Zombie Loan ne m'appartient pas.
J'ai passé ma vie à dormir. Quand on est un esprit prisonnier du corps d'une jeune fille, c'est sûrement la meilleure chose à faire. Je crois. Je suis née de la tristesse et de la souffrance de ceux qui sont morts. Cette peine, je l'ai ressentie à chaque instant de mon existence, lorsque j'utilisai les pouvoirs de mon hôtesse pour parler aux morts, lorsque je me réveillais seule la nuit et réalisais l'étendue de ma condition.
Cet enfer m'aura suivi partout, jusque dans mon propre nom.
Yomi, le nom de l'au-delà.
Pour une raison que j'ignore, je me suis toujours accrochée à la vie, si l'on peut dire. J'ai toujours refusé de me laisser disparaître, quand bien même je n'étais pas prête à vivre dans le monde des humains. Réalisant mon incapacité à vivre une vie normale, je m'étais réfugiée au royaume des songes. Les rêves, bien que futiles, m'auront aidée à supporter la dure réalité de mon existence. Une fois, je me suis même surprise à vouloir dormir pour toujours. Vous l'aurez compris, j'ai passé plus de temps à dormir qu'à vivre, ce qui m' amenée à me désintéresser du monde des vivants, et à croire que je pouvais impunément y faire ce qui me plaisait, peinant à imaginer les conséquences que mes actions pouvaient entraîner.
Il y a peu, mon existence a changé du tout au tout, mais il est une chose que je peine encore à réaliser, c'est que j'ai enfin trouvé une raison de me réveiller.
Cela commence alors que je suis encore endormie. J'arrive à entendre chaque bruit, à respirer chaque odeur et à ressentir chaque frôlement, chaque chaque chatouille, chaque caresse du monde qui m'entoure sans pour autant m'y trouver réellement. C'est une sensation très étrange... suis-je la seule à la ressentir ?
Je sens sa présence à elle, dormant paisiblement à mes côtés. J'entends me parvenir à travers les limbes de mon esprit endormi la douce mélodie de son souffle régulier. Le crissement des draps marquant son réveil. Je frémis intérieurement lorsque je sens son regard se poser sur moi. Lorsque ses doigts fins caressent ma peau nue avant de prendre ma main, je souris malgré moi sous l'effet de ce contact, rendu d'autant plus exquis de par la timidité de son geste.
Lorsque finalement je me décide à ouvrir les yeux, je redécouvre enfin son visage. Mon regard plonge dans ses yeux en amande, aux iris vert pomme surplombés par sa chevelure lavande ébouriffée. Laquelle recouvre en partie ses joues ayant pris en cet instant une teinte ... hum... framboise.
Je lui souris avant d'embrasser ses lèvres sucrées et de lui fredonner :
« Bonjour, Chiruchiru.
-Bonjour Yomi. me répond-t-elle en prononçant mon nom d'une voix affectueuse, sans gêne ni crainte, et que j'entends comme une douce mélodie.
-Tu as bien dormi ? me demande-t-elle juste avant de bailler inopinément, ce qui me fait rigoler.
-Assez bien, oui. Et toi, Chiruchiru? »
Son visage prend une teinte cerise, ma question l'a rendue écarlate. Elle me regardait dormir. Je le sais, et je sais qu'elle sait que je sais, pourtant elle n'ose me l'avouer. Elle est tellement adorable, je ne peux m'empêcher d'élargir mon sourire.
Je réduis encore l'espace qui nous sépare jusqu'à pouvoir sentir ses courbes fines se serrer contre les miennes. Oh, elle est toujours tellement chaude...
Chaleureuse en toute circonstance.
Ma main glisse délicatement le long de sa taille, l'invitant lentement mais sûrement à se détendre. Et c'est ce qu'elle fait, posant sa tête sur mon sein et m'enlaçant de ses bras graciles. Je la sens se détendre davantage tandis que je me mets à embrasser sa chevelure. Mes yeux se posent alors sur le reste de son corps. Je vois nos jambes entremêlées sur lesquelles dansent les lumières perçant à travers la fenêtre. Mon regard poursuit son chemin jusqu'aux cuisses dont le haut est recouvert par un drap fin cachant la nudité de nos parties les plus intimes.
Je discerne les traits de ses hanches touchant les miennes, je vois et sens nos ventres se caresser mutuellement, le sien mû par sa respiration redevenue calme et régulière que je sens chatouiller agréablement mon entre-seins. Enfin, je devine la forme ronde et menue de ses seins posés juste au dessous des miens. Et tandis que je passe mes doigts à travers ses cheveux, mon esprit se rappelle les caresses que nous avons échangé la nuit passée. Me reviennent alors en tête les souvenirs de nos baisers, de nos frissons, du contact de nos corps, de ses gémissements... et de notre extase...
