Je m'ennuyais... Bonne(?) lecture. (South Park ne m'appartient pas. Ceci est un yaoi).
« Il y a une chose que je déteste par-dessus tous : ne pas comprendre. Généralement, je me débrouille assez bien pour savoir ce que pensent les gens. C'est assez lassant d'ailleurs, parce que quand je comprends le fonctionnement d'une personne, elle devient moins intéressante. Comme une sorte de jouet. Un jouet qu'étant gosse, on croyait magique, avant de comprendre le simple mécanisme. Mais Kyle est une exception. Je ne comprends pas son fonctionnement, et je le déteste pour ça. C'est un jouet différent, je ne sais pas si il peut être réparé. »
Comme un jouet cassé
Le soleil pénètre dans ma chambre. Il doit être aux alentours de onze heures. Flemme d'ouvrir les yeux. Je le sens bouger faiblement, lui aussi sans soute gêné par la lumière. J'fini par entrouvrir mes paupières. Il est tourné de mon côté, et respire doucement. Quelques boucles rousses tombent sur une partie de son visage. Il est tellement beau que s'en est rageant. Je pense que j'en suis venu à le détester en partie pour ça.
Tss... Ça me fait chier de l'admettre, mais je crois que j'ai toujours été attiré par Kyle.
Attiré seulement. Éprouver des sentiments ? C'est pour les faibles.
Je ris. Je me mens tellement mal.
Il ouvre lentement les yeux. Ses beaux yeux verts. Fait chier.
Il ne fait aucun commentaire au fait que j'ai ris tout seul. Il est habitué j'suppose. Et puis, Kyle parle peu.
Je ne sais pas depuis quand exactement ça à commencé, ni par qui. Peut-être moi. South Park, cette vie de merde, nos parents stupides, tout ces hypocrites... Je pense que c'est l'accumulation. L'accumulation de toutes ces conneries qui a fait de nous ce que nous sommes. Blasés. J'ai entendu ma mère parler vaguement de mon cas, avec son nouveau copain. Oui, nouveau. Mon père ? Bah, il m'envoie des cartes postales pour mon anniv'. Je ne prends même plus la peine de les ouvrir.
Kyle me fixe.
- « Quoi ? »
Il détourne le regard. Je soupire. Mon ventre gargouille.
- « J'ai la dalle. »
Il se lève et s'étire. J'matte son cul avant qu'il ne sorte de ma piaule. J'me soulagerais bien un peu, mais j'pense que Kyle va revenir.
Ce qu'il fit, un plateau dans les mains. Il le pose près de moi. Lait, céréales et jus de pomme.
- « Tu manges pas toi ?»
Il me fait non de la tête. Je commence à manger, il me fixe.
Il y a une chose que je déteste par-dessus tous : ne pas comprendre.
Généralement, je me débrouille assez bien pour savoir ce que pensent les gens. C'est assez simple en fait, quand je les observes (aussi faut-il avoir un certain sens de réflexion). C'est assez lassant d'ailleurs, parce que quand je comprends le fonctionnement d'une personne, elle devient moins intéressante à mes yeux. Comme une sorte de jouet. Un jouet qu'étant gosse, on croyait magique, avant de comprendre le simple mécanisme.
C'est comme ça que j'ai été dégoûté de Wendy.
Donc oui, je comprends facilement comment fonctionnent les gens. Je pense d'ailleurs que c'est plus facile de les comprendre plutôt que de s'comprendre soi-même. Un peu comme tout ces scientifiques, qui arrivent facilement à observer les galaxies voisines grâce à leurs télescopes, mais qui ont finalement du mal à observer celle dans laquelle ils habitent dans sa totalité.
Bref, je suis en train de me comparer à une putain de galaxie. J'divague alors que je n'ai rien fumé.
Je bois mon jus de pomme et le repose sur le plateau. Fini, plus faim. Il me fixe toujours.
- « Arrête de me fixer putain, ça devient flippant. »
Il baisse les yeux en silence. Toujours en silence.
Kyle est une exception. Je ne le comprends pas. Je ne pige pas son fonctionnement. Et ça m'énerve putain. Une autre raison pour laquelle je le déteste.
Je pense que Kyle est celui qui a le plus changé. Il est tellement... silencieux ? Glauque ? Je ne trouve pas les mots. Tout ce que j'ai réussis à comprendre, c'est qu'il se fou de tout. Impassible.
Je crois qu'il pense que les autres ne valent pas la peine qu'il s'intéresse à eux. Des fois, je me demande si il ressent des quelconques sentiments.
Mais ce que je comprends le moins, c'est son attitude à mon égard. Parce que je suis une exception. Sans doute parce ce qu'on était proche dans le passé. C'est la réponse la plus plausible du moins.
Tout ce que je sais, c'est que si je me tirais une balle dans le crâne, il le fera aussi. Non, pire : si je lui demande de se tirer une balle, il le ferait.
J'suis la seule personne qui est de l'influence sur lui. Et pas qu'un peu.
Même si je ne comprends pas, j'aime savoir que je suis le seul qui compte pour lui. J'aime savoir que les autres m'envient ce privilège. J'aime savoir que pour lui, j'suis limite Dieu. Quand il me regarde, je me sens différent.
J'ai beau le traiter comme une merde, lui donner des ordres, il ne bronche pas.
Ça m'soule, j'ai envie d'fumer maintenant. J'm'en roule une et l'allume. Il me regarde.
- « T'en veux une ? »
Il secoue la tête. J'sais même pas pourquoi je m'obstine à lui demander à chaque fois. Kyle ne fume pas, et ne boit pas non plus d'ailleurs. Il est assez ennuyeux. Je pense que me parler tout seul serait plus attrayant. J'expire la fumé. De longues minutes passent pendant que ma clope se consume. J'finis par écraser le mégot dans mon cendrier.
