Bad Girls Trio


Chapitre 1 : Preuves à fournir

A moins qu'une nation soit en déclin et sur le point de changer du tout au tout, il est impossible pour elles d'avoir des enfants.

Elles naissaient soit de parents humains anonymes, soit elles « apparaissaient » mystérieusement sous la forme d'un enfant en bas-âge. Et puis se faisaient adoptées par d'autres nations. Et ainsi de suite, tel un cycle.

Rien n'était supposé changer.

Et pourtant…

Après un scandale récent et mondialement connu d'un homme qui dénonça les pratiques d'espionnage de grande envergure d'un certain pays, d'autres éclatèrent partout dans le monde.

Tant et si bien en vérité, qu'un jour on parla même d'une quelconque organisation méconnue qui se serait essayé il y a des années à des expérimentations et recherches sur le clonage.

Un scandale qui passait pour anodin aux yeux du monde, mais pas d'une certaine élite qui apprit que des « spécimens » étaient distingués par des drapeaux de pays en guise de noms.

Et c'est ainsi qu'un matin, une assemblée extraordinaire de cette élite vint se réunir dans une salle de conférence de la Maison Blanche, à Washington.


« Mes sources sont formelles ! On a retrouvé dans des locaux souterrains abandonnés, des tonnes de matériel hospitalier, des labos, et tout ce qu'il faut pour faire du clonage ! Et je vous parle même pas de tous ces énormes trucs en verre avec chacun un drapeau dessus… Brrr… gives me the creeps ! »

« Une minute, America. Il n'y avait rien dans ces locaux ? Des cellules souches, des échantillons… » Demanda Chine d'un ton ennuyé.

« Que dalle ! Quand je suis arrivé sur place avec le FBI, il y avait déjà plus rien ! Il y avait plus un papier, plus un seul freakin' tube à essai, et tout le matos avait été massacré. De la poussière et des toiles d'araignée partout, et basta. »

« La cavalerie était en retard, hein ? » Se moqua Angleterre sans vergogne.

« Hey ! J'suis un héros ! Et les héros ne sont pas en retard, okay ? Ces mecs-là étaient bien préparés, c'est tout… »

« Yeah right. Donc laisse-moi résumer : tu as débarqué là-bas en fanfare, tu es rentré bredouille, sans aucune preuve concrète ni piste d'investigation valable et nous perdons notre temps ici parce que… ? »

« Geez, England ! Je te dis que c'est du sérieux ! Il se passe un truc hyper louche. Je crois que ces gens ont essayés de nous cloner, nous ! »

A ces mots, beaucoup levèrent la tête. Certains abasourdis, d'autres simplement surpris ou confus.

Mais c'est France qui brisa ce bref silence, en éclatant de rire.

« Ah mon cher Amérique, tu as toujours eu beaucoup d'imagination. Fit le français d'un air attendrit, et un sourire amusé.

Mais ce que tu dis est complètement impossible. Et surtout, Grand Frère est trop beau et unique pour être cloné ! » Ajouta-t-il avec un clin d'œil.

Parmi les soupirs las et les sourires amusés qui répondirent à la déclaration de la nation française, des murmures d'approbation et d'autres sourires échangés montrèrent des réticences à croire en la théorie absurde de l'américain.

Ce dernier, vexé, se remit à taper du poing sur la table et repartit à la charge, bien décidé à convaincre et surtout, à ne pas perdre la face.

« T'es lourd, France ! Je sais ce que j'ai vu ! Il y avait un drapeau pour chaque dôme de verre. Dans la même salle où était le matos de clonage ! Ok, il n'y avait plus rien à part du verre brisé mais à votre avis qu'est-ce que ça voulait dire d'autre à part-

« … Que ces drapeaux ont été un moyen quelconque pour nommer leurs expériences, da ? » Suggéra Russie avec un sourire angélique.

« Ou peut-être que chacune de ces expériences était prévue pour le pays étiqueté. » Ajouta Chine.

« Ca ne serait pas la première fois que des gens de nos pays magouillent dans notre dos pour faire avancer des recherches illégales… » Grommela Angleterre d'un air sombre.

« I-Il n'empêche que ce serait bien la première fois que nous entendons parler d'une… usine à clones, en commun avec plusieurs pays. Même si la théorie d'America-san paraît un peu tirée par les cheveux… peut-être qu'une enquête plus poussée serait la bienvenue ? » Intervint Japon qui regrettait déjà de venir au secours de la nation américaine. Mais cela avait été plus fort que lui…

p-politiquement parlant, atarimai desu yo !

Amérique le regarda avec des yeux brillant de gratitude. Japon pouvait presque y voir des étoiles. Mais le jeune homme était déjà aveuglé par le sourire colgate de son collègue occidental.

Celui-ci se sentit encore plus heureux lorsqu'il vit autour de lui l'assemblée considérer l'idée de Japon.

Allemagne se leva de sa chaise pour prendre la parole, et aussitôt tout le monde se tût.

« Soit. Je rejoins la proposition de Japon pour une enquête sur cette… étrange affaire. Que ceux qui sont d'accords lèvent la main. En silence ! »

Un à un, tous les bras se levèrent. Certains ont été hésitants, d'autres résignés, et d'autres suivant le mouvement pour ne pas être en reste. Amérique vit France et finalement Angleterre lever leurs mains, et l'américain murmura alors un « Yes ! » triomphal tout en exécutant mentalement une petite danse de la victoire au rythme de son hymne national.

« La décision est approuvée à l'unanimité. Amérique, l'enquête est à toi. Tâche de bien la conduire jusqu'au bout et nous apporter des résultats avant notre prochain sommet. »

Amérique grimaça. Le prochain sommet en question aurait lieu dans moins de dix jours. Cela lui laissait un temps ridiculement court pour accomplir cette mission impossible. Mais il n'avait pas le choix, il le savait. Il déglutit avant d'afficher une expression confiante et enthousiaste, un pouce levé en signe de détermination.

« No-No problem, dude! H-Ha, ha ha ha ha ha! »

Allemagne hocha alors la tête, et conclu la réunion. Chacun se dirigea vers la sortie dans la cacophonie habituelle, laissant Amérique seul à sa table.

Quand l'américain fût certain d'être tout à fait seul, il se jeta sur son smartphone comme un désespéré et entra le numéro du seul ami au monde qui pourrait l'aider dans un coup dur comme celui-ci.

« Allô, Tony ?! I need your help buddy, I'm in deep! »


20 ans plus tôt.

« Alerte ! Alerte ! Les sujets s'échappent ! »

Partout dans les couloirs souterrains aux murs d'acier, s'illuminaient des gyrophares rouges accompagnés d'une sirène d'alarme qui n'en finissait pas de résonner dans cet endroit si froid, lugubre et inhospitalier.

« L'Institut H ».

Toute la sécurité de ces lieux secrets, armée jusqu'aux dents, allaient et venaient en unités organisées afin de retrouver les trois fugitives.

Expérience FR6, Expérience G1L et Expérience T0N-I.