Notes :
Les personnages issus de la série Les Experts ne m'appartiennent pas, mais je copyrighte tous les autres ! ;p
« S'il te plaît... Apprivoise moi ! »
Chapitre I :
Prologue
9 septembre - Las Vegas, NV.
Nous roulons en direction du Nord de Vegas. Quand je dis nous, c'est Catherine et moi. Grissom nous a envoyées dans un vieux quartier de la cité pour enquêter sur le meurtre d'un antiquaire. Ca a l'air d'une affaire assez banale. Nous avons quitté le labo depuis vingt minutes mais Vegas étant ce qu'elle est, nous nous retrouvons coincées dans des embouteillages au beau milieu de la nuit. Pour passer le temps, Cath lit le journal et moi... je me contente de suivre la route en l'observant discrètement. Elle est si concentrée qu'une petite ride plisse le coin de ses yeux, je trouve l'image juste adorable. Je me demande quel article peut bien retenir autant son attention...
« Quel est ton signe ? » me demande-t-elle soudainement.
« Quoi? »
« Ton signe astrologique, je viens de trouver la page des horoscopes ! »
Ok, la page astro-charlatan, voilà ce qui retenait son attention...
« Tu crois à ces conneries ? » je lance d'un ton un peu sec
« Non, Sara je te rapelle que je suis une scientifique aussi... » commence-t-elle en levant les yeux au ciel. « C'est juste pour détendre un peu l'atmosphère... Voyons, je parie que tu es scorpion ! »
« Vierge... »
Je ne prend pas la peine de la regarder mais je sens sur moi son regard amusé. C'est la même rengaine depuis que je suis au lycée.
« Signe astrologique, hein ? »
Je fais mine de ne pas relever la lourde allusion, et dieu merci elle cesse aussitôt ses taquineries.
« Bon, vierge :'Comptez sur un mois plein de remous au niveau sentimental, professionnel et familial. Les surprises vont pleuvoir, bonnes ou mauvaises... Penser avec votre coeur vous aidera à prendre les bonnes décisions'. Wow... des surprises, ça a l'air plutôt chouette... »
Oh génial, laissez moi deviner : Cath va me présenter un nouveau petit-ami, Ecklie va me coller un rapport parce que je me serais encore énervée lors d'une enquête, et je vais apprendre que ma mère s'est remariée en prison ? Finalement je ferais mieux d'hiberner jusqu'à la semaine prochaine.
« Hm, je n'aime pas réellement les surprises... » finis-je par dire « Et toi, ton signe ? »
« J'y viens... 'Bélier : Votre enthousiasme du début de mois se retrouvera vite balayé par un vent froid. Mon conseil : Pas de panique, prenez un peu de recul, tout vient à point à qui sait attendre. »
Catherine referme le journal d'un geste sec et me regarde en fronçant les sourcils.
« Pourquoi ce sont toujours les mêmes qui ont des périodes de merde ? Tu te tapes les surprises sympa et moi le froid polaire ! »
« Cath ce n'est qu'un horoscope débile ! Et rien ne dit que ce qui m'attend sera forcément agréable... »
Elle est sur le point de répliquer mais je ne lui en laisse pas le temps. Nous venons d'arriver sur la scène de crime alors je coupe rapidement le moteur, je détache ma ceinture et je quitte la voiture avant qu'elle n'ait pu ouvrir la bouche.
Nos mallettes à la main, nous pénétrons enfin dans la boutique de l'antiquaire où David nous attend près du corps dont la cervelle est éparpillée au sol. Ce type s'est pris un coup de gros calibre en plein crâne, ce n'est pas joli à voir.
« Salut ! Je vous présente Patrick Oswald... ou plutôt ce qu'il en reste ! » lance David lorsqu'il s'aperçoit de notre présence.
« Bonsoir David. » répond Catherine en observant le corps. « Heure du décès ? »
« Elle remonte à environ 6 heures... Une balle dans le crâne »
« Ca, ça semble évident » lance-t-elle en soupirant face aux amas de matière grise. « Sara tu te charges des empreintes ici, je prends l'extérieur et je vais voir avec Jim pour interroger son frère, c'est lui qui l'a retrouvé. » ajoute-t-elle avant de quitter la pièce pour aller rejoindre Brass dehors.
