On parle souvent de lunes d'argents... ihihih, trop bien, j'ai fait un jeu de mots ! heu... si, si ! l'argent, dans l'histoire, et tout... heu... vous voyez ? eeeh ouaip ! Bon alors sinon, l'histoire, les personnages tout ça, c'est pas à moi : je les ai... VOLES niark niark niark !
bonne lecture !
Lune d'argent
Remus semblait épuisé ce soir là. Il était entré dans la chambre commune des maraudeurs, puis s'étant dirigé vers son lit pour s'y étendre. Il n'était pas neuf heures et le jeune homme s'était endormi comme une masse, sans prendre la peine de se changer, ni de se glisser sous ses couvertures. C'est à peine s'il avait remarqué la présence de Siruis dans un coin de la pièce. L'adolescent aux cheveux noirs, lui, n'avait pas oublié de noter la rapidité d'endormissement de son ami. Comme chaque mois à cette époque -Sirius leva les yeux : la lune n'était pas tout à fait pleine, mais dans quelques jours, elle le serait-, la fatigue semblait prendre le dessus de Remus, qui ne pouvait faire un pas sans demander à s'asseoir ou à se reposer.
Il devait savoir. Sirius devait savoir si ses soupçons étaient fondés, où si son esprit romanesque ne faisait que lui jouer -encore- quelques tours. Le sorcier sortit sa baguette magique, et de l'autre poche de son pantalon, une fine chaîne d'argent qu'il brandit devant lui, sa baguette dirigée vers l'objet. Il ne vérifia pas si son compagnon dormait réellement, la fatigue se lisant sur son visage avant qu'il ne se couche ne pouvait tromper.
Sirius dessina un cercle imaginaire avec sa baguette, puis murmura doucement : "wingardium leviosa". La mince chaînette qui se trouvait quelques secondes auparavant dans la paume de sa main sembla s'envoler, puis, arrivant à la hauteur de Remus, allongé sur son lit, elle s'immobilisa. Sirius fit mine de frapper un objet invisible de sa baguette, et la chaîne s'ouvrit; même geste, et elle se referma sur le cou de Remus.
Le sorcier resta un moment interdit : son ami semblait parcourut de frissons, et tout à coup, Sirius se demanda si il voulait vraiment savoir.
Si le contact de l'argent provoquait une réaction chez Remus, alors il saurait. Et que ferait-il après ? Sirius regarda Remus commencer à s'agiter dans son sommeil. Peut-être faisait-il un quelconque mauvais rêve ? Le garçon aux cheveux noirs n'y songea que quelques secondes, car les soubresauts de Remus ne pouvaient plus prêter à confusion. Bientôt, on eût cru que le sorcier faisait une attaque pendant son sommeil, tant il se tortillait. Sirius se demanda pourquoi il ne se réveillait pas.
Soudain, Remus ouvrit les yeux et se redressa à moitié, ses pupilles rétrécissant à une vitesse hors du commun. Il poussa un cri qui résonna dans toute la pièce, et Sirius commença à regretter son geste. Les doigts fébriles de son amis tâtaient avec précipitation son cou, et Sirius crût qu'il allait s'arracher sa peau. Ses mains semblaient à la fois attirées et repoussées par l'objet, et Sirius comprit qu'il ne savait comment le retirer sans se brûler. Remus ne semblait pas l'avoir vu, il se remua et cria d'avantage, la souffrance que lui infligeait le port du bijou s'inscrivant sur son visage, marquant ses traits d'affreuses rides de douleur que Sirius ne lui connaissait pas. Dans un mouvement de panique, Remus bascula et tomba de son lit alors que Sirius, tétanisé, ne semblait savoir que faire face à cette réaction terrifiante. Remus ne semblait lui même plus savoir ce qu'il faisait, et bientôt ses mains oublièrent la tâche qu'elles avait à accomplir, sa tête retomba en arrière, et le sorcier commença à frapper frénétiquement le sol de son crâne et de ses paumes. On aurait dit un malade dans une crise de folie. Il tapait, gémissant, hurlait. Sirius, lui restait en arrière, la révélation de cette expérience semblant occuper toute la place de son esprit, sans qu'il pense à retirer la chaîne de son ami. Peut-être voulait-il savoir jusqu'où cela irait ? Peut-être voulait-il être sûr ?
C'est à cet instant que, dans un grand fracas, la porte de leur chambre s'ouvrit, et entra James Potter, visiblement affolé par le bruit.
