Générations Partie 1

Situation : Commence 5 mois avant l'épisode 3. Obi-Wan et Anakin sont envoyés en mission sur Tatooïne où une perturbation dans la Force a été ressentie par le Conseil. Une manifestation du côté obscur semble s'y trouver et les Jedi doivent enquêter…

Note : Cette histoire a été inventée avant la série animée Clone Wars et n'en tient donc pas compte. Je l'ai cependant beaucoup appréciée et ai ajouté quelques références à la série en complément.

Chapitre 1

Les deux soleils de Tatooïne procuraient à cette planète une chaleur inégalée dans toute la galaxie. Anakin n'aimait guère ce lieu. Il représentait à ses yeux la tristesse et l'échec du décès de sa mère et la douleur de son enfance en esclavage. Un seul événement positif lui permettait de tout de même rendre cette mission supportable : c'est ici qu'il avait rencontré sa femme, il y a de cela près de 14 ans.

- Nous sommes arrivés, déclara Obi-Wan en s'approchant de son ancien apprenti. Tu es sur que ça va aller ? C'est une simple mission de surveillance, je peux m'en charger seul.

- Non… répondit Anakin, les yeux perdus dans ses pensés. Je dois le faire, reprit-il en faisant face à son ancien Maître. Ce n'est qu'une planète comme les autres, ajouta-t-il en se dirigeant vers le sas de sortie du vaisseau.

- Pas pour toi ! Ecoute, si tes sentiments personnels devaient interférer, je…

- Je vais bien, coupa Anakin d'une voix dure et froide. Concentrons nous sur la mission. Je ne souhaite pas y passer la semaine. J'ai senti quelque chose d'étrange en entrant dans l'atmosphère. Quelque chose de troublant… il se passe quelque chose ici, je ressens une grande douleur.

- Cette planète est remplie d'esclaves et de pauvres gens, répondit Obi-Wan en espérant ne pas blesser Anakin avec sa remarque. Nous devons être prudents. La souffrance peut venir de n'importe où.

Les deux Jedi sortirent du vaisseau. Ils étaient attendus par une délégation de gardes gamorréens armés.

- Jabba est visiblement ravi de notre arrivée ! s'enquit Obi-Wan avec ironie.

Anakin ne répondit pas mais adresse un sourire amusé à son ancien Maître. Ils avaient beau ne pas toujours s'accorder sur tous les sujets, ils n'en étaient pas moins un très bon duo. Leurs missions, bien que souvent périlleuses, procuraient à Anakin une entière satisfaction. Parcourir la galaxie et aider les gens étaient des occupations qui lui correspondaient bien et le rendaient heureux. Il était amusant qu'il repense à cela sur Tatooïne quand, biens des années auparavant, il avait déclaré à Qui-Gon Jinn qu'il voulait être le premier à explorer tous les systèmes de cette galaxie. Anakin et Obi-Wan exploraient les territoires connus depuis plusieurs années maintenant et pourtant ils étaient toujours loin d'avoir tout vu. Chaque nouvelle mission et chaque nouveau lieu étaient emplis de surprises et d'aventures ! Hélas, l'esprit d'Anakin ne pouvait jamais se détourner complètement de Coruscant, où se trouvait sa femme qu'il avait du laisser – encore une fois – pour participer à cette mission. Ils étaient mariés depuis 3 ans et pourtant chaque séparation lui brisait le cœur comme au premier jour. Il l'aimait infiniment et ne pouvait imaginer un monde où il en aurait été autrement.

Finalement, Obi-Wan et Anakin se retrouvèrent face à un escalier de pierre. De la musique résonnait dans les couloirs sombres du palais et de nombreux rires faisaient échos. Jabba était réputé pour ses fêtes et la débauche qu'elles suscitaient était légendaire.

Un twi'lek à la peau pâle courut vers les visiteurs du palais, l'air soucieux. Il se présenta dans une langue qu'Obi-Wan ne comprenait pas, mais qu'Anakin semblait parfaitement maitriser.

- Tu vas nous conduire à ton maître, répondit Anakin avec autorité. Tout de suite.

Le serviteur du seigneur du crime ne se fit pas prier deux fois. La réputation des Jedi les précédait. De plus, Jabba serait probablement amusé par leur visite surprise. Le twi'lek conduisit ses hôtes devant Jabba. Il était affalé sur une grande plate-forme de pierre, entourée de multiples femmes peu vêtues – des esclaves, probablement. Aucune femme ne ferait le choix de vivre ici. L'une d'entre elle intrigua particulièrement Anakin. Elle semblait désespérément triste. Ses grands yeux bruns brillaient, comme si elle était perpétuellement sur le point de pleurer. De longs cheveux bruns et lisses tombaient librement le long de ses épaules. Et elle était si jeune ! Une quinzaine d'années, au mieux.

