Hello la populace !
Pfiou, c'est la première fois que je poste sur ce site et franchement, j'en ai presque transpiré à tout comprendre. Maaaais c'est fait, et en ce mercredi soir, je vous propose ce premier chapitre. Cette fiction n'a pas pour vocation à être particulièrement longue, il devait à la base s'agir d'un OS puis finalement, je me suis dis qu'il n'y avait pas de raison d'en faire quelque chose de plus conséquent. Je ne connais pas encore trop bien les normes du site, alors je ne sais pas si les 8 pages words présentement écrites et ci-dessous représente beaucoup ou un strict minimum. Je suppose que je le découvrirais par la suite.
Bref, fait particulier, je dédie cette fic à Loufoca-Granger, une autre auteure que je suis depuis très longtemps. Quelque chose comme trois ans, je crois. Alors pour une fois, j'aimerais que ce soit elle qui se pose tranquillement et qu'elle lise, au lieu de toujours écrire. Donc Loufoca-Granger, prends ça comme un cadeau de noël un peu en retard, en espérant que ça te plaise.
Enjoy !
Disclamer : L'univers et les personnages appartiennent à J.K Rowling. Seule la présente intrigue est de moi.
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Assise en tailleur sur son lit, Hermione mordillait machinalement l'ongle de son pouce. Chez elle, c'était un signe de concentration, et en ce moment, elle planchait sur un livret important pour son avenir. De temps en temps, elle attrapait le crayon posé tout près et faisait quelques annotations à même les pages. Autour d'elle, des dizaines d'autres documents étaient étalés, tous venus du boulot. Elle n'aimait pas vraiment briser la barrière entre carrière et vie privée, mais puisqu'elle avait été mise en arrêt pour sa santé, parait-il, elle n'avait pas eu d'autres choix que de procéder ainsi. Son entourage non plus, d'ailleurs, car si Harry, son chef, avait tenté de l'en empêcher, il lui avait suffi de toucher la corde « menace + amitié » pour qu'il cède. Et elle n'avait eu ni scrupule, ni regret à se servir de ce dernier point. Hermione avait beau être en train de travailler, elle se remémorait à tout bout de champ cet évènement, et à chaque fois, un sourire amusé qu'on aurait presque pu qualifier de diablotin prit place sur ses lèvres.
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Deux mois plus tôt…
Chemisier blanc, jeans noir et baskets aux pieds, il n'était pas courant de voir Hermione Granger déambuler en tenue aussi décontractée dans les couloirs du Ministère. Elle faisait davantage partie de cette catégorie de personnes qui revêt une importance particulière au travail, et cela passait inévitablement par le sérieux et la rigueur de l'uniforme. Ainsi, ses collègues avaient l'habitude de la voir dans un tailleur, et sûrement pas comme ça avec en prime une paire de lunettes de soleil en guise de serre-tête. Il n'était donc pas étonnant de capter quelques regards interloqués sur son passage. Sauf qu'elle n'y prêtait pas attention, elle était concentrée sur sa mission du jour, si bien que lorsqu'elle entra dans l'un des ascenseurs, elle ne salua point le confrère qui s'y trouvait déjà. Peut-être que son esprit ne l'avait même pas enregistré, en fait. Qu'à cela ne tienne. L'homme adressa quelques politesses à la jeune femme, lui arrachant alors de misérables marmonnements pas vraiment avenants pour ouvrir une conversation plus longue, et de toute façon, elle se glissait déjà hors de la cage magique comme une anguille l'aurait fait entre deux gros cailloux. Ou de sous une roche. Et une fois n'est pas coutume, elle se dirigea plutôt vers le bureau du secrétaire au lieu de s'engager dans le sien.