Mon corps aussi commence à s'en souvenir, me donnant envie de parfaire notre étreinte. Mes doigts délaissent sa taille pour venir caresser sa colonne vertébrale et mon bras se pose tout entier le long de son dos, me faisant apprécier pleinement la chaleur de son corps contre le mien. Puis, tandis que je passe mon autre main à travers ses cheveux, m'enivrant au passage du doux parfum s'en émanant, Michiru se met à soupirer de plaisir. Je n'ai pourtant pas fait grand-chose pour, mais je suis tout-de-même heureuse qu'elle apprécie ce que je lui fais. Je ne me souviens que trop bien de mes premières ''tentatives de séduction'', des tentatives si maladroites et stupides qu'elle en était venue à dire qu'elle me haïssait, ou du moins l'avais-je compris ainsi. Il aura fallu du temps avant avant qu'on ne se parle à nouveau, et que je ne lui dise en toute simplicité ce que je ressentais pour elle.
Je ne pouvais me résoudre à être simplement son amie après lui avoir avoir avoué ce que j'avais sur le cœur. Et elle non plus. Mais avant que Michiru ne s'ouvre à moi, il aura fallu que Koyomi se fasse … je préfère ne pas y penser.
Je ne me rappelle que trop bien de notre première fois. De sa timidité lorsqu'elle m'a embrassé de sa propre initiative. De son appréhension se transformant en curiosité puis en désir tandis qu'elle découvrait des sensations qui lui étaient jusqu'alors inconnues. De ce moment où mon nom est sorti de ses lèvres sous l'effet du plaisir que je lui procurais De ce moment où nous avons atteint le septième ciel ensemble. Je ne me rappelle que trop bien de cette crainte qu'elle ne se sente dégoûtée après l'avoir fait, de cette angoisse qui m'avait prise à la gorge avant que je ne voie son sourire me rassurer, me prouver qu'elle ne regrettait rien et qu'elle ne me laisserait pas seule.
''Je t'aime, Michiru.''
Je murmure ces mots à son oreille alors qu'elle semble s'être rendormie. Je ne sais si elle m'entend, mais qu'importe ? Je sais que mes sentiments pour cette fille allongée à mes côtés sont partagés, cela me suffit.
J'adore ces moments le matin que nous partageons toutes les deux à notre réveil, mais comme toute chose en ce monde, ces instants ont une fin.
Quelqu'un martèle à trois reprises la porte de notre chambre, accompagnés d'une voix aboyant un
''Debout là-dedans !'' sur un ton bourru.
Chika ? Oh non, pas déjà...
Je sens Michiru sursauter, surprise par la soudaineté de l'événement, puis elle lève son visage pour me regarder. Je vois dans ses yeux qu'elle m'aurait bien enlacée plus longtemps, mais elle semble résignée à commencer la journée.
Michiru se serre encore quelques secondes contre moi, puis nous nous levons. Chacune de notre côté.
Je me coifferai plus tard, après le petit-déjeuner, je sais que Michiru me trouve belle avec les cheveux détachés.
Alors que nous nous habillons, je ne peux m'empêcher de penser que Michiru a un sens de la pudeur pour le moins étrange... enfin, je ne suis peut-être pas la mieux placée pour la critiquer, moi qui n'en ai pour ainsi dire aucun. Mais tout de même...
Elle ne supporte pas de rester nue face à moi, même lorsque nous sommes à égalité. Elle dit que ça l'embarrasse, mais ce n'était pas le cas lorsque nous dormions ensemble. Et puis je ne vois pas pourquoi elle se sentirait gênée, elle est très mignonne comme ça. C'est comme pour ces lunettes qu'elle s'empresse de mettre avant de quitter les draps : elle n'en a pas besoin et elle ne devrait pas avoir peur de voir les anneaux noirs, peur de ce pouvoir qui fait partie d'elle... Mais bon, il faut que je respecte le fait qu'elle puisse ne pas vouloir certaines choses. Moi-même j'en ai encore beaucoup à apprendre. Cela dit, ça ne m'empêche pas de lui jeter deux-trois coups d'œil quand elle ne regarde pas. Ça me permet de voir que ses sous-vêtements d'aujourd'hui sont rose bonbon et consistent en une petite culotte et un soutien-gorge simple. Très mignon je trouve, mais mieux vaut ne pas le lui dire tout-de-suite, je préfère garder ça pour plus tard.
De mon côté j'essaye d'enfiler un soutien-gorge à trois crochets de Koyomi, et j'insiste sur ''essaye'', tout comme j'essaye de m'habiller comme elle de temps en temps. Mais ses fringues dures à mettre et me gênent plus qu'autre-chose, Michiru dit que c'est juste une question de taille mais... pff c'est pas drôle d'être une fille.
Michiru et moi devons porter le même uniforme, en l'occurrence une blouse et une veste, lorsque nous sommes à l'école bien que je ne comprenne pas pourquoi on devrait obliger des individus à se ressembler...