Bon. J' me lève. J'aime pas les vacances, on s'emmerde trop. Mais j'les préfère aux cours. Je soupire et sélectionne des fringues aléatoirement qui traîne sur le sol.
- « J'vois Lucy aujourd'hui. »
Il me fixe.
- « J'm'habille et j'y vais, on s'voit plus tard, je t'enverrais un sms. »
J'commence à m'déshabiller. Il détourne le regard, toujours sans expression.
- « Bon, j'y vais. Salut. »
Il m'ignore. Je me demande souvent quelles sont ses occupations quand je ne suis pas avec lui. Sûrement assis sur sont lit à fixer le vide. Putain, c'est glauque.
J'rejoins Lucy au parc, comme s'était convenu.
Je l'aperçois sur un banc. Elle porte une mini jupe avec des talons hauts, ainsi qu'un tee-shirt décolleté imprimer léopard. Immonde pouffiasse. J'espère seulement que je l'aurais dans mon lit ce soir, j'suis en manque.
Je m'approche d'elle mais elle ne semble pas m'apercevoir.
- « Hey, Lucy. »
Elle sursaute.
- « Salut Stan... Tu as dit Lucy ? Parce que c'est Lucille. »
Merde.
- « C'est ce que j'ai dit. »
- « Ah, j'avais mal entendu. »
Elle glousse. Intelligente en plus.
J'ai passé la journée avec elle et je préfère largement être avec Kyle. Elle n'a pas arrêté pas de parler, et en plus pour dire de la merde. Mais maintenant j'm'en branle, parce qu'elle est nue sur mon lit, moi au dessus d'elle. Je fais des vas et viens, m'enfonçant plus profondément en elle. Elle gueule. Putain, j'aimerais bien qu'elle se la ferme. Mais j'dis rien, parce qu'après ça, je me débarrasserais d'elle.
J'ferme les yeux. Merde, ça recommence. Tout le temps, c'est pareil. Ses boucles rousses qui collent sur son front, son visage déformé par le plaisir, ses cuisses écartées... J'imagine que je suis en train de le prendre. Je le regretterais plus tard, comme à chaque fois, mais sur le coup, qu'est-ce que c'est bon. On jouit en même temps. Elle gémit mon nom, moi le sien. Puis j'me retire.
- « Tu as dit... Kyle ? »
- « Nop. »
- « J'ai cru entendre. »
- « Ah. »
- « C'était bon, non ? »
- « Ouep. 'Faudrait que tu t'en aille, ma mère va pas tarder. »
- « Maintenant ? »
- « Ouais. »
Elle se rhabille.
- « On se revoit quand ? »
- « J't'appellerais. »
- « Ok... A plus tard alors... »
- « Ouais. »
Compte là-dessus. Je l'entends descendre les escaliers et s'barrer. Enfin.
J'prend mon portable et lui demande de se ramener. J'en ai rien à foutre qu'il soit trois heures. J'espère juste qu'il ne dort pas.
16 minutes. Pas de réponse. Putain, quel connard. On frappe à la porte. Autant pour moi, mais la flemme de bouger.
« A Kyle :
C'est ouvert. »
Envoyé.
J'entends la porte s'ouvrir et se refermer. Il monte les escaliers, silencieusement. A croire que c'est son deuxième prénom. Il ouvre la porte de ma piaule. Merde, j'suis toujours à poils. J'remonte la couette, histoire de préserver ma nudité.
- « J'pensais que tu dormais. »
Il ne dit rien. Ça m'aurait surpris.
Il retire ses chaussures, et se dirige vers mon armoire pour me prendre un vieux tee-shirt. Puis il sort, certainement dans la salle de bain, pour se changer. Quelle pudique.
J'me roule une clope. Je me suis toujours demandé ce qu'il se passerait si je lui demander de faire du sexe avec moi. Honnêtement, j'en ai aucune idée. Il a beau m'être soumis, je ne sais pas si il accepterait. Surtout qu'il est puceau, j'suis sûr. Mais j'ai peur que si je lui demande, son regard change vis-à-vis de moi. Qu'il ne me regarde plus comme il le fait. Que je ne sois plus une exception à ses yeux, que je devienne n'importe qui. Ça me ferait chier.
Kyle est ma plus grande faiblesse. Encore une autre raison pour le haïr.
Il revient et pose ses fringues sur un coin pas trop bordélique de mon bureau. J'matte son cul, recouvert seulement par son boxeur. Puis il se fou sous les couettes à côté de moi.
Il sais que je viens de baiser Lucy (ou Lucille, peut importe). Je me demande si il s'en fou. J'aimerais qu'il soit jaloux. Foutu masque d'impassibilité.
J'arrive pas à dormir. Je regarde mon réveil. 03h57.
Kyle est dos à moi. J'peux même pas le regarder pour me distraire. J'ai envie de le toucher. Puis merde.
J'me rapproche de lui. Il ne bouge pas. 'Me rapproche encore. Toujours rien. Bon.
Je l'enlace par derrière, enfouissant mon visage dans ses boucles. Elles sentent bon. Il n'a toujours aucune réaction, il doit dormir. Putain, j'ai l'air carrément gay, en plus je suis toujours nu. Tant pis.
J'ferme les yeux et commence à tomber dans les bras de Morphée. J'suis bien avec Kyle, même si je ne veux pas l'admettre à part entière. « Heureux » devrait être le terme le plus proche de la réalité.
Je ne peux plus le nier, je suis dépendant de lui. Et encore une fois, je le déteste pour ça.
Voilà. (Sorry pour les éventuelles fautes).
