Coucou ! Oui, c'est un retour imprévu et j'imagine beaucoup faire la tronche en voyant que le chapitre que je sors n'a rien à voir avec Vulpes. En fait, c'est un truc qui trainait depuis un certain temps dans mon ordi. Alors oui, l'histoire est belle est bien terminée donc il n'y aura pas de délai de 50 ans ! Juste 2 chap et un p'tit bonus que je mettrai cette semaine !

Disclaimer : Alors, non seulement les personnages de Naruto ne sont pas à moi, mais l'idée de jouets vivants non plus, ainsi que tous les persos de dessins animés que j'ai pu piquer par-ci par là ! Si vous voulez savoir d'où proviennent les persos, généralement je glisse le nom du manga ! Sinon, n'hésitez pas à me demander !

Je vous souhaite une bonne lecture !


Toys Naruto Story

- Tiens ! Prends mon rasengan en pleine face !

- Comme si j'allais te laisser faire ! Je donne un coup de poing au sol et tu tombes ! Na !

- Aah ! Sakura, c'est de la triche ! Maintenant j'vais te défoncer pour ce que t'as fait !

Le garçon commença alors à frapper sa petite sœur avec son Naruto en plastique. La petite fille de dix ans se mit à crier et la mère entra, découvrant une nouvelle bagarre de ses mômes.

- Simon ! Manon ! Arrêtez de vous chamailler ! Et rangez-moi ça, y'en a partout dans le salon !

- Oui maman…, ronchonnèrent les deux enfants.

La mère quitta la pièce en désordre, son panier à linge sous le coude. Les enfants se fusillèrent du regard et se mirent à bouder.

- De toute façon, c'est moi qui ai gagné, grogna le garçon.

- Nan, c'est même pas vrai !

- Si !

La petite fille sauta sur son frère et lui tira l'oreille. Les jouets furent balancés pendant qu'ils se bagarraient encore une fois, jusqu'à ce que leur mère s'interposa entre eux et leur ordonna de ranger leurs jouets.

La nuit venue, lorsque le frère et la sœur étaient plongés dans leurs rêves remplis de combats de taijutsu, gentjutsu et ninjutsu, on vit du mouvement du côté du coffre à jouet. Le couvercle se souleva doucement et deux yeux bleus clignotèrent dans la pénombre. Ils scrutèrent la chambre puis fit signe que la voie était libre.

Aussitôt, le couvercle s'ouvrit et une flopée de jouets de toutes les tailles et de toutes les formes en sortit. Il y avait bien sûr le Naruto Uzumaki dans son costume orange, son bandeau fièrement noué sur son front. Et puis sa fidèle coéquipière, Sakura Haruno, habillée de sa toute dernière tenue. Il y avait aussi deux Barbies, la blonde et la brune, ainsi qu'un Ken en costard. Quelques dinosaures aussi : Tyrannosaure, Iguanodon, Diplodocus, Ptérodactyle et Tricératops. Un Lucky Luke en miniature chevauchant un Rantanplan deux fois plus grand que lui sauta en dehors du coffre et Superman, aidé de Robin et de son grappin, réussit à atterrir sur le parquet.

Il n'y avait pas que du côté du coffre que ça bougeait : les peluches aussi s'animèrent. Dora s'éveilla dans les bras de Manon et se dégagea de son emprise, glissant souplement sur la couverture. Les autres, rangés soigneusement par la maman aux pieds de la petite fille, entreprirent de rompre leur formation. Le gros ours bailla à s'en décrocher la mâchoire en coton. Pendant ce temps, Simba, le roi lion dans sa version plus jeune, soupira, renonçant à échapper des bras puissants de Simon.

Le jour, les jouets étaient immobiles et sans vie, se laissant porter par leur propriétaire, parfois un peu brutalisés, plus souvent choyés et, surtout, aimés.

La nuit, ou lorsque les enfants étaient à l'école, ils reprenaient leurs droits et agissaient comme bon leur semblait.

Malgré leur peau en plastique ou leur pelage en coton, ils étaient vivants.


- Les enfants, on y va ! Vous allez être en retard !

- Oui maman !

Les enfants dévalèrent l'escalier, cartable sur le dos, puis montèrent en voiture. Celle-ci démarra et s'engagea dans la rue.

Ce fut lorsque le bruit du moteur s'estompa totalement que tous les jouets sortirent en criant de joie. Ils aimaient leurs propriétaires, c'est sûr, mais ils aimaient aussi se dégourdir les jambes et, par la même occasion, vivre pleinement leur vie.

Naruto souriait toujours dans ces moments-là, lorsqu'il voyait à quel point la vie pouvait être belle, ici, dans cette maison. Sakura l'attrapa par les épaules et lui frotta son poing sur sa tignasse. Elle était plus grande que lui de cinq centimètres (énorme pour un jouet !) parce qu'il avait sa taille de douze ans.

Naruto se libéra des bras de Sakura et grimpa sur le lit. Il la pointa du doigt et déclara :

- Cette fois, c'est moi qui gagnerai ce combat ! Aussi sûr que je m'appelle Naruto Uzumaki et que je deviendrai Hokage, ttebayo !

La jeune fille sourit en lui montrant son poing.

- Cause toujours, tu m'intéresses !, répliqua-t-elle.

- Tu vas voir, tteba !

Le garçon sauta du lit pour lui donner un coup de pied mais elle l'évita en roulant au sol. Il atterrit sur ses pieds juste à l'endroit où elle était quelques secondes plus tôt et ils commencèrent alors à se battre.

Dora secoua la tête et soupira :

- C'est toujours comme ça avec ces deux-là…

- Tu sais bien qu'ils en ont besoin. Ils n'ont pas de piles mais c'est pas pour autant qu'ils doivent pas se dépenser, essaya de les justifier Nounours.