- Mon nom est Obi-Wan Kenobi, et voici Anakin Skywalker. Nous sommes des Jedi, au service de la République Galactique. Nous avons été envoyés ici pour enquêter. Notre conseil a ressenti une grande perturbation émanant de cette planète. Il semblerait que le côté obscur s'y manifeste. Nous demandons votre permission d'enquêter. Je puis vous assurer que notre présence ne vous dérangera pas.

Jabba éclata d'un rire sonore. Une perturbation ! Il n'avait aucune idée de ce que cela pouvait signifier. Pour lui, les problèmes se mesuraient en argent et en cargaisons. Son trafic était florissant pendant la guerre. Peu importe les perturbations que les Jedi pouvaient ressentir.

Un droïde protocolaire à l'aspect délabré s'avança d'un pas et traduisit les propos du seigneur du crime.

- Le grand Jabba le Huth n'a rien remarqué d'anormal. Il ajoute que les affaires sont fructueuses pour lui. Il ne souhaite pas voir la République et les Jedi se mêler de son commerce.

- Nous n'avons pas l'intention d'interférer. Les affaires de Jabba ne nous intéressent pas. Le motif de notre visite concerne une manifestation inhabituelle de la Force, émanant de cette planète, répondit Obi-Wan avec son ton calme légendaire.

Jabba semblait amusé par la situation. Les affaires de la République ne pouvaient pas l'intéresser moins. Il craignait cependant de voir les Jedi se mêler de ses affaires dans une période de guerre aussi fructueuse. La contrebande était monnaie courante et une intervention externe risquait de lui faire perdre beaucoup de clients. Il ne pouvait se risquer à les laisser fouiller librement.

- Le grand Jabba ne souhaite pas de votre enquête. Cette planète n'est pas sous le contrôle de la République, il vous conseil donc de rentrer chez vous. Il donnera également un gala ce soir et vous propose d'accepter son hospitalité avant de prendre la route.

- Répondez à Jabba que nous serions honoré d'assister aux réjouissances de ce soir, déclara humblement Obi-Wan.

Les deux Jedi furent envoyés dans une grande salle ouverte, surplombant une arène. Le « gala » dont avait fait mention Jabba était en fait une série de combats qui permettait à sa cour de se divertir et de faire des paris. Anakin et Obi-Wan avaient reçu la consigne d'attendre et de se « reposer » en attendant l'arrivée de Jabba et de ses autres invités.

- Crois-tu que cela cache autre chose ? demanda Obi-Wan à son ancien apprenti.

- Je ne pense pas, répondit Anakin. Jabba n'a jamais apprécié la présence de la République sur cette planète. Il craint trop pour son commerce. Je ressens quelque chose d'autre cependant…

- Oui, je l'ai senti moi aussi. Nous sommes très proches de ce que nous recherchons. Il se passe quelque chose d'inhabituel ici.

- Mais quoi ? Je ressens rarement ce genre de manifestation. Quelque chose – ou quelqu'un – d'obscur est proche, répondit Anakin, songeur.

Peu de temps s'écoula avant que Jabba ne vienne s'installer sur l'immense dalle de pierre qui dominait le centre de la pièce. Lorsqu'il s'agissait de festoyer avec sa cour, le seigneur du crime ne se faisait jamais prier deux fois.

Les combats organisés ce soir ne plaisaient pas du tout à Anakin. Il n'avait pas besoin de poser la question et savait tout à fait que les personnes envoyées dans l'arène ce soir ne le feraient pas de leur plein gré. Des esclaves, sans nul doute, qui trouverait la mort sous ses yeux, sans qu'il ne puisse les aider. Parfois, il ne comprenait pas trop ce que les Jedi attendaient de lui. Etaient-ils censés rester sans rien faire devant de telles atrocités ? Assurément, ils ne pouvaient pas sauver toute la galaxie. Mais lorsque des crimes étaient commis en face d'eux, il ne lui semblait pas correct de rester assis sans rien faire. Anakin n'avait jamais été le genre d'homme à tenir en place. Peu importait la situation finalement, l'action lui avait toujours semblé la meilleure voie.

La voix de Jabba s'éleva pour annoncer le début des jeux. Un jawa entra dans l'arène, le pas hésitant. Ces créatures originaires de Tatooïne étaient des marchands de camelote. Ils n'avaient pas leur place dans une arène et n'avaient jamais été réputées pour leur force physique. Face au petit être, un rancor féroce et affamé entra dans l'arène. Anakin détourna les yeux. Il n'avait rien d'une âme sensible mais l'inégalité du combat le dégoutait au plus haut point. Un cri d'agonie rententit, provoquant l'hilarité du seigneur du crime.

