Impair et perd !

Ou l'art de la séduction

Et me voilà déjà de retour avec ma nouvelle Fanfiction, comme promis !

Celle-ci sera au moins aussi longue

Qu'une jeune fille bien sous tous rapports,

Et accessible à tout le monde

Bien que je prévois déjà quelques passages

Un peu croustillants

Cette fanfiction ne tournera pas autour

Du duo Tsukasa-Tsukushi ni même de Rui

Je laisse une chance aux personnages

Qui sont le moins mis en avant, du moins

En ce qui concerne Akira,

Et à une jeune fille que j'apprécie de plus en plus

Humour, romance, larmes, rebondissements…

J'espère réussir à mettre tout cela dans mon histoire

Je vous souhaite une bonne lecture,

Emma-sama

- Je ne suis pas d'accord !

- Parfait, parce que moi non plus ! Voilà bien la seule chose sur laquelle nous nous entendons…

- Notre dé-sa-cord !

Akira et Sôjirô grimacent de concert. Le premier reprend son verre en main alors que son meilleur ennemi dépose justement le sien sur la table en verre.

- Dîtes les filles, vous seules êtes en mesure de trancher. Qui a raison ? Sôjirô ou moi ?

Les filles en question, les joues rougies autant par l'excitation que par l'alcool se jettent au cou des jeunes hommes.

- Toi, Nishikado !

- Toi, Mimasaka !

Enamourées, elles se pressent contre eux, manifestement plus désireuses de passer à la suite des réjouissances que véritablement intéressées par leur incessante et puérile dispute. Enfin, pour peu que l'on puisse qualifier leur débat de dispute. En effet, depuis près d'une heure, les deux amis tentent de régler pour de bon, une question en suspend – depuis bien trop longtemps à leur avis -, à savoir à qui doit revenir le titre de séducteur du F4, et donc de plus grand séducteur du Japon…

- Akira ! Avoue-toi vaincu. Je suis grand, beau, riche, l'héritier de l'une des plus prestigieuses maisons de thé du Japon. Et j'ai trois filles à mon bras ce soir…

- Sôjirô ! A qui donc crois-tu parler ? Je suis aussi grand, beau et riche héritier que toi. De plus, je peux me vanter d'avoir connu la Femme à un âge plus tendre que le tien.

- Là, Akira marque un point…

- Shigeru ! Comment peux-tu prendre parti pour Akira ? Notre virée au parc d'attractions ne représente donc rien pour toi ?

- Sôjirô ! Nous n'étions pas seuls tous les deux ce jour-là. Je te rappelle qu'Akira était présent lui aussi. D'ailleurs, s'il faut revenir à cette fameuse journée, je dois signaler qu'Akira s'y est montré plus prévenant que toi.

- Il ne s'agit pas d'élire Mister Générosité, mais de nous départager Akira et moi et de désigner le plus grand séducteur du Japon. Alors ? Pour qui votes-tu ?

- Eh bien ! C'est une question assez délicate. Pour commencer, aucun de vous n'est mon type. Je ne vois pas trop comment je pourrais vous départager… Et ce ne sont pas les greluches suspendues à vos bras qui pourront statuer dessus.

L'air écœuré, Shigeru pointe le menton en direction des « greluches » citées plus haut occupées à se trémousser le plus étroitement possible contre les deux jeunes hommes. Un nerf palpite sous son œil gauche. Afin de ne pas laisser éclater son indignation, la jeune fille se retourne vers Tsukasa accroché à son téléphone, au beau milieu d'une énième dispute avec Tsukushi. Certains mots reviennent dans la conversation : pouilleuse, idiote, sans cervelle… Quelle imagination ! En désespoir de cause, elle se retourne vers Rui endormi dans son coin. Impossible de le réveiller. Shigeru soupire de frustration. Seule fille de la bande en compagnie du F4 ce soir, et dépassée par leurs agissements, elle décide qu'elle ne peut plus supporter une telle vacuité. Elle fait un point rapide. Tsukasa avec Tsukushi, Rui avec Shizuka. Les deux trouble-fête sont Akira et Sôjirô. Et au vu de la manière éhontée avec laquelle ils ont tendance à flirter avec tout ce qui porte une jupe, la situation n'est pas prête d'évoluer. Mais Shigeru décide que c'en est assez ! Mais… Beurk ! Voilà qu'Akira est passé à l'action, son visage se perd dans la chevelure de la brunette installée sur ses jambes tandis que sa main remonte toujours plus haut sous sa robe. Comme s'il ne voulait pas se laisser distancer par son ami, Sôjirô s'y met aussi et embrasse goulûment la fille assise à sa droite. Shigeru fronce les sourcils, les commissures de ses lèvres tombent. Le plus grand séducteur du Japon ? Les deux plus grands dépravés, oui ! Où est l'amour dans tout ça ? Pourquoi ces deux-là ne savent-ils que se comporter en animaux lubriques ? A son sens, la séduction est l'art des amoureux, ce ballet complexe, cette partition délicate qui doit être sans cesse réinventer, à deux. Pour Shigeru, la séduction est la voie royale qui mène à l'amour. Mais oui ! Voilà l'idée ! Le visage de la jeune fille s'éclaire et elle se met à battre des mains comme une petite fille devant une robe Channer. Un sourire sournois naît sur ses lèvres. C'est décidé, Akira et Sôjirô doivent tomber amoureux. Comment s'y prendre… Pourquoi pas en se servant de leur stupide histoire de plus grand séducteur du Japon ? Sans même le savoir, ses deux proies lui ont fourni sur un plateau d'argent le piège dans lequel ils vont se précipiter tête baissée.