- Oui mais la dernière fois, quand Simon et Manon se sont amusés à les lâcher avec un parachute en sac plastique, ils se sont entraînés toutes les nuits et Naruto s'est retrouvé coincé au lustre !, continua la poupée.

- Ah, je m'en souviens ! On a eu du mal à le décrocher d'ailleurs !, s'exclama Petit-Pied, le Diplodocus en plastique.

Les deux ninja se poursuivaient sans relâche et escaladaient les meubles rapidement, sautaient souplement, jouaient, tout simplement. Simba-la-peluche s'amusa à leur courir après et finalement Naruto monta sur son dos.

- Hé ! C'est pas juste ! Descends de là et affronte-moi comme il se doit si t'es un homme !, cria Sakura.

- Tu dis ça juste parce que maintenant je suis plus grand que toi, ttebayo !

Sakura fronça les sourcils et Naruto lui renvoya un énorme sourire. La jeune fille ne se découragea pas pour autant et siffla. Un Poney bleu à la crinière turquoise arriva au trot près de Sakura qui le chevaucha. Même si monter à cheval ne la grandissait pas tellement, elle avait au moins le moyen de courser Naruto sans trop se fatiguer.

- Hé hé ! Naruto ! J'peux l'attaquer ? Dis dis ?, demanda le lionceau.

- Ouais, vas-y ! À L'ATTAQUE !

- Quoi ?, s'écria le Poney. Je suis pas venue pour ça moi, Sakura !

Le Poney détala devant Simba qui hurlait des « Youhou ! » tellement il était heureux. Devant cette nouvelle pagaille, Dora porta une main à son visage pour se cacher devant ce spectacle ridicule.

- On ne les changera jamais, conclue T-Rex, le Tyrannosaure en bois articulé.

Toute la journée se passa ainsi, dans la joie et la bonne humeur. La routine était bien encrée en eux, malgré les jeux plus ou moins à risque de Naruto et Sakura. C'était d'ailleurs ces deux-là qui animaient la petite troupe de jouets. Ils s'amusaient à continuer les jeux de leur propriétaire, Manon pour Sakura et Simon pour Naruto.

La folie du manga, et maintenant aussi de l'animé, avait provoqué l'arrivée des deux figurines. Naruto était la toute première version, presque incassable car en plastique aussi dur que les Playmobil, ses vêtements de genin d'un orange clinquant et le bandeau en tissu bleu noué sur ses cheveux jaunes immobiles, l'insigne de Konoha simplement collé dessus.

Sakura était une version plus récente. À cause de Simon, la petite Manon était une fan incontestée de la série mais comme il y avait déjà un Naruto, sa mère lui avait achetée Sakura. Elle aussi avait des vêtements et des cheveux en plastique mais ses traits étaient plus fins et surtout, elle était Sakura-la-chunin. Plus grande, plus souple, plus belle, elle n'en était pas moins Sakura et Simon préférait son Naruto et donc, n'était pas jaloux de sa sœur. Ce qui n'empêchait pas la fratrie de se battre par l'intermédiaire de leurs jouets.

Il était l'heure de revenir à sa place, les enfants allaient bientôt arriver et ils jouaient toujours après leur goûter malgré leurs devoirs à faire. Alors, tout doucement, les jouets redevinrent inertes, comme s'ils n'avaient jamais bougé de leur vie.

Des cris et des bruits de pas de course résonnèrent derrière la porte avant qu'elle ne claque, laissant apparaître Simon et Manon, déjà en train de se disputer.

- Allez, donne-le-moi !, pleurnicha Manon.

- Non, c'est moi qui l'aie trouvé, il est à moi !, répliqua son grand frère.

- Mais t'as déjà Naruto toi !

- J'm'en fous, il est à moi.

Simon plaqua le nouveau jouet contre son torse et s'avança dans la chambre pour le protéger des mains de sa sœur. Elle se mordit la lèvre inférieure, les larmes aux yeux.

- MAMAAN ! Simon il veut pas me prêter son jouet !

D'en bas, la mère gronda son fils :

- Simon ! Donne ton jouet à ta sœur ! Elle te le rendra après !

Simon râla et tendit son jouet à sa petite sœur en boudant. C'était pas juste ! Elle appelait toujours maman quand il voulait pas lui obéir !

Manon sourit à son grand frère.

- On a qu'à jouer ensemble ! En plus maintenant, on les a tous !, lui proposa-t-elle.

Le garçon hésita puis fit « Ok ». Il prit Naruto et le plaça à terre à côté de Sakura. Manon avait caché le jouet derrière une pile de livres que les deux ninja devaient contourner. Et là, de dos, des cheveux de nylon noir aux reflets bleus en pic, des vêtements en tissu légèrement sales, le nouveau jouet se retourna lentement pour révéler des billes noires pour les yeux et une peau claire en caoutchouc.

Sasuke.


La nuit venait trop lentement au goût de Naruto. Il voulait le voir, le toucher, lui parler ! C'était Sasuke ! Il était enfin avec eux ! Il était trop pressé de rencontrer son meilleur ami et plusieurs fois Sakura le retint de le rejoindre sur le bureau alors qu'ils étaient rangés dans le coffre.

Ce Sasuke était clairement une version très récente et pouvait très bien rivaliser avec les pièces de collection les plus prestigieuses. Tout en lui sonnait beauté et à la pointe du progrès.

Pourtant un enfant n'avait pas voulu de lui. Simon l'avait trouvé sur le trottoir, les vêtements légèrement déchirés et une jambe "trouée" : une sorte d'épingle s'y était plantée et comme il était fait en caoutchouc, la "peau" n'avait pas résisté. Le jeune garçon ne voulait pas l'abandonner pour autant. Il avait lavé la chemise blanche, le pantalon noir, et même le slip ! Il manquait une sandale mais en cherchant bien dans les affaires des poupées de sa sœur, il avait trouvé des baskets à sa taille.