Alors qu'elle a déjà enfilé le sien, moi j'en suis encore à me battre avec mon (très détesté) soutien-gorge. Il n'est pourtant pas compliqué à mettre. Ne pas réussir à l'enfiler me donne l'impression d'être infirme, ça m'énerve !
''Attends, laisse-moi faire.''
Je me calme en entendant sa voix, puis ses mains chaudes viennent frôler et caresser mon dos tandis qu'elle m'aide à m'habiller. Je ne sais quoi lui dire, juste
''Merci'', et encore je ne sais même pas si elle m'entend.
C'est étrange, je n'ai pas l'impression de dépendre de qui que ce soit, lorsque c'est Michiru qui m'aide. Peut-être parce-que je sais qu'elle ne le fait pas par pitié ?
Elle m'embrasse sur la nuque. Je me sens toute chose, mais ce n'est pas désagréable. Je n'ai pas non plus l'impression qu'elle profite de la situation, ou alors ça ne me dérange pas qu'elle le fasse.
Oui, elle est bien la seule qui puisse me toucher sans risquer de se faire frapper...
Je vous ai dit que je n'étais pas douée en relations humaines, c'est un doux euphémisme. Je déteste me lever le matin, déjà parce-que ça signifie quitter l'étreinte de Michiru, mais surtout parce-que ça m'oblige à voir les autres résidents de l'internat. Alors, par qui commencer ?
Déjà il y a Chika, le zombie cupide aux yeux dorés que je n'ai jamais pu blairer et qui en plus traite Michiru comme un chien. J'ai l'impression qu'il le fait exprès d'être impétueux, grossier, impatient, bruyant... Bon, c'est vrai qu'il n'a pas que des défauts : oui, c'est lui qui nous fait à manger tous les matins. A ce propos, je n'aurais jamais pensé qu'il puisse être aussi rigoureux et passionné par la préparation du curry. Mais c'est à peu près la seule qualité que je lui trouve.
Ensuite il y a Shito, le zombie bicentenaire au cœur de glace. Il est assurément plus posé et plus respectueux que son partenaire aux cheveux blancs. Cependant je n'aime pas beaucoup lui parler, il ne faut pas oublier que Koyomi était amoureuse de lui, bien qu'il ne se soit jamais rien passé entre eux. Et maintenant que Koyomi n'est plus là, j'ai le sentiment d'être cette chose qui rappelle chaque jour à Shito cette merveilleuse histoire qu'il n'a jamais vécu.
Un autre membre de l'internat : Sotetsu Aso. Ce gars est incontestablement un coureur de jupons, j'ai du mal à croire qu'il ait pu plaire à Michiru. Cela dit, je sais bien qu'il est plus correct qu'il en a l'air. Je n'ai pas grand-chose contre lui, si ce n'est qu'il se la pète tout le temps et que je suis jalouse du fait qu'il soit sorti avec Michiru avant moi, alors que j'étais loin d'elle... mais ça, c'est une autre histoire. Je le vois rarement à l'internat, parce-qu'il passe le plus clair de son temps à dormir chez d'autres femmes, à jouer les gardes du corps pour le patron du Zombie-loan, ou encore à vadrouiller en ville pour écumer les restaurants. Tout va bien donc...
Heureusement qu'il y a Michiru.
Je ne comprendrai jamais cet entêtement de cette fille à toujours vouloir rendre service. Ça m'a toujours semblé être une seconde nature chez elle. Tenez, le matin par exemple, elle se porte toujours volontaire pour aider Chika à cuisiner, même si elle est aussi douée en art culinaire que moi en relations humaines... enfin, je ne l'aime pas pour ses talents de cuisinière.
On dit que personne ne remarque jamais cette fille mais on ne peut se résoudre à l'oublier après l'avoir. Du moins, moi, je ne l'ai pas pu. Elle n'est pas plus belle ou plus brillante qu'une autre, mais il se dégage néanmoins d'elle une sorte de charme indéchiffrable. Un parfum qui passe inaperçu mais qui pourtant vous prend à la gorge et vous envoûte dès que vous le sentez.
Elle est la seule à jamais avoir été gentille avec moi, la seule à s'être jamais souciée de mon sort, à m'avoir jamais offert son amitié et à m'avoir pardonnée mon immaturité.
En sortant de l'internat, je jette un regard aux plantes grimpantes qui s'accrochent de plus en plus aux murs au fil des jours. Leurs bourgeons n'ont pas encore donné de fleurs. Michiru dit que c'est normal, puisque l'hiver commence, et que nous les verrons une fois le printemps venu. Maintenant que j'y pense, je me dis que si je n'arrive pas à rembourser ma dette, je ne les verrais probablement jamais, ces fleurs. Mais je sais bien que les plus belles fleurs demandent de la patience avant d'éclore, qu'il faut se battre pour les protéger et que l'on ne peut gagner que ce que l'on n'a pas mérité.
