Du noir…
Il n'y avait que du noir autour de moi…
Ce noir qui m'oppressait…
Ce noir qui m'étouffait…
J'étais seul, avec ce noir qui me faisait souffrir.
La solitude ne me dérangeait en aucun cas à vrai dire.
C'était juste ce noir qui m'insupportait.
Ce noir que je haïssais de toute mon âme.
Qu'est-ce que j'avais fait pour mériter ça ?
Pourtant… Je ne me souvenais de rien…
Il n'y avait que du vide dans ma mémoire…
J'avais tout oublié de mon ancienne vie…
En fait… Je ne suis même plus sûr d'avoir déjà vécu auparavant.
Quand j'essaye de raviver ne serait-ce qu'une bribe de souvenir…
Je ne fais que rencontrer du vide.
Je suis persuadé que c'est ce noir qui me fait tout oublier.
Après tout, ce noir semblait faire tout son possible pour me faire du mal.
Je me demandais encore pourquoi je continuais à m'accrocher à la vie, alors que je ne faisais que subir mille souffrances.
Sauf qu'à chaque fois que je me posais cette question, je répondais toujours par ceci :
« Si je m'accroche à la vie, c'est parce que j'ai envie de voir ce qu'il y a de plus intéressant et de plus beau, et ce dans n'importe quel monde. »
Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais l'impression qu'il existait ce qu'on appelait un « monde ».
A croire que tout n'avait peut-être pas disparu de ma mémoire, que j'avais bel et bien vécu une autre vie avant de me retrouver ici.
Alors que je continuais à me battre pour survivre à ce noir envahissant, du blanc apparut soudainement, la tâche qui s'était formé devenant petite à grande en quelques secondes.
Cette nouvelle couleur m'aveugla un instant, avant qu'elle ne se tarisse, signe qu'elle se calmait.
A ma grande surprise, le blanc m'entoura tel un cocon protecteur, comme s'il voulait me protéger.
Je me sentis alors beaucoup mieux.
Je respirai avec plus d'aisance et je n'avais plus l'impression d'être comme coincé dans une petite boîte.
Mais le noir, malgré l'attaque surprise du blanc, ne s'avoua pas vaincu et reprit le dessus petit à petit, dévorant la couleur bienfaitrice.
J'avais maintenant peur…
Peur que le noir me reprenne dans ses griffes…
Je ne voulais plus souffrir maintenant que j'avais connu la douceur.
Je ne voulais plus endurer ces sensations désagréables pendant encore ce qui me semblait être une éternité.
Alors que le noir s'approchait lentement de moi, je me débattis comme un forcené.
Je priai pour que le blanc me revienne en aide.
Ce blanc que j'aimais maintenant de toute mon âme…
Ce blanc auquel je sacrifierais mon cœur, rien que pour lui…
Ce blanc qui m'avait fait connaitre le bonheur ne serait-ce qu'un court instant…
Ce blanc ressemblant à une mère faisant tout pour protéger son enfant.
Mon appel silencieux et désespéré fut heureusement entendu.
Une grande porte s'ouvrit devant moi, et le blanc revint en force.
Cette fois-ci, le noir était vaincu, entièrement dissipé.
Mais il n'était pour autant pas mort, j'en étais certain.
J'étais tout de même heureux…
Heureux de pouvoir enfin vivre en paix, ne serait-ce que pour un moment.
Une petite boule blanche plus lumineuse que le blanc qui m'entourait à présent sortit de la porte et s'approcha de moi.
Elle s'éloigna ensuite, semblant m'inviter à traverser la grande porte ouverte.
Faisant confiance au blanc qui m'avait fait sortir de ma torture qui aurait pu durer encore longtemps, je franchis alors la porte blanche.
Je ne savais pas ce que j'allais découvrir de l'autre côté, mais tout ce qui m'importait, c'était de fuir avant que le noir ne revienne.
