Bonjour! Je vous laisse une petite note pour vous expliquer le pourquoi de cet OS. J'adore les fanfic de HP sur la next gen, vraiment. Mais je suis pas toujours convaincue de la place et de la renomée qu'ont les Malefoy dans cette nouvelle société sorcière. Alors voici juste ma vision des Malefoy avant que Scorpius ait son rôle à jouer. Vous trouverez peut-être des allusions à la quadrilogie d'Alixe (HP 7 3/4) pour ceux qui l'ont lu. Donc j'espère ça vous plaira et bonne année ! Maneeya.


Astoria s'assit en face de son mari qui consultait un hebdomadaire spécialisé en potion. Il finit rapidement son article avant de poser son journal. Son mari lui lança un regard interrogateur, ce n'était pas habituel qu'elle s'installe ainsi près de lui. Ils allaient bientôt passé à table, ce n'était pas le moment idéal.

— De quoi devons-nous parler ?

— Nous n'avons pas encore décidé si Scorpius irait à l'école en septembre. L'échéance approche.

Drago hocha gravement la tête. Ils avaient gardé Scorpius à la maison jusqu'à maintenant, cela allait très bien au père qui pouvait ainsi garder un œil sur lui. Il ne souhaitait pas que le jeune enfant se rende trop vite dans cette société sorcière où être un Malfoy n'était pas une bonne carte de visite.

Astoria considérait normal de le garder avec eux au moins dans un premier temps. Cependant de plus en plus d'enfants sorciers allaient à l'école, cela leur donnait une première instruction mais surtout ils nouaient des amitiés qui pourraient se poursuivre à Poudlard. Et il était hors de question que Scorpius se sente exclu parce qu'il n'aurait pas eu droit à cette expérience.

— Tu penses toujours que cela serait bénéfique pour le garçon ?

— Les enfants ne sont pas capables de comprendre les mesquineries d'adultes à six ans, cela lui fera de solides alliés une fois à Poudlard.

— Je doute de cette belle innocence.

Astoria lui attrapa la main au-dessus de la table. Il apprécia son soutien indéfectible. Elle ne s'attendait peut-être pas à autant de difficulté : après les procès, le nom de Malfoy avait accueilli la haine de leurs victimes et de leurs anciens alliés. Le fait que Lucius et Narcissa aient échappé à Azkaban ne jouaient pas en leur faveur. Pour la communauté magique britannique, cette absence de sentence était inadmissible. Il y avait peu de choses dont un Malfoy pouvait encore se vanter, si ce n'est une bonne éducation.

— Tu as choisi une école ? demanda-t-il coupant cours à un nouveau débat.

— Il y en a trois. L'école BROCKLEHURST près de Londres, l'école Wellbeloved au village de Warrigtown et l'école Vittoz au manoir Corbin. Riëlle m'a recommencé la seconde, sa fille y est inscrite pour l'année prochaine.

Drago ressentit un agacement caractéristique, comme souvent lorsqu'il devait faire face à la trop petite communauté sorcière. Et cette décision – trop politique pour passer inaperçue – n'atténuait pas ce sentiment. Le fait que la fille Nott s'y rende n'était pas en soit rassurant. Il savait que Théodore n'avait pas fait partis du groupe disons politisé de sa maison mais son père était tristement connu.

— Quel genre d'école ?

— Portée avant tout sur l'instruction, les bases de la magie et une explication du monde environnant. Leur but est de familiariser l'enfant et de répondre aux questions qu'il pourrait se poser sur notre société.

Le chef de maison eut un rictus en pensant à l'évocation de Potter qui devait être fait dans les salles de classe.

— Ils prévoient des incursions dans le monde moldu ?

— Une par semestre.

— C'est convenable, mais ce n'était pas cela qui m'inquiète, tu le sais bien.

Ils entendirent du bruit provenant de l'entrée. Leur fils rentrait de sa promenade avec ses grands-parents. Le père Malfoy s'assit sans un mot sur le fauteuil. La grand-mère par contre semblait apprécier un peu plus ses séjours en Angleterre où elle voyait son petit-fils unique et adoré.