« Bonjour Paul. » Ce dernier la salua également, mais avant qu'il n'ait le temps de placer d'autres mots, la brunette enchaina. « As-tu le planning d'Harry, quelque part ? J'ai besoin de savoir s'il est occupé, là, maintenant. »
« Mais tu n'es pas en arrêt ? »
« D'où le fait que j'en ai besoin. Alors ? C'est que c'est une affaire très urgente. »
L'avantage à travailler ici, c'est d'être connu. Alors au diable les protocoles de devoir envoyer un parchemin, attendre de recevoir une réponse. Réécrire, réattendre… Là au moins, elle pouvait se pointer et tout allait très bien, pas d'histoire. Et encore, elle s'assagissait, parce qu'en règle générale, elle ne se donnait pas toute cette peine et se contentait d'aller voir son ami quand bon lui semblait. Se mettant à tapoter des doigts sur le comptoir pendant que le secrétaire s'activait dans ses documents, Hermione laissa son regard se perdre dans le couloir pour voir qui y passait, décrochant parfois de petits salues ou un simple sourire. Le manège ne dura cependant pas bien longtemps, car elle se tourna à nouveau vers le dénommé Paul avec une impatience visible sur les traits. Elle allait lui faire une remarque, peu désireuse de tomber sur les mauvaises personnes avant même d'avoir pu mettre son plan à exécution, mais il lui donnait déjà sa réponse : Oui, Harry était libre. Enfin, quand on disait libre, c'était tout relatif. Cela voulait simplement dire qu'il n'était pas en réunion pour X raison, pas qu'il se tournait les pouces. Remerciant son informateur, Hermione prit donc le chemin du bureau de son ami et après avoir frappé deux petits coups, entra sans attendre de réponse.
Comme elle s'y attendait, le survivant était affalé devant une pile de dossiers qui reposait sur son bureau en un désordre assez impressionnant. Il avait beau avoir mûri après la guerre, avoir fait l'école d'auror avec brio et être devenu le chef de ceux-ci, certaines mauvaises habitudes avaient la dent dure et étaient malgré tout restées. Son art du bordel, principalement, et on pouvait vraiment dire que c'était un art parce que sinon, ce serait impossible qu'il s'en sorte. Bref, elle connaissait son fonctionnement et prit ses aises dans la pièce sans qu'il ne lève la tête. Toutefois, au lieu de s'asseoir sur le fauteuil près de la porte, elle installa un bout de fesse à même le bureau de son ami. Il n'en fallait pas plus pour qu'il lui accorde de suite son attention, délaissant la phrase qu'il était en train d'écrire. Et d'après ses sourcils haussés, elle avait piqué sa curiosité. Parfait.
« Hermione ? Qu'est-ce que tu fais ici ? »
« Pas la cuisine, visiblement. J'en ai fait ce matin, des sablés, et je les ai portés à Ron avant de venir. Il était content, j'étais contente. Je ne me promène pas non plus, je l'ai fait en chemin. J'ai hésité à aller au cinéma, mais je me suis souvenue que j'avais déjà vu tous les films intéressants à l'affiche cette semaine. Tout le monde travaille, je m'ennuie. Et tu sais ce qui se passe quand je m'ennuie. »
Le problème à être légèrement surdoué, c'était que cela allait en principe de paire avec de l'hyperactivité. Hermione n'y échappait pas et la mettre en arrêt de travail, c'était comme enfermer un lion dans une cage il tourne en rond jusqu'à trouver un moyen de s'échapper.
« Désolé mais j'ai du boulot. On a coincé le type de l'affaire Marla hier, près de Manchester. Il est rapatrié aujourd'hui et il faut que je m'occupe de la paperasse avant l'interrogatoire. »
« Je peux le faire. Je veux le faire. »
A la tête de son ami, la jeune femme comprit qu'il n'avait pas tout à fait saisi le sens de ses paroles, ou mal, ou qu'il jouait à l'abruti. Dans tous les cas, Hermione roula des yeux avant de se pencher pour lui donner une petite tape sur l'épaule. Ce n'est que lorsqu'il lui en demanda la raison avec une fausse indignation qu'elle consentit à aller plus loin.
« L'interrogatoire. Je suis sûr que je le ferais craquer en un rien de temps. Je suis une femme, personne ne résiste aux femmes… »
Hermione laissa planer un silence, comme pour bien savourer l'expression étrange d'Harry. Il était un peu crédule, des fois, quand il s'agissait d'elle. Sans doute des réminiscences de Poudlard où elle avait bien souvent une longueur d'avance sur lui et donc raison.
