Les personnages appartiennent à vous savez qui.
Pas de panique j'ai pas abandonné Holding a Heart (II) ni High School Maraudeur, je fais juste une petite pause alors voilà une Blackinnon pour me faire pardonner et pour vous faire patienter !

BONNE LECTURE !

Chapitre 1

Beaucoup de monde s'était déplacé pour cette occasion. Mais peu d'entre eux étaient restés. Il n'avait que peu d'amis, ce n'était pas son genre de se lier à qui que ce soit. Il cultivait cet amour de la distance même avec elle, alors qu'elle était sa femme. Il aimait tant et si bien la solitude qu'il l'avait définitivement abandonné après six ans de mariage. Une part d'elle savait que c'était injuste de lui reprocher son départ quand celui ci n'était pas le moins du monde volontaire mais il n'était pas dans la nature de Marlène d'être juste ou raisonnable.

Elle fixa donc la tombe de Regulus Black. La tombe de son « époux ». Elle était trop jeune pour être veuve mais elle commençait à s'habituer à cette situation. Après tout, elle avait été trop jeune pour être mère et trop jeune pour être mariée. Le destin semblait trouver dommage de s'arrêter en si bon chemin et avait envoyé la faucheuse pour accomplir son dessein.

Un peu plus loin étaient enterrés sa belle mère et son beau père, plus proches l'un de l'autre qu'ils ne l'avaient jamais été dans la vie. Cette pensée lui tira un sourire qui disparu rapidement. Elle était mal placée pour se moquer du mariage des autres quand le sien avait été un tel échec. La haine est préférable à l'indifférence et ça, Walburga l'avait parfaitement compris. Marlène n'était pas du genre à fuir les responsabilités mais elle n'était pas la seule responsable du fiasco qu'avait été leur union. Elle avait essayé d'être son amie à défaut d'être son amante mais elle s'était heurtée à un véritable mur.

- Maman j'ai froid, lâcha Wednesday d'un ton bien trop affirmé pour une enfant aussi jeune.

- Oui, rentrons, répondit Marlène se laissant entrainer par la vigoureuse petite fille qui ne semblait nullement affectée par la perte de son « père ».

Il avait aimé Wednesday, cela ne faisait aucun doute et Marlène savait pourquoi. Il tolérait sa présence jusqu'à ce que celle ci lui devienne insupportable et Marlène savait également pourquoi. Elle ne lui en voulait pas. Il lui arrivait aussi de détourner son regard de l'enfant. Wednesday ressemblait aux Black mais elle lui ressemblait à Lui.

Pas physiquement. Elle avait hérité des cheveux blond de Marlène, ainsi que de son petit gabarit. Ses traits étaient les siens, seul son regard de la couleur de l'acier trahissait son affiliation à la famille Black. Mais tout le reste : son énergie débordante, sa malice et son humour, son insolence et ses caprices, tout ça, c'était à Lui qu'elle le devait.

Celui dont le nom n'était jamais prononcé. Celui dont l'existence avait été effacé. Celui qu'elle avait secrètement espéré voir aujourd'hui. Elle ne se serait probablement même pas déplacé si elle n'avait pas entretenue ce ridicule fantasme. Elle ne serait pas restée debout devant la tombe de son mari si elle n'avait pas caressé l'illusion qu'il finirait par apparaitre près d'elle. Elle serait encore plantée là bas si Wednesday ne s'était pas impatientée. Encore un trait de caractère qu'elle tenait de Lui.

- Papa ! S'écria soudain la petite fille, lâchant sa main et remontant la colline aussi vite qu'elle l'avait dévalé vers cette silhouette qui se tenait là où elles s'étaient tenues quelques minutes plus tôt.

- Wendy ! Reviens ici ! Lui ordonna Marlène essayant de la rattraper ce qui s'avéra plus compliqué que prévu perchée sur des talons de plus de dix centimètres.

Lorsqu'elle la rattrapa, l'inconnu l'avait soulevé dans ses bras. C'était déroutant. Wednesday n'était pas « tactile ». Elle avait longtemps tenu sa belle famille pour responsable mais avait fini par se rendre à l'évidence. L'absence de démonstration d'affection des Black n'avait rien à voir la dedans. C'était quelque chose d'inhérent à la petite fille. Marlène avait tenté d'y remédier autant que possible et bien que l'enfant se laissa câliner par elle, c'était plus que rare qu'elle ne supporte le contact de qui que ce soit d'autre et encore moins un inconnu. Marlène se figea, observant la scène à bonne distance, tétanisée par un sentiment qu'elle n'identifia pas.

- Comment tu t'appelles ? Lui demanda Wendy qui semblait perturbée mais nullement intimidée.

- Sirius, murmura Marlène.

- Sirius, répondit l'inconnu qui n'en était pas un. Et toi ?

- Wednesday. Tu ressembles à Papa.

- C'est parce que c'est … c'était mon petit frère, répondit le jeune homme d'une voix qui lui brisa le coeur.