Elle remarqua d'un coup d'œil que son fils et sa bru étaient en pleine discussion et avaient été coupé. Elle rappela à Scorpius qu'il devait se laver les mains et l'accompagna à la salle de bain du rez-de-chaussée.

Lucius n'eut pas la même subtilité :

— De quoi discutiez-vous ?

— De l'école où l'on pourrait inscrire Scorpius, répondit machinalement Drago.

La grimace de Lucius ne se fit pas attendre. Astoria se demanda une fois de plus comment le couple s'occupait en Allemagne. Lucius semblait de plus en plus rigide tandis que sa femme devenait indifférente à la communauté dans laquelle elle avait grandi. Elle-même pouvait avoir du mal avec certaines innovations de sa communauté mais elle s'abstenait simplement d'y être confrontée. Cette façon de tout critiquer et de tout rejeter par principe l'exaspérait à chaque congé où ils devaient accueillir le couple.

Elle retrouva son fils pour éviter une rengaine aigrie du grand-père. Scorpius avait six ans depuis peu et était un beau petit garçon. Il l'embrassa quand elle lui demande si sa ballade c'était bien passé. Il lui demanda pour la septième fois s'ils pourraient aller en vacances très loin, là où il y a ce qu'il n'a jamais vu. Les livres avaient ce don de travailler brillamment l'imagination.

Elle promit encore une fois d'y réfléchir. Astoria pouvait poser des congés sans trop de difficulté mais son mari n'avait personne à déléguer son travail. Elle se demanda comment satisfaire la folle imagination de leur fils dans ces conditions.

Une fois passée à table, la famille dîna sous les discussions plates concernant la musique, les livres, et les particularités de l'Allemagne qui fascinaient Scorpius. Une fois qu'ils eurent épuisé ces sujets, Lucius prit la parole :

— Alors Astoria, vous ne souhaitez pas garder Scorpius près de vous ? C'est étonnant pour une femme.

Il continuait à s'asseoir en bout de table, à la vouvoyer, à lui demander des comptes. Mais la femme s'agaça surtout qu'il ose évoquer ce sujet devant son fils de six ans.

— Drago et moi réfléchissons à ce qui est le mieux pour Scorpius.

Elle n'eut qu'à croiser le regard de son mari pour savoir qu'il était amusé de sa réaction de « maman louve » comme il le disait.

— Nous finirons cette discussion plus tard, ajouta Drago. Rien ne presse.

— Vous devriez prendre un précepteur.

Au ton de sa voix, Lucius ne livrait pas là un conseil.

— C'est que nous avions fait pour toi, ajouta Narcissa. Cela ne t'a pas porté préjudice il me semble.

Drago dut expliquer avec patience que la société avait changé et qu'on ne pouvait pas se contenter de ce que l'on faisait vingt ans auparavant. Il n'évoqua pas les inquiétudes que sa femme et lui avaient pour Scorpius, sa scolarité et plus tard sa vie alors qu'il portait le nom de Malefoy.

— Moi, je veux bien avoir des copains pour jouer au souaffle batteur, précisa l'enfant en regardant son père.

D'un côté, il savait quelque part que la décision viendrait de là.

— C'est noté, lui assura son père avec un sourire.

Le petit garçon ne se rendait pas encore compte des désaccords autour de cette table.

— Est-ce qu'à l'école on va jouer au Quiddich ?

— Scorpius, nous en avons déjà parlé, lui rappela sa mère. Il est hors de question que tu montes sur un balais avant tes dix ans. Il existe d'autres jeux de groupe très amusant par contre, tu les découvrira là-bas.

Astoria se fit un devoir de ne pas jeter un regard à son beau-père. Le repas se poursuivit jusqu'au dessert. Scorpius partit se coucher peu après. Sa grand-mère insista pour monter avec lui, elle lui lisait des histoires dès qu'elle le pouvait. Narcissa était une bonne grand-mère quand elle se contentait de ça.

Toujours à table, après que l'elfe de maison ait débarrassé leurs assiettes et les plats, les trois adultes restant demandèrent une tasse, de café pour Lucius mais Drago et Astoria s'étaient habitués à leur infusion du soir. Le vieux Malefoy ne manqua pas cette occasion :

— Vous ne pouvez pas inscrire Scorpius à l'école, ce sera un gâchis monumentale. C'est une honte de s'écraser ainsi devant ces idées toxiques de Moldus.