- Akira ! Sôjirô ! J'ai trouvé.

Sa voix retentit, forte et pleine d'assurance. Autoritaire. Les deux appelés se détournent de leurs compagnes, le visage maculé de rouge à lèvres. Shigeru réprime une grimace de dégoût.

- J'ai trouvé comment vous départager. Comment choisir entre vos deux, le plus grand séducteur.

- Vraiment ?

Intéressés, Akira et Sôjirô se tournent complètement vers elle Shigeru opine du chef.

- D'habitude, vous jouez à celui qui couchera avec le plus de filles, n'est-ce pas ?

- Bien sûr ! N'est-ce pas à la quantité de trophées que l'on distingue le bon chasseur ?

- Oui, je suis d'accord avec Sôjirô. Je ne vois pas sur quel autre critère nous pourrions nous baser.

- ça, c'est parce que vous ne réfléchissez qu'avec vos hormones. Et puis, je ne suis pas d'accord avec vous deux. Ce n'est pas le nombre de poissons qui démontre la qualité du pêcheur. Que représentent dix dorades devant un thon ?

Sôjirô fronce les sourcils.

- Où veux-tu en venir, Shigeru ?

- Au fait que tous les deux avez jusque-là privilégié la quantité à la qualité. Là est votre erreur. Par contre, si vous vous en remettez à ma méthode, nous pourrons dire avec certitude d'ici… un mois ou deux, qui a droit au titre que vous convoitez tous les deux.

- Tu m'intéresses Shigeru. Explique-nous donc tout cela…

- Eh bien ! Pour vous départager, il va falloir vous affronter sur le même terrain, ou plutôt devrais-je dire, sur la même cible.

Sôjirô fronce les sourcils.

- Je ne suis pas sûr de comprendre.

- C'est pourtant simple. Au lieu de compter chacun dans votre coin le nombre de filles que vous parvenez à allonger dans votre lit, vous allez devoir… exercer votre talent de séduction sur la même fille. Et c'est cette fille qui à la fin de la campagne, couronnera le meilleur d'entre vous. Et bien sûr, cette fille ne devra pas être au courant de la finalité de votre course, cela pourrait fausser les résultats dès le départ. Alors ? Que pensez-vous de mon idée ? N'est-elle pas géniale ?

Sôjirô et Akira se consultent du regard. Tous deux réfléchissent aux implications du plan de Shigeru. Le premier a une préférence marquée pour les filles aux courbes appétissantes alors que le second ne jure que par la distinction des femmes d'âge mûr, et mariées la plupart du temps.

- Mais qui sera cette fille ?

Les deux amis s'exclament, parfaitement synchronisés, ce qui fait sourire Shigeru.

- Eh bien ! Pour le moment, je dois avouer que je n'ai pas réfléchi encore à ce point capital. Une chose est certaine. Il ne s'agira pas d'une de ces filles avec lesquelles vous avez l'habitude de vous amuser. Disons que j'ai le profil, mais pas la fille. Mais ça n'est qu'une question de temps, faîtes-moi confiance !