Tandis que nous marchons sur le chemin de l'école, j'en profite pour explorer du regard le monde extérieur. J'ai parcouru ce trajet des dizaines de fois, pourtant je suis toujours aussi épatée par la vue. Il faut dire que mes interactions avec le monde de dehors se limitaient autrefois à bien peu de choses. À part dans notre internat, je ne me suis guère réveillée que dans un restaurant rempli de cinglés, dans des sources chaudes et dans le village perdu où Koyomi a passé son enfance. Ici le spectacle est tout autre.
Un paysage coulé dans l'acier et le béton, un ciel vicié, ocre parfois. Le commerce de l'air.
Une ville, une des plus importantes au monde, Tokyo, aux alentours de huit heures. Une partie de la cité qui s'éveille, une autre qui s'endort. La foule dans les rues, la cohue habituelle des gens qui partent au boulot. Des milliers de vies inconsciemment connectées les unes aux autres par des millions de fils invisibles. Dans mon esprit: un mélange de dégoût et de fascination.
Mais au dessus de ça, il y a le froid. Tout le monde autour de moi frissonne à cause de l'hiver qui s'éveille et grandit de jour en jour. Mais moi, je ne sens rien.
En même temps ça ne m'étonne pas, le froid et la mort sont des choses que je connais depuis la naissance. J'y suis habituée, et c'est ce qui m'effraie le plus. J'ai l'impression d'être un mort parmi les vivants. Un paria qui n'a rien a faire dans ce monde et qui n'y laissera aucune trace.
Je jette un coup d'œil à Michiru, elle est coincée entre Shito et Chika et essaye désespérément d'en placer une dans leur conversation; elle me fait penser à une petite fille essayant de parler à deux adultes qui remarquent à peine son existence. Je trouve ça mignon.
Sans réfléchir, je la prends par la main et l'amène vers moi, non sans l'enlacer au passage pour profiter de sa chaleur. Elle semble surprise, mais je crois lire dans son regard qu'elle est contente que j'intervienne. Je sais ce que ça fait de se sentir ignorée.
« Yomi ? Quelque-chose ne va pas ?
Je lui souris.
-Je me disais qu'on pourrait faire un tour toutes les deux.
Je ne sais pas vraiment où aller, j'ai juste envie de changer d'air. Peut-être pourrons nous aller au port voir la mer... Je n'ai aucune idée de ce que c'est, mais il paraît qu'il faut voir ça au moins une fois dans sa vie.
-Mais les cours vont commencer...
me répond-t-elle incrédule.
-Et alors ? Une journée sans aller à l'école, ça ne nous tuera pas.
Je sais qu'elle a envie de venir, ça se voit, même si elle essaye de me convaincre du contraire en se raccrochant au principe de responsabilité et en m'expliquant que les études me serviront plus tard. J'ai envie de lui répondre que ce ne sont pas les études qui m'ont permis de survivre jusque-là.
Ah, Michiru... si seulement tu étais un peu moins coincée...
Ça lui ferait du bien de se lâcher un peu, je sais qu'une partie d'elle en a assez de se plier aux règles.
C'est cette partie d'elle que je voudrais voir s'exprimer pleinement, qu'elle montre à tout le monde ce qu'elle pense réellement, comme elle l'a fait avec moi... Mais revenons au présent.
Comment pourrais-je la convaincre de passer la journée avec moi ? Hmm... peut-être qu'elle craquera si je lui fais mes yeux de chien battu... J'essaye, tout en la tirant un peu plus par la main pour l'encourager.
Tiens, ça a l'air de marcher : elle rougit à vue d'œil. Malheureusement la suite ne se passe pas comme prévu. Michiru prend une mine renfrognée puis me lance un ''tu m'énerves'' avant de me prendre fermement par le bras et de me tirer en direction de l'école. Pour le coup, je suis surprise. C'est vrai que je la pousse souvent à bout, mais je ne m'attendais pas du tout à ça. Mais bon, ce qu'elle m'a dit sortait du ventre, c'est déjà bien.
On finit par atteindre le lycée. Je déteste en franchir les portes, c'est toujours à ce moment là qu'on se sépare et que je me retrouve seule au milieu d'une foule d'inconnus qui pensent, à tort, me connaître.
Aujourd'hui les choses se passent différemment, Michiru décide de rester avec moi. Normalement elle préfère côtoyer ses plus anciennes camarades, ce que je comprends vu qu'on passe déjà beaucoup de temps ensemble à l'internat, mais je ne vais quand même pas lui dire de s'en aller. À la place on s'assoit sur un banc et on parle de tout et de rien, on divague et plaisante sur des sujets amusants mais improbables, autant de banalités dont je me croyais jusqu'alors incapable. Ça me fait du bien d'être avec elle, elle m'aide à me sentir normale. Je ne peux pas m'empêcher d'être attirée par cette fille... elle est toujours pleine d'attentions, pleine d'entrain, pleine de vie, et me donne envie de m'y rattacher.