Astoria essaya de faire la sourde oreille alors qu'elle n'avait envie que de dire les quatre vérités à son beau-père. Malheureusement la dernière fois que sa colère avait éclaté, et l'unique, Lucius Malefoy ne s'était effarouché que de son manque de tenue. Un manque d'éducation, voyez-vous. Elle aurait voulu lui farcir la tête.

— Père calmez-vous un peu, soupira Drago.

— Me calmer ? C'est vous qui êtes trop calme. Vous êtes passif. Vous subissez cette société au lieu de la faire. Vous êtes une honte.

— Rappelez-moi donc qui a perdu le manoir Malefoy que notre famille possédait depuis 200 ans ? rétorqua Drago d'une voix calme. C'est vous. Alors ne venez pas chez moi, insulter ma famille et me parler d'honneur sali.

Astoria cacha son sourire derrière sa tasse. Ce n'était pas la première fois que son cher et tendre répondait à son père mais c'était la première fois qu'il était aussi sec. Et surtout, c'était la première fois qu'il lui reprochait la perte de l'inestimable manoir Malefoy.

Lucius Malefoy avait beau avoir échappé à la prison, il avait le jour de la sentence pleuré. Il avait pleuré parce qu'il avait échoué : l'immense lègue qui, génération après génération, était transmis à leur noble descendant avait disparu, aspiré par un régime d'amis de Potter. Il n'avait pas pu dire sa déception.

— Scorpius dort déjà, annonça la grand-mère en revenant. Il était vraiment épuisé.

Elle eut à peine le temps de s'asseoir et de tremper ses lèvres que son mari annonça que lui aussi été fatigué et qu'il allait se coucher. Sa femme le suit avec surprise.

Après leur départ, le couple échangea un regard amusé.

— J'espère que mon père m'en voudra tellement qu'il ne parlera plus du séjour.

Sa femme laissa échapper un rire joyeux. Ses beaux-parents avaient beau être invivables, Astoria n'avait jamais regretté son mariage avec Drago. Il avait toujours été parfait avec elle.

— Choisissons maintenant l'école où Scorpius ira.

— Et si tes craintes se réalisent ?

Drago prit le temps de réfléchir avant de répondre que si Scorpius se sentait mal, ils prendraient un précepteur pour lui. Le temps de l'endurcir.

— Alors quelle école allons-nous choisir ? demanda Astoria, sa bonne humeur retrouvée.

— Quelles sont les différences ?

L'école Weelbeloved était très portée sur la culture Moldu avec des visites toutes les semaines. C'était presque un double enseignement. L'école Warrington mettait en avant le fonctionnement de la communauté sorcière, en histoire, elle complétait le programme de Poudlard en enseignant la séparation des deux communautés et les interactions historiques. Les enseignants se contentait donc une sortie par trimestre dans le monde Moldu, les autres sorties étaient dédiées à la découverte des métiers sorciers. L'école Vittoz avait choisi de jouer la carte de la tradition : les sorties servaient à l'illustrer l'histoire de la magie ou promouvoir le Quidditch, les enseignants se refusaient à discuter des innovations ayant eu lieu, mais le programme favorisait la découverte de la magie.

Les trois écoles livraient cependant un enseignement de base de qualité égale : tous les enfants à la sortie savaient très correctement lire écrire et faire les opérations mathématiques de base.

Drago comprit mieux le choix des Nott. L'école Weelbeloved était de toute évidence étiquetée progressiste, Vittoz traditionaliste sans être hostile et l'école Warrington représentait une certaine neutralité. À partir de là, le choix s'imposait de lui-même.

Le couple décida d'aller dès le lendemain inscrire leur fils à l'école Warrington. Astoria travaillant, Drago se proposa d'y aller. Il avait un atelier de confection et livraison de potions et pouvait s'en éloigner une heure sans difficulté.

La fin de soirée fut calme. Ils discutèrent encore longuement de tout et de rien et finirent par eux-aussi rejoindre leur lit.