Affalée sur sa chaise, la tête posée à même la table, Shigeru soupire de frustration. Une semaine est passée depuis la fameuse soirée au club et l'annonce triomphante de son idée de génie mais elle n'a toujours pas déniché la perle rare indispensable à son projet de redressement des deux joyeux fêtards du F4. Une semaine que la jeune fille se creuse les méninges et arpente les rues des quartiers assez branchés où les jeunes ont l'habitude de se retrouver, en vain. Installée à l'une des tables d'un salon de thé côté, Shigeru se laisse aller au doute. Existe-t-il vraiment dans cette ville en perdition, une jeune fille pure et innocente susceptible de correspondre à l'idéal qu'elle s'est mise en tête de présenter à Sôjirô et Akira ? Occupée à jouer avec sa petite cuillère, Shigeru voit son attention interpellée par le spectacle de deux jeunes filles à l'allure modeste marchant dans la rue. Un quelque chose dans leur tenue l'attire. Sur un coup de tête, Shigeru dépose de quoi payer sa consommation sur la table puis sort précipitamment du salon de thé. Elle suit les deux filles, écoutant leur conversation sans en ressentir la moindre gêne. Il s'agit principalement d'une conversation… de filles. Rien de particulier à signaler. Mais il y a quelque chose de rafraîchissant à les écouter. Curieuse, Shigeru poursuit sa filature jusque devant l'entrée d'une boutique dont l'enseigne indique sa spécialité : les pâtisseries. Sans une hésitation, elle pénètre dans la boutique à leur suite. Afin de ne pas se faire remarquer, Shigeru fait mine de regarder le présentoir à l'opposé de celui où les deux filles se sont arrêtées, l'oreille tendue.

- Tu as vu ? La patronne a mis un tas de nouveautés en rayon, ce que ça a l'air bon !

- Oui, tu as raison. Si je m'écoutais, je prendrai un gâteau de chaque sorte. Mais alors, Kyo se moquerait de moi et me mettrait en garde de prendre du poids.

- Ton petit ami est bien strict Ayumi.

La prénommée Ayumi hoche la tête, Shigeru grimace de dépit. Un de ses oiseaux rares vient de s'envoler.

- Oui, Kyo n'est pas toujours facile. Mais c'est quelqu'un de bon et qui prend soin de moi.

- Tu en as de la chance, je t'envie.

- Comment ça ?

- Tu sais bien, Mitsui…

- Yura ! Toi et Mitsui vous aimez comme des fous, que s'est-il passé ?

- Nous nous sommes disputés, hier soir…

- Ce n'est que ça ? Vous vous disputez tous les deux jours, et toujours pour des motifs plus farfelus les uns que les autres. De toute façon, tous les deux, rien ne peut vous séparer, alors…

Cette fois, Shigeru laisse tomber sa tête en signe de défaite. Elle n'a plus qu'à quitter la boutique et poursuivre ses recherches. Une voix douce l'interpelle alors qu'elle s'apprête à se diriger vers la sortie.

- Vous semblez ne pas réussir à vous décider, puis-je vous venir en aide ?

Shigeru redresse la tête et ses yeux s'agrandissent. Au comptoir, une jeune fille mince à la coupe aussi courte que la sienne lui sourit. L'œil critique, elle détaille le visage un peu poupin aux traits délicats et la petite bouche rose. Les bras repliés devant elle, elle apparaît à Shigeru la matérialisation de ce qu'elle recherchait.

- Me venir en aide ? Oui, j'en serai absolument ravie !

La jeune fille au comptoir laisse échapper un petit rire amusé et ses yeux légèrement ronds indiquent que son rire n'est pas feint. Excitée à l'idée qu'elle a probablement mis la main sur la femme indispensable à son projet, Shigeru se rapproche du comptoir.

- Oui, en fait j'ai vraiment besoin de vous. Je dois acheter des gâteaux mais je ne suis pas trop décidée. Que choisiriez-vous votre petit ami ?

- Petit ami ?

La jeune fille rougit et agite la main devant son visage.

- Ah non ! Je n'ai pas de petit mai. Mais si vous me décrivez les goûts de la personne à qui vous souhaitez offrir des gâteaux, je ferai de mon mieux pour vous aider à diriger votre choix.

Des étoiles s'allument dans le regard de Shigeru.

- Vous êtes un ange, mon sauveur !

La jeune fille sourit à nouveau les pommettes roses. Elle est tout à fait adorable. Après avoir payé son achat impromptu, Shigeru se retourner vers la jeune fille.

- Vous êtes mignonne et très gentille, je suis sûre que les garçons vous tournent autour.

La jeune fille réfute en secouant la tête frénétiquement.

- Non, non ! Je vous assure. Je ne suis ni très jolie ni très drôle, je ne suis pas le genre de fille que les garçons remarquent.

Shigeru hausse les sourcils.

- Vraiment ? Eh bien ! Je suis sûre que d'ici peu, des garçons se battront pour vous. Vous verrez !