J'acquiesce d'un hochement de tête alors qu'elle me tourne les talons, puis je me mets au travail. Je prends une série de photos du corps avant que les brancardiers ne l'emmènent à la morgue, et je m'attèle finalement aux empreintes. C'est une boutique fréquentée et un nombre incalculables d'objets sont destinés à la vente, autant dire que la série d'empreintes s'annonce longue. J'y travaille depuis une quinzaine de minutes lorsqu'une voix masculine derrière moi me surprend.
« Que faites vous ? »
Je me retourne et tombes nez-à-nez avec un type qu'il me semble avoir croisé en arrivant, le frère de la victime si je me souviens bien. Il a l'air un peu paumé et son regard ne cesse d'osciller entre mon regard et mes mains gantées.
« Je prend des empreintes pour les besoins de l'enquête, mais je ne crois pas que vous ayez l'autorisation d'être ici ! » dis-je en cherchant des yeux l'officier censé surveiller les lieux.
« Je ne suis pas sûr que les empreintes vous donneront quelques chose, c'est une boutique... il y a beaucoup de passage... »
Il fait quelques pas dans ma direction jusqu'à se retrouver tout près de moi et ne cesse de passer une main dans ses cheveux en observant mon kit d'analyses. C'est étrange, il semble en réalité plus nerveux que paumé. Je me redresse, retire machinalement mes gants et reste légèrement sur mes gardes, une main posée sur l'étui de mon arme.
« Les empreintes sont des preuves sures, il y a forcément celles du meurtrier de votre frère quelque part... Maintenant, vous devez sortir avant de contaminer toute la pièce... » dis-je en lui indiquant la direction de la sortie.
« C'est ridicule, je viens souvent ici, il doit même y avoir mes empreintes partout... » lance-t-il dans un rire crispé. Cette fois il est si proche de moi que je peux distinguer quelques gouttes de sueur sur son front. Soit ce type est très angoissé par la mort de son frère, soit il a quelque chose à cacher...
« Oui, vous n'êtes pas exclu de la liste des suspects » dis-je en fronçant les sourcils. « Et si vous avez quelque chose à ajouter, faites-en part au capitaine Brass, mais je vous demande de sortir maintenant ou je serais obligée d'ouvrir une requête pour obstruction à... »
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase, ni même de dégainer, que l'homme a bondi sur moi et me tient en joue avec un révolver. Je sens instantanément mes mains devenir moites, mon coeur battre à tout rompre, et mon sang se mettre à palpiter dans mes veines. J'ai envie de vomir lorsque ses odeurs de tabac, de sueur et d'alcool pénètrent mes narines. Mon seul réflexe est de hurler à pleins poumons, mais un coup de crosse sur la tête me fait rapidement taire. J'essaye de me défaire de son étreinte, mais ce type est trop massif et je n'arrive pas à me dégager de ses bras puissants. J'arrête de bouger lorsque je sens l'un de ses bras se resserrer autour de ma gorge tandis que le canon froid et dur de l'arme est toujours sur ma tempe. Lentement il saisit mon arme de son étui, l'envoie hors de portée et c'est à cet instant que j'aperçois Catherine sur le seuil de la porte, le regard livide, son arme pointée dans notre direction.
« Lâchez votre arme, Charles ! » son ton semble neutre, mais je sens qu'elle n'est pas sure d'elle.
Elle fait deux petits pas vers nous, son arme toujours pointée sur le type.
« Reculez et posez sagement votre arme ou je la plombe ! » crache-t-il en resserrant son bras autour de ma gorge. Je ferme un instant les yeux et j'entends le clic significatif du barillet. L'arme est maintenant chargée, une seule pression sur la détente et c'est ma matière grise que les collègues seront chargés de prendre en photo...