« Mais non, remplir les dossiers. Même si le terrain me manque, je n'ai pas envie de prendre de risques. »
Sans préambule, elle tendit la main et attrapa une pile de dossiers pêle-mêle qui étaient encore à faire, et ça elle le savait parce que c'était écrit dessus. Louange aux étiquettes.
« Hermione… » soupira Harry. « Tu es en arrêt total. Ça veut dire rien qui se rapporte au travail. »
Il tenta de lui reprendre les papiers mais elle l'évita habillement en retournant les deux pieds au sol et en s'éloignant quelque peu.
« Harry Potter. Moi sans travail, c'est impossible. Donc je vais prendre ces dossiers et m'en occuper chez moi. Et quand je suis chez moi, bien au chaud dans mon lit avec Pattenrond et une tasse de thé, on ne peut pas dire que ce n'est pas bon pour ma santé. C'est comme si j'avais n'importe quel bouquin, mon cerveau n'en sera pas plus sollicité. Donc, ne m'empêche pas de m'amuser parce que oui, remplir ces dossiers, ça va m'amuser. Tu ne voudrais pas que je boude, n'est-ce pas ? Parce que si on en vient là, je ne te donnerais plus d'enveloppes avec mes échographies de St-Mangouste, et si je ne le fais pas, Ginny va t'en vouloir. Et si Ginny t'en veut, peut-être qu'elle ferra comme la dernière fois, c'est-à-dire te laisser te débrouiller avec James et Albus qui ne fait pas encore ses nuits, ce qui voudra dire que tu seras plus stressé et fatigué, ce qui impactera sur tous les aspects de ta vie… Vraiment, je ne dis pas ça en avertissement, je cherche juste à te protéger. Tu es mon meilleur ami Harry, je t'aime. »
Ou comment mettre le survivant au pied du mur en quelques répliques et surtout, pour bien l'achever, elle quitta le bureau sur sa tirade et bien évidement, avec les précieux documents. Décidément, côtoyer des Serpentards et surtout Pansy lui donnait des ailes pour régler certaines situations avec un zeste de…
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« GRANGER ! »
Plongée dans ses souvenirs, la jeune femme en question sursauta brusquement, le livret et le crayon volant à travers la pièce pour retomber misérablement sur la moquette. Elle releva la tête d'un coup, alerte, mais quand ses yeux tombèrent sur la source de sa frayeur, son regard devint noir. Plus que ça, d'après celui qui se tenait devant elle. Il avait l'impression qu'elle allait l'avadakedavriser sur place, et si en d'autres circonstances il se serait excusé, il avait cette fois une volonté à résister à son courroux et surtout à s'imposer. Sans attendre, il lui déposa un plateau-repas devant elle.
« De rien Granger. Il faut que tu manges. »
L'espace d'un instant, Drago eut l'impression qu'elle allait le lui retourner à la tête, qu'importe de le tacher ou de tacher le lit, et lui dire de dégager fissa. Elle le pensa aussi, mais finalement, elle passa une main sur son ventre rond. Ses lèvres s'étirèrent alors en un mince sourire, et elle se saisit d'un toast au beurre salé pour le mordre avec avidité.
« Merci. » le remercia-t-elle alors, la bouche pleine.
Ce n'était ni sexy, ni très convenant, mais l'un comme l'autre s'en fichait complètement à ce moment-là. Drago avait gagné une petite victoire, car après l'avoir appelé pas moins de cinq fois avant qu'elle ne remarque sa présence, il avait pensé que la partie serait bien plus difficile. Les trois derniers jours avaient été plus durs. Il resta un moment devant elle puis, décidant de profiter de la chance du moment, il aborda un autre sujet.