A la fin, on finit par éclater de rire, et me prend l'envie de l'embrasser. Au début elle est un peu réticente, elle craint que certaines personnes n'approuvent pas, elle ne comprend pas qu'il y aura toujours quelqu'un pour juger les autres. Quelque-part je me demande si elle n'a simplement pas envie de s'afficher avec moi... mais elle finit par accepter. Je commence donc à me rapprocher d'elle, tout semble aller pour le mieux, jusqu'à ce que Chika vienne tout gâcher. Je ne supporte pas ce mec, si Michiru ne m'en empêchait pas, cela fait longtemps que je l'aurais enterré. Après qu'il ait failli blesser Michiru avec son ballon, je pensais sérieusement à le démembrer, ou l'émasculer peut-être? Mais j'ai finalement trouvé un autre moyen de le punir. Ça l'a bien énervé, et j'ai vu que Michiru s'amusait aussi.
Tôt ou tard les cours finissent par commencer. Ils correspondent aux moments de la journée que je déteste le plus, déjà que j'ai du mal à arriver dans les bonnes salles aux bonnes heures... Mais si je me souviens bien, aujourd'hui je commence la journée par le sport, rien de palpitant en soi mais ma classe partage le vestiaire avec celle de Michiru ce qui, rien que pour ça, ça vaut la peine d'y aller. Ce qui m'amuse le plus, c'est lorsque Michiru se déshabille (ce qui vaut toujours le coup d'œil) et que ses amies remarquent les traces laissées par mes lèvres lors de leur dernier voyage le long de son corps. Quand elles lui demandent la voix emplie d'excitation, de curiosité et peut-être aussi de jalousie, qui lui a fait ces marques (oh si elles savaient), elle leur répond d'un air assuré, taquin et mystérieux que ''c'est un secret''.
Michiru, je suis fière de toi.
Et puis la vue n'est pas mal non plus, si on m'avait qu'un jour je me retrouverai au milieu d'autant de filles en sous-vêtements... Personne ici hormis Michiru ne se doute de qui je suis réellement. Être une fille ça n'a finalement pas que des inconvénients. Ce qui rend les choses d'autant plus délectables, c'est que le vestiaire en lui-même est assez petit, donc on est parfois obligées de se serrer les unes contre les autres... Dommage que Michiru finisse par me demander de partir. Je comprends qu'elle puisse se sentir jalouse, mais je feins quand-même l'ignorance pour la taquiner.
''Il y a un problème ? Ai-je fait quelque-chose de mal ?''
Je ne me lasserai jamais de cette gêne que je fais à chaque fois apparaître sur son visage : mignon et drôle à la fois. Je me décide lui obéir quand m'empêcher de rire devient impossible. Je devine que ce petit jeu l'agace, mais moi j'aime bien. De toute façon, je sais bien qu'elle ne m'en voudra pas. La classe de Michiru termine la leçon en avance et enchaîne avec un autre cours sans passer par la case récréation, ce qui veut dire que je ne la recroiserai pas avant un moment. J'ai juste voulu profiter de sa présence encore quelques minutes. Bon, je me suis bien amusée maintenant les cours commencent.
Fini de jouer.
Le prof commence par nous rassembler dans le gymnase puis sépare les filles des garçons.
''En espérant que personne ne se trompe, cette fois.'' ajoute-t-il à mon intention. Il se croit malin peut-être ? Tout le monde s'est déjà marré lorsqu'il y a trois semaines, je me suis trompée de rang et ai rejoint les garçons. Car oui, garçons et filles font cours séparément en éducation physique. Une sorte de coutume que les nonnes ont tenu à instaurer après que leur couvent soit devenu l'école dans laquelle je me trouve, d'après ce que j'ai compris... Allez il est temps que le leçon commence. Les deux heures suivantes s'enchaînent par une série d'exercices dont l'intérêt m'échappe et et où je réussis juste à m'esquinter la jambe à cause d'un faux mouvement. Et puis il y a ces regards... je suis sûre que quelques gars à l'autre bout du gymnase profitent du cours pour me mater, encore une bonne raison pour moi de détester les garçons. Quant aux filles, je n'ai pas l'impression que ce soit mieux. Je les sens me regarder et les entends chuchoter.
Qu'est-ce-que je leur ai fait ?
Elles se demandent ce qui ne va pas chez moi, disent que je deviens bizarre, que je suis différente depuis quelques temps. Celles qui disent ça sont toujours les mêmes. Toujours les plus aimées.
Puissent-elles me pardonner de ne pas être celle qu'elles imaginent.
J'ai l'impression d'être à la ramasse tout le long du cours, et lorsque enfin je franchis pour la seconde fois la porte du vestiaire, j'entends les conversations qui s'y tenaient cesser pour laisser place aux murmures. Je me doutent bien de qui elles parlent, peut-être se croient-elles discrètes ? Je vais faire comme si c'était le cas. Je marche les poings serrés vers mon casier et me rhabille en essayant de ne regarder personne.
Calme-toi Yomi, respire à fond.
La journée ne fait que commencer.