Ce qui lui posait le plus de problèmes était cette jambe. Il ne pouvait pas la laisser comme ça mais il avait peur en voulant la réparer de faire pire que mieux. Il réfléchissait ainsi depuis cinq minutes à la question avant que sa mère ne l'appelle pour manger. Simon soupira, se gratta derrière la tête puis se leva. Une idée lui traversa la tête et il embarqua Sasuke pour le montrer à sa mère.

- Ah zut !

Naruto était vraiment frustré. Il ne pouvait plus attendre ! Il aurait bien profité du repas pour aller parler à son ami mais Simon l'avait pris. Sakura lui sourit gentiment en lui demandant d'être patient, que bientôt la nuit serait là et qu'il pourrait sortir le voir. La jeune fille aussi était impatiente mais elle devait freiner Naruto, le connaissant, il pourrait très bien faire une connerie et ils n'avaient pas besoin de ça.

La nuit vint enfin, les enfants étaient couchés. Mais Sasuke n'était pas revenu. Peut-être Simon l'avait-il jeté, finalement. Naruto donna un coup de pied à Rantanplan pour avoir dit cette bêtise et se mit à bouder, disant que c'était pas vrai et que, s'il le fallait, il irait le chercher !

Et depuis longtemps cette nuit-là, la chambre resta calme jusqu'au réveil des enfants.


Sasuke n'avait pas été jeté, loin de là. La mère des enfants avait recousu sa jambe et même si le caoutchouc n'était pas fait pour, elle avait réussi cet exploit. Le matin, Simon sautillait autour d'elle en la remerciant et courut le mettre sur son bureau. Il l'observa en souriant avant de partir à l'école.

Naruto n'attendit pas que la voiture quitte l'allée de la maison pour ouvrir brusquement le couvercle du coffre et atterrir sur le parquet. Il traversa la chambre en courant, sauta sur la chaise et s'agrippa au rebord du bureau. Une ombre se positionna juste au-dessus de lui et deux billes noires rencontrèrent deux dessins bleus.

Naruto fit un sourire d'un mètre de large (dix kilomètres ça aurait fait trop pour sa petite taille) et grimpa sur le bureau.

Face à face, Naruto sentait un cœur imaginaire battre dans sa poitrine de plastique. Il clignota plusieurs fois des paupières invisibles en scrutant de ses yeux bleus dessinés ceux en bille d'un noir profond.

C'était un tableau magnifique, on ne pouvait l'exclure. Mais il y avait quelque chose qui dérangeait un peu Naruto. Sasuke le regardait de haut. Littéralement.

Ils étaient tous les deux debout pourtant Sasuke avait quelques centimètres de plus que lui. Oh, rien qui puisse dépasser Sakura qui faisait dix-sept centimètres mais le fait était que Sasuke le dépassait, lui. Et après l'avoir détaillé rapidement, Sasuke s'était contenté de lui faire un sourire narquois, signe qu'il trouvait Naruto assez pitoyable à son goût.

L'enchantement se brisa totalement lorsque Naruto fronça les sourcils et attrapa la chemise rafistolée par les soins de la maman. Sasuke haussa un sourcil et demanda :

- Qu'est-ce t'as, minus ?

- Je suis pas petit, tteba !

Sasuke le regarda une nouvelle fois de haut en bas pour vérifier les dires de Naruto. Apparemment, même après son deuxième examen, il restait quand même un minus. Naruto le comprit rien qu'en croisant une nouvelle fois les yeux de son vis-à-vis et gonfla les joues sous la colère.

- J'ai beau te regarder, je vois qu'un minus devant moi, minus, conclue Sasuke avant de lui donner une pichenette sur le front.

Même si la pichenette n'avait pas beaucoup de force, Naruto lâcha la chemise et perdit l'équilibre. Il bascula en arrière et se retrouva les fesses sur le parquet.

- Naruto !, s'écria Sakura. Ça va ?

- Ouais…, grogna Naruto en se massant les fesses.

La jeune fille l'aida à se relever et ils grimpèrent ensemble sur le bureau. Cette fois, Sasuke était assis et ne prêta pas attention à l'arrivée des deux autres. Sakura lui fit un sourire timide et s'approcha de lui doucement mais fut vite dépassée par Naruto qui se jeta sur Sasuke.

- Tu vas payer pour ce que t'as fait, ttebayo !

- Dégage le minus !

Sasuke réussit à repousser Naruto que Sakura frappa sur la tête.

- C'est quoi ces manières ? On t'a jamais dit comment accueillir les gens ou quoi ?

- Maieuh Sakura-chan ! C'est lui qui a commencé, tteba…

- Je ne veux pas savoir !

Elle se tourna ensuite vers Sasuke :

- Excuse-le, il est un peu brusque mais il est gentil au fond.

- Hn.

Sakura lui sourit. Elle était en face de Sasuke-kun et celui-ci ne changeait pas. Il était encore plus beau que dans ses rêves. Et c'était le vrai, en nylon et en caoutchouc !

Sasuke se releva difficilement et traîna sa jambe en marchant pour rejoindre le bord du bureau. Naruto sortit de sa bouderie pour écarquiller les yeux et s'approcher de lui.

- Hé ! Tu veux de l'aide ?

- Non.

- Hé, c'est bon, j'essaye d'être gentil, ttebayo !

Et pour bien lui faire passer l'envie d'être aussi désagréable, Naruto lui donna une tape sur l'épaule. Mais étant d'un équilibre précaire à cause de sa jambe, c'était comme s'il l'avait poussé directement dans le vide. Sasuke chuta lourdement et Sakura envoya Naruto le rejoindre pour le punir.

- Sasuke-kun, ça va ?, cria-t-elle d'en haut.

- Tch…, fit ce dernier en s'asseyant.