« Hermione, on doit déménager. »
« Je ne vais pas dans ton manoir de Malfoy, il pue. Ni dans n'importe quel autre manoir ou château paumé dans la cambrousse. Je veux une maison. »
« Un manoir, c'est une maison, et ça a l'avantage d'être... »
« Non. Tu sais très bien pourquoi. »
Oh oui qu'il le savait. Quand il avait émis l'idée de reprendre le manoir Malefoy, elle avait été catégorique et il avait capitulé, sachant bien qu'il ne pouvait rien contre le traumatisme qu'elle avait subi entre ces murs. Alors ils avaient cherché, d'abord les biens alentours, mais Drago, refusant tout parce que c'était trop petit selon ses goûts, s'était de son côté tourné vers l'immobilier de luxe. Et il avait trouvé un manoir. 30 pièces. Pour lui aussi ça avait été beaucoup aux premiers abords, mais quand il avait lu la suite de l'annonce et découvert le terrain avec, ses yeux s'étaient mis à briller. Une écurie, un bout de forêt, un énorme jardin avec une rivière, une piscine et une terrasse... c'était le rêve. Il l'avait montré à Hermione et l'espace d'un instant, il avait cru qu'elle serait d'accord. Mais très vite, elle avait tout brisé en déclarant qu'il était hors de question qu'elle se transforme en boniche, parce que pour s'occuper de quelque chose d'aussi grand, il fallait le faire à temps plein. Et elle n'était pas une femme qui se laissait entretenir mais bien une personne d'action. Pour surmonter cela, la solution aurait été de prendre du personnel et les elfes de maisons étaient tout indiqués.
Hermione ne serait pas Hermione si elle avait dit oui, et quand il avait dit ça, c'était en oubliant qu'à Poudlard, elle avait tenu la S.A.L.E. et que bornée comme elle l'était, sa conviction avait continué bien après l'école. Oh joie. La conversation avait alors viré en dispute et avait pris fin au lit. Sans que rien ne soit réglé, cependant, et depuis, Drago avait redoublé d'efforts et d'imagination pour essayer de la faire craquer. Il n'était pas serpentard pour rien, après tout. Alors il avait commencé à afficher des images du manoir sur la porte de la salle de bain ; Hermione lui avait répliqué que ça l'empêchait de se préparer sereinement ou de faire ses besoins. À l'aide de la magie, il avait fait des biscuits en forme du bien ; elle lui avait rétorqué qu'ils étaient tellement secs que c'était un mauvais pressentiment. Il était allé jusqu'à lui écrire une chanson ; elle en ricanait encore. En désespoir de cause, Pansy avait essayé de l'aider ; Hermione l'avait rallié à sa cause. Après avoir mis de côté sa fierté de Malefoy, il ne savait plus vraiment comment s'y prendre. Procéder plus simplement, vous dites ? Bande de naïfs, il avait également tenté de lui en parler en l'invitant dans le restaurant moldu dont elle raffolait, mais cela n'avait pas empêcher à Hermione de refuser de pied ferme tout en faisant exprès de commander les choses les plus chers de la carte. C'est ainsi que Drago soupira et préféra s'asseoir sur le lit à côté de la brunette. Celle-ci ne semblait pas particulièrement touchée par l'évocation précédente, elle mangeait toujours calmement ses œufs et son bacon.
« Ma mère vient boire le thé en fin d'après-midi. »
« Ici ? » s'étonna Hermione.
« Ça m'a aussi étonné, mais avec ton état, elle a dit qu'elle ne voulait pas prendre le risque d'aller dehors avec toi. »
La jeune femme hocha mollement la tête. Depuis le début du mois, elle ne sortait que très rarement de l'appartement qu'ils occupaient. Et ça se voyait, à dire vrai, car si elle acceptait sa condition, elle ne restait pas inactive et ainsi, leur habitat était décoré pour Noël comme il ne l'avait jamais été. Elle avait même fait un coin iceberg avec des ours dessus. Même s'il trouvait cela affreusement kitch, Drago continuait de lui fournir toute sorte de matériel, bien trop content et surtout rassuré qu'elle ne se mette pas en danger. Prit d'un élan d'affection comme souvent en ce moment, le jeune homme se pencha vers Hermione et déposa un baiser sur sa tempe.