J'ignore pourquoi, mais lorsque la sonnerie a retenti j'ai soudainement ressenti le besoin d'aller voir Michiru. Ne résistant pas longtemps, j'ai profité du début de la récréation pour aller la taquiner un peu. Je lui laisse le soin de vous raconter ce que j'ai fait, il n'empêche que la voir m'a aidée à me sentir mieux.
Je profite du reste de la récréation pour passer à l'infirmerie faire examiner ma jambe. J'ai cru comprendre que l'infirmier en charge des élèves était arrivé depuis peu, remplaçant l'habituelle infirmière aujourd'hui portée disparue. Michiru m'a raconté ce qui s'est passé. La charmante dame en question s'était révélée être un zombie se nourrissant de la chair de lycéennes, jusqu'à ce que le Zombie-loan se charge de son cas. Elle a même essayé de s'en prendre à Michiru, qui depuis n'aime pas qu'on fasse de commentaires sur ses jolies lèvres... bien qu'elle me laisse les dévorer d'une toute autre manière. Je pense à ça pour essayer d'oublier que l'infirmier est actuellement en train de me palper la cuisse pour voir si j'ai mal quelque-part. Je déteste ça, je supporte pas l'idée qu'un garçon me touche, en plus je lui ai déjà dit que je n'avais plus mal.
Il ne fait que son travail, Yomi, ne frappe pas le médecin.
Plus vite il aura fini, mieux ça vaudra pour nous deux.
Le reste de la récré passe lentement cette fois-ci, peut-être est-ce dû à l'absence de Michiru ou au fait que je reste assise sur un banc isolé.
''Koyomi ?''
Je me demande parfois comment se déroulaient les journées de celle qui fut mon hôte. Pensait-elle à Shito comme je pense à Michiru? Se demandait-elle combien de temps elle allait vivre? Vivait-elle dans l'instant présent? Pensait-elle à ses années passées? Entrevoyait-elle un futur? Pensait-elle à la mort? À ce qu'elle laisserait derrière elle le moment venu? Probablement ne pouvait-elle pas rester en place et parlait à tout le monde, elle devait respirer la joie de vivre.
''Koyomi !''
Parfois je me dis que je ne mérite pas d'avoir pris sa place.
« Dis-donc, Koyomi, tu pourrais répondre quand je t'appelle!
S'exclame une lycéenne qui s'était approchée de moi sans que je la remarque.
-Oh... excuse-moi, j'avais la tête ailleurs.
Je n'avais surtout pas réalisé que c'était à moi qu'elle s'adressait. Je me sens bête , comme si mon hôtesse pouvait encore être vivante... Il est vrai que j'en aurais été surprise, mais encore plus surprise si quelqu'un m'adressait volontairement la parole. Passons. Cette fille commence à me faire la moue, j'espère qu'elle n'est pas fâchée. Je crois qu'on est dans la même classe, comment s'appelle-t-elle déjà ? Ça va me revenir...
-Tu voulais me demander quelque-chose ?
-Je voulais te demander si tu étais toujours d'accord pour vendredi prochain.
-Heu... vendredi prochain ?
Elle soupire, l'air vaguement lasse, avant de répondre.
-Oui, tu t'étais portée volontaire pour préparer quelque-chose pour le repas humanitaire organisé par le lycée vendredi prochain. Ne me dis pas que tu as oublié.
Ma voix s'emballe, je secoue frénétiquement la tête.
-Non, bien sûr que non. Ne t'inquiète pas, tout sera prêt dans les temps.
Je ne trompe personne, mais elle me sourit quand-même.
-Merci, c'est vraiment génial de ta part, tu nous aides énormément. Bon, il faut que je te laisse, merci encore ! »
Et elle repart aussi vite qu'elle est apparue. Bon eh bien il ne me reste plus qu'à me mettre aux fourneaux dès ce soir. Génial. Lorsque j'ai pris le corps de Koyomi, je ne pensais pas hériter en même temps de ses engagements humanitaires. Cela dit, pourquoi pas ? Ça m'a aussi fait du bien de parler à quelqu'un, et cette fille a vraiment l'air sympa. Je pourrais peut-être essayer de me rapprocher d'elle, on pourrait même devenir amies si j'arrive à faire en sorte qu'elle m'appelle par mon vrai nom. Oui, ce serait un bon début, je pourrais enfin commencer à vivre ma propre vie...
La deuxième personne qui vient me voir est un garçon à la démarche mal assurée. Il commence par me demander s'il peut s'asseoir. Comme il a l'air timide, maladroit et que je suis de plutôt bonne humeur, je décide de ne pas l'envoyer promener. On commence à discuter et j'ai le plaisir de remarquer qu'il n'est pas ennuyeux. Au contraire je réalise que ça me fait plaisir de parler avec lui, à un moment il réussit même à me faire rire.
« T'es une fille plutôt sympa, en fait. Finit-il par me dire.
-Merci.