Oui, ça pouvait aller, pas de casse en vue, c'était pas une chute pareille qui allait le démolir mais le fait était que sa jambe "réparée" ne l'était pas si bien que ça et qu'il ne pouvait pas marcher normalement. Enfin, il s'en était sorti au moins…

Naruto s'était écrasé sur la tête et des étoiles se mirent à scintiller autour de lui quelques secondes avant qu'il ne reprenne totalement ses esprits. Il se releva et zigzagua encore un peu pendant que les autres jouets se pressaient autour du nouveau venu. Sakura les rejoignit en deux sauts et constata les dégâts à moitié réparés.

- Ouille…, dit-elle en grimaçant. C'est pas joli à voir.

- On devrait l'aider non ?, proposa Nounours.

- C'est sûr, il ne peut pas rester comme ça, confirma Dora.

- Mais ça va se voir ! Un jouet se répare pas tout seul quand même !, s'opposa Petit-Pied.

Dora lui mit son doigt sous son nez.

- Tut tut. Ils ne remarqueront rien, il n'y a que maman qui pourrait se rendre compte de quelque chose et elle n'est pas du genre à nous regarder de près.

- Alors on va l'aider ?, s'exclama Naruto.

- Bah oui, gros bêta. C'est Sasuke-kun, on peut pas le laisser comme ça, lui certifia Sakura.

Naruto hocha de la tête en souriant.

- C'est sûr, ça serait bête de le voir traîner de la patte toute la journée, ttebayo !

Sasuke le fusilla du regard pour toute réponse mais le sourire resta bien ancré sur le visage de Naruto.

C'est avec appréhension que Sasuke se fit embarquer dans les bras d'un nounours sans avoir pu dire quoique ce soit. Oh et puis, s'il pouvait récupérer sa jambe…

- Allez allez, au boulot tout le monde !, ordonna Dora. Installez-le sur le lit à baldaquin !

- Sur mon lit ?, protesta Barbie-la-blonde. Pas question !

- Comment ça, ton lit ?, fulmina Barbie-la-brune. C'est le mien !

Les deux poupées Barbie commencèrent alors à se disputer devant l'air consterné de Dora. Elle soupira de lassitude avant de héler Ken.

- Tu m'as demandé ?, demanda le fameux Ken, son sourire toujours fiché aux lèvres.

- Ouais… Tu peux leur demander de nous prêter leur lit ?

- Bien sûr.

Il se tourna vers les Barbie qui oublièrent instantanément leur dispute à la vue de ce superbe sourire.

- Mesdemoiselles, puis-je vous emprunter votre lit ?

- Faites faites !, s'exclamèrent-elles en chœur.

Elles papillonnèrent des yeux, le sourire conquis aux lèvres.

Nounours reposa Sasuke dans le lit rose à petites fleurs vertes et le ninja grimaça devant l'horreur de la déco. C'était très confortable par contre.

- Bon alors…, dit Sakura en claquant ses gants de chirurgien récupérés chez BL, petit surnom de Barbie-la-blonde à prononcer à l'anglaise (vous pouvez imaginer les initiales de Boy's Love si vous préférez)). Je vais être obligée de voir l'étendue des dégâts. Enlève ton pantalon.

Sasuke la regarda de travers comme si elle venait de dire qu'ils étaient sur la lune et qu'ils allaient danser la danse du caribou. Il regarda ensuite autour de lui et vit tous les yeux des jouets posés sur lui. Il déglutit.

Il avait atterri chez des dingues !

Sakura parut comprendre son malaise et se retourna vers les autres pour leur dire de s'occuper de leurs affaires. Peu à peu, les jouets reprirent leurs occupations habituelles et seuls Dora, Nounours, Naruto et Sakura restèrent au chevet de Sasuke.

Ça ne suffisait pas pour Sasuke. Certes, il voulait bien qu'on le soigne mais il n'était pas une bête de foire !

Ce fut toujours Sakura qui comprit ce qu'il ne disait pas mais qu'il exprimait très clairement sur son visage et elle ferma les rideaux du lit. Naruto rit sous cape de la timidité de son ami.

- Chut !, lui souffla Sakura.

- Ouais mais Sakura-chan, il est bizarre ttebayo !

- C'est pas une raison ! Tu t'es déjà mal comporté avec lui depuis qu'il est là, tu devrais faire plus attention et te tenir tranquille !

- Ok Sakura-chan, concéda-t-il piteusement.

Naruto observa le rideau qui cachait Sasuke et arbora une expression d'interrogation et d'incompréhension.

- Mais c'est bizarre quand même, après il va bien falloir qu'on le voit, tteba.

Sasuke stoppa automatiquement ses mouvements, ayant très bien entendu la phrase du minus. Il n'avait pas du tout pensé à ça.

- Il n'y aura que moi qui l'ausculterai et puis il suffira que le rideau reste fermé. Je vais me glisser sur le côté et hop ! le tour est joué !

- Ah ouais !, acquiesça admirativement Naruto. T'es vraiment intelligente ttebayo !

- Je sais !, répondit Sakura en souriant fièrement.

- Quand vous aurez fini…, râla une voix grave derrière le rideau.

Les deux amis furent un instant surpris d'entendre cette voix, une voix qu'ils n'avaient entendu qu'à la télé quand parfois Simon et Manon les emmenaient regarder la série avec eux.

Sakura se reprit la première et dit un « J'arrive. » avant de se glisser derrière le rideau. Naruto tourna en rond, inquiet. Et si c'était pas réparable ? Est-ce que Sasuke resterait à jamais boiteux ? Ou pire, peut-être qu'il fallait l'amputer pour empêcher les champignons et la poussière de s'incruster à l'intérieur ? Oui mais alors justement ça serait plus facile pour eux de venir par le trou de sa jambe ! Ouais mais au moins on pourrait vite les débusquer et ça serait plus facile pour nettoyer l'intérieur de sa jambe.

Pendant que Naruto partait dans son délire, Sakura constata que la couture de la mère n'était pas trop mal faite. En tout cas, elle n'avait pas abîmé la jambe plus qu'elle ne l'était auparavant. Mais ce n'était pas assez correct pour permettre à Sasuke de marcher, et alors courir… Impossible.