"Qu'est-ce que tu fais ? Qu'est-ce qu'il a ?" hurla le sorcier, se précipitant sur Remus, toujours au sol, qui se battait furieusement avec son ennemi invisible. Ne notant tout d'abord pas la présence de la chaîne, James s'agenouilla devant son ami, toisant Sirius Black d'un regard de braise, imité par Peter -qui venait d'arriver-, qui dévisagea à son tour le jeune homme, toujours abasourdi par sa découverte.
Remus est un loup-garou, c'est un loup-garou
Puis, Sirius sembla reprendre ses esprits, et cria à James, pour couvrir les hurlements de Remus se débattant au sol:
" LE COLLIER ! ENLEVE LUI LE COLLIER, VITE !"
James tenta d'approcher sa main du cou meurtrit de Remus, mais ce dernier était secoué de si violents spasmes qu'il lui était impossible de passer ses mains autour de la chaîne pour la lui retirer. James écrasa sans ménagement son poing sur la tempe de Remus, coup qui l'assomma facilement. Le sorcier saisit le pendentif, et l'arracha du cou de son ami inconscient, puis il se tourna vers Siruis, le regard accusateur.
"Qu'est-ce que tu as jeté comme maléfice à ce truc ? Questionna-t-il avec froideur sans se relever, tenant devant lui l'objet. Qu'est-ce que tu as encore fait ?
-R.Rien, je te jure, répondit hâtivement Sirius, comme un petit enfant pris en faute. C'est une... simple chaîne !
-Ne me raconte pas d'histoires ! Tu prétends qu'une simple chaîne peut faire CA ? Continua-t-il en désignant la brûlure rouge sang qui décrivait un arc de cercle sur la poitrine de Remus. Tu te fous de moi ?
-Essaie la, et tu verras ! Fit Siruis, les mains tremblantes. Tu verras que j'avais raison, quand je disais... -le ton de sa voix baissa quelque peu- que Remus est un loup-garou."
Peter sembla parcourut d'un frisson de peur qui secoua tout son corps.
"Un loup-garou ? Non... -il regarda vers la fenêtre, où s'affichait la -presque- pleine lune- Mais alors, on est en danger ! Il peut nous tuer d'un moment à un autre ! Oh mon dieu, on doit s'enfuir d'ici...
-ARRETEZ UN PEU, VOUS DEUX ! Cria James pour faire taire l'agitation soudaine du plus petit des maraudeurs. C'est ridicule... "
Il jeta un oeil vers la mine grise et dénuée d'expression de son ami étendu à terre. Qui aurait pu croire qu'il ait quoi que ce soit de bestial en lui ?
"Oui, admit Peter pour se rassurer lui même. James a raison, Remus est tout simplement allergique à l'argent...
-...Et à la pleine lune, continua Sirius. Vous ne voulez pas l'admettre, c'est tout, espèces de... lâches, cracha-t-il.
-Qui c'est, le lâche, rétorqua James alors qu'il passait son doigt sur la plaie brûlante de Remus, osant à peine l'effleurer, celui qui défend ses amis, ou celui qui essaie de les tuer ?
-Tu vois, tu admets que ça aurait pu le tuer ! Que peut-on en conclure...?"
Remus s'était réveillé, et essayait à présent de reprendre ses esprits, mais tout s'embrouillait. Oui... Il était rentré dans sa chambre, il s'en souvenait bien. Puis, il s'était couché, et là, une douleur... Il ressentit la même douleur à laquelle il pensant au moment même où il s'en souvenait. Une terrible sensation de souffrance s'insinuait en lui... Mais pourquoi avait-il en même temps si peur ? Que s'était-il passé ? Réveillant peu à peu ses sens, il sentit sans ouvrir les yeux, que James se tenait au dessus de lui. Il sentit son odeur, mais aussi le contact de ses doigts froids à l'endroit qui le brûlait horriblement... Son coeur se mit à battre la chamade : cette douleur, il l'avait sentie lorsqu'il avait senti l'odeur néfaste d'un métal qu'il ne pouvait pas supporter, et c'est Siruis qui lui avait donné, et maintenant James était au dessus de lui et il parcourait de la main toute la surface qu'avait brûlé l'argent... Ils savaient, oh, oui, ils savaient, cela ne faisait aucun doute. Il tendit l'oreille, et des bribes de conversation parvinrent jusqu'à lui.
"Tu voulais le tuer ?"
