Note de l'Auteur : Mon premier essai sur la série Doctor Who. Soyez indulgents, j'ai écrit ça d'une traite.
Disclaimer : Rien à moi.
Spoilers : Courant saison 3. Peut-être même fin Saison 3, ça dépend comment vous voyez les choses.
Cœur en exil
C'est bientôt l'anniversaire de mon arrivée dans le TARDIS. Un an déjà… Bien sûr, tout cela est fort relatif : si je le veux, il ne se sera pas écoulé une seconde entre le moment où j'ai accepté ce premier voyage et le moment où je reposerai le pied devant chez moi. Mais il n'en reste pas moins que j'ai véritablement passé un an en ta compagnie, 'monsieur le Docteur', soit 365 jours à vivre des aventures que je n'aurais jamais cru possible. Et ça, même le TARDIS ne peut me l'enlever.
Après tous ces moins passé à tes côtés, je commence à te connaître… Tiens, par exemple, juste en ce moment ! Lorsque tu te mets comme ça, appuyé sur les commandes du TARDIS, je sais que tu resteras sans parler pendant un long moment. Au début, j'essayais bien de te tirer de tes sombres réflexions, mais au fil du temps j'ai finis par comprendre que lorsque tu agissais ainsi… tu pensais à Elle.
Rose Tyler.
J'ai raison, n'est-ce pas ? Tu n'as même pas besoin de l'exprimer avec des mots, tes yeux suffisent amplement : il n'y a que lorsque tu l'évoques qu'ils brillent de cette manière. Ô je ne le nie pas : combien j'aurais voulu que tu aies ce regard en me fixant ! Mais je dois me résigner, il ne serait pas raisonnable de persister à me bercer d'illusions. Je ne suis là que pour combler le vide qu'elle a laissé en partant, mais jamais je ne la remplacerais. Je le sais, et tu le sais, même si tu refuses de l'avouer en des thermes aussi crus.
Et voilà, ta main s'égare sur les commandes de ton TARDIS. Je t'imagine le sondant en esprit, lui demandant de t'aider – non pas à la ramener, tu sais que cela est impossible – mais à tourner une page qui, sans cesse, glisse entre tes doigts, insaisissable. Rose est 'morte' dans cet univers, et une partie de toi s'en est allée avec elle. Tu te retrouves déchiré, et malgré mon désir de t'aider, ma présence n'y change rien… n'y changera jamais rien.
Ca y est. La 'crise' est passée. Avec un effort qui me semble à chaque fois plus difficile, je te vois qui t'arrache à l'emprise de tes réflexions, abandonnant je ne sais quel recoin de ta mémoire, inaccessible à quiconque d'autre que toi, où Rose doit avoir sa place réservée. Tu te tournes vers moi et fronce un instant les sourcils, comme cherchant à te souvenir qui je suis, et ce que je peux bien faire là, à sa place… Puis les rouages de ton cerveau se remettent enfin en marche, et tu m'adresses un léger sourire, un tantinet coupable. Je peux presque t'entendre te sermonner, te promettant mentalement qu'on ne t'y reprendra plus à plonger ainsi dans le passé. Mais je sais, aussi bien que toi, que tu retomberas bien vite dans tes vieux travers, car si ton corps est devant moi…
…ton cœur, lui, n'est plus dans cet univers.
