Participation au concours de juillet Contest 4S, organisé par Taka sur le forum d'HPF, avec pour but d'écrire un texte de 400 à 499 mots sur Severus Rogue, cela en utiliser la lettre S au maximum 4 fois. Il y a à ce jour plus de 45 participations, et les votes commencent dès le 1er août.

On trouve dans de nombreuses fictions des Rogue idéalisés, qui deviennent par on ne sait quel moyen de purs canons et idéaux masculins. Parce que Rogue est un personnage que je n'aime que très peu, et qu'à force il me semblait ridicule de voir pululer tous ces Rogue super-trop-beaux-et-trop-sexys, je fais ici ma petite caricature de l'éloge de Rogue, en espérant qu'elle vous plaira.


C'était un homme d'une intelligence extrême, qui dominait d'une main experte une pitoyable et immonde vermine grouillant au fond du cachot ténébreux qu'il occupait, face à un chaudron bouillant d'une nouvelle et formidable invention. Il mettait la mort en bouteille, et était connu comme celui qui était devenu l'admirable maître de cette doctrine complexe et irremplaçable. Tout en lui ne pouvait être que loué et envié, de cette recherche perpétuelle de la perfection à l'aplomb orgueilleux et fier que l'on pouvait déceler en lui.

J'avoue qu'il m'avait plu avant même qu'il ne me parle le premier jour. Il était d'une beauté parfaite, au port altier - c'était un vrai Prince - qui attirait le regard de tout le monde, au menton fier, déformé par une grimace ironique mettant en valeur une bouche aigre, et à la chevelure terne, rendue brillante par une répugnante matière. Il avait un regard perfide, incroyablement vif et glacial, et un nez recourbé et crochu. Un cou petit et maigre dominait une anatomie faible et débile : il était généralement recroquevillé, comme affaibli par une âme trop lourde, et il avait un ventre pâle et divin, d'une indolence raffinée digne de figurer à la une d'un magazine féminin aguicheur. C'était un homme viril, un vrai. Un homme qu'aucune femme éveillée ne pouvait ignorer, un homme qui détournait le regard du monde et qui ne l'ignorait que trop.

L'appartement qui lui était fourni à l'intérieur du château m'avait envouté quand il avait accepté de me le faire découvrir. A l'image du propriétaire, il était d'un dépouillement formidable et d'une clarté nulle. L'environnement était une concentration formidable de goût architectural : noir chocolat, noir d'encre et noir pur côtoyaient agréablement noir métal, noir hémoglobine et noir précieux. Une bibliothèque phénoménale et bondée, unique touche de couleur, témoignait d'un intellect allègrement exploité, et d'un jugement clair et fiable, quoique peut-être courbé par l'abondante magie noire environnante.

La chambre était du même goût que le living-room ou la pièce d'eau. Noir, noir et noir étaient apparemment le leitmotiv du merveilleux maître. Un fauteuil noir trônait au coin de la pièce, et le lit noir était beau et ridicule. L'oreiller noir était dur, et la couette en coton noir inconfortable grinçait contre la peau nue. Entre ce noir pur, il me fit femme comme au premier amour, femme d'un feu non calmé, femme de douleur et d'ennui…

Ah… Quel homme splendide, ce Severus Snape !


Voilà, j'espère que ce modeste texte vous plaira =)