appels. Préférant la laisser seule avec ses pensées. De toute façon, elle ne l'avait pas entendu. Alors qu'importe.
Il avait mal. Mais ne le montra pas. Son cœur hurlait. Mais il tentait de le faire taire. Ses yeux pleuraient. Ou alors était-ce la pluie qui frappait son visage. Il était devant chez lui. Ne tentant même pas d'y rentrer. La pluie devenait torrentielle. Il n'avait rien pour se protéger. Que ce soit contre la pluie, ou contre le mal qui le rongeait de plus en plus. Elle l'avait jeté. Comme une simple feuille. Comme si rien n'avait existé. D'ailleurs, il venait à se demander si quelque chose s'était réellement passé. Peut-être n'était-ce que son imagination. Peut-être n'était-ce seulement un parallèle entre son livre et la réalité. Il tentait de se convaincre du contraire. Ca ne pouvait pas n'être que de la fiction. Ces moments passé à rire, à parler, à se disputer pour une broutille. Ces moments à rester à se fixer, comme si leurs vies en dépendaient. Comme si une aura les protégeait. Alors non, il ne pouvait pas ne rien y avoir. Pourtant.. Il reprit connaissance, ne sachant plus l'heure qu'il était. Il entra dans l'immeuble, trempé. Ne prêta guère attention au gardien et fila directement dans l'ascenseur, le menant chez lui. Se fut à peine s'il vu sa fille et sa mère au salon.
- Pap-
Martha coupa sa petite-fille, sachant très bien qu'il ne lui répondra pas. Il ne leur lança même pas un regard. Rien. Il partit s'enfermer dans sa chambre, prenant soin de fermer à clé la porte. Soupirant, il marcha jusqu'à sa commode, ouvrant délicatement le tiroir du bas. Il ne pensait pas qu'il allait le ressortir de ci-tôt. L'empoignant, il vint d'asseoir contre la porte. Il fixa cette bouteille de scotch, se demandant s'il faisait le bon choix. Le bon choix de quoi ? Peu importe, de toute façon, tout est fini.
Lorsqu'elle rentra chez elle, son appartement lui sembla vide. Quelle idée, elle habitait pourtant seule. Pourtant.. Pourtant c'est comme si une âme avait quitté ce lieu. Elle se sentait seule. Bien plus que d'habitude. Elle se demanda comment elle en était arrivée là. Et si Castle ne s'était pas mit en tête de la suivre. Et si elle n'était pas tombée amoureuse. Et si elle n'avait pas peur de montrer ses sentiments. Et si tout ceci n'était qu'un mauvais rêve. Avec des si, on mettrait Paris en boîte. Avec des si, on referait le monde. Avec des si, elle réécrirait l'histoire. Elle n'avait même pas la force de se changer. Elle n'avait pas non plus la force d'éteindre les lumières avant de s'affaler sur son lit. Elle n'avait plus la force de rien. Son corps n'était plus qu'un tas d'os et de chair. Son esprit vaguant, elle se rappelait de sa première rencontre avec cet écrivain qui l'avait tant aidé, alors même qu'il ne connaissait son existence. Elle n'avait jamais imaginé qu'il serait sur ses enquêtes. Elle n'avait jamais pensée qu'il la suivrait, même dans la pire des situations. Elle n'avait jamais pensée qu'elle tomberait amoureuse. Jamais. Et bon dieu que ça lui faisait mal. Elle avait tellement envie de lui dire Ô combien elle était désolée. Désolée pour tout. La dernière image qui lui émanait était ses yeux bleus, recouvert d'un voile de tristesse, d'incompréhension, de peur. Puis plus rien. Elle avait baissé la tête. C'était la première fois qu'elle ne pouvait regarder quelqu'un en face. Mais ce quelqu'un n'était pas n'importe qui, n'est-ce pas ? Elle le savait.