Sakura souleva un pan du rideau et dit :

- On va devoir l'opérer.

- Quoi ? C'est si grave que ça ttebayo ?

Sakura hocha de la tête pour lui répondre.

- J'aurai besoin de BL et BR (surnom de Barbie-la-brune si vous suivez bien) et… Oh et puis passez-moi une feuille, je vais faire une liste.

La liste fut rédigée vite fait et bientôt tous les objets demandés furent trouvés et remis entre les mains de Sakura et de ses assistantes.

- Faut que je mette ma tenue d'infirmière !, dit BL dans un éclair d'illumination.

- Vas-y mais dépêche-toi…, se résigna Sakura.

Une fois tout le monde fin prêt, BL en tenue d'infirmière, BR avec la seringue aussi grande qu'elle et Sakura, le masque de chirurgien bien placé sur son visage, l'équipe médicale entra au bloc. Avant de refermer totalement le rideau derrière elle, Sakura se retourna vers l'assemblée de nouveau autour du lit à cause de l'agitation, pointa son doigt vers elle et lui ordonna :

- Qu'on ne me dérange sous aucun prétexte !

Pour éviter de faire des cauchemars, nous allons rapidement passer à la suite et ainsi nous ne serons pas traumatisés par les cris, le sang (si si), le bruit de la scie et les « non j'enlèverai pas mon slip ! » qui filtrèrent à travers le tissu des rideaux.

Sakura sortit enfin en enlevant son masque et ses gants et les passa à BL et BR qui la suivaient. Elle croisa les yeux bleus de Naruto et lui sourit. Naruto lui sourit en retour et se précipita vers le lit pour tirer sur le rideau. C'est ainsi qu'on découvrit que le slip de Sasuke était décoré d'une tête de Mickey sur le devant. Si Sasuke n'était pas un jouet, il aurait rougi de honte avant de refermer violemment le rideau. Par contre il referma très vite le rideau, on se demande bien pourquoi.

Lorsqu'il ressortit, habillé de la tête aux pieds, avec ses baskets toutes neuves, il testa sa jambe en faisant quelques pas. Naruto était très excité. Ça avait marché ! Il n'y aurait pas de champignons ni de poussières pour lui pourrir la vie et on n'avait plus besoin de lui amputer la jambe !

La première chose que Sasuke fit après s'être assuré que sa jambe était de nouveau opérationnelle fut de se planter juste devant Naruto qui souriait comme un crétin. La deuxième chose qu'il fit fut de lui donner une pichenette bien sentie pour se venger de l'avoir dérangé pendant son rhabillage.

- Ça t'apprendra, minus, fit-il en troisième, ridiculisant ainsi complètement Naruto.

Après le coup brutal de son rival (c'était fini le mot « ami » pour lui), Naruto courut vers lui et lui asséna un coup de poing… non, en fait Sasuke l'avait arrêté avant en posant un doigt sur son front et baillait ostensiblement pendant que Naruto se démenait comme un forcené pour le toucher. Un léger sourire apparut sur le visage de Sasuke avant de lui asséner une nouvelle pichenette qui provoqua le fou rire des autres.

La journée fut alors remplie de course-poursuites, bagarres légèrement violentes, de sourires et d'éclats de rire pour Naruto lorsqu'il arrivait enfin à mettre Sasuke dans une position compromettante. Sakura sur son Poney les rejoignit et Simba s'incrusta dans leurs jeux. Malgré sa position d'infériorité, Sasuke n'était pas un perdant. Et lorsque les enfants rentrèrent, il se dit même qu'il ne s'était jamais autant amusé. En fait, c'était la première fois qu'il s'amusait depuis sa création. Cette pensée l'attrista et lui rappela comment il était arrivé là.


Les enfants dormaient profondément. Il était temps de sortir pour continuer le jeu de Simon et Manon avec Sakura et Sasuke. Sakura était prisonnière de T-Rex et ses acolytes, Petit-Pied, Ptéra le Ptérodactyle, Trois-cornes le Tricératops et Iguigui l'Iguanodon. Sasuke et Naruto devaient s'infiltrer dans leur base (de vieux paquets de cigarettes collés ensemble formant un enclos) et libérer leur coéquipière.

Pendant que Sakura allait chercher les dinosaures, Naruto partit à la recherche de Sasuke. Celui-ci s'était éclipsé aussitôt après avoir entendu qu'ils allaient jouer au jeu de Naruto. Il s'était assis sur l'étagère placée en-dessous de la fenêtre et regardait à travers, pensif. Il savait qu'il avait de la chance d'être ici et non… là-bas. Mais il ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il ne pouvait rester là, à jouer, insouciant. Il ne pouvait pas lui pardonner, jamais !

Tout en bas, sur le parquet, Naruto cherchait désespérément Sasuke. Où était-il ce type ? Il leva enfin les yeux et le vit de dos, son emblème bien visible. Naruto sourit et mit ses mains en porte-voix :

- Ohé tteba ! Le parquet à l'étagère, vous me recevez ?

Sasuke soupira de lassitude. On pouvait pas le laisser tranquille oui ? Il tourna simplement la tête vers Naruto et remarqua le gigantesque sourire. Il se leva en fronçant les sourcils et prit une décision.

- Je m'en vais.

Le sourire se flétrit et Naruto eut l'air de ne pas bien comprendre.

- Quoi ? J'ai pas compris… J'ai cru entendre que tu t'en allais, dit Naruto avec un petit rire gêné. C'est stupide, hein ?

Il se gratta l'arrière du crâne en riant toujours d'une manière pathétique jusqu'à ce que le silence de Sasuke ne vienne confirmer ce qu'il avait redouté. Il cessa de rire et croisa les yeux de Sasuke. Il avait bien compris. Sasuke voulait partir.

- Pourquoi ?, demanda-t-il en écartant les bras. Tu te plais pas ici, dattebayo ?