- A ce rythme, espérons que la soirée ne s'éternise pas, murmura Obi-Wan à son acolyte.

Anakin n'eut pas l'occasion de répondre. La voix de Jabba s'éleva à nouveau pour annoncer le combat suivant. Cette fois-ci cependant, il se tourna vers l'une des femmes qui l'accompagnaient. Il s'agissait de la jeune fille qu'Anakin avait remarquée plus tôt dans la journée. Ses yeux ne semblaient cependant plus tristes et désespérés. Avait-il mal interprété ses sentiments ? A présent, son regard semblait empli d'une profonde noirceur. Elle refusa de se lever et l'un des gardes gamorréens de Jabba la traina jusqu'à l'arène, d'où il la poussa pour qu'elle y tombe. Elle était vêtue d'une simple jupe d'esclave courte et d'une bande de cuir pour lui masquer la poitrine. Un tel attirail n'était définitivement pas la tenue nécessaire pour faire face à un rancor affamé.

- J'ai un mauvais pressentiment, murmura Anakin en se tournant vers son ancien maitre. Elle n'est pas… normale.

- Je l'ai senti moi aussi, répondit Obi-Wan en touchant sa barbe, comme il le faisait toujours lorsqu'il était nerveux.

Le rancor s'avança vers la jeune servante de Jabba, les bras prêts à la saisir. Mais il n'en fit rien. La bête semblait tout à coup horrifiée et se secouait, comme si elle essayait de se libérer d'une emprise. Soudain, son cou se tordit d'un mouvement sec et son corps s'étala sur le sol, inanimé. Obi-Wan et Anakin se levèrent pour mieux voir la scène, incrédules.

- Au moins nous savons maintenant d'où provient la perturbation, déclara Obi-Wan avec stupéfaction. Seul la Force peut expliquer un tel spectacle. Il nous faut interroger cette servante.

La jeune fille fut emmenée par une garnison de gardes. Elle ne semblait pas surprise et les suivit comme si elle connaissait déjà le chemin.

- Je m'en charge, répondit Anakin en se dirigeant discrètement vers les escaliers. Restez ici et distrayez l'assemblée.

- Je dois distraire l'assemblée ? s'exclama Obi-Wan, amusé.

- Je ne suis pas réputé pour ma patience ou pour mes talents d'orateur, répondit l'ancien apprenti en quittant la pièce.

Les couloirs du palais de Jabba étaient sombres et loin d'être accueillants. De nombreux gardes surveillaient les passages qui menaient au sous-sol, mais Anakin avait un avantage sur eux. Il sentait leur présence et se déplaçait furtivement, en évitant d'emprunter les couloirs dans lesquels se trouvaient un gammoréen. La présence dans la Force qui se dégageait de la jeune fille était manifeste et puissante. Ils l'avaient senti depuis l'autre côté de la galaxie, la repérer dans ce dédale sableux n'était donc qu'une formalité. Rapidement, il se retrouva face à une pièce, gardée par deux toydariens.

- Je dois voir la prisonnière, déclara-t-il en passant sa main devant lui pour suggérer sa requête grâce à la Force.

- Jabba nous a prévu que des Jedi viendraient ! répondit l'un d'eux d'une voix rauque. Ton truc avec la main, ça ne marche pas sur nous ! C'est pour ça que Jabba nous a placé ici. La petite dans la cage, là, elle fait des trucs bizarres. Tu ne veux pas t'en approcher, crois-moi.

- Elle peut être dangereuse, j'en suis certain. C'est pour ça que nous devons l'emmener avec nous !

- Jabba y tient beaucoup. Elle lui ramène un paquet de pognon ! Personne ne parierait sur la petite face à un rancor.

Anakin perdait patience. D'abord parce que l'esclavage le scandalisait plus que tout dans la galaxie. Ensuite parce qu'il n'était pas rentré sur Coruscant depuis près d'un mois, et que la fin de cette mission signifierait probablement pour lui un retour à la maison. Et la maison impliquait du temps avec sa femme, qui lui manquait terriblement.

- Tu as 10 secondes pour ouvrir la porte, déclara Anakin avec d'une voix à faire froid dans le dos. La fille vient avec moi.