Une fois de plus un sourire sans joie étira ses lèvres. Après tout, c'était ce qu'il faisait de mieux : piétiner cette organe vitale qu'elle lui avait offert sur un plateau.

- Alors tu es mon oncle, conclu Wednesday qui semblait ravie à cette idée. Est ce que tu es là pour remplacer Papa ? L'interrogea-t-elle.

- Wendy ! Intervint finalement Marlène, s'avançant jusqu'à eux, fixant son regard sur l'enfant plutôt que sur Lui.

- Salut Princesse, lâcha-t-il comme s'ils étaient encore sur les bancs de l'école, comme s'il n'avait pas disparu du jour au lendemain, comme s'il ne l'avait pas abandonné sans une seule explication, comme si rien n'avait changé.

- Maman ! C'est le frère de Papa, l'informa Wednesday.

- Je sais, répondit Marlène, plantant son regard azur dans le gris inimitable de celui qu'elle haïssait désormais de tout son être. On doit rentrer.

- Est ce que Sirius vient avec nous ? S'enquit l'enfant, agrippant le col de la chemise du jeune homme fermement et avec quelque chose que Marlène identifia finalement.

Il aurait été aisé de répondre non. Elle aurait du arracher sa fille des bras du garçon. Elle aurait du partir sans se retourner, comme il l'avait fait pour elle mais ce qu'elle lisait dans le regard de Wendy la cloua sur place. L'enfant se raccrochait désespérément à lui. Peut être avait-elle était plus touchée par la mort de Regulus que ce qu'elle avait pensé. Wednesday était toujours si forte, si indépendante, qu'il lui arrivait parfois d'oublier qu'elle n'avait que sept ans. Aussi distant eut-il été de son vivant, il n'en restait pas une figure familière et rassurante pour Wednesday.

- Je ne sais pas, finit-elle par dire à sa fille.

- Tu viens avec nous n'est ce pas ? Demanda Wednesday à Sirius puisque sa mère ne lui apportait pas la réponse attendue.

- Peut être une autre fois, répondit-il en la re déposant au sol avec douceur et visiblement à regret.

- Promis ? Insista la petite fille bien décidé à obtenir ce qu'elle voulait.

- Promis, répondit-il après une courte hésitation, lui ébouriffant en un geste tendre ses cheveux.

- Arrête, tu la décoiffes, s'agaça-t-elle en le voyant ruiner la coiffure qu'elle avait mit tant de temps à parfaire.

- Détends toi McKinnon, répondit-il avec cette éternelle nonchalance tout en arrangeant habilement les « dégâts », un genoux posé à terre, se fichant pas mal de ruiner son jean.

- Black, le corrigea-t-elle. Pas McKinnon. J'ai épousé ton frère, lui rappela-t-elle cruellement, mais ressentant une certaine satisfaction en voyant disparaitre l'expression impassible de son interlocuteur.

Elle se délecta de voir son regard s'assombrirent dangereusement. « La haine plutôt que l'indifférence ». Sirius avait toujours été ridiculeusement possessif et la jalousie qui vrillait ses pupilles en cet instant confirmait que ça n'avait pas changé. Malheureusement pour elle, ce n'était pas la seule chose qui n'avait pas changé. Comment pouvait-il être aussi séduisant qu'autrefois ? Les années n'avaient nullement altéré ses traits. Sa beauté était intacte, tout comme le désir qu'elle ressentait en cet instant pour lui. Et, malheureusement pour elle, il sembla le remarquer. Elle serra les poings, ses ongles parfaitement manucurés s'enfonçant dans ses paumes lorsqu'il afficha un sourire satisfait.

- Espèce de sale petit c… commença-t-elle.

- Tout doux Princesse, l'interrompit-il réprobateur en agitant le doigt. Pas devant les enfants voyons.

- Je suis pas une enfant, j'ai sept ans et demi ! Protesta vigoureusement Wednesday. Euh… je veux dire six, se corrigea-t-elle en lançant un regard vers sa mère, mais le mal était déjà fait.

- Sept ans ? Répéta Sirius. Comment ça sept ans ?

La question ne s'adressait bien évidemment pas à Wednesday et celle ci n'avait de toutes manières pas la réponse. Marlène avait menti à tout le monde pendant tant de temps, que devoir dire la vérité aujourd'hui lui semblait surhumain. Elle ne pouvait s'empêcher de se délecter de la colère qui irradiait de son ancien amant. Elle se doutait des pensées qui l'habitait en cet instant. Avait-elle fréquenté son frère en même temps que lui ? Aimait-elle Regulus ? Une part d'elle, la plus sombre, fut tenté de confirmer tout ça. Continuer de mentir, le voir disparaitre de nouveau et retourner à sa routine. Plus rien ne la retenait dans cet affreux manoir. Orion et Walburga étaient morts. Regulus était mort. Elle pourrait recommencer à zéro. Elle pouvait commencer à vivre pour elle plutôt que pour les autres. Faire ce qu'elle voulait plutôt que ce qu'on attendait d'elle. Et bon sang, elle le voulait : Lui. Personne d'autre.

- C'est ta fille. Lâcha-t-elle de but en blanc.