- C'est pas ça. Je dois me venger, lui répondit Sasuke en se retournant vers la fenêtre.

- Heu… Tu t'amuses à reproduire l'histoire ?, voulut plaisanter Naruto.

Il sourit timidement, espérant secrètement que c'était bien ça. Sasuke soupira, ferma les yeux et finit par planter ses billes noires dans les yeux bleus dessinés de Naruto.

- C'est pas un jeu ! Je te parle de me venger de quelqu'un de vrai là ! Pour quelque chose qu'on m'a fait à moi, le jouet ! Et je ne plaisante pas, minus !

- Hé ! Je suis pas petit, tteba !

Sasuke le regarda du haut de l'étagère. Déjà d'habitude il était petit, mais là, il était vraiment minuscule. Sasuke leva les yeux au ciel avant de fixer de nouveau son regard dans celui énervé et accusateur de Naruto et ne put empêcher un sourire narquois d'envahir son visage. Cela ne découragea pas pour autant Naruto qui grimpa jusque lui et le pointa du doigt.

- En plus tu dis que tu veux te venger mais je parie que tu sais même pas où aller, dattebayo !

Naruto était fier d'avoir trouvé une bonne réplique et Sasuke pensa que parfois, il était bien con. Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ? Il renonça à son idée de vengeance (pour l'instant) et soupira. Pour la peine, il s'assit et croisa les bras en s'obstinant à regarder à travers la fenêtre. Assis comme ça, les joues légèrement gonflées, Naruto le trouvait tout simplement chou. Il sourit puis ébouriffa les cheveux de nylon à porter de mains maintenant que leur propriétaire était assis. Sasuke grogna, attrapa le poignet de son agresseur et lui jeta un regard noir qui ne fit qu'attiser un fou rire chez Naruto.

Enervé, Sasuke le tira vers lui et essaya à son tour d'ébouriffer les cheveux en plastique de Naruto. Tout ce qu'il fit fut de se faire mal aux doigts, les cheveux beaucoup trop durs pour lui. Il fronça les sourcils et rejeta Naruto qui continuait à rire comme un crétin. Il aurait même pu en pleurer tellement il était euphorique. En même temps, il n'y avait que Sakura qui lui frottait le crâne, comme si elle lui serrait la main, et pas pour l'embêter. Et puis Sasuke était vraiment trop drôle, un peu bizarre parfois, mais bon, ses réactions étaient tordantes, surtout comme maintenant, lorsqu'il s'apercevait que ce qu'il faisait était idiot.

Son rire se calma peu à peu devant l'air renfrogné de Sasuke.

- Allez Sasuke, c'était pour rire ttebayo !

- Hmpf…

- Et puis tu sais, si jamais un jour tu retrouves ton Itachi, enfin ta vengeance, tu peux compter sur moi dattebayo…

Les traits de Sasuke se détendirent à ces mots malgré ses efforts pour paraître imperméable et impassible. Il planqua sa tête entre ses bras. Oh oui, il avait de la chance d'être ici. En plus d'avoir des enfants joyeux jouant avec lui, les jouets d'ici avaient du cœur, ils l'avaient accepté immédiatement et ne lui demandaient rien en retour. Et puis même s'ils n'étaient que des jouets, il avait retrouvé Sakura et Naruto. Mais quand même, il voulait se venger. Il ne pouvait laisser cette abomination continuer ses actes horribles et malsains et ainsi assouvir sa soif de connaissances. Il fallait qu'il l'arrête. Pour l'instant il ne savait ni comment, ni où, ni quand… mais il le ferait ! Pour l'honneur de tous les jouets !

Au final, le petit matin pointa le bout de son nez sans que personne ne vienne sauver la pauvre Sakura retenue prisonnière.


Manon rentrait tranquillement chez elle après avoir passé la nuit chez son amie. Elle avait emmené avec elle Sakura. Elle avait voulu la montrer à son amie et faire son éloge, et puis un peu aussi pour se vanter. Elle passa devant un stand où une dizaine de figurines, toutes issue de différents manga à succès, était posée. La petite fille s'arrêta, découvrant avec bonheur Rangiku Matsumoto de Bleach. Elle souriait et sautillait sur un pied de joie. Elle regarda aux alentours. Comment pouvait-on les laisser là, à porter de mains ?

Le temps qu'elle tourne sur elle-même pour vérifier encore un peu s'il n'y avait personne, une jeune femme souriante était apparue derrière le stand. Manon sursauta et se mordit la lèvre. Zut. Elle avait manqué sa chance.

- Alors mon enfant, as-tu trouvé ce que tu cherchais ? Oh mais tu as une magnifique Sakura ! Tu me la montres ?

- Heu… je…

Manon lui tendit timidement Sakura, la fixant comme pour l'empêcher de s'envoler.

- Elle est très jolie. Et tu en as d'autres comme ça ?

- Ah oui… Mon frère il a Naruto et on se partage Sasuke parce que même s'il l'a trouvé par terre, maman a dit qu'il devait partager avec moi !, se vanta la fillette.

Les yeux de la jeune femme se plissèrent et son sourire se fit plus attractif. Menaçant. Un peu des deux en fait.

- Oh… Mais cette Sakura est assez vieille, tu ne trouves pas ? Si tu veux, on peut faire un petit échange…

La petite fille recula instinctivement et voulut reprendre sa figurine.

- Hé, ne t'inquiète pas ! Je ne vais pas te la voler. On a qu'à faire un échange seulement de trois jours. Je joue un peu avec elle et toi, tu peux prendre l'une de ces figurines et me la rendre en même temps que je te rendrai Sakura. D'accord ?

