Fanfikeuse : Sévéya
Titre : Daredevil
Disclaimer : Les personnages ainsi que l'univers de Saiyuki ne sont pas à moi mais à Kazuya Minekura. Je fais aussi mention d'un personnage de Marvel Comics créé par Stan Lee et Bill Everett, toutefois, je ne l'utilise pas à proprement parler…
Rating : K+ pour quelques allusions. Et puis, il sera question de relations homosexuelles, mais bon, ça gène personne, hein ? (Si oui, veuillez IMMEDIATEMMENT me débarrasser le plancher ! On est en 2008 tout de même !)
Genre : Romance/Amitié/Général
Personnages/couples : Gojyo/Hakkai comme d'habitude.
Résumé : Comme lui, il aurait pu être aveugle… Comme lui, il voit bien des choses autrement… Et puis, comme lui aussi, presque par hasard, par la faute du destin peut-être, il est devenu une sorte de héros…
Autre : Série de (petits ?) textes sans prétention, aucune. Des scènes à différentes époques de la vie d'Hakkai. Elles seront de longueur TRES variable, par contre. Normalement, il y en aura entre trois et cinq. Je les posterai dans l'ordre chronologique.
Sinon, j'essaye de me refaire la main sur ce personnage… °s'arrache les cheveux°
En italique, les mots sur lesquels on insiste qu'il s'agisse du narrateur ou des personnages.
Je vous souhaite une agréable lecture.
Daredevil 1 : La bibliothèque
La lumière fusait doucement de vieux vitraux sans éclats. La poussière se faisait d'étoile dans l'air. Les couleurs étaient là, mais demeuraient bien fades. Le silence était prégnant. Et lui, qui était sombre mais brillant en tout point, il était parmi tout ce qui était quotidien, il côtoyait de près une affreuse banalité, il était totalement enveloppé par cet étalage de "terne".
Des pas résonnèrent dans la misérable pièce qui faisait office de bibliothèque, comme le prouvait les vieux et branlants rayonnages de livres en tout genre. Deux cadences étaient aisément discernables sur le parquet. De petits pas légers et un peu précipités qui précédaient une autre démarche, largement plus posée celle-ci. Cependant, le bruit indiquait que les deux personnes progressaient à la même vitesse. Une différence de taille entre les deux êtres était évidente. Tellement flagrant, que le jeune garçon brun occupé à lire ne leva même pas les yeux de son ouvrage.
Il savait.
Un chuchotis s'éleva. Et en réponse, il tourna méthodiquement une page : en marque d'une profonde indifférence.
« Jamais je ne l'aurai cru, si je ne l'avais vu ! Ainsi, me voici devenue "Saint Thomas" !? »
Le silence suivit, seulement perturbé par les pages qui tournaient régulièrement, lentement, presque religieusement…
De même, à l'entrée de la pièce, il y eut une caresse distraite mais appuyée sur l'épaulette d'une robe faisant office d'uniforme.
« Merci à toi. Retourne donc t'amuser dehors, il fait si beau… »
C'était une voix de femme, une voix mature, une voix douce mais pas dépourvue d'une certaine autorité. Et une fois la petite fille aux nattes blondes partie, elle s'éleva encore.
« Ainsi donc, tu serais un enfant comme les autres, Gono ? Dieu soit loué ! »
La page s'immobilisa à mi-parcours, la main qui la guidait, se retira et elle finit par retomber doucement, comme sans force, au ralenti. Ce n'est qu'une fois la feuille posée contre ses consœurs, qu'une voix enfantine de timbre retentit.
« Ne pouvez-vous donc pas Le laisser en dehors ? »
Le petit garçon semblait las, blasé. Néanmoins, il reprit.
« Dieu par-ci, Dieu par-là… Vous n'avez que ce mot, ce nom, ce concept, à la bouche ! C'est parce que tous autant que vous êtes, ma mère, vous mourez littéralement de terreur ! Mais moi…je ne crains rien… »
La mère supérieure se figea, ce petit était déjà bien plus perdu qu'elle ne se le figurait. Le jeune garçon, quant à lui, referma d'une main ferme, le grand livre qu'il lisait paisiblement mais toujours aussi sérieusement, avant la double intrusion.
« Et puis, sachez que ce n'est pas parce que je lis une bande dessinée que cela fait de moi un semblable de vos autres pensionnaires. »
Nulle arrogance ou le moindre dégoût dans ces quelques mots, peut-être même des regrets et de l'envie. Par contre, pas la plus faible trace d'espoir.
Il tourna sensiblement la tête vers une fenêtre, faisant briller les verres de ses lunettes, se donnant ainsi un air d'aveugle, montrant également la ligne volontaire de sa mâchoire qui marquait déjà son tout jeune visage.
« Je vous le dis clairement : je n'ai peur de rien, pas même de la mort. Je ne crois en rien, si ce n'est en moi… C'est pour ça que Dieu n'existera jamais pour moi… Je suis comme lui. »
Les sourcils disparates et grisonnants de la religieuse se levèrent. Il désigna alors la couverture du grand livre illustré qu'il tenait entre ses mains pâles et fines.
« Comme lui… Sans peur. Sans attache. Aveugle mais distinguant bien plus que la norme. Seul. Avec sa propre justice. Il a foi en lui, il ne craint donc rien. C'est un dément, comme tous les prétendus héros ou dieux… D'ailleurs, il tuera ces derniers… Il fait très bien semblant mais…au final, ce n'est qu'un fou caché parmi les sains d'esprit. »
L'enfant se tut et alla ranger le document avec beaucoup de soin, comme à son habitude. Il se retourna à demi et planta son regard émeraude – mais mort – dans celui de la vieille femme.
« Je ne suis pas divin, pas un héros non plus. Et surtout, je ne suis ni sain ni saint… »
Ses yeux mornes se permirent une lueur fugace.
« J'ai plutôt l'air…d'un démon ! Je fais peur. Votre mignon petit cicérone blond, n'a-t-il tout de suite cru à un miracle lorsqu'il m'a surpris lisant autre chose que mes livres d'étude ? N'avez-vous pas espéré sincèrement que j'aie véritablement changé ? »
Le ton s'était fait glacial. Les orbes verts également.
« Je suis une sorte de Daredevil malgré moi et vous n'y pourrez rien. Pas d'exorcisation possible. »
Remontant sa monture d'un doigt et d'un air presque précieux, le jeune Gono fit volte-face tranquillement, et disparut silencieusement dans le couloir, après avoir refermé la porte avec toute la discrétion et la grâce qui lui étaient coutumières.
A suivre…
Review ?