Le regard de Catherine se pose un instant sur moi. J'ai du mal à respirer. D'un léger signe de la tête j'arrive à lui faire comprendre qu'elle ne doit pas céder aux demandes du forcené. Son flingue est le seul espoir qu'il me reste, je n'ai aucune envie qu'elle le pose. Je peux lire dans ses yeux une certaine hésitation, de la peine et bizarrement quelque chose comme de la tendresse. Son regard se tourne à nouveau vers mon agresseur, mais elle ne bouge pas, ni ne pose son arme.
« Ca ne vous mènera nulle part Charles, posez votre arme. » Son ton est maintenant doux, comme si elle tentait de l'apaiser.
De mon côté je commence à penser que tout cela ne peut se finir que dans un bain de sang. Je prie juste avec angoisse qu'il ne s'agisse ni du sang de Catherine, ni du mien... Je sens soudainement le canon quitter ma tempe. Un bref regard au dessus de mon épaule et je comprend qu'il a changé de direction et menace maintenant Catherine avec le révolver. Une poussée d'adrénaline me traverse le corps. Je gesticule assez pour qu'il s'en inquiète et que son flingue soit à nouveau pointé sur moi. Il est hors de question qu'il touche à Catherine...
« Recule et pose ton arme Catherine ! Fais ce qu'il te dit... » je lance d'une voix étouffée.
Elle hésite un instant et me regarde perplexe. J'imagine qu'elle ne comprend pas ma réaction. Après quelques secondes, elle finit par poser son arme et recule de deux pas, sous l'oeil attentif de Charles. La pièce reste silencieuse un moment. L'agresseur ne quitte pas des yeux Catherine, le canon de son arme toujours enfoncé dans ma tempe droite, et Catherine soutient fermement son regard.
« Charles... » commence-t-elle doucement. Elle ne s'approche pas, ne reprend pas son arme, je crois qu'elle a dans l'idée de négocier ma vie, ou tout au moins de gagner du temps. J'espère juste qu'elle sait ce qu'elle fait.
« Ta gueule ! » lui hurle-t-il en retour. Il est en train de s'énerver. Je sens le flingue quitter mon front, osciller entre ma tête et celle de Catherine, jusqu'à ce qu'elle ne recule prudemment d'un nouveau pas et que le canon ne revienne s'écraser sur ma tempe.
Puis d'un coup, tout va très vite. Le flingue n'est plus sur moi, le bruit d'un coup de feu et d'une vitre brisée résonnent dans la pièce, et en une fraction de seconde je sens mon agresseur relâcher sa pression sur mon cou, jusqu'à ce qu'il ne s'écroule dans une mare de sang.
Je m'éloigne aussitôt de lui et j'observe un instant son corps à terre. Une balle a traversé sa nuque, et j'ai son sang sur mes mains et sur ma veste. Je déglutis difficilement. Je ne sais pas si je dois être soulagée...
« Sara ? Ca va ? »
Jim entre en trombe dans la pièce, son arme à la main. Je suppose que c'est lui qui a tiré de l'extérieur, et je ne lui en serais jamais assez reconnaissante. Je bafouille un vague remerciement, il acquiesce d'un bref hochement de tête et repart dehors pour appeler une ambulance. Par conscience professionnelle Catherine prend quelques photos du corps, de la scène, de la vitre brisée ainsi que de ma veste et mes mains ensanglantées. Je suis actuellement une preuve... A peine a-t-elle fini que j'enlève ma veste tachée tout en essayant d'essuyer le sang de mes mains, mais je tremble trop ; mes jambes semblent être en coton et j'ai du mal à trouver mon équilibre.
« Laisse moi t'aider... »
La voix douce de Catherine me surprend. Elle pose l'appareil photo, passe sa main autour de ma taille et m'aide à me frayer un chemin jusqu'à un point d'eau à l'arrière de la boutique. J'approche doucement mes mains du lavabo mais je tremble tellement que je ne parviens même pas à ouvrir le robinet. Catherine s'en charge alors, prend mes mains dans les siennes et les savonne avec précaution jusqu'à ce qu'il n'y ait plus une tâche de sang. Je reste silencieuse tout le temps de cette brève toilette et mes yeux sont incapables de se détacher d'elle. Le contact de sa peau sur la mienne est encore plus électrique que d'ordinaire.