Manon n'en était pas si sûre. Elle regarda une nouvelle fois le stand et ses yeux tombèrent sur la chevelure rousse en nylon de Matsumoto. Son cœur battait la chamade. Elle avait tellement envie de la tenir entre ses mains, de jouer avec elle. Elle était si belle, elle pourrait la contempler pendant des heures. Et elle pourrait encore plus se vanter auprès de ses amies. Elle leva les yeux vers Sakura, regarda ses cheveux en plastique dur, son visage légèrement grossier, en tout cas comparé au visage fin de Matsumoto…

Manon accepta finalement, se disant qu'après tout, elle allait récupérer Sakura après, et puis au moins elle pouvait jouer un peu avec Matsumoto. Elle quitta la jeune femme en souriant, serrant contre son petit cœur d'enfant la figurine.

Le sourire de la femme devint machiavélique et un rire lugubre s'échappa de ses lèvres.

- Sasuke, tu seras bientôt de nouveau à moi…


Des cris filtraient à travers la porte. Des cris d'enfants. Simon et Manon étaient encore en train de se disputer, sitôt la petite fille revenue à la maison. La porte s'entrevit et on put entendre Manon dire :

- Mais j'te dis que c'est pas ça ! T'as pas compris !

- T'as échangé Sakura, c'est tout, y'a rien d'autre à comprendre ! Maintenant on pourra plus jouer à Naruto !

- Mais on a Matsumoto et…

- Mais on s'en fout ! On avait les trois ! Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse avec ça ?, la coupa Simon en pointant du doigt la figurine.

- Mais attends !

Simon finit par descendre l'escalier, poursuivi par sa petite sœur.


Partie. Elle était partie.

Le lendemain, pendant que les enfants étaient à l'école, la nouvelle fut enfin confirmée : Manon avait abandonné Sakura pour une autre figurine. Naruto n'avait pas de vrai cœur pourtant il sentait une profonde douleur dans la poitrine qui le transperçait. Il restait immobile, les yeux grands ouverts alors que sa respiration se faisait saccader, la main sur son cœur imaginaire. Vraiment, s'il pouvait pleurer, il l'aurait fait.

Partie. Pour toujours.

Les autres jouets, eux aussi peinés, ne pouvaient qu'être aux côtés de Naruto pour le soutenir. Sasuke regardait tout ça du haut de l'étagère, les bras croisés et légèrement agacé. Pas par la réaction de Naruto qui lui paraissait pourtant excessive mais surtout par l'abandon de Sakura par sa jeune propriétaire. C'était surtout ça qui l'énervait. Cette petite fille ne se rendait même pas compte de ce qu'elle infligeait à ses autres jouets.

Il y avait une dernière chose qui le tracassait. Il fixa son regard sur la remplaçante de Sakura, couchée paresseusement sur le lit de Manon, regardant d'un air las le remue-ménage que provoquait Naruto. Elle sentit le regard perçant de Sasuke et releva la tête. Elle lui sourit malicieusement, une lueur satisfaite dans les yeux. Elle articula un mot, bien distinctement pour qu'il comprenne, bien qu'il le devina aisément.

Sasuke.

Elle porta ensuite son attention vers les autres jouets et soupira, faisant des petits ronds avec son index sur le tissu de la couette.

Sasuke pinça ses lèvres faute de ne pas pouvoir serrer les dents et fronça son nez. Il avait un mauvais pressentiment.

Naruto ne se calmait pas. Il repoussa les gestes bienveillants de ses amis et se réfugia dans le lit de Simon en s'enroulant avec un coin de la couette, enfouissant sa tête dans le tissu. Simba sauta souplement sur le lit et vint se coucher à ses côtés.

C'est le moment que choisit Matsumoto pour se relever, s'épousseter légèrement et rejoindre le pauvre Naruto. Sasuke avait très bien vu cette manœuvre et parvint jusqu'à Naruto avant elle. Il lui jeta un regard froid, la prévenant qu'elle n'était absolument pas la bienvenue. Loin d'être déstabilisée, elle lui sourit malicieusement et plaça une main sur sa hanche. Ses énormes seins rebondirent, presque provocateurs. Sa robe de Shinigami, longue et noire, s'ouvrait pour découvrir son énorme décolleté où quelques mèches rousses rebelles se perdaient. Ses longs cheveux roux de nylon lui arrivaient jusqu'à la chute de reins, ondulants dans son dos.

Elle était belle, magnifique, une déesse des jouets. En réalité, elle avait beaucoup de points communs avec Sasuke : ses cheveux fins, ses traits nets et précis, son corps souple en caoutchouc… et leur ancien propriétaire.

- Ça faisait longtemps, Sasuke.

- Matsumoto, répondit-il froidement.

Naruto sortit la tête de la couette et fronça les sourcils :

- Vous pouvez pas faire vos présentations ailleurs ? Je suis en pleine dépression là, alors dégagez, tteba !

- Naruto Uzumaki c'est ça ?, poursuivit sans se décourager Matsumoto.

Naruto plongea une nouvelle fois dans la couette en soupirant un « bordel » rageur. Sasuke, quant à lui, doutait qu'elle ne s'amusait pas à lui parler pour faire causette. Il l'avait mauvaise et peut-être que s'il avait de la salive, un goût amer se mêlerait à elle.

- Je sais que la perte de ton amie t'attriste énormément mais si tu veux tellement la retrouver, on n'a qu'à aller la chercher.

Naruto se releva brutalement et la fixa avec des yeux à la fois chargés d'espoir, d'inquiétude et d'incompréhension. Sasuke continuait d'observer la scène tout comme Simba, mais celui-ci était plutôt parti pour faire une sieste vu la manière qu'il avait de bailler. Matsumoto, sûre et certaine d'avoir l'attention de Naruto et de Sasuke, continua :

- Oui, vois-tu, Sérafina, ma maîtresse…

Sasuke se pinça les lèvres à ce nom tandis que Matsumoto sortait de son décolleté un plan.

- … met toujours ceci sur chacun d'entre nous, si jamais nous nous égarons.

- Tch…

Mais bien sûr, et pourquoi lui il n'en avait pas eu, hein ? Qu'est-ce qu'elle mijotait ?