« Je me disais que je pourrai rentrer plus tôt et qu'on pourrait lui faire l'annonce. »
« Hm, c'est une bonne idée. Elle s'en doutera moins que si on l'invite spécialement pour. »
L'affaire était conclue, donc, et Drago se leva.
« J'y vais. J'ai promis à Pansy de passer la voir avant le boulot. »
Il n'avait pas franchi le seuil de la porte de la chambre qu'elle lui demandait déjà de lui ramener des bananes. Haussant un sourcil, il se tourna légèrement pour l'avoir dans son champ de vision. Mais non, il allait retenir son commentaire, ses envies bizarres ne dataient de toute façon pas d'hier. Avec un petit "oui", il quitta la pièce, puis plus généralement l'appartement, laissant Hermione seule.
Cette dernière ne perdit pas de temps pour saisir sa baguette, qui trainait quelque part sous la pile de dossiers, et lança un accio pour récupérer crayon et livret. Il fallait qu'elle finisse ça avant que Drago ne rentre ou que Narcissa n'arrive.
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En sortant de l'appartement après avoir enfilé un manteau, Drago s'était rendu dans la boulangerie du coin et croquait maintenant dans un scone à la confiture. Il n'avait pas résisté, mais c'était pour cette raison qu'il en avait pris une quantité importante qui tenait tous dans le sac qu'il tenait. Il longea une première rue, quittant le Londres moldu pour entrer dans la partie sorcière, et après une marche de quinze minutes, il tapa contre la porte vitrée d'un salon de beauté. Il ne fallut pas longtemps avant que Pansy n'apparaisse de l'arrière-boutique, sourire aux lèvres, et vienne lui ouvrir. Il lui claqua la bise et lui donna le sac, la suivant à l'intérieur avec plaisir. Ce mois de décembre était particulièrement froid.
« Comment va Hermione ? » demanda Pansy.
« Plutôt bien. » répondit Drago. « Mais tu sais comment elle est. Je n'en reviens toujours pas que Potter lui ait cédé si facilement. »
« Si elle n'avait pas ça, ce serait pire. »
Il le savait bien, mais cela ne l'empêchait pas de ne pas approuver. Elle avait besoin de repos et en travaillant, même depuis son lit, il ne considérait pas qu'elle le faisait totalement. Cependant, il n'avait pas envie de parler uniquement de ça mais également de profiter de sa meilleure amie, alors il lui demanda plutôt comment se passait les affaires, sa vie en général. Ils bavardèrent ainsi une bonne vingtaine de minutes et une autre dizaine sur tout et rien.
« Et pour la maison ? »
« Calme plat. »
« Drago ! Arrête de rester figé sur ton manoir, là, il y a... »
« Lalala ! Je dois y aller. » déclara-t-il en attrapant son manteau et en l'enfilant.
Pansy voulut lui jeter un pinceau, mais il l'évita en se baissant tout en rigolant.
« On fait l'annonce à ma mère cet après-midi, je te raconterai. Ah et au fait, ce serait cool que Blaise et toi vous vous chargiez de l'apéro, samedi. Les Potter ont déjà dit qu'ils faisaient la dinde et Loufoca le dessert. »
« Ok, je fais aussi un dessert. » décréta Pansy.
Ce n'est pas que la cuisine de Luna n'était pas bonne, on ne pouvait pas dire ça, mais elle était... spéciale. Drago haussa les épaules d'un air amusé.
« Ah et, comme ma mère vient, tu peux t'occuper de Scorpius après l'école ?
La saluant en vitesse, il décampa en la laissant devant la question rhétorique. Il savait qu'elle aimait bien trop son filleul pour le laisser abandonné devant l'établissement primaire moldue du coin. Il était de toute façon temps pour lui de gagner le Ministère, là où il travaillait.