Elle avait faibli. Il était parti. Pour de bon. Elle l'avait chassé. Il n'avait pas insisté. Elle n'allait pas s'excuser. Il n'allait pas la rappeler. Alors tout ce qu'ils pouvaient faire à cet instant, était de penser à l'autre. Se demandant comment et pourquoi. L'un buvait pour oublier sa peine. L'autre pleurait pour le mal qu'elle avait causé. Mais tous deux avaient cette fierté qui les rongeait. Cette foutu fierté qui faisait qu'aucun n'allait faire le premier pas. Il savait qu'elle l'aimait. Elle était certaine qu'il l'aimait. Mais c'était comme ça. C'était fini. Elle avait mit fin à leur histoire, leur coopération, leur amitié. Leur amour. Elle n'avait pas voulu leur donner une chance. Pourquoi ? Parce que Katherine Beckett était effrayée. Effrayée de devoir le perdre. Effrayée de sentir sa carapace s'effondrer. Elle se sentait lâche.
Et dans une dernière larme, elle s'endormit, se promettant de ne jamais retomber amoureuse. Et dans une dernière gorgée, il finit la bouteille de scotch, se promettant de ne plus être faible.
Elle rêva de ce qu'aurait pu être sa vie si elle avait avoué à Richard Castle qu'elle était folle amoureuse de lui. Il s'endormit par terre, comme un SDF. Il ne rêva pas. Trop saoul pour ça.
Mais qu'importe, puisque tout est fini.
Enfin c'est ce qu'ils croyaient. Au beau milieu de la nuit, Richard Castle fini par se réveiller. Encore sous l'emprise de l'alcool, il attrapa son Iphone et tenta d'appeler celle qui l'avait renvoyé. Pour lui cracher sa haine, pour lui dire combien il lui en voulait. Combien il l'aimait. Lui demander pourquoi elle avait fait ça. Pourquoi. Il composa son numéro, qu'il connaissait par cœur. Il attendit. Des secondes interminables. Elle ne répondait pas. Peut-être dormait-elle. En effet. Il réessaya. Une deuxième fois. Il lui en voulait. Il voulait savoir. Alors même s'il la réveillait. Même si cela ne la mettrait que plus en colère, qu'importe. Il voulait connaître la vérité. Il voulait l'entendre dire. Il tomba une nouvelle fois sur sa messagerie.
Elle se réveilla au son de son portable. Ses yeux étaient collés à cause du trop plein de larmes. Elle s'essuya maladroitement le visage. Cherchant son portable des yeux, essayant de faire abstraction à la lumière qui l'aveuglait. Elle vit alors le prénom de son écrivain s'affichant sur son portable. C'était la troisième fois qu'il essayait. Elle ne décrocha pas. Elle ne voulait pas. Elle ne pouvait pas. Sa peur lui tiraillait le ventre. Ses mains tremblaient. Les larmes menaçaient une nouvelle fois de couler. Son téléphone arrêta de sonner. Elle attendit. Essayera-t-il une nouvelle fois ? Non. Il n'insista plus. Elle s'assit sur son lit. Soufflant. Qu'avait-elle fait ? Ou plutôt, que n'avait-elle pas fait. Elle réfléchit pendant quelques secondes. Ou quelques minutes. Le temps paraissait hors de mesure. Elle empoigna son téléphone, tremblante. Elle hésita. Regarda une photo de lui. Puis dans un élan qui la surprit, le rappela. Une sonnerie. Deux sonneries. Trois sonn- Il décrocha. Il ne parla pas. Elle non plus. Seul le bruit de leur respiration sonnait au creux de leur oreille. Se fut assez. Elle s'allongea, la peur en elle. Il posa la tête contre la porte, respirant bruyamment. Les minutes s'enchainèrent, sans qu'aucun d'eux ne dise un mot. Le silence commença à se faire gênant. Elle décida d'y mettre terme. Elle ne savait pourtant pas quoi dire, et jugea que ces mots décrivaient assez ce qu'elle ressentait. Ces mots simples, mais pourtant si dur.
- Je suis désolée.
Il sourit. C'est tout ce qu'il voulait.
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