Contexte : pré-Thor 1

Personnages/Pairing : Thor et Loki, no pairing.

Genre : Humor/Family

Thème : l'art de la politique


- Politico-emmerdant -


Les banquets, c'est distrayant. D'autant plus lorsque de grands politiciens des Neuf Royaumes se joignent à la table pour déguster les fameux mets asgardiens — raffinés comparés au reste de cette culture d'une brutalité dantesque — et qu'ils s'adressent à Thor assis en face du dieu de la Malice, ce dernier spéculant sur les tours à venir, son esprit tordu assailli d'idées plus espiègles les unes que les autres.

Thor se métamorphosait en un bien courtois interlocuteur quand il s'agissait de charmer l'entourage, ainsi donc il se montrait diplomate envers les autres souverains d'une façon aussi plaisante qu'inhabituelle. Cela devenait adorable, de voir cette carcasse toute de muscles afficher un sourire respectueux et séduisant de franchise, de sa langue coulant les flatteries les plus sincères — un comportement pavé d'efforts gargantuesques que seuls ceux qui savaient assez son tempérament pouvaient affirmer faux.

Soudain, le pauvre Thor sursauta, pris par un frisson immense et intense qui traversa son corps entier. Il tenta d'ignorer sa propre réaction, continuant son discours enjoué de guerrier testostéronique, également soumis à la tâche de déterminer ce qui, nom des frusques de Gymir, était en train de se balader et s'enrouler autour de sa cuisse. Il sembla enfin réaliser lorsque la chose glissa sous son armure, s'infiltrant par les pores métalliques, caressant de sa peau écailleuse celle rugueuse des entraînements exigeants du Prince.

Le dieu du Tonnerre se tortilla avec toute la discrétion qu'il put sur sa chaise, notant du coin de l'œil le sourire suffisant-amusé de son frère, celui-ci occupé à l'arrachage d'un méthodisme obsessionnel de la chair des os de sa volaille, tout en détaillant l'attitude du blond via quelques regards jetés çà et là, l'air de rien. Pour peu, le dieu de la Foudre aurait envoyé son verre d'hydromel à la figure du bourreau chatouilleur, si ce dernier n'avait pas agité la tête en un silencieux et narquois "Voyons, mon frère, ce ne sont pas des manières...", qui à défaut de le calmer, se révélait assez vrai lorsqu'on faisait la conversation aux représentants elfes du gouvernement de Freyr, leur roi.

Damn, comme dirait-on. Entendez "on" par "Loki himself", car aussi représentatif de cette expression que le dieu du Chaos à charge d'un blond submergé par la soif insatiable de combat, tenir un Loki malicieux n'avait rien de simple.

Oh non, vraiment rien.

Chlac ! Thor se raidit comme un piquet sur sa chaise lorsque le reptile passa sur son flanc gauche en un frottement glacial, lisse et oppressant. Oppressant ? Parlait-on bien du dieu du Tonnerre ? Oui...celui qui cherche ses mots depuis une dizaine de seconde face au rapace d'elfe — un bien poli d'entre eux, notons-le — qui ne se lassait pas de poser ses questions rébarbatives avidement. Thor n'arrivait plus vraiment à se concentrer, sous le regard amusé de son frère qui sirotait à présent le nectar de sa coupe en observant la goutte de sueur qui glissait sur la tempe du blond et les frissons qui secouaient sa peau.

Complétement déstabilisé par le serpent sous son armure qui parcourait la peau de son dos, le dieu de la Foudre remarqua à peine la main qui s'était posée sur son épaule en l'attirant un peu vers l'arrière.

« Pardonnez-nous, je pense qu'il faudrait une pause à mon frère. », ronronna la voix familière du magicien asgardien, tapotant sur l'épaule du blond qui finit par le suivre. Une fois éclipsés dans le couloir, Loki récupéra le serpent qui s'extirpa des vêtements du blond en lui arrachant un ultime tremblement.

« Je te hais. », grogna Thor.

L'autre releva ses pupilles vertes vers son frère, une expression purement amusée au visage lorsqu'il répondit :

« Je t'aime aussi, Thor. Mais avoue-le, je t'ai sauvé d'une longue discussion commerciale. Et puis, je dois dire qu'il est effrayant de te voir si diplomate, il fallait que cela cesse. »

Non mais, c'était Loki le charme, et Thor qui cognait. Pas l'inverse.