À la fin de la guerre, une fois les procès des mangemorts passés et son père envoyé à Azkaban pour les trente prochaines années, Drago s'était retrouvé libre, en un certain sens. Plus de joug familial, sa mère étant bien plus douce que ne l'avait jamais été son paternel, plus de codes sociaux à appliquer à la lettre sous peine de mourir... tout était plus simple, mais tout était aussi plus ennuyeux. Pour la première fois de sa vie, il ne savait pas quoi faire du reste de ses jours, alors il avait bien fallu qu'il se réinvente. C'est ainsi qu'il avait cherché à intégrer le Ministère et avait réussi à prendre place au département de la justice magique. Ce n'était certainement pas le domaine qui l'intéressait le plus, de prime abord, mais à force il avait fini par aimer cela.
Il lui avait fallu plusieurs années pour se débarrasser de la mauvaise réputation de son nom, encore plus pour dépasser les anciennes rancœurs de Poudlard et arriver à devenir ami avec Weasley, Potter et Granger, tout trois travaillant comme aurors et fatalement dans le même département que lui. Douze ans plus tard, il était en couple avec Hermione depuis cinq ans et le comble, c'est qu'il était devenu la personne mature de leur duo tandis que la jeune femme semblait rattraper son adolescence. Sans doute à cause des hormones. Côté professionnel, il était actuellement vice-ministre et était pressenti comme candidat légitime à la prochaine élection.
C'est ainsi qu'il gagna son bureau, celui dans le couloir des plus hauts gradés du Ministère et ceux de leurs assistants. Une fourmilière à cette période, puisqu'il s'agissait de clôturer l'année qui venait de s'écouler. Alors sa proposition à Hermione de rentrer plus tôt, c'était légèrement prétentieux. Il allait sauter la pause de midi...
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« Non, non. Je t'ai déjà dit de ne pas mettre tes pattes sur la table quand tu reviens du dehors. »
L'un des gros avantages à être toute seule chez elle, c'était qu'Hermione pouvait parler à Pattenrond sans personne derrière elle pour se moquer ou faire des remarques sarcastiques. Drago pouvait dire ce qu'il voulait, de toute façon, elle restait persuadée que son chat pouvait entendre et comprendre au moins le strict minimum. Et si ce n'était pas le cas, c'était toujours plus intéressant que de parler toute seule. En tout cas, le félin finit par quitter la table à manger et Hermione prit sa place avec le repas qu'elle s'était concocté. Rien de bien complexe, une salade à base d'avocats et autres légumes verts ou rouges. La télécommande trop loin, elle attrapa sa baguette qu'elle coinçait toujours à l'arrière de son pantalon ces derniers temps, au cas où, et fit venir l'objet de ses désirs d'un accio rapide. A elle les programmes télévisuels parce que oui, il y avait de tels « molduerie » chez elle. Il n'y avait qu'à voir la cuisine, emplit d'appareils ménagers comme une machine à café ou à thé et même l'électricité présente en un clic d'interrupteur, pour s'en rendre compte.
Il n'en n'avait pas toujours été ainsi, car lorsqu'elle s'était installée avec Ron du temps de leur relation, ils avaient vécu dans le Londres sorcier et il n'en n'avait pas été question. Trop occupés à l'académie d'aurors, trop occupés à se reconstruire après la guerre. Pendant un temps, ils avaient été le centre de gravité de l'autre, formant un duo inséparable, mais quand les deuils de ceux qu'ils avaient perdus avaient finalement pris fin quatre ans plus tard, ils s'étaient rendu compte que le temps avait continué et avaient pris conscience qu'ils n'avaient pas tellement profité de leurs premières années hors des murs de Poudlard. Pas de fêtes jusqu'au bout de la nuit, pas de conneries comme voler des panneaux d'indications dans les rues… Ils ressemblaient à un vieux couple et surtout, à des vieux qui préfèrent faire des sudokus ou tricoter devant la cheminée. Et ça ne leur plaisait plus. Bien sûr, ils avaient essayé de pimenter leur quotidien, mais il s'était avéré que lorsqu'il s'agissait de faire autre chose que du canapé ou squatter dans leur cercle d'amis qui se résumait aux collègues en commun, Harry et la famille Weasley, ils n'aimaient pas spécialement les mêmes choses. Il était donc naturel qu'ils en viennent à mettre un terme à leur relation d'un commun accord sans que cela n'impacte sur le fait qu'ils restaient de bons amis. Ce n'est qu'après cette période qu'elle avait renoué avec la vie moldu à sa manière et quand Drago était entré dans sa vie, il avait bien été obligé de composer avec.