" Pas du tout... J'ai lu des choses sur ces créatures..."
" Remus est un humain, pas une créature "
"Attends de voir le soir de la pleine lune, tu demanderas à ses crocs acérés si ils ont quelque choses d'humain !..."
Remus ferma ses paupières avec force, tentant de retenir ses larmes de couler. Ils ne devaient pas s'apercevoir qu'il était conscient, sinon ils lui poseraient des questions... Il devait chercher quoi répondre, une bonne explication à donner à Sirius; il devrait se justifier...
Mais le pire dans toute cette histoire était très certainement que Sirius avait raison lorsqu'il parlait d'une "créature" qui n'aurait rien d'humain. A partir de ce moment précis, Rémus fut sûr que jamais ses amis ne le regarderaient plus comme avant... Même si ils consentaient à rester ses amis... Remus ravisa ses pensée : eux, rester amis avec une sorte de bête humaine ? Non, ils ne le pourraient jamais. D'ailleurs, qui le pourrait ?
Fuir... partir d'ici, vite, avant d'avoir à les affronter...
Remus se saisit rapidement de sa baguette magique qu'il gardait dans sa poche, se recroquevilla sur lui même, le plus loin possible de James, qui le regardait à présent, avec deux gros yeux ronds. le loup-garou détourna très rapidement le regard, craignant que sa peur et son chagrin ne se lisent dans ses yeux. Comme ils se méfiaient à présent de sa présence, il allait utiliser leur frayeur pour s'échapper, le plus vite possible, s'enfuir et enfin ne plus avoir à revivre cette même scène de rejet. Remus souffrait tant qu'à cet instant il aurait voulu mourir, mais il ne se déroba pas, et suivit son maigre plan jusqu'au bout :
"Pousse-toi, James", hurla-t-il, dans l'espoir de briser le noeud qu'il sentait se former dans sa gorge. Le jeune homme qui se tenait assis devant lui se redressa rapidement, et recula de quelques pas, pour rejoindre Sirius et Peter, aussi abasourdis que lui, apparemment. Cependant, Sirius n'imita ni le bond de Peter, ni le recul modéré de James, et avança même vers le loup-garou.
"Remus..." murmura-t-il, ne sachant que dire d'autre.
Remus passa une main fébrile sur la plaie qui lui brûlait la poitrine. Oh oui, il le haïssait. A cet instant, Remus haïssait Black de tout son corps. Il aurait voulu lui dire quelque chose, peut-être lui jeter un sort, n'importe quoi, mais aucun mot ne parvint à franchir sa gorge nouée. Il sentit sa vue se brouiller légèrement, des larmes se formant dans ses yeux. Il allait pleurer; il ne le fallait pas.
"Foutez-moi la paix", parvint-il à articuler -et seul Sirius sembla entendre les faibles paroles-, sans pour autant donner, comme il l'avait espéré, l'impression à ses anciens amis qu'il n'avait absolument pas besoin d'eux.
Le jeune homme recula vers la porte, sa baguette toujours pointée vers les autres, puis se retourna et descendit à toute allure les escaliers menant à la salle commune. Là se trouvaient quelques élèves de Gryffondor, occupés à étudier autour du feu qui illuminait chaleureusement la pièce.
"Ca va, Remus ? Lui lança l'un des garçons présents. Tu es tout pâle, qu'est-ce qu'il se passe ?"
Remus ne s'arrêta pas. Au contraire, il courut de plus belle, pressé de sortir de la salle, du château s'il le fallait, pressé de trouver enfin un endroit qui ne lui rappellerait plus sa condition de monstre.
Oui, bien sûr. le teint pâle... La pleine lune approchait, alors, il était fatigué. Il était remonté au dortoir pour se reposer et s'était endormi sur son lit. Une douleur l'avait réveillé : c'était son grand ami Sirius qui, dans un élan de stupidité, lui avait passé un collier d'argent autour du cou. Histoire de rire un peu de son copain le monstre. Et voilà, il en était là : à courir dans les couloirs déserts, allant on ne sait où, pour faire on ne sait quoi.
Il descendit les escaliers en trombe, oubliant la douleur de ses membres lorsqu'il sautait quelques marches, où son immense fatigue lui commandant de s'arrêter, de souffler. Il passa des portes, courut à travers des couloirs, passa dans des passages secrets... Puis finalement arriva au dehors, le parc de Poudlard s'étendant devant lui, immense, et plein de cachettes idéales pour quelqu'un qui désirait s'isoler de tout.