Le temps qu'un ange passe, et il me demande finalement :
-Dis... ça te dérangerait de me présenter à quelqu'un ?
Nous y voilà donc. il veut se rapprocher d'une fille. Je me disais bien qu'il devait avoir quelque-chose derrière la tête. Il a quand-même brûlé pas mal d'étapes, vous ne trouvez pas ? Pas vraiment la meilleure tactique quand il s'agit de séduction. Mais bon, pas de quoi se fâcher, après tout ce n'est même pas moi qui l'intéresse.
-Désolée, mais je ne suis pas vraiment la mieux placée pour ce genre de choses.
-Mais tu connais Michiru Kita, pas vrai ?
Quoi !? C'est à Michiru qu'il s'intéresse ? C'est avec ma petite-amie qu'il veut sortir? Il y en a vraiment qui ne doutent de rien !
-Oublie ! T'es pas son genre ! »
Lui dis-je sèchement avant de brusquement me lever et le laisser en plant. Ok, je retire tout ce que j'ai pu croire un peu plus haut je n'ai aucune chance de m'intégrer dans cette école. Je veux bien essayer de faire des efforts mais je ne peux me rapprocher de ces gens dans ces conditions! Il s'y est vraiment cru celui-là ! Même pas fichu de savoir que la fille à laquelle il s'intéresse est ma... Évidemment que non, comment aurait-il pu ? Peut-être que si je ne ressemblais pas tant à Koyomi... Conclusion : je viens de me fâcher avec un garçon gentil et apparemment mal dans sa peau qui ne m'avait rien fait. Finalement, peut-être ne suis-je réellement pas faite pour vivre dans ce monde.
La prochaine heure est dédiée aux sciences physiques. Le prof qui assure le cours est un homme grand et plutôt âgé, qui s'est apparemment laissé pousser barbe et moustache pour mettre en avant ses années d'expérience. Il est plutôt autoritaire mais il suffit de l'écouter pour comprendre qu'il est fier de pratiquer ce métier et qu'il a toujours voulu devenir enseignant. Le genre de personne qu'on voit de moins en moins, à ce qu'il paraît. Quelque-part je trouve ça un peu ironique qu'il ait bâti sa vie autour de connaissances rationnelles, mais s'il avait pu voir ou faire la moitié de ce que j'ai vu et fait... Dommage aussi que son cours m'endorme plus qu'autre-chose. En effet, j'ai plusieurs années de retard sur le programme puisque je n'ai commencé à aller à l'école que depuis un mois, donc impossible de piper un mot de ce qu'il raconte. Tout le monde à l'internat (même Chika !) me conseille quand-même d'essayer de suivre les cours. Et j'essaye, mais je finis toujours par m'endormir sur mon pupitre. Autant dire que le réveil est plutôt brutal et... assourdissant.
« Mademoiselle Yoïmachi, aboie-t-il je, sais bien que la physique vous passionne et que vous êtes très en avance sur le programme, mais vous pourriez au moins faire semblant d'apprendre quelque-chose !
-Excusez-moi. Dis-je immédiatement après m'être réveillée en sursaut et redressée sur ma chaise.
-Peut-être qu'une ou deux retenues vous permettraient de rattraper vos heures de sommeil. Qu'en dites vous? »
Et tout le monde me regarde, avec ça. Encore. Il y en a même quelques-uns qui rigolent. J'ai encore tout gagné sur ce coup, mais je crois que je commence à avoir l'habitude.
Alors que je sors de la classe et marche dans les couloirs en direction du prochain cours, je me fais aussitôt aborder par un garçon de ma classe. Avec ses cheveux hérissés en pics, les piercings à son œil droit, sa veste déboutonnée et le reste de sa tenue pseudo-décontractée, ce gars ressemble à un stéréotype qu'on retrouve dans les séries que Koyomi regardait à l'internat. Faut-il préciser que je déteste ce genre de type ?
''J'comprends que tu te sois endormie tout-à-l'heure, ce type est trop chiant quand il parle.''
Oui, ou peut-être que je ne comprenais rien au cours et que l'éducation physique m'avait achevée.
''T'es plus la même depuis quelques temps...''
Merde, ça se voit tant que ça ?
''Ça me plaît.''
Ben voyons. Allez j'accélère le pas, histoire de le semer un peu. Est-ce-que Koyomi aussi devait supporter ce genre de type ou bien est-ce-qu'ils me sont exclusivement réservés ?
Il essaye de m'attraper le bras. Je me dégage.
''Hé ! Pas la peine de s'presser ! T'as tes règles ou quoi ?''
Charmant. Il espère vraiment m'attirer avec ça ? Je me doute bien de ce qui l'attire chez moi, ma vie serait sûrement plus facile si je n'avais pas l'apparence d'un personnage de hentai, ou d'un ancien modèle de Lara Croft...
''Dis tu serais pas homo, des fois ?''