Finalement, il n'y avait rien de bien intéressant à la télévision, pas même un feuilleton à l'eau de rose qui à défaut d'être bien, lui donnerait l'occasion de critiquer les caricatures que représenteraient à coup sûr les personnages. Rien qu'à leur tête ou à la musique de départ, elle pouvait y prédire la fin. Du coup, elle préféra appuyer sur le bouton éteindre et attraper la Gazette du jour. Au bout d'une petite demi-heure, Hermione avait fini d'éplucher les articles parfois vraiment inintéressants et sa salade. Elle se laissa alors retomber contre le dossier de sa chaise, penchant la tête en arrière en poussant un soupire. Arg, il n'était que quatorze heures, ce qui signifiait qu'elle avait encore bien trois heures à attendre avant que Narcissa n'arrive. Trois heures à être toute seule et à s'ennuyer. Bon, puisque c'était ainsi, elle allait retourner travailler. Ça l'occuperait, même si elle n'allait pas y mettre beaucoup de conviction. Elle voulait accoucher. Elle avait envie de tenir la vie entre ses bras, de pouponner, de partager. Bref, toutes les joies et les sensations de plénitude que peuvent provoquer le fait d'être mère. Plus que deux mois.
C'est donc après des heures de travail que la sonnette résonna pour laisser passer l'instant d'après, une Narcissa toute pimpante. Comme à l'accoutumé.
« Bonjour Narcissa. »
« Hermione, ma chère, comment vous portez-vous ? J'espère que je ne tombe pas dans une période difficile. »
« Oh non, rassurez-vous. Drago m'avait prévenu. Et je vais bien, tout se passe sans accro. Et vous ? » demanda Hermione en la guidant jusqu'à la cuisine après qu'elle se soit débarrassée de son manteau.
Il était sûrement surprenant de guider une sang-pur telle que Lady Malefoy dans une telle pièce, mais depuis qu'elle avait été assignée à rester au calme par son médecin, cette dernière insistait pour faire le thé elle-même. Le fait d'avoir obtenu l'absolution pour avoir sauver Harry lors de la bataille finale, qu'elle se retrouve seul après l'incarcération de son mari, le détachement de Drago, l'avait changé en profondeur. Alors quand elle avait appris à connaitre Hermione -elle devait de temps en temps se fustiger de penser qu'elle était une sang-moldu-, leur relation était devenue cordiales et l'était toujours. Ainsi, l'image d'elle faisant du thé avec les machines non-magique de la jeune femme n'avait rien de bizarre.
« Très bien. J'ai eu la visite d'Andromeda et Ted ce midi. »
Si Drago n'était pas devenu ami avec Harry, si Harry n'avait pas été le parrain de l'orphelin de Nymphadora et Remus, Narcissa n'aurait probablement eu que très peu de chances de rencontrer son petit-neveu et de retisser des liens avec sa sœur reniée des Black il y a fort longtemps. La conversation s'orienta autour du fils Tonks, ce dernier ayant fait sa première rentrée ce 1er septembre 2009 et étant maintenant un élève de Poufsouffle. Apparemment, tout se passait bien pour lui, et il paraitrait qu'il s'amuse beaucoup de son don de métamorphomage.
A force de parler, Narcissa et Hermione avaient fini par prendre place sur les canapés du salon, un plateau de thé et une assiette de biscuits devant elles sur la table basse.
« En tout cas c'est gentil à vous d'être passé. » dit au bout d'un moment la future maman.
« C'est tout naturel. Je n'ai pas d'autres choix si je veux des nouvelles. Drago et vous ne m'écrivez jamais. »
Elle ne le disait pas vraiment sur un ton de reproche, cela faisait longtemps qu'elle avait compris et prit les choses en main en organisant souvent des repas, des séances thés et autres.