Les toydariens éclatèrent d'un rire sonore. Il ne prenait visiblement pas la menace au sérieux. Pendant ce temps, Anakin faisait le décompte mentalement. Les deux gardes ne s'écartèrent pas. Erreur. Le Jedi fit voler l'un d'eux à l'autre extrémité du couloir avant d'allumer son sabre laser et de demander encore une fois :

- Ouvre la porte. Tout de suite.

Les petites ailes du garde toydariens s'agitèrent à une vitesse remarquable, tandis qu'il se tourna pour insérer la clé magnétique qu'il gardait sur lui dans la porte. Anakin entra et observa la captive. Elle était accrochée au mur, retenue par deux liens magnétiques qui lui tenaient les bras et les jambes ensembles. Il remarqua une petite console à côté de la porte, qu'il se hâta de déconnecter.

- Mon nom est Anakin Skywalker, je suis venu pour t'aider !

La jeune fille se frotta les poignets avant de relever le visage. Ses yeux étaient maintenant de couleur jaune pâle. Elle semblait très en colère. Elle sortit en courant de sa cellule et s'arrêta devant le toydarien apeuré.

- Donne-le moi, commanda-t-elle d'une voix à glacer le sang.

- Je, je ne…

- Tout de suite ! hurla-t-elle en tendant la main.

Le garde sortit de sa sacoche un petit objet métallique. La jeune fille l'attrapa avec férocité et l'enclencha. Une lame blanche apparut. Anakin remarqua qu'il s'agissait d'une couleur très peu commune, qu'il n'avait que rarement observé. Etait-elle un Jedi ? Un Sith ? Comment avait-elle obtenu cette arme ? Il ne savait que penser de cette situation.

Tout à coup, le toydarien suffoqua. La jeune fille le fixait du regard, les yeux sombres et mauvais. Les ailes du garde ralentirent jusqu'au point où elles n'auraient plus du lui permettre de voler. C'est la servante de Jabba qui le maintenait en l'air, l'étranglant grâce à la Force. D'un coup de sabre, elle trancha la gorge de sa victime, le laissant retomber sur le sol en baissant le bras. Anakin l'observa, incrédule. Il aurait du l'en empêcher, il aurait du intervenir. Mais il n'en avait rien fait. Cette jeune fille l'intriguait. Aucun Jedi de son âge ne possédait ce type de pouvoir. Et ses yeux jaunes ! Quelque chose de maléfique se dégageait d'elle, mais il ne put se résoudre à l'empêcher de tuer son assaillant. Il avait ressentit un jour, il y a plusieurs années, ce désir ardent de se venger, de tuer.

- Il faut qu'on parte d'ici, maintenant ! déclara-t-il en déclenchant la commande vocale de son commlink. Obi-Wan ? J'ai la fille, mais nous allons avoir des problèmes !

- Le contraire m'aurait honnêtement étonné ! répondit-il avec ironie. Un toydarien affolé est venu dire à Jabba que tu avais volé l'une de ses esclaves favorites. Je me dirige vers le vaisseau, attends-toi à de la compagnie sur le chemin. Mais fais vite, ils ne vont pas tarder à investir le hangar et à nous empêcher de décoller.

- Anakin et la jeune fille coururent à travers les couloirs étroits et sombres du palais jusqu'à l'entrée du hangar principal, dans lequel le vaisseau Jedi les attendait.

- Tu deviens lent avec l'âge ! s'exclama Obi-Wan qui les attendait, accoudé aux bras métalliques qui retenaient la passerelle d'entrée du vaisseau. Tu m'avais habitué à des sauvetages bien plus rapide, ajouta-t-il en pressant la commande de fermeture du sas.

- Alors pour commencer je ne suis pas vieux, répondit-il en se mettant au commande du vaisseau. Ensuite, ma lenteur s'explique peut-être par le fait que j'apprends chaque jour un peu plus de vous, mon cher maitre.

La jeune fille s'installa sans dire un mot sur l'un des sièges disposés derrière le poste de pilotage. Elle semblait complètement sous le choc, comme hypnotisée. Dans le feu de l'action, Anakin remarqua tout de même que ses yeux étaient redevenus normaux et avaient retrouvé leur couleur brune.

- On nous tire dessus ! s'exclama Obi-Wan, faussement choqué.

- Comment pourrait-il en être autrement ? demanda Anakin en soupirant. Calculez les coordonnés hyper-espace. Nous allons nous éloigner juste assez de cette planète pour éviter que les sbires de Jabba tente de nous suivre.

- Coordonné 27-35-02, répondit Obi-Wan. C'est assez éloigné, mais je veux un point qui nous permette une liaison claire avec le conseil des Jedi. De plus, cela nous laissera amplement assez de temps pour te poser quelques questions, ajouta-t-il en se tournant pour faire face à leur nouveau passager.