L'air frai lui caressait le visage, emplissant tout son être d'une étrange satisfaction. Le loup se sentait bien, ici, alors que Remus, lui, pouvait défaillir à tout moment et s'étaler par terre comme une simple poupée de chiffon. Cet étrange contraste entre ses véritables sentiments, et le bonheur animal de l'adolescent le força à se ressaisir. Non, il ne pouvait pas se sentir bien, alors que, derrière lui, il avait laissé ses amis seuls devant une nouvelle si incroyable et amusante, que bientôt, tout Poudlard serait au courant. Remus les imaginait déjà en train de se tordre de rire à l'évocation de ses transformations ou, au contraire, prendre un air grave, pour décider si oui ou non, ils devaient mettre dehors ses affaires, sans attendre le lendemain.
Remus ne s'était pas aperçu que, perdu dans ses pensées, il était à présent à l'entrée de la forêt interdite. Un pas en entraînant un autre, il s'y introduit tout naturellement, sans même se demander si l'aventure n'était pas dangereuse. Après tout, si il terrifiant tant que ça les humains, les bêtes de la forêt ne devaient pas être en reste de frayeurs. Et après tout, que disait-il ? Lui aussi était une bête, alors cette forêt lui appartenait tout autant qu'au autres. Et même ferait-il bien de s'y cacher éternellement ? A l'abri des regards des autres, du jugement de ses amis ou de la compassion insupportable des professeurs, il serait sûrement très bien, ici. En imaginant qu'une créature venue de nulle part fasse de lui son casse-croûte, après tout, quelle importance ? Il serait sûrement très bien aussi. Mieux qu'à Poudlard, en tous cas.
Remus interrompit sa marche sans but devant un lac. Un point d'eau de taille respectable, en plein milieu de la forêt interdite. Le manteau d'arbre du bois prenait fin quelques mètres devant la berge, recouverte d'un simple tissu d'herbe verte. L'eau était très noire, et il sembla tout d'abord à Remus qu'elle l'était du fait de la nuit à présent presque noire, mais en réalité, l'étang était d'une profondeur assez impressionnante. Remus s'assit avec lassitude sur la berge, se laissant tomber, en même temps que toutes ses impressions de malaise d'insinuaient de nouveau dans son esprit, enfin inactif.
Il se redressa, et autorisa enfin toute la peine qu'il avait accumulée en une soirée, ou peut-être même tout celle qu'il avait accumulée depuis le malheureux soir où Fenrir Greyback lui avait transmis son abominable pouvoir. Remus cria si fort qu'il crût que le loup qui se cachait en lui prenait désormais possession de son corps tout entier. Mais il n'en était rien :
c'était bien lui, Remus Lupin, pauvre enfant affaibli par une horrible malédiction, condamné a voir sa vie gâchée, obligé d'accepter son rejet par ses amis, obligé d'accepter les regards à la fois effrayés et écoeurés de ceux qui savaient...
Autrement dit, toute l'école à partir de ce soir.
Remus jeta un regard sur les eaux noires du lac. Il n'aurait plus à voir ces regards, si assez de courage s'insinuait en lui pour qu'il ose tester l'au-delà. Après tout, qui était revenu pour dire ce qu'il y avait vu ? Personne.
Peut-être que, là bas, il serait accepté, peut-être qu'il n'aurait plus à se cacher...? Dans tous les cas, il n'aurait plus à subir les douloureuses transformations qui rendaient sa piteuse vie infernale. Il n'aurait plus non plus à vivre le genre de scène qu'il avait vécue alors qu'il dormait paisiblement, ce cauchemar qui l'avait réveillé, ce cauchemar qui semblait en fait être la réalité. Et il allait continuer, ce mauvais rêve.
Si il ne faisait rien, en tous cas...
"Un loup-garou, hein ?"
Remus se retourna promptement, pour voir qui avait parlé, dans son dos. Mais alors qu'il exécutait le geste vif -qui lui valût une violente douleur au niveau des omoplates-, l'un de ses pieds glissa sur le rebord de la pierre humide qui le retenait. Remus se cambra dangereusement au dessus de l'eau, sentit son pied se soulever du sol, sa jambe glisser, entraînant son corps tout entier. En un instant, il se trouva enfermé dans un monde de silence, glacé et incertain, qui semblait vouloir le garder prisonnier...
tatataaaaaaaaaaam !
signé : la nanonyme