« Votre fils ne devrait plus tarder, d'ailleurs. Il m'a dit qu'il reviendrait plus tôt aujourd'hui afin de pouvoir vous voir. »
« Ça ne lui ressemble pas. » se méfia la blonde. « Est-il malade ? »
« Non, il a seulement envie de vous voir et de me surveiller. Il n'a pas besoin de parler pour que je sache qu'il est tout anxieux à l'idée qu'il m'arrive quelque chose. »
« Vous avez failli perdre Scorpius. » rappela avec émotion la grand-mère.
Il n'en fallait pas plus pour qu'Hermione place une main sur son ventre rond. Lors de sa première grossesse, elle n'avait pas été assez prudente ou trop orgueilleuse, si bien qu'elle continuait d'aller sur le terrain pour son travail. Mais un beau jour, alors qu'elle était au restaurant avec son petit-ami, elle avait commencé à ressentir des contractions. Etrange quand on sait qu'elle était encore à trois mois du terme, et s'ils étaient rentrés rapidement pour qu'elle puisse se détendre, pendant la nuit, alors qu'il dormait, Hermione avait été réveillée par une douleur fulgurante. Ses cris avaient alerté Drago qui tiré du sommeil, avait paniqué en voyant du sang sur les draps. Oubliant toute précaution, il l'avait prise dans ses bras et transplané directement à St-Mangouste. Heureusement, car les médicomages avaient pu la prendre en charge assez vite pour éviter la fausse couche. Il avait alors fait des testes et découvert qu'Hermione était du groupe sanguin rhésus négatif tandis que celui de son enfant était positif. Lorsque les deux sangs entrent en contact, le corps d'Hermione déclenche une fausse couche, et à force de bouger comme elle le faisait en tant qu'auror, le fœtus avait à un moment donné lâché un peu de flux. Rien de bien méchant, c'était courant, seulement il y avait ce hic. Elle avait passé les trois derniers mois de sa grossesse à l'hôpital, et comme il s'avérait que sa deuxième grossesse présentait cette même particularité, elle devait être très prudente et se faire contrôler toutes les deux semaines. Alors que Drago s'inquiète, c'était tout naturel, et elle-même portait une attention particulière à ce qui grandissait dans son utérus.
« Oh d'ailleurs ! » s'exclama soudain Hermione. « J'ai les images de la dernière écho. »
Elle semblait tellement excitée qu'il était miraculeux qu'elle se contente de prendre sa baguette pour lancer un nouveau accio. Mais comme on disait, sa précédente mésaventure l'avait rendu très prudente. Quelques instants plus tard, une enveloppe arriva dans sa main. Cependant, avant qu'elle ne puisse l'ouvrir, la porte d'entrée s'ouvrit pour laisser passer Drago. Un coup d'œil à l'horloge murale indiqua à Hermione qu'il était presque dix-huit heures et donc, que Narcissa était là depuis maintenant une heure. Comme quoi…
« Bonjour Mère. » vint la saluer son fils une fois qu'il se fut débarrassé.
Il embrassa ensuite Hermione sur les lèvres, prenant l'enveloppe de l'écho qu'elle avait sur les genoux tout en lui chuchotant quelque chose qui la fit rire.
« J'arrive au bon moment, apparemment. » fit-il en prenant place à côté de sa compagne. « Je voulais être là quand tu l'ouvrirais. »
Et sans laisser place pour de grands discours, Drago tendit l'enveloppe à une Narcissa rendue curieuse qui la réceptionna. Mais il allait falloir attendre encore un peu avant d'enfin pouvoir l'ouvrir, car un transplanage vint tout chambouler.
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C'est la première fois que j'écris une fiction sur HP, j'espère avoir respecté les personnages et l'univers. A vous de me dire. Et puisque j'aime vraiment les reviews, je vous propose quelques questions pour pronostiquer la suite :
Qu'est-ce que Drago et Hermione veulent annoncer à Narcissa ? Qui transplane et interrompt l'ouverture de l'enveloppe ? Qu'y a-t-il dans l'enveloppe, justement ? Qu'en est-il du déménagement ? De noël qui se profile ?
Biz, à la semaine prochaine pour la suite !