- Oui Sasuke. Parce qu'après ta malencontreuse disparition, tu ne pouvais pas revenir et Sérafina en était très peinée.

- …

Il préférait se taire. 'malencontreuse disparition' ? 'Sérafina, peinée' ? Fallait pas exagérer non plus !

Elle se tourna de nouveau vers Naruto qui l'écoutait attentivement.

- Et tu vois, moi j'aime ma maîtresse, et toi, tu veux retrouver Sakura, n'est-ce pas ? Et bien il suffit qu'on aille la chercher chez Sérafina, qu'en penses-tu ?

- C'est un pi…, amorça Sasuke avant d'être coupé par Naruto.

- ON Y VA !

- Bien, dit en souriant malicieusement Matsumoto alors qu'elle jetait un regard victorieux vers Sasuke.

Naruto tira l'oreille de Simba pour le réveiller et le poussa hors du lit avant de sauter souplement à côté de lui. Matsumoto voulut le suivre mais Sasuke la retint par le bras.

- Qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce que tu complotes ? Non, pire, qu'est-ce qu'elle veut faire avec Naruto ?

- Te ramener, Sasuke, répondit-elle d'un air las.

- Je vais pas tomber dans son piège aussi facilement, répliqua-t-il en fronçant des sourcils.

Matsumoto se retourna lentement vers lui et son visage marqué par la tristesse intrigua Sasuke.

- Elle m'a dit de te faire passer un message : « Si tu veux que Sacha vive, il faut que tu viennes la rejoindre ». Sakura n'était qu'un prétexte et elle s'en fout de Naruto, enfin de celui-là.

C'est sûr qu'un Naruto en plastique dur, dont la tignasse n'était même pas souple, ne pouvait absolument pas intéresser Sérafina.

- Qu'est-ce qu'elle a fait à Sacha ?, demanda Sasuke en la menaçant d'un regard noir électrique avec un soupçon d'inquiétude non décelable dans sa voix.

Matsumoto baissa un instant la tête pour éviter ce regard et plongea finalement ses yeux bleus dans ceux inquiets et énervés de Sasuke. Elle eut de la peine pour lui, pour elle-même… pour eux tous en fait, avant de lui répondre :

- Elle m'a dit de ne rien te dire. Mais tu sais comment elle est…

Oh oui, il la connaissait. Il savait très bien à quel point elle aimait cacher son jeu et surtout à quel point cela l'amusait de tous les torturer. Mais le pire dans tout ça, c'était la manière qu'elle avait de contrôler les jouets pour qu'ils lui obéissent, sans qu'ils puissent la trahir. Sans qu'ils veuillent la trahir, de peur des représailles. Il y avait bien sûr quelques exceptions, ceux qui aimaient leur vie auprès d'elle mais ceux-ci étaient rares.

Sasuke essaya de sonder les yeux de Matsumoto. De quel côté était-elle ? Pouvait-il la croire sans crainte ou devait-il s'attendre à un coup de poignard dans le dos ?

Ne contant que sur lui-même, il décida de la surveiller de près… et de rejoindre ce voyage. Peut-être pourrait-il sauver Sacha, ou même les autres, qui n'avaient pas eu sa chance en s'enfuyant… Il y avait quand même la possibilité pour que ce soit un mensonge fabriqué de toutes pièces pour qu'il revienne.

De toute manière, il avait la ferme intention de se venger. Pas question de se laisser faire aussi facilement ! Et puis, il n'allait pas laisser le minus tout seul dans les griffes acérées de Sérafina. Bien qu'il doutât qu'elle puisse lui porter le moindre intérêt. Néanmoins, il restait Sakura à sauver. Elle ne la libérerait probablement que lorsqu'il se pointerait chez elle. Et qui sait ce qu'elle pouvait lui faire en attendant.

- Allez, go, go ! On y va tout de suite, tteba, alors dépêches-toi, mademoiselle Gros-nichon !

Naruto tapotait l'épaule de Simba avec un grand sourire. Mademoiselle Gros-nichon ne fut absolument pas contrariée de cette appellation, plutôt même fière de sa poitrine proéminente et sauta souplement sur le parquet, suivie à la trace par Sasuke. Elle sourit légèrement. Gagné.

- Sasuke ? Tu viens aussi ?, demanda Naruto, imperceptiblement inquiet.

- Hn.

Naruto lui sourit, soulagé. Un bruit de pas claquant bruyamment sur le parquet le fit se retourner.

- Je viens aussi, dit T-Rex. On sera pas trop de deux pour tous vous porter.

- Cool ! J'ai toujours voulu monter sur un dinosaure ttebayo !

- Ouf ! Au moins j'aurai pas à porter le plus lourd, souffla discrètement Simba.

- J't'ai entendu tu sais !

La peluche lui tira la langue, joueur. Naruto lui répondit de la même manière et les deux amis éclatèrent de rire ensemble sous les yeux levés aux cieux de Sasuke. Matsumoto se permit un petit rire en le voyant agir ainsi et lui ne put que la fusiller du regard. Elle arrêta automatiquement de rire mais garda néanmoins une lueur amusée dans ses billes bleues.

- Bien !, déclara Dora. Je vous souhaite donc un bon voyage et pas trop d'ennuis, on ne sait jamais avec Naruto… Ramenez-nous notre grande Sakura !

Les sauveteurs désignés acquiescèrent et passèrent en-dessous de la trappe de la ventilation que soulevait Nounours pour eux, seul chemin possible afin de sortir de la maison sans se casser quoi que ce soit. Ou tout court.


Et voili voilà ! On en apprend plus sur Sasuke dans le prochain (et dernier) chap ! Juste pour info, ça fait trèèès longtemps que j'ai pas vu Bleach, et j'ai jamais vu Dora l'exploratrice, alors désolé mais ils sont OOC. De toute façon c'est un UA, j'ai le droit, na xP !