« Ca y est, il n'y a plus de traces... » me dit-elle avec un léger sourire.
Elle sèche rapidement mes mains à l'aide d'une serviette éponge, puis les garde un instant dans les siennes.
« Tu trembles toujours... » ajoute-t-elle au bout d'un instant.
« Je sais » ma voix n'est plus qu'un faible murmure.
L'air brusquement assombri, elle serre légèrement mes mains et me regarde dans les yeux.
« J'ai eu peur... » commence-t-elle.
A ces mots, je sens que je chavire. L'image de Charles me tenant en joue me revient à l'esprit, la scène défile dans ma mémoire et je sens les larmes commencer à monter. J'ai eu peur également, tellement peur... Que serait-il arrivé s'il avait tiré sur l'une de nous ? Je suis soudainement prise de violents tremblements en imaginant ce qui se serait passé s'il avait tiré sur moi. S'il avait tiré sur Catherine. Si l'une de nous s'était retrouvée au sol à sa place, gisant inerte dans cette mare de sang...
Je lâche brusquement ses mains et je sens mon corps s'effondrer à mesure que mes nerfs relâchent enfin leur pression. J'aurais aimé garder ça pour moi, ne craquer qu'une fois rentrée à la maison, mais je ne peux plus retenir les sanglots qui s'échappent de mes lèvres... Je déteste être vulnérable, et je me sens encore plus pathétique et misérable qu'il a fallu que je montre ces signes de faiblesse en public. A ma grande surprise plutôt que de me laisser seule avec mes émotions Catherine s'approche doucement de moi et me prend dans ses bras. Elle m'enserre tendrement et passe une main dans mes cheveux pour essayer de me calmer. C'est la première fois en sept ans qu'elle me prend dans ses bras, et ce contact est tellement rassurant que finalement je laisse couler mes larmes sans retenue, mon visage enfoui dans son épaule.
« C'est fini, Sara ! » murmure-t-elle à mon oreille, « Tout va bien, nous sommes en vie, c'est fini... »
Mes pleurs ont enfin cessé. Nous sommes revenues à la voiture et partageons une tasse de café avec Jim, qui n'en finit plus de râler après le jeune officier qui aurait dû rester à mes côtés pendant que je prenais les empreintes. Le soleil va bientôt se lever et Catherine a proposé de me raccompagner chez moi. Je n'ai pas hésité une seconde avant d'accepter. De toute façon je suis juste trop secouée pour être capable de bosser maintenant. Elle sort son portable de sa poche et compose rapidement le numéro de Grissom.
« Gil, c'est Catherine. »
« Ah Catherine, je commençais à m'inquiéter de ne pas encore vous avoir vues revenir au labo. »
« Hum, oui, nous avons eu un problème... »
« Quel genre de problème ? »
« Le frère de la victime, notre principal suspect, a pris Sara en joue. »
« Comment ? Mais... Elle était seule sur la scène ? »
J'entends Jim qui se remet à maugréer contre le jeune officier tandis que Catherine soupire.
« Oui, l'officier chargé de la surveillance s'est absenté quelques minutes, j'étais en train d'examiner l'extérieur et Jim interrogeait des témoins à côté de moi. Je l'ai entendue crier et quand je suis arrivée... il l'avait déjà en joue. »
« Est-ce que... »
« Ne t'inquiètes pas, aucun d'entre nous n'a été blessé, Jim est intervenu à temps. Par contre il faudrait envoyer quelqu'un pour nous reprendre sur l'enquête ; Sara ne se sent pas très bien, je vais la raccompagner chez elle et je repasse au labo après. »
« Très bien, Warrick va venir prendre le relais. Je t'attendrais au labo. »
« Merci Gil »
« A plus tard Catherine »
Catherine raccroche et me fait un petit signe de la tête, signe que nous pouvons partir. Je remercie Jim une fois encore, et me glisse dans la voiture. Catherine m'imite aussitôt, et cette fois c'est elle qui conduit.
