Tout le monde s'accordait à dire que Dominique Weasley était l'exact opposé de sa sœur ainée. Ni coquette, ni gracieuse elle était l'archétype du garçon manqué.

D'abord ses cheveux étaient roux et pas blonds. Le blond c'était pour sa sœur, celle qui, disait-on, avait récupéré tellement de gènes Vélane qu'elle n'en avait pas laissé pour les suivants (accusation fausse comme a pu le démontrer Louis, dont la beauté avait envoûté le cœur de la moitié des filles de Poudlard, toutes promos confondues). Ensuite ils étaient courts, toujours en bataille, pas lisses, souples et longs comme Victoire ses cheveux à elle ressemblaient plus à la tignasse des Potter mais version rousse, en fait on aurait aisément confondu la tête de Dominique avec celle d'Harry Potter si ce dernier n'était pas brun.

Passons ensuite à son visage, ses yeux étaient marrons, héritage de son père, et non pas bleus océan comme tous les Delacour depuis cinq générations. Même si elle avait héritée d'un petit nez fin en trompette, caractéristique de Fleur, celui-ci était tellement recouvert de tâches de rousseurs qu'on ne faisait pas attention à ce petit détail qui rappelait pourtant qu'elle aussi était une Delacour. Ses lèvres n'étaient pas pleines et symétriques mais petites et une légère cicatrice barrait sa lèvre supérieure sur le côté droit. Très légère elle était le souvenir d'une chute de deux mètres de haut quand le fait qu'elle grimpe aux arbres ne choquait personne. Maintenant, à 17 ans, lorsqu'elle grimpe aux arbres on la traite de folle, de bizarre et autres quolibets qui énoncent le fait qu'elle sorte de la norme des jeunes filles. Mais si elle n'avait pas la perfection du visage que Fleur et Victoire arborent on pouvait au moins lui concéder la finesse de ses traits.

Au niveau de sa taille elle n'avait pas à se plaindre, du haut de son mètre soixante-cinq elle se considère, pour une fois, dans la norme. Elle est dans la moyenne. D'accord sa sœur exhibe son mètre soixante-quinze comme une fierté mais franchement, le fait d'être petite est un énorme atout : d'abord elle peut se faufiler plus aisément dans des passages secrets (et Merlin sait combien il y en a à Poudlard et combien notre Dominique est aventurière), ensuite au moins elle ne regarde pas les autres de haut, et pour finir elle gagne plus facilement à cache-cache.

Différencions maintenant les deux styles vestimentaires. Quand Victoire aime tous les vêtements fleuris, de couleurs pastel, et qui mettent son corps en valeur, Dominique elle préfère le confort. Quel est l'intérêt de porter une jolie robe si on ne peut pas courir ? Pourquoi se vêtir avec une veste quand on ne peut pas bouger les bras librement ? C'est donc en toute logique que la tenue du dimanche de la cadette Weasley-Delacour sera un short et un tee-shirt, le tout assorti avec des chaussures style sneakers.

Et maintenant l'étape la plus importante de cette comparaison : le caractère des deux sœurs. L'aînée est calme, posée, réfléchit. Elle aime étudier et aider les autres. Elle ne fera jamais un pas de travers car elle réfléchit à tout, de sa démarche à ses actions. La cadette, en revanche, fonce tête baissée, adore partir à la découverte de nouveautés, d'aventures surtout. Elle parle sans réfléchir et regrette souvent certaines paroles. Mais malgré ces différences il y a quelque chose que les deux sœurs ont en commun : le goût de la bonne cuisine. Elevées à l'anglaise leur mère n'en a pourtant pas oublier ses manières de Française et c'est donc tout naturellement qu'elle leur a enseigné les traditions culinaires de sa famille.

Alors oui, tout le monde s'accorde à dire que Dominique Weasley est l'archétype du garçon manqué mais là, ce soir, dans sa robe de satin vert qui met en valeur ses cheveux et son corps mince et bien proportionné, avec ce port de tête élégant et ces belles chaussures qui lui donnent un côté gracieux, là pendant qu'elle descend les escaliers vers la Grande Salle, tous les regards sont tournés vers elle. Le bal de fin d'études, instauré quelques années plutôt, a vu naître un changement d'opinion radical sur notre « garçon manqué ». Et si tous admettent maintenant sans hésitation qu'elle possède bien des gènes de Vélane il n'y en a qu'un qui l'avait remarqué bien avant tout le monde. Et c'est donc avec une certaine fierté qu'Aaron McMorin accueillit sa petite amie en lui tendant galamment son bras, et c'est avec un sourire amoureux plaqué sur son visage qu'il l'entraîna jusqu'à la Grande Salle, transformée en salle de bal.