Qu'est-ce-que ça peut lui foutre ? Je commence sérieusement à en avoir marre de ce gars, je n'arrive même plus à empêcher mes poings de se serrer. J'espère sincèrement pour lui qu'il n'essaiera pas quelque-chose de stupide, comme me mettre une main aux fesses...
Dix minutes plus tard...
« Mais puisque je vous dis qu'il l'a cherché, Monsieur le directeur !
-Ce n'est tout de même pas une raison, mademoiselle Yoïmachi, pour essayer de casser le bras de votre camarade ! Et vous me parlerez sur un autre ton, je vous prie !
J'ai vraiment tout gagné, sur ce coup. Ce sera ma seconde visite dans le bureau du proviseur, avec deux semaines d'intervalle. Être assise et exposée sur ma petite chaise en face de son imposant bureau, sentant sur moi le poids de son regard, suffit à me faire comprendre pourquoi les élèves ne veulent pas être convoqués ici. Son silence de mort et son calme glacial sont probablement ce qui me met le plus mal-à-l'aise. Même si j'ai connu pire. Ça ne m'empêche pas de le regarder dans les yeux.
-Heureusement que vous avez raté votre coup, sinon lui ou ses parents auraient pu porter plainte...
Faut-il le prendre comme une bonne nouvelle ?
-... néanmoins vous comprendrez qu'un tel comportement mérite des sanctions.
Génial. Je vais encore être collée, peut-être exclue, pas la peine de l'écouter pour le savoir. Ça aussi, je commence à en avoir l'habitude. Il 'empêche que l'autre l'avait cherché; si j'avais su que Koyomi devait supporter ce genre de type, je l'aurais protégée. Enfin... j'aurais sûrement...
-J'aimerais tout-de-même comprendre, qu'a-t-il bien pu se passer pour qu'en un mois vous changiez aussi radicalement de comportement ? Votre professeur de physique m'a même fait part de ses inquiétudes quant à vos récents résultats. Vous qui étiez son élève préférée...
Vraiment ?
-... vous est-il arrivé quelque-chose ?
Je ne réponds pas, et détourne le regard.
-Vous avez perdu quelqu'un ?
-Entre autres.
-Voulez-vous en parler à quelqu'un? Au psychologue de l'établissement ?
-Pas vraiment.
-Vous devriez il faudrait faire confiance aux gens quelquefois, le personnel est aussi là pour ça.
S'il le dit. Je serais presque tentée de le croire, si mon passé était derrière moi. La dernière fois que j'ai fait confiance à des adultes, ils m'ont emmenée sur un autel sacrificiel... mais ça aussi, c'est une autre histoire. Je le regarde à nouveau dans les yeux.
-Avons-nous terminé, monsieur le directeur ?
Il pousse un long soupir, puis marque une toute aussi longue pause pour finalement répondre :
-Pour aujourd'hui. Sortez. »
Mon passage dans le bureau du proviseur m'a fait rater le début du cours d'histoire, mais personne ne me fait le moindre commentaire lorsque j'entre dans la classe. Je me dépêche d'aller m'asseoir au fond. Le chapitre que l'on commence aujourd'hui concerne la Chine, mais je ne me sens pas vraiment l'envie d'apprendre quoi que ce soit pour le moment. C'est à peine si j'entends le cours dériver sur les pratiques féodales de ce peuple et sur le fait qu'ils punissaient les menteurs en leur arrachant la langue. Koyomi est morte de cette façon dans ce même pays. Était-ce sa punition, une sorte de retour des choses, pour avoir fui sa famille et changé de nom ? Pour avoir vécu une vie qui n'était pas la sienne ?
...
Pour le coup, il aurait peut-être mieux valu que je m'endorme.
Je ne vais pas chercher de repas après la sonnerie de mi-journée, au lieu de cela je me dépêche d'aller à mon casier récupérer mes vêtements ordinaires. Je pars chasser les zombies cet après-midi, avec Michiru et les deux autres. Nous ne partons pas avant un moment, mais je préfère prendre de l'avance. Je vois au passage que Koyomi a collé au fond de son casier une photo d'elle entourée des autres résidents de l'internat, probablement prise un jour de fête.
Je profite qu'une classe soit vide pour me changer, et après avoir terminé je pose mes yeux sur mon uniforme que je viens de plier. Pendant une seconde, j'imagine Koyomi face à moi le portant, me souriant et m'adressant des mots que je ne comprends pas.
''Bienvenue chez toi'', peut-être ?...
Immédiatement après, je sens une boule se former dans mon ventre.
Puis sans que je puisse l'empêcher, mes yeux deviennent humides.
J'essaye de réprimer ce que je prends au début pour des hoquets.
Enfin, n'y tenant plus, je fonds en larmes.
Alors instinctivement, je cours me réfugier dans un endroit où personne ne peut me voir, emportant sans m'en rendre compte l'uniforme de Koyomi serré contre moi.
Merci d'avoir lu.
La seconde partie prendra du temps avant d'être publiée mais je vous promets qu'elle sortira.