Le trajet se passe dans le plus grand silence. Je commence doucement à reprendre mes esprits et à réaliser que l'une de nous a quand même bien failli y rester ce soir, et que si Jim n'avait pas été là, je n'aurait peut-être jamais revu Catherine. Je la regarde conduire et je me demande si je serais capable de lui avouer mes sentiments avant ma mort... probablement pas...
C'est étrange. Parfois j'ai l'impression qu'elle se fout royalement de mon existence, que je ne suis qu'une collègue de plus sur qui elle peut passer ses nerfs, mais d'autres fois son regard ou ses attitudes me laissent penser qu'elle ressent quelque chose de singulier pour moi...
Nous sommes enfin arrivées. Elle gare la voiture devant chez moi et je détache lentement ma ceinture.
« Merci Catherine » je murmure.
Je n'ai jamais été douée pour les remerciements, comme pour exprimer mes sentiments, pourtant à voir ses yeux je crois qu'elle sait que je ne la remercie pas seulement pour la ballade en voiture mais aussi pour avoir été là ce soir, pour avoir passé du temps à m'aider et me rassurer.
« De rien Sara... »
Elle me sourit à nouveau et je crois que les frissons qui me parcourent le corps à cet instant ne sont pas dûs à la fraîcheur du matin. Cette nuit mouvementée m'a rendue hyper-sensible, et lorsqu'elle prend l'une de mes mains dans les siennes j'ai l'impression de prendre une décharge électrique.
« Tu sais... » continue-t-elle d'une voix douce « Si tu veux parler, ou si tu as besoin de quoi que ce soit... n'hésite pas à m'appeler. »
J'acquiesce doucement d'un hochement de tête et ouvre la portière de la voiture, prête à descendre.
« Prends soin de toi ! » me lance-t-elle d'un air légèrement préoccupé.
Alors je me retourne, je la dévisage longuement, et je ne sais pas ce qui me passe par la tête mais avant que je réalise ce que je suis en train de faire mes yeux sont clos et mes lèvres sont sur les siennes. Le baiser est chaste, à peine plus long qu'un baiser amical sur la joue, mais la sensation est si douce et si agréable que je sais déjà que ce souvenir va me hanter pendant des mois. Je n'ajoute rien ni n'explique mon geste, et l'instant d'après je quitte la voiture sans me retourner en direction de mon appartement.
15 septembre - Brooklyn, NY
D'un geste sec l'infirmière coupe le dernier moniteur et un silence pesant envahit aussitôt la pièce. Les internes s'éloignent du corps de quelques pas. Le Dr Mason soupire bruyamment et secoue la tête en reposant les palettes du défibrillateur sur leur socle. D'un revers de la manche il essuie la sueur sur son front en contemplant le massacre.
« Patiente Kelly Laughton. Heure du décès : 23h45. »
Il jette ses gants dans la poubelle d'un air las et pousse les portes donnant dans la salle d'à côté. Son jeune collègue, le docteur Lynch, se démène comme un diable au dessus du corps du mari de Kelly, arrivé aux urgences en même temps qu'elle. La quantité de sang à terre et l'affolement des moniteurs indiquent clairement que son état est critique.
« - Repassez une dose d'atropine, on continue le massage ! »
« Mais docteur... » proteste mollement une infirmière.
« Faites ce que je vous dit ! »
Le ton est sans appel. Lynch jette un bref coup d'oeil à Mason et comprend instantanément que sa patiente n'a pas survécu. Il redouble alors d'efforts pour tenter de sauver le corps agonisant sur le brancard. Mason le regarde répéter ses mouvements d'un air impassible. Il sait déjà qu'il est trop tard. Les deux victimes sont arrivées en urgence après un sérieux accident de la route, et leur état n'a fait qu'empirer en arrivant à l'hôpital. Il faudrait un miracle pour que le coeur de ce type reparte.
« Docteur, on a dépassé les quarante minutes... ça ne sert plus à rien... » souffle doucement un interne.
Mason s'approche doucement des vitres de la salle et ferme lentement les stores, alors que Lynch laisse échapper un énorme juron en s'écartant du corps.
« Patient James Sidle. » lâche-t-il amèrement « Heure du décès : 23h53 »
A suivre...
